@MedusaQueen je sais bien que les enfants peuvent être capables de tout ce que tu décris, j'ai moi-même connu des exemples assez troublants d'enfants qui sur certains points étaient plus intelligents que des adultes.
Ce que je dis par contre, c'est que les enfants en général ont du mal à réfléchir sur le long terme et sur
toutes les conséquences d'un événement. Certains enfants auront des difficultés à comprendre par exemple que parfois il faut faire des choses désagréables pour que ça soit bénéfique plus tard, ou que ce qu'ils pensent n'est pas la vérité absolue car le concept de "vérité" est davantage une vision personnelle qu'une vision partagée par tout le monde, et que donc il faut expliquer pourquoi on pense ce qu'on pense.
Bien sûr, tout ça peut être enseigné et certains enfants pourront acquérir certaines choses plus vite que d'autres enfants, mais en général certaines choses prennent du temps et si à un moment on essaie d'expliquer un truc à un enfant et qu'il comprend pas, des fois il faudra juste attendre qu'il grandisse pour réessayer d'expliquer.
Je suis aussi d'accord qu'on sous-estime les capacités des enfants en général.
Comme je le dis plus haut et pour te rejoindre, il ne faut pas que le fait d'être un enfant soit un problème pour qu'on lui parle honnêtement et qu'on lui explique. Je pense que c'est à l'enfant d'apprendre à être adulte et non à l'adulte de devoir se rabaisser au niveau de l'enfant (en adaptant quand-même son discours pour que l'enfant ne soit pas perdu), même si d'un autre côté il ne faut pas non plus trop le considérer comme un adulte car il doit aussi vivre sa vie d'enfant (le temps passe si vite).
Je ne dis pas que les enfants peuvent se construire seuls, je n'en ai pas la moindre idée. Je pense que les limites que posent les adultes, peuvent très bien être posées avec et/ou par les enfants, parce que les enfants comprennent très bien qu'il y a des choses qu'on peut faire et qu'on ne peut pas faire. Il y a plein de concepts qu'ils comprennent aussi, comme la mort, l'amour, la justice... le fait qu'ils ne verbalisent pas ces concepts de la même manière que les adultes, ça ne veut pas dire qu'ils les appréhendent moins bien.
Je pense que les enfants ont besoin d'un modèle sur lequel ils pourront se construire. Beaucoup d'études ont montré que les 6 premières années de la vie d'un enfant étaient déterminantes pour son futur (même si ça ne faisait pas tout).
Même au niveau du langage, on considère que si un enfant, avant sa puberté, n'a pas acquis le langage et/ou n'a pas été en contact avec des humains et leur langage, c'est mort (cf les cas d'enfants sauvages).
Mais je suis d'accord qu'en posant des limites, il faut expliquer à l'enfant pourquoi on fait ça (tout comme quand on le punit, je pense que punir un enfant sans lui expliquer pourquoi - même si ça peut sembler évident - est une erreur). Après, si vraiment l'enfant ne comprend pas, je pense que parfois on a pas d'autre choix que l'autorité, car il faut lui faire comprendre qu'il a mal agi et qu'on ne souhaite pas qu'il recommence. Quant à l'explication, on devra réessayer plus tard.
Deux bonnes tactiques d'éducation que je connais :
- s'exprimer avec les mots de l'enfant, en reprenant ses propres mots, pour lui faire comprendre qu'on a compris son ressenti.
- lui présenter la même situation que celle qui pose problème, mais où ça serait lui la victime (quand le type de situation l'autorise). Car un enfant a parfois du mal à se dissocier, à se projeter à l'extérieur de lui pour essayer de voir une situation d'un point de vue différent.
les enfants vont donc comprendre qu'il y a des choses qui se font ou ne se font pas, mais pas la raison. Donc ils ne pourront pas expliquer à d'autres pourquoi on fait ou on ne fait pas, juste leur montrer que c'est comme ci ou comme ça.
Voilà, c'est ce que je voulais dire. Expliquer le pourquoi des choses. C'est un exercice de tous les jours, qui est déjà difficile pour les adultes, mais qui l'est encore plus pour les enfants. Mais c'est du coup important qu'à chaque fois qu'on met une limite, qu'on explique pourquoi.
Pour les concepts que tu cites, les enfants peuvent connaître ce que ça veut dire, mais les nuances et la relativité de ces notions seront plus difficiles à acquérir. Par exemple, j'ai commencé à me débarrasser de la notion de "vérité" à l'âge de 13-14 ans quand on m'a expliqué la notion de subjectivité et que j'ai réalisé les implications de cette notion. Ou le fait de comprendre que ce qui peut être bien pour l'un peut être mal pour l'autre, et que du coup la notion de justice est plus complexe qu'il n'y paraît. Qu'être en colère contre quelqu'un (tant que ça ne déborde pas dans la maltraitance physique ou psychologique, bien évidemment) n'est pas forcément signe qu'on n'aime pas la personne, et que personnellement, par exemple, il m'a fallu assez longtemps pour comprendre que quand un parent ou un prof m'engueulait, c'était pas parce qu'il m'aimait pas, mais parce qu'il pensait que j'avais du potentiel et qu'ils pensaient que je prenais une mauvaise voie, et que si jamais ils ne m'avaient rien dit, c'était peut-être parce que je n'aurais pas eu d'importance et que j'aurais été bonne à laisser tomber. Je pense que ce genre de choses nécessite plus de temps à un enfant pour être comprises. Et si on ne dit pas à l'enfant "attention, là tu vas trop loin parce que" ou "attention, tu t'égares parce que", ça sera plus difficile pour lui de se construire...
