Accouchement sous X

19 Octobre 2007
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Je lance ce sujet avec des questions assez vagues parce que j'ai vu cette pétition passer sur Change.org sur l'accouchement sous X

Je ne suis pas spécialement concernée et je m'excuse si mes questions sont posées de façon maladroite, mais j'aurais voulu avoir les avis de celles qui le sont, soit en tant qu'adoptées, soit parce qu'elles auraient accouché?
Pour moi ça m'a toujours paru évident mais c'était sans compter la souffrance ressentie par l'enfant? Est-ce que c'est vraiment une constante ou c'est un défaut d'accompagnement de l'enfant?
 
12 Octobre 2014
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Si certains enfants peuvent vivre sans trop de problèmes sans connaître leurs origines, ça peut faire aussi des dégâts chez d'autres enfants qui ressentiront le besoin de savoir d'où ils viennent.
Il n'y a pas de constante, les deux cas existent (même si je connais davantage les cas des adopté/e/s qui ont ressenti le besoin de savoir leurs origines).
 
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Réactions : ElectraHeart
12 Octobre 2014
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Je ne veux pas minimiser le potentiel mal être des enfants nés sous X, mais je pense que ce n'est pas une obligation de passer par la case souffrance.

C'est bien ce que je dis. Certains en souffrent, d'autres non.
Il se trouve que je suis plutôt en contact avec des personnes qui en ont souffert.
Mais tout dépend de l'histoire de chaque personne.
A noter quand-même que dans certains états comme la Suisse ou l'Allemagne, c'est l'inverse de la France : l'accès aux origines est carrément protégé par la constitution.
 
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Réactions : ElectraHeart
12 Octobre 2014
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@CutaPica oui je suis d'accord avec le fait de favoriser la venue d'un/e enfant né/e sous X. Après ça, si jamais l'enfant s'interroge, personne ne pourra y faire grand chose, et ça sera normal aussi.
Après, aussi, ce que j'ai constaté, c'est que ces questions ressurgissent souvent à l'âge adulte, à l'âge d'ailleurs où on est supposée soi-même avoir des enfants.
Poser un visage et un nom, au moins, sur qui était notre mère et/ou notre père, mine de rien ça représente beaucoup pour certaines personnes concernées.
Alors pourquoi c'est aussi important pour certaines personnes, et pourquoi certaines autres peuvent s'en passer, ça je ne sais pas, ça dépend sûrement de beaucoup de choses à la fois...
Un des paramètres est probablement la culture comme tu le soulignes, mais je pense que c'est loin d'être le seul paramètre...
 
12 Octobre 2014
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@CutaPica c'est vrai que la culture joue pas mal, mais d'autres facteurs peuvent jouer comme l'environnement familial en lui-même. Par exemple, dans un environnement familial toxique, où les libertés sont plutôt restreintes (genre "je t'interdis faire ceci ou cela"), la recherche de la vérité peut devenir assez rapidement un but à atteindre chez certains enfants.
Autre cas de figure : je connais une personne qui est probablement la petite-fille d'une personne célèbre, sauf qu'elle n'a jamais été reconnue, et tout le monde depuis sa naissance lui dit soit "c'est vrai", soit "ta vie est un mensonge", et tous les avocats ont peur de prendre le dossier. Dans ce cas également, c'est important pour elle qu'elle sache, et elle en souffre encore aujourd'hui.

Après, la question "d'où venons-nous?", est plutôt une question universelle que culturelle, à mon avis, et certaines personnes, même qui viennent de famille très bien, auront à cœur de creuser cette question s'ils ne la connaissent pas dans leur propre famille.
Je ne sais plus qui disait "tout le monde est un explorateur, on a tous envie de savoir ce qu'il y a derrière une porte". Et je pense que c'est très vrai.
Si cette question de l'origine est importante à la base, elle peut le devenir encore davantage lorsqu'il s'agit de notre propre mère et/ou de notre propre père dont on ne connaît pas les noms et visages car c'est d'eux que nous venons directement.
J'ai été en relation avec une femme qui a écrit un livre qu'on peut acheter sur le net, et qui décrit le manque qu'elle a ressenti tout au long de sa vie, alors que sa famille d'adoption n'a pas été maltraitante du tout. Mais ça ne l'a pas empêché de ressentir ce manque et de n'avoir jamais vraiment été heureuse car cette question importante pour elle restait sans réponse.

