Alison Wheeler tacle Les Survivants après leur happening chez Hanouna

18 Novembre 2015
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Sinon je me demande : les enfants qui existent qui existent uniquement parce que le droit à l'avortement existe. Par exemple : accident à 20 ans, tu avortes. A 30 ans tu fais un enfant voulu. Que tu n'aurais pas fait si tu en avais déjà un. Ce gosse que tu as eu à 30 ans, c'est un usurpateur ?

Bah non voyons dans la logique de ces gens là tu ne dois pas utiliser de contraception, et toute vie est la volonté de Dieu, du coup même si t'avais pas avorté tu l'aurais eu le 2e mouflet ! Franchement si les "survivants" souffrent de leurs "frères et soeurs" avortés, moi je souffre que eux aient été menés à terme...
 
22 Septembre 2010
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Leur système de valeur. Celui qu'ils n'ont donc pas le droit d'imposer à qui que ce soit. Qui ne regarde qu'eux et qui n'a rien à faire dans des débats publics sur les droits des femmes à ne pas être des machines à pondre.

En fait, le truc c'est que les systèmes de valeur (la morale ?) ne regardent pas que les individus je crois, c'est justement ce qui permet la vie collective et ils sont choisis en fonction des sensibilités de la majorité (donc oui les sensibilités entrent en compte, mais celles qui sont majoritaires). L'idée qu'on ne doit pas tuer, voler ou se balader tout nu est un choix moral qui est accepté par la majorité mais pas par tous. On garde ces règles justement parce que la majorité est d'accord avec elles, c'est la tyrannie de la majorité (dont sont """victimes""" les pro-vies). Et si on veut faire évoluer les règles, il faut qu'elles soient explicitée et qu'on en débatte. Si on ne débattait pas des différents systèmes de valeur, on n'aurait justement jamais autorisé l'avortement. Donc je ne suis pas trop d'accord pour dire que les systèmes de valeur n'ont pas leur place dans le débat public, au contraire, c'est important qu'ils s'expriment et qu'on discute je crois.
Et je pense qu'il y a effectivement un dialogue de sourd parce que les deux "groupes" ne dialoguent pas sur le même registre. C'est exactement comme les véganes et les non-véganes je crois. Les seconds vont répondre aux premiers "je fais ce que je veux, c'est mon choix", et les premiers vont dire "non car tes choix ont une incidence sur la vie d'autres êtres (les animaux) donc ça n'est pas *ton* choix".
Du coup, probablement qu'il faudrait plutôt faire comprendre une bonne foi pour toute aux pro-vies que la majorité des gens considère qu'un fœtus qui ne peut pas vivre en dehors du ventre de sa mère n'est pas un individu. Et c'est bien un choix moral de penser ça, fondé scientifiquement (et il y a sûrement des controverses) mais quand même moral : on en fait une loi parce que la majorité le pense. Mais boucler sur "c'est mon choix"=>"non ça n'est pas que ton choix", c'est effectivement sûrement pas très efficace et épuisant.

(après je ne suis pas trop d'accord avec cette manière de faire la loi, avec la "tyrannie de la majorité", mais vu qu'on est dans ce système actuellement, je ne vois pas pourquoi les pro-vies ou les croyants devraient en être extraits)
 
6 Octobre 2012
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Paris
@ChansonMuette Mais du coup, pourquoi on ne pourrait pas avorter jusqu'à 5 mois et demi ? (date à partir de laquelle le foetus peut peut être survivre en dehors de l'utérus)

Il me semble que c'est parce que le sexe du bébé est déterminable par échographie peu après (12 à 14 SA si je ne dis pas de bêtises) et que la limite sert à éviter que les gens puissent choisir d'avorter parce que l'embryon n'a pas celui qu'ils veulent... :hesite:
 
M

Membre supprimé 226135

Guest
Il me semble que c'est parce que le sexe du bébé est déterminable par échographie peu après (12 à 14 SA si je ne dis pas de bêtises) et que la limite sert à éviter que les gens puissent choisir d'avorter parce que l'embryon n'a pas celui qu'ils veulent... :hesite:

Ça pourrait faire expliquer, moi je crois avoir lu que c'est une question de développement nerveux, qu'en gros avant les trois mois le foetus ne peut pas déjà souffrir physiologiquement.
 
28 Février 2014
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maladiesvulvaires.wordpress.com
Leur système de valeur. Celui qu'ils n'ont donc pas le droit d'imposer à qui que ce soit. Qui ne regarde qu'eux et qui n'a rien à faire dans des débats publics sur les droits des femmes à ne pas être des machines à pondre.

