C'était mieux avant, quand on savait prendre son temps...

[agapanthe7]

"Avant de commencer, étouffons dans l’œuf les nombreux commentaires indignés que je vois déjà pleuvoir sur ma tête à la seule lecture de ce titre : non, je ne suis pas réac’, ni vieux jeu, et encore moins passéiste"

Bah... Si?
Cette intro m'a fait le même effet que quand quelqu'un dit "je ne suis pas raciste, mais...". Tu sais qu'après, va y avoir un truc raciste. Là, malgré cette mise en garde on-ne-peut plus claire, tout le contenu de l'article est du "c'était mieux avant" bien cliché, ne regardant les changements que sous un angle pessimiste en oubliant les points positifs (genre ne pas attendre 18 mois qu'un film passe à la tv pour pouvoir l'enregistrer sur VHS, je vois pas le négatif là-dedans), et idéalisant un passé qui n'a jamais existé (sincèrement, la société du "jetable" et les problèmes d'organisation familiaux n'ont pas été créés il y a 10 ans, on confond tout là).

Je retourne lire et profiter du soleil dans mon jardin, parce que malgré mon amour d'internet et mon impression constante qu'une journée de contient pas assez d'heures, j'ai pas attendu un article moralisateur pour ça. 

Et à partir de quand devient-on passéiste?
Il me semble avoir lu dans le texte de l'auteure un passage ou elle rappelle que tout n'est pas à jeter de nos jours hein...

Je pense que les mots réactionnaires ou passéistes, qui sont extrêmement péjoratifs, auraient pu être nuancés.

 

[mann]

J'suis désolée de te le dire, mais si, ton discours est passéiste à fond. Il y a vingt cinq ans, les gens se plaignaient déjà que tout allait trop vite. Ce n'est pas propre à la technologie d'aujourd'hui, c'est propre au système dans lequel on vit et de l'angle sous lequel on le perçoit.

Il y a toujours des gens pour se plaindre et dire "que c'était mieux avant" alors qu'ils ne l'ont pas vécu et qu'ils omettent de dire que durant cet "avant", il y avait déjà des voix critiques qui s'élevaient.

Chaque décennie, chaque époque à ses avantages et ses défauts, il faut savoir composer avec sans se tourner vers un passé qui n'est pas comparable (parce qu'on ne l'a pas vécu et parce qu'il ne comprend pas le même contexte que le nôtre).

 

[elou]

c'est très juste.
Et je dis ça alors que j'actualise ma boîte mail depuis ce matin, suis face à mon écran d'ordinateur et ultra-connectée.

C'est vrai qu'il est bon de se poser un instant et de remettre en question certains de nos agissements du quotidien dont on ne se rend même plus compte du fait de leur automatisme.

Cet asservissement volontaire dans un monde toujours en quête de plus de libertés est paradoxal.

 

[lolhamoon]

Je ne sais pas vraiment si tout a changer mais ce qui est sure à mes yeux c'est que les mentalités ont changées, on veut tout faire, le large choix qui s'offre à nous grâce à l'évolution des technologies, nous donne une foule de tentations... et ça, nous le gérons très mal je crois, et voulons faire tout en même temps sans vraiment je crois prendre le temps de vivre chaque choix, d'où la sensation de "trop vite".

Autour de moi je suis pas mal entourée de personnes qui vivent l'instant présent et même si leur vie est chargée ils ne le ressentent pas ainsi car ils sont ancrés dans le présent...

Moi par contre qui suis plutôt dispersée dans mes activités et mes envies, qui planifie beaucoup pour faire 1000 choses etc (je pense a demain pendant que je vis aujourd'hui...je suis déjà dans l'autre activité avant de finir mon présent) a du mal avec ce rythme et a souvent l'impression de courir... (d'autant plus que je travail avec des enfants où c'est "cool", à leur rythme et du coup le retour dans "l'adulte" est très brusque).

 

[rslip2b]

Je suis en partie d'accord avec cet article, mais plus que l'évolution technologique, c'est plutôt un nouvel état d'esprit, lié à cette rapidité, que je déplore.
(Bien que l'omniprésence technologique mange du "temps de cerveau disponible", ça c'est certain.)