C'est vrai que la généalogie a toujours été très prisée en France, mais je ne suis pas si persuadée que ce soit uniquement culturel dans le sens où je constate les mêmes tendances dans d'autres cultures comme en Chine, par exemple.
Mais sans parler de généalogie, la question de l'identité de la mère et/ou du père est quand-même importante, au moins pour certains, vu que ce sont nos ancêtres les plus directs, et que par cette question, ça peut nous donner des éléments sur notre histoire, et sur qui nous sommes (dans le sens "d'où nous venons").
 
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Réactions : ZeLauVador et CutaPica
12 Octobre 2014
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En tout cas, je veux chercher s'il n'existe pas une procédure niveau considération de l'enfant et pas seulement qu'au "niveau parents", mais aussi famille plus large. Dans le cas où la naissance sous X serait révélée à l'enfant, c'est bien d'éduquer un peu l'entourage mis au courant aussi

Il me semble que l'anonymat est absolu en France, contrairement à d'autres pays où par exemple l'anonymat peut être dévoilé à la majorité de l'enfant. En tout cas, l'accouchement sous X (avec anonymat absolu et irrévocable) n'existe pas dans beaucoup de pays (france, italie, république tchèque, luxembourg... et c'est tout, d'après mes recherches), les autres pays proposant une solution pour lever l'anonymat sous certaines conditions.

Pour les dons d'ovocyte/sperme, c'est vrai que ça ne facilite pas les choses, mais par exemple, aux US, les donneurs peuvent donner l'autorisation à ce que leur identité soit dévoilée à la majorité de l'enfant, dans le cas où l'enfant se pose des questions. Ça n'engage aucunement les donneurs sur le plan juridique, leurs parents adoptifs restent leurs parents officiels.
Par contre, en France, je connais des personnes qui avaient réfléchi à faire un don et certaines se sont ravisées justement parce que l'anonymat est absolu en France, aucun moyen même pour les donneurs de donner une quelconque information à la majorité de l'enfant, et ils pensaient que c'était moyen pour l'enfant et qu'à la limite ils préféraient aussi le faire dans un pays où au moins l'information pouvait être laissée.

@CutaPica Pour la référence du livre,
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Réactions : CutaPica

Eko

20 Janvier 2015
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Personnellement je ne suis pas 100% en accord avec cette pétition.
Tout est une question de choix, et je pense que si la mère ne veut pas du tout laisser de trace, c'est qu'il y a une raison, souvent la meilleure pour l'enfant. Alors oui certains enfants souffrent du fait de n'avoir aucun indice quant à leurs origines, mais obliger la mère à laisser une porte ouverte peut aussi provoquer une souffrance de son côté le jour où l'enfant qu'elle a mis au monde va sonner à sa porte.

ce n'est pas quelque chose de facile d'accoucher sous X j'imagine donc que dans quasi tous les cas c'est dans l’intérêt de l'enfant.
Le mieux serait de pouvoir autoriser la mère, si elle le veut, (ce qui n'est pas possible pour un accouchement sous X) de laisser une trace.

De toute façon, c'est une situation complexe qui a des chances de faire souffrir et/où l'enfant où la mère (mais pas forcément non plus).

Après ce qui me dérange c'est effectivement cette sacralisation des liens du sang. ceux qui sont nés biologiquement où les parents qui ont leur enfants biologiques diront que c'est unique et que rien n'est aussi fort. Ceux qui ont adopté où qui ont adopté vous diront que les liens sont tout aussi fort. ceux qui ont vécu les deux vous diront qu'ils ne voient pas la différence entre leur enfant adopté et leur enfant biologique. (je fais une généralité il y surement des exceptions).
pour les enfants adoptés, certains le vivent mal et ressentent le besoin d'avoir accès aux origines, d'autres se disent (comme moi) que j'ai de la chance d'être en vie et d'avoir des parents plus que géniaux, alors je vais profiter de la vie à fond en essayant de pas (trop) me prendre la tête ! Cela dépend de plein de chose.

Bref, ça serait cool que la mère puisse avoir le choix en fait. l'accouchement sous x avec ou non droit aux origines va forcément pénaliser une des deux parties. essayons de respecter tout le monde, même si ce n'est pas évident.
moi je me dis que si j'ai été abandonnée il devait y avoir une bonne raison, et je n'en veux pas à mes parents biologiques.


Par contre ce qui serait GENIAL c'est un dossier médical avec les antécédents.
 