Et bien eux te répondront justement que c'est TOI qui impose TON système de valeurs, c'est justement tout l'objet de mon propos. Qu'aurais-tu à leur répondre ? Parce que c'est justement ça qui est intéressant. Pas un "mon corps, mon choix" doctrinal asséné comme une vérité générale indétronable.

Qu'elles aient tort ou raison, ces personnes sont persuadées au plus profond d'elles-mêmes qu'elles se battent pour sauver la vie d'enfants prêts à être assasssinés, je ne pense vraiment pas qu'il soit efficace de leur rétorquer "Mon corps, mon choix" sans autre forme d'explication. Je suis 100% POUR le droit à l'avortement mais cette phrase un peu simpliste ne sert souvent qu'à bloquer le débat sans chercher à argumenter ni convaincre. Et je pense qu'il est primordial de défendre le droit à l'avortement avec des arguments qui tiennent la route et sans insulter le camp d'en face. On ne gagne jamais rien par le mépris et à ranger les gens dans des petites cases. Ca me fait penser aux gens qui disent "les féministes blablabla" pour nous critiquer, comme si on formait un bloc monolithique. Les opposants à l'avortement ne sont pas tous des abrutis rétrogrades et je ne suis pas d'accord pour les caricaturer en bloc. Oui il y a des gens avec lesquels le dialogue est particulièrement difficile. Mais j'en connais d'autres - et même si je ne partage pas du tout leur avis et que je me battrais toujours pour le droit à l'avortement, celles-ci sont des personnes profondément gentilles qui ont de bonnes intentions. Sauf que l'enfer est malheureusement pavé de bonnes intentions, on est bien d'accord.

Précisément, si. Il faudrait vraiment arrêter de dicter aux gens de ce qu'ils doivent faire de leurs ovaires et du fruit de leurs ébats. Il faudrait en revanche pour ces " survivants " ( mais cela nécessiterait de réfléchir ce qui est autrement plus difficile que simplement revendiquer une souffrance terrible et inciter toutes les femmes à garder leurs foetus sans se préoccuper de la suite ) se pencher sur la situation des enfants. Si celle des mères qui ne l'ont pas voulu ne les intéresse pas ( apparemment, vie/avis de femme < possible future vie ). Soit. Mais déjà que la vie peut être très dure si on est un enfant qui a été désiré, j'imagine pas la vie de gosse dont la mère ne voulait pas ou qui n'a tout simplement pas la situation pour l'élever dans de bonnes conditions.

Tu essaies de me convaincre de quelque chose dont je suis déjà convaincue : je me fais simplement l'avocat du diable pour essayer de comprendre leur mentalité et d'améliorer nos arguments, je ne la partage pas. Tu vois bien que tes arguments dépassent déjà le simple "My body, my choice" qui est souvent balancé à la gueule des anti-choix sans autre forme d'explication. Je comprends cette indignation, je la ressens également mais je ne pense pas que réagir de manière épidermique soit forcément très bénéfique dans un débat. Sinon ça donne "C'est un meurtre ! :scream:" "Mon corps, mon choix ! :scream:" Et... dis-moi si je me trompe mais bon, on avance pas trop quoi :lol:

Oui, les femmes ont le droit de disposer de leur corps. Mais prétendre que ce droit est absolu en toute moralité, je ne suis pas d'accord. Si c'était le cas, on pourrait avorter n'importe quand sans aucun problème. Le foetus n'est pas partie intégrante du corps de la femme, il est une sorte de parasite humain qui n'est pas viable avant quoi, au moins 6, 7 mois de grossesse. Pourtant, un foetus de 5 mois ne peut pas être avorté en France.

J'ajouterai que les catholiques opposés à l'avortement n'ont jamais parlé d'obliger une femme enceinte à élever l'enfant non-désiré et dire le contraire n'est pas juste à leur égard. Il existera toujours la possibilité de le donner à l'adoption - et attention, je ne dis pas du tout que c'est quelque chose de facile ou de juste pour ces femmes et ces enfants, j'essaie juste de rendre à César ce qui est à César. Je ne pense pas que quiconque ait à gagner à déformer les arguments du camp d'en face. Si on débat contre des anti-choix, il vaut mieux avoir des propos et un discours qui tiennent la route.

La différence c'est qu'à 8 mois, ce n'est plus un fœtus et en dehors du corps de sa mère, l'enfant peut normalement vivre, il est viable. A 3 mois, il ne l'est pas.

