Au 1er janvier 2017, tout le monde devient donneur d’organes par défaut

[Chokochoc]

@Khyra
J'ai lu sur différents sites d'infos, l'avis de pro de la santé (des infirmières coordinatrices pour les dons je crois) qui disaient que cette loi ne servirait pas à grand chose: les soignants demanderont toujours l'avis de la famille et respecteront leur refus. Ils ne veulent pas rentrer dans le lard des gens qui ont perdu un proche, aller contre leur avis et risquer de se faire agresser ou coller des procès (du style "vous l'avez mal soignés pour pouvoir prendre ses organes").
Source: http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...liers-contre-le-don-d-organes-automatique.php http://www.lemonde.fr/sante/article...aticite-des-prelevements_4623996_1651302.html http://www.allodocteurs.fr/se-soign...ontre-le-don-d-organes-automatique_16180.html
Et perso, bien que pour le don d'organes, j'aurais préférer la création d'un registre de donneurs (qui avertissent leur famille de leur choix) où en cas de mort, la famille respecte cette décision (tout comme les héritiers doivent continuer à rembourser l'hypothèque d'une maison pour pouvoir l'avoir ----> respecter la décision de leur ancêtre de souscrire à une hypothèque). Et si la personne ne s'est ni inscrite au registre des refus ni sur celui des donneurs, demander l'avis à la famille.

Edit 2: les dérives du don présumés d'organes via l'Affaire d'Amiens (Christophe Tesnière) exposés dans un articles du cairn.info (ça commence au sous-titre "La "mort violée" de Christophe") https://www.cairn.info/revue-politix-2010-2-page-47.htm

 

[fibs9]

bien évidemment que ça ne sera pas appliqué tel que ...on demandera toujours à la famille ( s'il y en a...). peut être que ça facilitera s'il n'y a pas de famille du tout et aucune personne à contacter c'est tout!!
ça me fait doucement rigoler les gens qui disent " si j'étais dans la situation je refuserai d'accepter un organe humain" blablabla...tant qu'on a pas été dans la situation on ne sait pas.
l'exemple de jorda avec sa valve bovine ou porcine n'est pas un bon exemple puisqu'à ma connaissance c'est le seul cas ou l'on peut prendre venant des animaux...on vous greffera jamais un rein de vache ou une transfusion de sang de porc ( enfin dans l'état actuel de l'avancée de la médecine).
se taper 10 ans de dialyses 3 fois par semaine ou s'entendre dire qu'on va mourir car pas de coeur/poumons disponibles, je pense pas qu'on puisse vraiment dire " c'est sûr je refuserai la greffe " avant d'avoir vécut la situation.
après bien sûr qu'on peut refuser mais nul besoin de justifier en disant " moi je refuserai aussi pour moi donc c'est ok".
ce n'est pas une excuse et on ne vous en demande pas...juste de vous inscrire sur le registre ( ce que les madz en question on l'air d'avoir fait ce qui est plutôt rare il me semble)
voilà peut être me suis-je mal exprimé mais je ne vise personne en particulier et ne souhaite en aucun cas vous pointer du doigt mais juste vous faire partager mon expérience de soignante

 

[Chokochoc]

@fibs9
Concrètement la loi Cavaillet de 1976 a instauré le consentement présumé au prélèvement d'organes. En vertu de cette loi, un équipe transplanteuse d'Amiens a en 1992 a prélever des organes et tissus de Christophe Tesnière en ayant à moitié averti/demander l'accord par gentillesse de ses parents.

Ça a créé un scandale à l'époque et même si les parents ont perdus en 1ère instance, en appel et en cassation, le législateur a pris des décrets et autres dispositions pour qu'on doive respecter l'avis des familles.

Aujourd'hui, cet amendement est un retour en arrière et si des équipes médicales décident d'appliquer l'amendement tel quel (comme a fait l'équipe d'Amiens avec la loi Cavaillet), de nouveaux scandales vont apparaitre et risquent à terme de ternir l'image du "don" d'organes.

Et on peut se demander si c'est éthique de généraliser le consentement présumé à d'autres domaines que ceux nécessaires à la stricte survie de l’État (impôts, TVA...). C'est un peu un problème d'application de la maxime "la fin justifie les moyens": Peut on prélever sans savoir vraiment la position du mort et en allant contre/ ou en mentant à sa famille pour sauver d'autres personnes en danger de mort?

 

[fibs9]

@Chokochoc
J'ai pris connaissance de cette affaire et je ne pense pas que l'on puisse revenir en arrière.
Les médecins ont un cœur et il y a aussi les infirmiers coordinateurs de greffes. D'ailleurs dans mon service ce sont eux qui contactent les familles ( pour les dons de cornées : il demandent et si la famille refuse ils n'insistent pas. L'appel peux durer parfois moi de deux minutes : présentation et explication de la possibilité d'un don, refus, merci pour votre réponse, encore désolé de ce décès, au revoir ).
Ça peut paraître con mais une simple coupure avec une feuille de papier ( celle qui fait bien mal sur les doigts, cette toute petite coupure anodine) sur un œil peut nécessiter une greffe de cornée.
Cette affaire d'Amiens est déplorable et je comprends tout a fait la famille, mais je ne pense pas que l'on puisse s'arrêter a un scandale il y a 25 ans pour parler du don d'organes en France. On a beaucoup progressé en matière d'éthique et on continue à beaucoup s'interroger ( sur le don d'organe, sur la fin de vie, sur l'arrêt des thérapeutiques...)
C'est plutôt bien que cette "évolution" soit médiatisé de cette façon le registre des refus sera surement mieux renseigné. A
près je suis pour l'instauration d'un registre des oui aussi car beaucoup de gens encore ignorent la position de leurs proches sur ce sujet.

