J'ai le droit de râler un coup ?
Carrie se décrit elle-même sous la plume de Stephen King ainsi : "Sa taille ne s'était épaissie que parce que parfois, elle se sentait si malheureuse, si vide, si accablée d'ennui que le seul moyen pour elle de combler ce néant, c'était de manger, de manger, de manger. […] Elle pourrait s'abstenir de chocolat et les boutons disparaîtraient. […] Elle le détestait, son visage. Morne, stupide, bovin, son regard éteint, ses boutons rouges et luisants, ses cratères de points noirs."
Dans plusieurs passages, l'héroïne est décrite comme l'opposé d'un canon de beauté, comme une fille pataude et maladroite. Seul le fameux bal la met en valeur parce qu'elle a bien su s'y prendre.
Et alors, et alors… c'est QUOI cette actrice blondinette, ce fac-similé d'imposture de Hannah Montana, cette créature toute mimi dont le charme est limité par l'absence de maquillage et les vêtements peu seyants ? Carrie est sensée être laide. Ça leur ferait mal, aux producteurs, de choisir une actrice relativement vilaine pour coller au personnage ? Ça fait si mal à Hollywood, des kilos en trop et des boutons ? Alors que cet aspect de Carrie fait partie de ce qu'elle est. C'est pour ça qu'on se moque d'elle et pas seulement pour son mode de vie particulier. C'est pour ça que quand j'ai lu le bouquin, à l'âge de quatorze ans, alors qu'on me poussait dans les fossés parce que c'était la place des grosses truies, elle était mon héroïne ! Une fille ordinaire, une fille pas jolie, qui les pwn tous. Sans déc, avec leur blondinette, ils auront fait un teen movie. Pas une adaptation fidèle de Carrie.