19 Octobre 2007
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Bon, je vous est tout(e)s lu(e)s et je suis assez désastrée par l'image que vous avez des enfants adoptés. Je sens bien que vous vous sentez bienveillant(e)s mais c'est pire.
On est normaux hein. Pas spécialement plus mal dans notre peau que les enfants non adoptés aux parents ravagés. C'est assez violent parce que c'est complètement le genre de remarques à chier que l'on peut se prendre gratuitement depuis toujours venant de personnes qui ne connaissent pas ou peu d'enfants adoptés mais en n'ont une vision très "fermée". Fin c'est très lourd et accessoirement ça n'aide pas à justement être bien à dans sa peau. A mon sens c'est les gens hors famille (papa-maman, vu que seuls les hétéro peuvent adopter) qui influe sur l'état d'esprit de l'enfant adopté. En le faisant se sentir peu normal par exemple. Dernier point, peut être que vous avez des familles fabuleuses, mais autour de moi, très peu de mes amis sont spécialement épanouis au sein de leur famille de sang. Ce qui par contre n'a jamais été mon cas. Donc please lâchez les enfants adoptés, on va bien...

Vu qu'il y a différents points de vue, dont certains que tu viens étayer par la suite dans ton message, comme l'idée de la sacralisation des liens du sang dans notre société, sans aucune animosité, je voudrais savoir quels messages t'ont blessés? Parce que tu parles de "remarques à chier" sans en citer et ça n'aide pas à comprendre ce qui peut-être ressenti de façon violente et comment on peut éviter de blesser à nouveau?
Ton message est un témoignage intéressant mais j'ai du mal à comprendre où tu veux en venir? Est-ce que tu dénonces le fait que les gens ont un cliché ancré d'enfants adoptés systématiquement malheureux ou dérangés alors qu'ils sont une minorité?
Ou bien tu veux dire que les souffrances si elles existent, viennent d'un manque de conscience des problèmes de racisme que peuvent rencontrer les enfants adoptés racisés, ou du fait que les gens mettent les liens du sang sur un piédestal (adoptés racisés ou non) de sorte à créer une déconsidération, en tout cas qu'elles n'ont rien à voir avec l'adoption même?
 
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Réactions : Chocapiix
12 Octobre 2014
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Bon, première chose, si je t'ai blessée, je m'excuse et en effet ce n'était pas mon intention.

Je pense que c'est tout simplement parce que vous imaginez qu'être adopté sous X est intrinsèquement différent que de ne pas l'être.

Personnellement, je connais des gens qui n'ont pas bien vécu leur condition d'enfant adopté/e, et donc je constate que chez certaines personnes, il peut y avoir un manque à combler. Mais à aucun moment je n'ai fait de généralisation. Si tu me relis bien, j'emploie toujours des mots comme "certaines personnes" pour bien faire comprendre qu'il ne s'agit pas de tout le monde. Après, je peux comprendre aussi que ça n'a pas l'effet escompté si ça te fait aussi souffrir de ton côté.

J'ai bien compris que personne n'avait d’intentions mauvaises ici, mais néanmoins (ou peut être que la question du topic me gène aussi particulièrement), je trouve qu'il y a cette atmosphère de "pitié/cherchons où peut être le soucis avec ces gens" que j'ai beaucoup trop de mal à bien vivre et qui accessoirement m'a beaucoup agacé tout au long de ma vie.

En ce qui me concerne, je n'ai jamais cherché à diaboliser les enfants adoptés, mais justement parce que j'en connais et qu'eux aussi on été exposés à des paroles blessantes toute leur vie, du genre "qu'est-ce qu'ils nous emmerdent" ou "l'important c'est qui vous êtes" ou "des fois il ne faut pas savoir" sans tenir aucun compte de leur souffrance, et bien oui, je les défends car je me sens proche de ces personnes (aussi pour des raisons plus intimes que je ne dévoilerai pas ici).
Mon but n'est pas de dire que les enfants adoptés ont forcément un souci, mais simplement de les défendre dans leur droit de savoir quand l'entourage leur demande de se taire.
Il ne s'agit pas de clichés mais de vécus et de souffrances réelles, tout comme le sont les tiennes.
Mais c'est un sujet très sensible, et nous défendons une vision très différente du problème, d'où le fait que ça t'ait blessée, j'imagine.

"des dégâts" carrément...