Il s'agit bien d'un foetus jusqu'à l'accouchement (j'avais hésité et vérifié la termino).
J'ai dit 8 mois un peu au pif mais j'aurais pu dire foetus de 5 ou 6 mois. Qui lui n'est ni viable ni avortable légalement - tout du moins en France. Donc "mon corps, mon choix"... Ben pas tout à fait, en fait.

Comme les hindous peuvent voir notre volonté de manger du bœuf comme une offense impardonnable. Comme certains peuvent voir le fait d'écouter de la musique/de coucher avant le mariage/de boire de l'alcool comme un pêché, une chose qui devrait être interdite et qui mènera directement les pêcheurs en enfer. Et peut-être que moi je crois au dieu Spaghetti et que pour moi la commercialisation de pâtes devrait être interdite. Evidemment chacun interprète ce qu'il veut comme il veut avec ses valeurs, sa sensibilité. Ce n'est pas pour autant qu'on va pouvoir faire selon la sensibilité de chacun, vu qu'il existe quasiment autant d'individus que de sensibilité différente. L'avortement heurte leur sensibilité ? Moi ce qui heurte ma sensibilité c'est qu'on en revienne toujours à cracher sur un droit des femmes qui devrait être mondial.
En fait, la seule chose que je cherche à dire c'est que si on est dans un pays laïc ici, c'est pas pour laisser des religieux s'emparer de débats publics et tout ramener à leurs croyances et à leurs dieux, toutes ces choses qui ne regardent strictement qu'eux. Si les chrétiens n'ont pas envie d'avorter, c'est un choix qu'on se doit de respecter et qui n'appartiens qu'à eux. Mais vouloir imposer la maternité à des femmes qui n'en veulent pas, sous prétexte que " Dieu à dit que c'est mal " ou " moi je pense que le fœtus d'un jour a une âme ", c'est pas un argument.

La raison pour laquelle le débat sur l'IVG est souvent aussi violent, c'est parce qu'il est assez unique dans le sens où il s'agit de mettre un terme à une vie (presque ?) humaine, ce qui se traduit en l'idée de meurtre pour certains. Je ne comprends pas comment on peut attendre de personnes qui pensent qu'elles empêchent un meurtre de pas se mêler de ça chez les autres et leur dire simplement que c'est "notre choix". Ca n'a pas de sens quand on se met dans leur peau et ça ne convaincra jamais personne (du moins je pense). J'ai l'impression que toute la propagande anti-choix avec des vidéos de foetus beaucoup plus avancés que 2, 3 mois contribue beaucoup à la violence du débat. Je ne pense pas que tous les opposants à l'IVG réalisent qu'il s'agit de propagande et du coup je pense que ramener le débat à des arguments scientifiques ne peut être que positif.

Tu fais un parallèle très juste avec le fait de manger de la chair animale - justement certains véganes anti-spécistes essaient bien d'imposer leur mode de vie à tout le monde (j'ai bien dit certains hein, comme certains catholiques seulement essaient d'interdir l'IVG d'ailleurs :shifty:). Ils pensent que tuer les animaux est un meurtre, ce qui est logique et un débat qu'il est légitime d'avoir. Je ne pense pas que leur rétorquer "Ici on est dans un pays où on mange de la viande !" soit très constructif. C'est un avis que je ne partage pas personnellement, mais ça ne m'empêche pas de comprendre l'argument et de le respecter.

Pour le reste, tout ce qu'a dit @Zébule était exactement ce que je voulais dire donc je n'ajoute rien à mon déjà très long post :shifty:

En règle générale, je trouve très désagréable cette tendance à penser qu'il y a deux camps distincts et uniformes, les pro-choix et les pro-vie, que les uns sont les bons, les autres les méchants. Je trouve que ça a un côté extrêmement dogmatique, il me semble capital qu'un mouvement puisse effectuer son auto-critique.
 
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Réactions : Liza Radley et Aqua
20 Juin 2014
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En fait, le truc c'est que les systèmes de valeur (la morale ?) ne regardent pas que les individus je crois, c'est justement ce qui permet la vie collective et ils sont choisis en fonction des sensibilités de la majorité (donc oui les sensibilités entrent en compte, mais celles qui sont majoritaires). L'idée qu'on ne doit pas tuer, voler ou se balader tout nu est un choix moral qui est accepté par la majorité mais pas par tous. On garde ces règles justement parce que la majorité est d'accord avec elles, c'est la tyrannie de la majorité (dont sont """victimes""" les pro-vies).

