Salut !
Je me baladais sur le forum et j'ai vu ce topic qui m'a attrapé l'oeil... Je me suis tout de suite reconnue dans ce terme "célibattante". Ooooh que j'aime ce mot !
Puis j'ai commencé à vous lire. Je me suis régalé à découvrir vos moments de joies, de doutes... Bon je me sentais un peu "voyeuse" de lire tous ces moments d'intimité sans qu'aucune d'entre vous ne me connaisse ni des lèvres ni des dents. Mais bon ! C'était quand même chouette !
Du coup ça m'a donné envie d'écrire, moi aussi, ma petite situation qui, je pense, n'intéressera pas la foule, mais qui me fera au moins du bien...
J'ai 29ans et je suis célibataire. En revanche j'estime avoir une vie amoureuse tout à fait epanouissante. En tout cas, à l'heure d'aujourd'hui. Déjà avec moi même (qu'est ce que je m'amuse bien seule avec moi même !) Mais aussi avec des garçons de passage que je surkiffe de ouf le temps d'une soirée, voire deux, voire trois, rarement plus. Et ça me va ! Jamais grand chose de sérieux, jamais de grandes promesses d'un avenir radieux et amoureux.
Seulement voilà. Le tout serait absolument parfait si la société via certain.e.s de mes ami.e.s ou personnes de ma famille ne s'évertuaient pas à faire de mon cas un modèle d'élaboration clinique.
"Une femme de 29 ans ne peut s'épanouir seule."
Oooh le beau cliché rétrograde ! Ça pourrait sonner ridicule si cette idée reçue n'était pas encore si prégnante dans l'esprit de certain.e.s (notamment de personnes que j'aime d'amour malgré tout).
"Mais t'inquiète, tu finiras par trouver le bon !" Je ne m'inquiète pas, merci bien.
"Tu as pensé à regarder sur des sites un peu plus sérieux ?" Tire-toi-une-balle.com.
"Tout ça c'est parce que tu n'as pas finit ton travail sur toi même..." Et ma main dans ta gueule ?
Tout cela nécessite peut être une petite explication...
J'ai été follement amoureuse. Je me suis imaginée mariée, mère, amoureuse. J'ai construit un avenir. J'avais l'image en tête et ça me plaisait, je me suis épanouie en couple. J'étais bien, c'est vrai. Et ce, de mes 4 ans à mes 22 ans. Toujours le même garçon. D'abord simple voisin, copain de récré, meilleur copain, "petit fiancé", petit ami, vrai mec, amoureux. Notre histoire à prit fin quand ce garçon que j'appellerai "Alphonse" (Il l'a bien cherché) a eu la bonne idée de mourir d'une injuste maladie génétique.
On va pas pleurer dans les chaumières, c'est du réchauffé. Alors oui, j'en ai chié, j'ai douté, j'ai baissé les bras, tout ça tout ça. Quatre bonnes années pour refaire surface, à la louche.
Maintenant, ça va. Comme je le disais, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes (ou à peu près) s'il n'y avait toutes ces projections sur ma vie amoureuse (Qui, rappelons le, n'est censée que me regarder à moi, pas les autres.)
Comme je le disais... "Une femme de 29 ans ne peut s'épanouir seule". Cette diatribe, si je me fais un point d'honneur à l'ignorer copieusement, revient frapper à ma porte régulièrement, sans que je l'ai invité.
Pour moi, on met mon célibat sur le compte d'une histoire passée, d'un deuil mal digéré (les sucs digestifs rentreraient donc en compte pour rendre les souvenirs d'un être aimé plus doux ?) Ou de quelconques blessures à l'âme. Mais pour Marcelline ce sera son égoïsme forcené. Pour Catherine, ce sera sa frigidité alors qu'on rapprochera à Mélissa sa frivolité.
Tout. Je dis bien, tout, est prétexte à "expliquer", à excuser le célibat d'une femme passé les 25 ans.
Je n'ai aucune rancœur envers les gens qui relayent ces bétises. Ils sont eux mêmes enfermés dans des carcans qu'ils ne remarquent même pas. Je les plains en fait. Eux qui sont trop aveuglés pour voir le kiffe que c'est de se sentir indépendante en tout point à l'âge canonique de 30ans. (Attention, je ne dis pas qu'une femme en couple ne peut pas se sentir indépendante en tout point hein ! Ne vous méprenez pas sur mes intentions, je vous en supplie !)
Moi, ça va. Mais aujourd'hui j'ai ressentis le besoin d'exprimer mon ras le bol vis à vis de cette idée sociétale qui rejette mon bien être dans la situation qui est la mienne. Si d'aucun.e souhaite "rationaliser" mon célibat afin d'adoucir ses propres incertitudes, grand bien lui fasse ! Mais j'ai l'impertinence de demander que ce "d'aucun.e" garde ses élucubrations pour lui.elle même. Je me porte très bien sans, merci.
Avec ou dans deuil, avec ou sans passé, ce train de vie est mon choix, ma réalité, et il me va bien.
Voilà. Je sais que je ne suis pas la première à tenir ce genre de discours. Des tas d'articles féministes prônent ce même point de vue, et c'est à chaque fois un réel plaisir de lire mes propres ressentis sous la plume d'un.e autre. J'ai conscience que mon insignifiant post peut sentir, lui aussi, le réchauffé, et c'est très bien ainsi ! Mais bon... Je voulais moi aussi m'exprimer avec mes propres mots.
Sur ce, je vous laisse à vos discussions, vos interrogations qui sont si chouette à parcourir.
Je souhaite à toutes celles et ceux qui cherchent, de trouver la ou les personnes qui sauront combler au mieux leurs attentes. Et à celles et ceux qui, comme moi, ne cherchent pas, bein je leur dis... Salut !