Certaines personnes le ressentent comme ça. Ce sentiment de vide, notamment, et cette impression qu'elles ne peuvent pas s'épanouir pleinement. Mais il faudrait expliquer pleinement une situation pour comprendre en quoi ça crée des "dégâts", d'où le livre que j'ai cité un peu plus haut. Livre qui n'est pas un cliché, ne donne pas dans le sensationnel, mais le vécu d'une femme qui a mal vécu sa condition d'enfant adoptée quand bien même elle aimait ses parents adoptifs, et qui voulait en parler. (d'ailleurs son livre n'est accessible qu'en contactant directement l'auteure, en auto-édition, et absolument pas commercialisé en masse, ce n'est pas un livre "buzz" si c'est ce que tu crains).

J'ai bien compris ici qu'il s'agissait d'une hypothèse, mais il s'agit d'une hypothèse facile à mon sens et rabâchant des idées reçues de personnes non concernées. Les traits et donc ma ressemblance supposée avec ma mère biologique, je m'en fiche un peu, j'ai un peu de mal à voir en quoi c'est si important pour se définir soit même. Vraiment.

Tu as ta propre expérience, tout comme d'autres personnes ont une expérience différente.
Ce n'est d'ailleurs pas tant l'idée de ressembler à ses parents qui compte, mais vraiment l'idée d'avoir un visage et/ou un nom sur des parents dont on ne sait rien car à leurs yeux c'est une partie de leur histoire. Après, ce sentiment peut être accentué par diverses situations, par exemple dans le cas d'un mensonge ou d'un doute qu'on sème au long des années au lieu de parler honnêtement dès le départ.
Je connais de près une personne adoptée qui a souffert de ne pas savoir, quand bien même ça ne l'empêchait pas d'aimer ses parents adoptifs. Une autre a qui on a carrément menti et qui a souffert de ce mensonge. Et je peux comprendre pourquoi elles ne le vivent pas forcément bien.

Tu parlais des conditions autour qui participaient au malaise, et je suis d'accord. Le racisme, il y a aussi les réflexions des personnes "oh vous ne vous ressemblez pas" qui joue aussi pas mal et qui peuvent créer ce décalage et ce malaise, sans forcément que ça soit un problème racialiste.
Personnellement, s'il y a bien une chose contre laquelle je me suis battue toute ma vie c'est le mensonge, c'est le fait de cacher les choses. Je trouve aussi que ça participe beaucoup au malaise et j'ai personnellement vu les dégâts sur une personne concernée.

Du coup, c'est TRÈS étonnant pour moi, de ne voir que ces témoignages publics (par la TV, les reportages, les livres publiés)

Comme dit, ce livre dont j'ai parlé n'est trouvable qu'en contactant l'auteure. Aucun média à ma connaissance n'en a parlé.
Après, on entend plus souvent parler des situations qui posent problème que des situations qui se passent bien, ça c'est vrai, et ça contribue aussi à une exposition médiatique supérieure des situations problématiques par rapport aux personnes qui vivaient bien une situation.

Je respecte le fait que des enfants adoptés ai un parcours différent du mien. Qu'ils ne ressentent pas les choses comme je les ressens. Bref, on est tous différent.

Je comprends bien que tu ressens comme injustice de n'entendre parler que des enfants adoptés qui ne sont pas contents de ne pas connaître leurs parents biologiques ou à qui l'état le leur cache, mais de leur côté, s'ils le ressentent comme un problème, c'est normal qu'ils veuillent aussi en parler.
Comme je le disais, eux aussi se heurtent à certaines paroles du genre "qu'est-ce qu'ils viennent nous emmerder avec leurs problèmes et à fouiller partout" ou "pourquoi tu veux savoir?" ou "l'important c'est qui tu es", sans aucune prise en compte de la souffrance de la personne, car ces paroles veulent dire en gros "arrête de nous emmerder avec tes problèmes". C'est en ça que c'est douloureux pour ces personnes-là, pour qui connaître ses origines est important.

Après, tu parlais de personnes refusant absolument d'adopter. Pour ma part, je connais certaines personnes qui refusent de donner leur ovocytes/sperme pour ne pas donner naissance à un enfant qui ne connaîtra pas ses parents biologiques. Pas parce qu'ils pensent que être adopté/e est moins bien, mais parce que dans le nombre d'enfants adoptés, certains pourraient ressentir le besoin de connaître leur origines, et par principe, ils ne veulent pas donner naissance à un enfant qui pourrait peut-être un jour expérimenter ce besoin.