Ce n'est pas faux ce que tu dis mais personnellement je ne considère pas que l'on puisse mettre au même niveau le fait de ne pas tuer avec le fait de ne pas vouloir que sa voisine avorte parce que " dieu à dit c'est mal ". En fait, c'est tout bête mais tuer quelqu'un = attenter à sa liberté, sa liberté de vivre et d'être en sécurité. Et les libertés des uns s'arrêtent là où commencent celles des autres. ( C'est bateau, certes ). Ne pas tuer, ne pas voler.. C'est pour assurer le bon fonctionnement de la société et éviter l'anarchie. En revanche, l'exemple de se balader nu est pertinent :)

Je voulais juste revenir là dessus mais :
(après je ne suis pas trop d'accord avec cette manière de faire la loi, avec la "tyrannie de la majorité", mais vu qu'on est dans ce système actuellement, je ne vois pas pourquoi les pro-vies ou les croyants devraient en être extraits)

Je ne pense pas qu'on soit totalement dans un système de tyrannie de la majorité. On est pas exactement dans une démocratie. Si c'était la tyrannie de la majorité, la peine de mort existerait toujours, par exemple. En fait j'ai plus l'impression qu'on prend des décisions parce qu'il faut en prendre et qu'il y aura toujours une part plus ou moins importante de la population qui sera insatisfaite :hesite:.
Du reste, je ne dis pas du tout que les croyants doivent être extraits du débat mais je leur demande d'invoquer des arguments qui ne soient pas directement liés à leur croyance. Par exemple un croyant pro-vie qui dirait : je suis contre l'avortement car il déresponsabilise les couples ( bon, l'argument est :sick: ) mais voilà, c'est un argument. Alors que " C'est Dieu qui a dit que ", c'est sensé avoir quelle valeur pour moi en tant que non croyante ? :dunno:

Et bien eux te répondront justement que c'est TOI qui impose TON système de valeurs, c'est justement tout l'objet de mon propos. Qu'aurais-tu à leur répondre ? Parce que c'est justement ça qui est intéressant. Pas un "mon corps, mon choix" doctrinal asséné comme une vérité générale indétronable.

Sauf que lorsque moi j'impose " mon " système de valeur, qui est " chacun fait ce qu'il veut " et bien je n'impose rien en fait. Les femmes voulant un enfant peuvent le garder et les femmes n'en voulant pas n'ont pas à subir une grossesse.
Lorsque eux cherchent à imposer leur système de valeur qui est " chaque femme tombant enceinte doit assumer l'enfant peu importe ce qu'elle désire et ce qu'il en coûte " alors qu'il ne s'agit ni de leur enfant, ni de leur corps, ni de leur vie qui va être impactée, c'est imposer quelque chose.

Qu'elles aient tort ou raison, ces personnes sont persuadées au plus profond d'elles-mêmes qu'elles se battent pour sauver la vie d'enfants prêts à être assassinés, je ne pense vraiment pas qu'il soit efficace de leur rétorquer "Mon corps, mon choix" sans autre forme d'explication. Je suis 100% POUR le droit à l'avortement mais cette phrase un peu simpliste ne sert souvent qu'à bloquer le débat sans chercher à argumenter ni convaincre. Et je pense qu'il est primordial de défendre le droit à l'avortement avec des arguments qui tiennent la route et sans insulter le camp d'en face. On ne gagne jamais rien par le mépris et à ranger les gens dans des petites cases. Ca me fait penser aux gens qui disent "les féministes blablabla" pour nous critiquer, comme si on formait un bloc monolithique. Les opposants à l'avortement ne sont pas tous des abrutis rétrogrades et je ne suis pas d'accord pour les caricaturer en bloc. Oui il y a des gens avec lesquels le dialogue est particulièrement difficile. Mais j'en connais d'autres - et même si je ne partage pas du tout leur avis et que je me battrais toujours pour le droit à l'avortement, celles-ci sont des personnes profondément gentilles qui ont de bonnes intentions. Sauf que l'enfer est malheureusement pavé de bonnes intentions, on est bien d'accord.