 

[Kettricken]

@Naurore Je crois que de toutes façons, on touche à des choses tellement de l'ordre du ressenti et de l'intime que c'est difficilement explicable.

Personnellement, je n'ai pas la foi. Mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée des dons d'organes. Je pense que je vivrai très difficilement le fait de recevoir l'organe d'un autre être, humain ou non, encore en vie ou non. Me connaissant, je le ferais (instinct de survie très fort, toussa) mais l'idée me dérange.
De la même manière, je ne suis pas nécessairement à l'aise à l'idée de donner mes organes.
Et pour aller plus loin dans l'irrationnel : j'ai décidé que je ferai don de mes organes malgré tout, sauf pour mes yeux (cornées) et mes mains (même si c'est ultra-rare ce genre de greffe). Parce que ces deux éléments du corps me paraissent trop personnels. Je ne supporte pas l'idée de les perdre, même une fois morte. Je crois que tout s'arrête avec la mort mais... mes yeux et mes mains sont à moi
Et je me dis que de toutes façons, les personnes qui ne les recevront pas n'en mourront littéralement pas. Donc je les garde.

 

[Chokochoc]

@Lizey
à l'époque de l'affaire, ce registre n'existait pas. De plus, beaucoup de gens n'ont pas d'avis tranché sur le fait de donner ses organes.
Par exemple, en Belgique, il existe un registre de oui au don. Il est aussi contraignant que celui du refus: si la personne majeure a dit oui, personne ne peut s'opposer au don de ses organes. Même si dans les sondages, les Belges sont favorables à +/- 60% au don, très peu s'inscrivent sur le registre du oui. soit ces personnes ne veulent pas penser à leur mort soit leur décision n'est pas si favorable que ça au don d'organes (possible biais de réponse selon comment la question est posée?)
Personnellement, si un membre de ma famille avait besoin d'une greffe, je donnerai avec peu d'hésitation. Pourtant, je ne me suis pas inscrite sur le registre du oui ni sur celui du non car j'ai encore des réticences à donner.

 

[Aqua]

Moi je trouve ça chouette mais j'aurais bien vu la possibilité de s'inscrire sur le registre de refus lors de sa journée d'appel par exemple. Tout le monde est obligé de la faire et c'est à un âge où on peut répondre à la question. Comme ça, tout le monde aurait la possibilité de refuser sans devoir faire la démarche.

 

[Fille anormale]

Tout le monde ne participe pas à la JAPD (les personnes présentant un certain type d'handicap par exemple) et personnellement je trouve que c'est un âge trop jeune pour devoir une réponse immédiatement. Je préfère le système en place : les gens ont le temps de se poser d'y réfléchir s'ils le souhaitent et de faire les démarches s'ils ne souhaitent pas faire de don, tout en sachant que la famille pourra toujours s'opposer au don même s'ils ne sont pas inscrits sur un registre.

 

[Aqua]

@Tubbs On peut le faire de plusieurs manières :

• Oui implicite, et lors de ta journée d'appel tu peux t'enregistrer sur le registre du non
• Lors de ta journée d'appel tu dois choisir oui ou non, sinon ça sera ta famille lors du décès
• Non implicite, et lors de ta journée d'appel tu peux t'enregistrer sur le registre du non

J'ai moi aussi du mal à comprendre les gens qui ne souhaitent pas donner leurs organes mais je me dis que c'est quand même mieux de laisser le choix à un moment donné sans que ça nécessite une démarche active.

 

[Fille anormale]

Il me semble que le titre de l'article est trompeur; il ne s'agit pas d'une nouvelle loi (ni d'une inversion de la loi) puisqu'en France on est considéré comme donneur d'organes -si on ne s'est pas inscrit sur un registre de refus et/ou que l'on n'a pas fait part de notre refus à nos proches- depuis 1976.
Du coup la théorie ne change pas.
Ce qui va (peut-être) changer c'est la pratique: un site pour s'inscrire sur le registre des refus en ligne en plus de l'option formulaire papier à envoyer ou à confier à des proches et du refus oral à la famille et aux proches. Encore plus de façons pour les personnes contre le don de s'exprimer alors en contre-partie ce serait bien que les familles arrêtent de refuser lorsque la personne s'était prononcée en faveur du don ou lorsqu'ils n'en ont aucune putain d'idée.

 

[Tengri]

J'ai l'impression qu'il ne s'agit pas de débattre du bien-fondé ou de l'utilité du don d'organes mais du fait que l’État le rende quasi obligatoire. Personnellement, je suis pour donner mes organes, mais je trouve scandaleux ce consentement par défaut imposé par L’État.

 

[Mata]

Cool ! Ça évitera à certaines personnes qui ont trop la flemme (moi par exemple --") a faire des démarches pour être donneur