En gros, je pense qu'il n'est pas réaliste de ne tirer que la caractéristique "enfant adopté" donc "absence d'origines" dans l'existence de ce genre de questionnements chez les enfants adoptés.

Je pense que ça dépend des enfants et des situations.
Le fait même de se savoir adopté/e peut créer cette envie d'en savoir plus, par simple comparaison avec les autres enfants qui connaissent leurs parents biologiques. Tout comme les autres critères dont on a parlé (racialisation, différence physique, mensonge, etc...).
Je pense que c'est à voir au cas par cas.

Au final, par rapport à cette mise en avant des situations problématiques, il faudrait en effet équilibrer la parole, mais toutefois sans prendre le risque de tomber dans "bah voilà le contraire existe donc tais-toi".
Simplement de considérer la souffrance de la personne, ne pas la nier.
Et au final, si un enfant n'a pas envie de savoir, bah tant mieux, mais s'il a envie de savoir, bah qu'on respecte son choix aussi...
 
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Parle tu du fait de cacher à un enfant son adoption?

Oui. De faire croire que les parents adoptifs sont les parents biologiques.

Je trouve ça étonnant que tu la trouve peu exposée

Relis-moi bien car je n'ai pas dit ça. J'ai dit au contraire qu'on parle des situations "à problèmes" davantage que des situations (comme la tienne) où ça se passe bien. Mais que les enfants à problèmes vivaient aussi des injonctions négatives de la part de leur entourage, au même titre que ce que tu sembles expérimenter, sauf qu'évidemment les propos ne sont pas les mêmes.

Jamais je n'ai vu, entendu, eu des apports de "gens qui connaissent quelqu'un qui", qui ne soit positif! Jamais! Et j'ai 26 ans.. Sachant qu'à côté de ça les rares personnes adoptées que j'ai rencontré n'avaient pas ce besoin du retour aux origines.

Je ne sais pas quoi te dire. Peut-être que les enfants à "problèmes" se retrouvent plus facilement.
Mon vécu familial est catastrophique et rempli de mensonges. Ca a peut-être joué dans ma fréquentation des personnes adoptées qui le vivaient pas forcément très bien, j'imagine.
Tu connais des gens qui n'ont pas besoin de ce retour, moi j'en connais. Il faut de tout pour faire un monde, j'imagine...

En gros, je ne voulais m'en vouloir d'être bien dans ma peau, puisque apparemment tout le monde était mal dans cette situation qui était la mienne. Fin, oui je trouve ça violent.
Il faut aussi bien comprendre que autant je ne vis pas mal mon adoption, autant ça m'insupporte de n'être défini que par ça, franchement.

Oui, je comprends. Mais j'imagine qu'il y a plusieurs réalités différentes. Tu décris une réalité où l'adoption est vue fatalement comme un générateur de problèmes, et de mon côté je connais des personnes proches à qui on demandait de se taire parce qu'ils vivaient mal leur condition d'adopté/e.
J'imagine qu'en fait, dès qu'on dérange l'ordre établi, que ce soit dans un sens ou dans un autre, on nous demande de nous taire.

Et non, je n'ai absolument pas l'impression que l'on parle des enfants adoptés qui le vivent bien, je trouve même que l'on nous pousse constamment à aller retrouver nos origines et donc à dissocier notre famille, de notre famille biologique.

Je n'ai jamais dit le contraire.
Par contre, pour le fait de nous pousser constamment à retrouver notre famille biologique, tout dépend de l'entourage.
Tu décris cette réalité, et de mon côté, on dit à mes proches concerné/e/s de "arrêter d'emmerder leur monde".

oui il était important pour moi de faire passer ce discours pour les non concernés, mais surtout pour les concernés! Je pense que pareillement, s'ouvrir à ses notions, lorsque l'on est adopté fait du bien et peu apaiser les craintes. Ce n'est pas qu'une opinion, c'est aussi un ensemble de faits qui peuvent aider ceux qui se sentent mal rapport à ça à mon sens.

Oui, je suis d'accord.

Ensuite tu parles de l'Etat qui nous mens. Mais... L'accouchement sous X c'est aussi (surtout) le choix du parent (du moins de mon temps).