Ah mais je suis tout à fait d'accord. Des arguments, j'en ai. Dans un débat construit, je peux défendre mon point de vue. Le problème c'est lorsque l'on se dirige sur un terrain de mystification et de croyances et c'est à partir de là qu'on tourne en rond. " Mon Dieu a dit c'est mal " " Oui mais ton Dieu, je m'en fou " " Celles qui avortent iront en enfer " " Je ne crois pas en l'enfer ", etc.. je ne crois pas que croyants et non croyants puissent s'entendre lorsque chacun commence à invoquer ce en quoi il croit ou non, c'est pour ça qu'à mon sens la croyance n'a pas de place dans un tel débat.
Après, on peut également ne pas avoir envie de débattre et être fatigué de ces gens qui croient savoir mieux que vous ce qu'il faut faire de votre corps. Je ne peux pas blâmer les filles qui répondent " mon corps mon choix " et d'ailleurs pour moi c'est déjà un argument en soi, pas simplement un slogan qu'on rabâche et qui ne veut rien dire :dunno:
Et évidemment qu'il existe des antichoix très gentils. Comme des gens d'extrême droite qui sont sans doute super sympas et des gens sexistes qui à côté de ça se comportent de façon tout à fait aimable. Je n'ai pas dit et je ne pense pas que l'humain soit binaire, bon ou mauvais, juste qu'à mon sens la position d'antichoix est mauvaise ( simplement car j'ai mes convictions et c'est pareil pour les antichoix ), pas que la personne l'est.

Et j'avais compris que tu te mettais à la place de ces personnes, je me suis juste permis de répondre à ce qu'elles peuvent penser selon toi :).

Oui, les femmes ont le droit de disposer de leur corps. Mais prétendre que ce droit est absolu en toute moralité, je ne suis pas d'accord. Si c'était le cas, on pourrait avorter n'importe quand sans aucun problème. Le foetus n'est pas partie intégrante du corps de la femme, il est une sorte de parasite humain qui n'est pas viable avant quoi, au moins 6, 7 mois de grossesse. Pourtant, un foetus de 5 mois ne peut pas être avorté en France.

On ne peut pas avorter d'un fœtus de 5 mois en France parce qu'on a décidé ça comme ça. Dans d'autres pays, le délai pour avorter n'est pas le même. Je ne crois pas que cela réponde à une logique particulière.

J'ajouterai que les catholiques opposés à l'avortement n'ont jamais parlé d'obliger une femme enceinte à élever l'enfant non-désiré et dire le contraire n'est pas juste à leur égard. Il existera toujours la possibilité de le donner à l'adoption - et attention, je ne dis pas du tout que c'est quelque chose de facile ou de juste pour ces femmes et ces enfants, j'essaie juste de rendre à César ce qui est à César. Je ne pense pas que quiconque ait à gagner à déformer les arguments du camp d'en face. Si on débat contre des anti-choix, il vaut mieux avoir des propos et un discours qui tiennent la route.

Certains catholiques opposés à l'avortement n'ont jamais parlé d'obliger une femme enceinte à élever l'enfant non désiré. Vu qu'on veut éviter les généralités, il me semble bon de le préciser ;). Beaucoup de personnes qui sont contre l'avortement considèrent la maternité comme quelque chose de merveilleux et pensent que la femme, dans sa nature profonde de pondeuse se mettra à aimer l'enfant qu'elle a porté. Il leur est inconcevable qu'on ne puisse pas désirer être mère.
Après, pour l'argument de " tu peux toujours accoucher et le donner ".. Oui, enfin on est déjà en surpopulation, où se situe très exactement l'intérêt d'accoucher d'un enfant qui partira déjà lourdement handicapé pour sa vie future ? C'est plus égoïste de faire un môme qu'on lâche dans la nature ou de ne pas en faire du tout ? :dunno:

La raison pour laquelle le débat sur l'IVG est souvent aussi violent, c'est parce qu'il est assez unique dans le sens où il s'agit de mettre un terme à une vie (presque ?) humaine, ce qui se traduit en l'idée de meurtre pour certains. Je ne comprends pas comment on peut attendre de personnes qui pensent qu'elles empêchent un meurtre de pas se mêler de ça chez les autres et leur dire simplement que c'est "notre choix". Ca n'a pas de sens quand on se met dans leur peau et ça ne convaincra jamais personne (du moins je pense).

Je pense qu'il y a aussi des gens qui ne pourront jamais être convaincus et c'est comme ça :).
Dans l'exemple que tu prend par exemple. Une personne qui considère que foetus = humain et que tuer un fœtus c'est un meurtre. Qu'est-ce que tu peux faire dans ce cas là pour la convaincre ? Nos raisonnements sont juste à des années lumières l'un de l'autre. Moi, ce qui m'importe ce n'est pas de convaincre tout le monde. Tant que les lois en faveurs de l'avortement sont conservées, ça me va.