A noter qu'on commence généralement à nous apprendre à réfléchir sur le "pourquoi on pense ce qu'on pense" au lycée voire à l'université. Plus tôt, beaucoup d'enfants (pas tous) bloquent... "parce que c'est comme ça", "parce que tout le monde le fait", "euh je sais pas", etc...
En ce qui concerne le
"salopes vulgaires", en effet je n'avais pas vu les choses comme ça.
Mais après réflexion, je reste persuadée que ce sont les paroles de sa mère. C'est surtout l'emploi du mot "vulgaire" que je trouve étrange chez ce gosse, d'après ce que j'ai pu lire sur lui, ça ne lui ressemblerait pas trop de dire ça, c'est davantage le mot qu'utiliserait un parent pour reprocher maladroitement les fréquentations de son enfant. D'autant plus que lui ça ne le dérangeait pas trop visiblement de tourner des vidéos avec ces "salopes vulgaires"... donc je doute fort que cette expression vienne de lui. Mais ça ne reste que mon impression...
après, s'il est capable de dire qu'il ne montre pas à ses parents ce qu'il fait en ligne, c'est que quelque part, il se rend compte que c'est pas clair.... (exit l'irresponsabilité)
En effet. Après, si j'ai bien compris, sur les réseaux sociaux, c'était pour coucher avec des filles. Donc ça semble logique qu'il l'ait caché à sa mère.
Après, ça veut pas forcément dire que pour lui, coucher avec des adultes est mal (notamment si d'autres adultes lui disent que c'est bien), mais peut-être juste pour contourner une limite de ses parents... mais peut-être en effet qu'il a conscience que quelque part, si pour lui ce n'est pas mal, il réalise peut-être que ça doit être "inhabituel"...
@Citronellamoorei
C'est comme les hommes cis qui vous disent "mais non c'est pas sexiste", je veux dire ok tu penses pas que c'est sexiste très bien mais moi je m'en fous de ton avis en fait, c'est moi qui subis toi tu te tais.
sauf que si on n'explique rien, il ne comprendra toujours pas et il continuera.
Après, bien évidemment qu'il y a des gens à qui on leur explique 1000 fois et qu'ils ne comprennent toujours pas, mais ça veut dire qu'avec eux, ça semble mort (et ils continueront quand-même, donc à mon avis, si possible il vaut mieux fuir ces personnes).
"Si tu ne subis pas/plus l'oppression tu te tais et tu admets que ce que te dis la personne est légitime et vaut plus que ton avis." (Ça n'interdit EVIDEMMENT pas de poser des questions, mais toujours de manière à faire comprendre que vous ne savez pas de quoi vous parlez et que c'est la parole de la personne concernée qui a de la valeur, et pas la vôtre)
Admettre la légitimité d'une parole, je suis d'accord. Tout le monde a ses raisons de penser ce qu'elle/il pense.
Mais si on ne sait pas pourquoi la personne pense ainsi, ça va être difficile de se positionner. On ne peut pas dire que notre avis vaut moins juste par principe ou parce que quelqu'un se dit opprimé. Personne n'acceptera ça.
Ca peut servir, de savoir pourquoi une personne pense ce qu'elle pense, ça peut permettre d'engager une discussion où, dans l'idéal (idéal parfois difficile à atteindre, je sais), on pourra essayer au maximum de prendre en compte la souffrance de l'un l'autre et d'essayer mutuellement de se comprendre.
Je pense que c'est uniquement en expliquant notre avis le mieux possible qu'on a une chance que les autres nous comprennent.
Bien sûr, se révolter contre quelque chose peut aussi faire réfléchir sur le fait que quelque chose pose problème, mais la révolte ne permet pas forcément à l'autre de comprendre notre problème.
Ca reste mon point de vue, bien évidemment...
Il faut admettre que la manière dont tu regardes tes souvenirs a pu être biaisée par ta position dominante actuelle.
Sur ça je suis d'accord. Le ressenti qu'on a en tant que victime n'est plus forcément le même une fois qu'on ne l'est plus.
Par contre tu n'as pas répondu à ma question : est-ce que par "oppression" tu vises en particulier des situations où des enfants sont violentés (tu as parlé d'enfants subissant des coups...) mais où leur parole n'est pas reconnue s'ils se plaignent?
J'entends bien que ce sujet te fait beaucoup souffrir, mais je me dis que ce n'est pas pour rien, et que peut-être tu as vécu quelque chose personnellement...
Et je m'excuse par avance si j'aborde un sujet qui ne me regarde pas. Mais j'essaie juste de comprendre pourquoi ça te touche autant.
@irisetrose très intéressant, ton lien