La question de l'accouchement sous X a toujours été une question difficile car entrecroise des intérêts multiples : au minimum celui de l'enfant et de la mère.
Je parle de mensonge car l'accouchement sous X relève de la "vérité juridique" (il me semble que c'est ce terme) et qui nie la réalité sciemment dans le but de protéger la mère. Seulement, même si l'état fait semblant que ça n'a jamais existé, ça n'enlève pas le fait que ça s'est réellement produit, et que certains enfants vont jusqu'à faire appel à des détectives privés pour retrouver leur mère. Et parfois même, l'inverse se produit, quand certaines mères regrettent d'avoir imposé l'anonymat et souhaitent retrouver leur enfant.
C'est un autre sujet en effet, très douloureux pour tout le monde parfois...
Mais en effet, l'abandon est différent de l'adoption, ('fin même si l'accouchement sous X mène aussi à l'adoption).

Pour en revenir à l'accouchement sous X. Mais du coup, une femme qui ne veut pas d'un enfant et qui ne veut pas (peut pas) non plus avorter, se doit d'accepter de jouer un rôle, d'être à disposition des envies de cet enfant, ce à n'importe quel moment de sa vie? De se justifier de son choix?

Comme dit, c'est un cas très douloureux dans tous les cas.
Pour moi, le droit de l'enfant à connaître ses origines est un droit fondamental, d'ailleurs reconnu par la Convention International des droits de l'enfant, mais en France, l'accouchement sous X protège principalement la mère, ce que je peux aussi comprendre car c'est quasiment toujours des conditions difficiles. Dans un même temps, l'enfant, lui, n'a rien demandé non plus. Pour moi, les deux ont des revendications légitimes, et c'est ce qui rend ce genre de situations difficile.
Moi, je pense que laisser une photo et un nom (voire juste un prénom) pour au moins permettre à l'enfant d'avoir une petite idée d'où il/elle vient, ce n'est pas un sacrifice énorme. Après tout, dans d'autres pays occidentaux, on propose des solutions pour briser l'anonymat (en général à la majorité de l'enfant). La France est un des rares pays à proposer l'anonymat total. Après, je sais que d'autres ne seront pas d'accord avec mon point de vue...

Après je ne sais pas quelle a été l'enfance de ta connaissance, mais (et là j'ai conscience que c'est une chance), mes parents (surtout ma mère) m'ont toujours parlé de mon adoption, décris les détails, il n'y a jamais eu aucuns mensonges, secret, honte la dessus

Dans son cas précis, oui, il y a eu des mensonges/secrets dans son histoire, malheureusement.

je pense que c'est ce qui m'a aussi permis de pouvoir très tôt poser mes questions, hypothéser avec ma mère sur quel genre de personne pouvait être ma mère biologique. Ça désacralise, tout ça, c'était une bonne méthode.

Et justement, c'est ce qui a cruellement manqué à cette amie, justement à cause du mensonge.
C'est un peu aussi à elle que je fais référence quand je parle de "mettre un visage et un nom" sur ses parents. La ressemblance n'importe pas vraiment. C'est la sensation de savoir d'où on vient qui va primer.
Donc oui, je dirais que tu as eu la chance de grandir dans de bonnes conditions.
Après, je sais aussi qu'une simple comparaison avec des enfants connaissant leurs parents biologiques peut amener aussi des questionnements chez certains enfants n'ayant pourtant rien à reprocher à leurs parents adoptifs.
C'est au cas par cas, j'imagine...
 
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Réactions : Membre supprimé 97858
12 Octobre 2014
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C'est important, il faut le dire! Priver son enfant de sa mémoire, de son passé, de son histoire c'est une faute d'éducation grave pour moi, je comprends totalement sa recherche de vérité du coup.

Le mensonge fait toujours beaucoup de mal, et de toute façon, se découvre tôt ou tard. Je trouve seulement dommage que l'enfant soit plusieurs fois victime dans ce cas : de sa situation de mensonge, et de l'entourage qui encourage le mensonge en baillonnant l'enfant en lui demandant de se taire.

Pour le coup, ce que je pense ne va pas te plaire. Mais je comprends qu'une femme ne veuille laisser aucunes traces.

Bien que je le comprenne aussi, je pense aussi que c'est important qu'on donne le choix à l'enfant d'avoir au moins une petite trace s'il le désire, et je trouve dommage en France qu'on lui refuse cette possibilité et qu'on ne veuille pas chercher une solution qui satisfasse les deux parties. Même une simple photo avec un prénom peut parfois représenter beaucoup pour un enfant.
C'est vrai qu'on a un point de vue opposé sur la question...
 

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