Désolée pour le pavé, j'espère avoir été claire dans mes propos :hesite:
 
10 Juin 2016
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En règle générale, je trouve très désagréable cette tendance à penser qu'il y a deux camps distincts et uniformes, les pro-choix et les pro-vie, que les uns sont les bons, les autres les méchants. Je trouve que ça a un côté extrêmement dogmatique, il me semble capital qu'un mouvement puisse effectuer son auto-critique.
OUI OUI OUI et re OUI. Il y a des forces et des faiblesses dans les discours des deux camps.
D'un point de vue strictement sanitaire, il est nécessaire que l'IVG existe et soit encadrée. Alors évidemment les pro-vies tordent le nez quand on leur sort l'argument "oui mais si on interdit l'IVG, les avortements clandestins continueront et ce sera abominable" parce que eux, c'est pas tant l'interdiction qui les intéressent, c'est un changement des moeurs.

Faire des pro-IVG les gentils, et les pro-vies les méchants, c'est courir le risque de créer des raccourcis. L'avortement doit être selon moi un droit incontestable, mais pas "LA" solution.

Si j'avais eu une grossesse non désirée à 16 ou 17 ans, j'aurais avorté. Aujourd'hui j'en ai 23, je vis toujours chez mes parents et mon copain aussi, il n'a pas de boulot, et pourtant, si je tombe enceinte maintenant, on serait incapable d'être aussi catégorique. J'ai fatalement le sentiment que ce serait un avortement de confort, parce que nous savons mon copain et moi que nous sommes assez mature pour assumer un enfant... mais nous ne désirons pas en avoir un, et nous ne sommes pas dans une situation financière optimale. Ca sonne un peu capricieux...

J'ai l'impression que laisser les pro-vies faire la polémique, c'est au détriment du plus important : la contraception.
Je suis pour le droit à l'avortement, mais je souhaiterai qu'il y en ait le moins possible, et que l'on fasse une prévention réellement efficace.

Je serai curieuse de savoir si une étude (sérieuse) a été menée sur le nombre d'avortements qui découlent d'une méconnaissance des moyens de contraceptions (et pas une capote qui craque ou une non protection délibérée). Ca permettrait de recentrer le débat à sa juste place.
 
6 Octobre 2012
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OUI OUI OUI et re OUI. Il y a des forces et des faiblesses dans les discours des deux camps.
D'un point de vue strictement sanitaire, il est nécessaire que l'IVG existe et soit encadrée. Alors évidemment les pro-vies tordent le nez quand on leur sort l'argument "oui mais si on interdit l'IVG, les avortements clandestins continueront et ce sera abominable" parce que eux, c'est pas tant l'interdiction qui les intéressent, c'est un changement des moeurs.

Faire des pro-IVG les gentils, et les pro-vies les méchants, c'est courir le risque de créer des raccourcis. L'avortement doit être selon moi un droit incontestable, mais pas "LA" solution.

Si j'avais eu une grossesse non désirée à 16 ou 17 ans, j'aurais avorté. Aujourd'hui j'en ai 23, je vis toujours chez mes parents et mon copain aussi, il n'a pas de boulot, et pourtant, si je tombe enceinte maintenant, on serait incapable d'être aussi catégorique. J'ai fatalement le sentiment que ce serait un avortement de confort, parce que nous savons mon copain et moi que nous sommes assez mature pour assumer un enfant... mais nous ne désirons pas en avoir un, et nous ne sommes pas dans une situation financière optimale. Ca sonne un peu capricieux...

J'ai l'impression que laisser les pro-vies faire la polémique, c'est au détriment du plus important : la contraception.
Je suis pour le droit à l'avortement, mais je souhaiterai qu'il y en ait le moins possible, et que l'on fasse une prévention réellement efficace.

Je serai curieuse de savoir si une étude (sérieuse) a été menée sur le nombre d'avortements qui découlent d'une méconnaissance des moyens de contraceptions (et pas une capote qui craque ou une non protection délibérée). Ca permettrait de recentrer le débat à sa juste place.

Sauf que personne ne force à avorter chez les pro-CHOIX. Il est là le point important. Les anti-choix (pas pro-vie non, ou alors juste in-utéro) retirent un choix et obligent à mener la grossesse à terme, avec toutes les conséquences que ça peut avoir (physiques, psychologiques...)
Et il n'y a pas d'avortement "de confort". Une IVG permet d'arrêter une grossesse non désirée, point. La raison pour laquelle on arrête la grossesse, ça ne regarde que la personne enceinte. Ce n'est pas un caprice, il n'y a pas d'obligation à s'imposer un enfant dont on ne veut pas parce qu'on a eu un accident. Un gamin c'est pas une poupée, c'est pas anodin, rien que la grossesse c'est pas léger donc si on ne veut pas, même si on a les moyens matériels,on n'a tout de même pas à être forcé.e. Faut arrêter avec la volonté de "responsabiliser les femmes", c'est culpabilisant et pas un argument.

Rappel d'ailleurs : la contraception n'est pas efficace à 100%, donc même si tout le monde était parfaitement sensibilisé, appliquait tout à la lettre et ne faisait pas de bêtises, bah des grossesses non voulues, il y en aurait quand même.
Il faut aussi réaliser que le problème, ce n'est pas le fait d'avorter ni l'avortement, le problème c'est la grossesse non désirée. L'avortement est une proposition face à ce problème. Pas un truc obligatoire.

J'ajouterai au passage que la plupart des sites pro-vie (notamment les survivants) sont aussi anti-contraception autre que retrait et abstinence en période risquée, soit les méthodes qui ont le plus haut taux d'échec.
 
3 Mai 2013
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@Gazpacho

Pour la mise en danger de la mère j'ai parler avec pas mal de "survivants" sur Twitter et ils sont contre l'IMG même en cas de danger pour la vie de la mère parce que "une mère qui se sacrifie pour son enfant c'est une des plus belles choses au monde" donc ils la laisseraient crever sans ciller.
Et la grosse majorité est aussi anti-contraception, anti-immigration et adhère à la theorie du grand remplacement, il n'ont donc rien à foutre de "la vie" ni de celle des foetus ni de celle des femmes (et surtout pas celle des personnes racisée ça va sans dire). Ils veulent juste transformer les femmes blanches en incubateur pour lutter contre "les envahisseurs arabes"


Et bien eux te répondront justement que c'est TOI qui impose TON système de valeurs, c'est justement tout l'objet de mon propos. Qu'aurais-tu à leur répondre ? Parce que c'est justement ça qui est intéressant. Pas un "mon corps, mon choix" doctrinal asséné comme une vérité générale indétronable.

Qu'a 12 semaines il n'a ni système nerveux ni cerveau fonctionnel et que donc avorter n'est pas plus immoral que de débrancher quelqu'un en état de mort cérébrale et que s'ils sont contre parce que toute vie est sacrée (enfin que celles des blancs faut pas déconner) ça relève de leur croyance et non de fait observables et démontrables donc ça n'a pas à interferer avec les décisions d'autrui.


Les opposants à l'avortement ne sont pas tous des abrutis rétrogrades et je ne suis pas d'accord pour les caricaturer en bloc.

Je peux t'assurer que quasi tout les survivants (pour ne pas dire tous) sont des gens profondément reactionnaires, racistes, sexistes, LGBT-phobes qui n'ont rien à foutre de la vie (certains sont même contre le don du sang et le don d'organe alors la vie rien à péter) et souhaite simplement le retour à une toute puissances de l'église.


Sinon ça donne "C'est un meurtre ! :scream:" "Mon corps, mon choix ! :scream:" Et... dis-moi si je me trompe mais bon, on avance pas trop quoi :lol:
Sauf que généralement les anti-ivg ne se contente pas de dire "c'est un meurtre" mais n'hésite pas à mentir allègrement que ce soit sur le développement du foetus, les méthodes abortives, les conséquences de l'IVG...



Il s'agit bien d'un foetus jusqu'à l'accouchement (j'avais hésité et vérifié la termino).
Alors oui, par contre une fois expulsé son statut change en fonction du stade de la grossesse :
1476304369-screenshot-2016-10-12-22-32-12.png



Tu fais un parallèle très juste avec le fait de manger de la chair animale - justement certains véganes anti-spécistes essaient bien d'imposer leur mode de vie à tout le monde
Sauf que contrairement à un foetus les animaux ont un système nerveux et un cerveaux leur permettant de ressentir la douleur, de ressentir des émotions et d'être conscient de leur environnement. De plus je pense pouvoir dire sans me tromper que personne n'est obliger de partager son corps avec une vache donc la vie de cette vache ne remet pas l'intégrité physique d'autrui en question.
 
@Mels
Par contre je t'arrête tout de suite, a partir du moment où tu as accouché et que tu as les moyens de t'occuper de ton gamin, ça me semble quand même très irresponsable et immoral de l'abandonner. Autant avorter ok je suis tout à fait pour la liberté de le faire si on ne veut pas d'enfant quelque soit sa situation, autant abandonner ce qui est indubitablement un individu vivant et sensible, une personne qui va grandir et vivre une vie, c'est quand même un tout autre problème. Pour moi c'est aussi pour ça que d'un point de vue moral, l'avortement est un droit aussi important : ça limite énormément le nombre d'enfants abandonnés ou bien non-désirés, donc le nombre d'enfants malheureux qui deviendront des adultes malheureux. Je trouve ça immoral de dire à une femme qui veut avorter (et particulièrement quand elle est dans des conditions de vie qui mettent un sérieux doute sur la possibilité de l'enfant d'être heureux, en sécurité et aimé) qu'elle fait une mauvaise action.

En plus dans les faits, on parle d'un embryon, un amas de cellules qui ne pense pas et qui ne sent rien. Un certain nombre d'animaux vivants et adultes ont plus de sensibilité d'un embryon en dessous du délai d'avortement, et pourtant, ces fameux pro-vie, bin les animaux, ils les mangent le plus souvent, et parce que "c'est nécessaire onvamourir sinon" ou alors "maisanouféplésir". Et donc, apparemment, le fait que la naissance de cet enfant va bousiller la vie d'une femme, possiblement d'un homme, et très probablement de l'enfant, ça, on s'en fout. Mais oui bien sûr valorisons la vie d'un amas de cellules. Parce que l'embryon n'est PAS un bébé. C'est voué à le devenir, tout comme je suis voué à devenir un vieux garçon solitaire entouré de chats blancs, de livres et de mug Harry Potter. Est-ce qu'on peut remonter dans le temps pour tuer le petit Tom Riddle sous prétexte qu'il va devenir Voldemort ? NON parce qu'à ce moment là, il n'est PAS Voldemort. L'embryon n'est pas un bébé. Si on désire l'enfant, il peut éventuellement être le réceptacle d'une projection de bébé ; et dans ce cas, il est l'objet d'un autre type de gestion morale. Mais sinon, non, ça n'est pas un bébé.

(Pardon pour la comparaison de gros geek)

Donc non déso mais l'argument du système de valeurs même si je le trouve pas mal quand il s'agit d'élever le débat, là, j'ai quand même beaucoup de mal à l'encaisser.
 
10 Juin 2016
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Je suis d'accord, les moyens de contraception ne sont pas infaillibles. Rien que pour ça, le droit à l'avortement est incontestable. Et ce n'est pas les excellentes raisons qui manquent : éviter les avortements clandestins, faire naitre les enfants dans les meilleures conditions possibles, etc.

Mais finalement, la décision d'avorter se résume essentiellement au ressenti personnel (éventuellement celui du compagnon quand il est impliqué - mais la décision de la femme doit primer sur le reste).
C'est là que ça se gâte, puisque ça relève d'un bon sens totalement subjectif.
Moi, sans prétendre détenir la vérité ni quoi que ce soit, si je tombe enceinte maintenant, d'un homme que j'aime avec qui je souhaite avoir des enfants dans un futur indéfini, je vais être sincèrement déchirée. Si j'avorte, je garderai l'idée du "j'aurais pu le garder", et je n'ai aucune garantie qu'un excellent soutien psychologique m'enlève ce fantôme de l'esprit. Si je le garde, je prends le risque de ne pas élever cet enfant dans les meilleurs conditions matérielles possibles - à chacun(e) de juger à quel point l'aspect matériel est important - mais il est certain que je l'aimerais. Je suis précisément à une période transitoire de ma vie, pas tout à fait prête à être mère, et pas vraiment contre non plus.

Je crois qu'il ne faut surtout pas occulter le fait qu'énormément de femmes et de filles sont simplement partagées sur la décision d'avorter, sans que cela remette en question le DROIT. Les pro-vies profitent outrageusement du questionnement des indécises, tandis que les pro-IVG ont suffisamment d'arguments solides et objectifs pour défendre leur cause.

Il y a des filles et des femmes qui avortent en connaissance de cause et avec l'intime conviction d'avoir fait le bon choix. Elles mesurent parfaitement leur acte sans que cela pèse de façon handicapante sur leur conscience.
Et d'autres qui vont avorter et garder un intolérable sentiment d'incertitude. Cette incertitude pourra être infondée par des arguments débiles pro-vie (auquel cas il est relativement facile de soulager la culpabilité) ou par un ressenti plus complexe.

L'avortement n'étant de toute façon pas un acte anodin et suscitant quoiqu'il advienne des réflexions pas toujours évidentes, moins on y a recours, mieux c'est. Et par là je ne dis pas qu'il faut mener à terme des grossesses non désirées, j'entends que la contraception doit être comprise, disponible et maîtrisée par le plus grand nombre. Même si il n'y a pas de risque zéro, c'est vrai.
 

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