En fait je travaille dans un milieu voué à disparaître car il est à l'opposé de cette tendance. (Je fais de la gravure -des estampes-) C'est une technique qui prend énormément de temps, et beaucoup ne comprennent pas et comparent le résultat avec ce que peut faire une photocopieuse.  Sauf que ce processus lent est MAGNIFIQUE, on manipule plein de matières différentes, on sent plein d'odeurs différentes, on maîtrise chaque étape du processus du début à la fin, bien qu'on ne puisse pas tout contrôler non plus!
La lenteur de ce procédé nous oblige à avoir un rapport différent à ce qu'on produit, plus viscéral, mais plus réfléchi aussi.

Or, je pense que beaucoup de gens sont en manque de ces choses là, et tentent de les retrouver (engouement pour la cuisine, le jardinage...) Un professeur de graphisme/publicité nous avait dit que le sens du toucher était biaisé aujourd'hui à force de surfaces noires et lisses, et que c'était au publicitaire de recombler ces manques par l'image, je pense que c'est vrai! (voir pub de lingerie, les nouveaux packagings, etc.)

Le monde du travail lui aussi est complètement différent : j'ai fait un stage dans un grand atelier; ils prennent du temps pour manger, font la cuisine (super cuisine), dressent la table et mangent tous ensemble tous les jours, prennent le temps de boire un café lorsqu'un invité arrive, rigolent beaucoup, s'engueulent parfois. A côté de ça ils ne comptent pas leurs heures, font un travail excellent, parce qu'ils sont passionnés.

Et puis je vois aussi l'inverse, le monde "rapide" : on nous propose des entretiens collectifs aseptisés à la con, de "se vendre" pour faire de la distribution de flyers. Soyons honnêtes, personne n'a envie de faire ça, scoop : tout le monde le fait pour les thunes. C'est pas à nous de se vendre mais à vous de nous faire envie, bordel. De bouffer des sandwichs triangles à 5€ tout seul sur un parking...

Je sais que mon point de vue semble très manichéen mais c'est ce que je vis. J'ai l'impression que la société veut nous faire séparer travail et loisir : le travail c'est horrible, les loisirs compensent. Et je crois que c'est intimement lié à cette idée de rapidité, sur fond de rentabilité et d'efficacité. Du coup on bouffe du loisir, on DOIT voyager, s'éclater, faire plein de trucs originaux pour se rappeler qu'on est un Homme.

Et puis on a tout un tas de trucs à respecter tous les jours parce qu'on DOIT vouloir être quelqu'un d'exceptionnel : il faut pas être trop moche, pas maigre, pas trop gros, manger 5 fruits et légumes par jour, faire du sport, s'épiler, avoir un smartphone....
Revendiquez votre doit d'être moche, flasque, poilue, lente et pas connectée, vous serez quand même exceptionnelle!

La lenteur est un acte révolutionnaire, et une qualité! En l'adoptant, vous deviendrez maître d'une discipline trop souvent oubliée : l'art de vivre!



pour le pavé... petit coup de gueule du matin. En vrai je suis plutôt positive!

 

[Pinceau_]

Je comprends pas trop les commentaires qui trouvent l'article moralisateur.  Enfin pour moi c'est plus une "chronique" voire un coup de gueule qu'une leçon de morale ! Et je ne comprends pas non plus que l'article soit qualifié de "passéiste".

Enfin quand même, "de nos jours", je trouve que l'impatience est encouragée par la société. La page ne s'affiche pas assez vite, c'est chiant, les trains sont en retard, c'est énervant, d'ailleurs ils ont pas intérêt à être en retard les trains, car il y a des horaires de bureau à respecter, et des correspondances à choper... On n'a pas le temps d'être en retard, il faut toujours courir !

Quand on regarde les intros sur des recettes de cuisine par exemple, un argument qui revient souvent c'est "c'est rapide" (avec "c'est facile").

Certes, chaque époque a ses défauts, mais est-ce être passéiste que de se dire que certains paramètres pourraient être inspirés de "la vie d'avant" ? Pas TOUTE LA VIE, mais certains facteurs ?

Par ailleurs, cette réflexion (sur les bénéfices de la lenteur) n'est pas nouvelle sans être particulièrement récente : le slow mouvement a débuté dans les années 80 pour faire face au "stress de la vie moderne". Par exemple si on prend la composante "slow food", aujourd'hui pourquoi y a-t-il autant de plats préparés/surgelés en vente ? Car faire la cuisine demande du temps, et qu'on en manque.
Alors oui, avant, les femmes avaient le temps de cuisiner, ah oui bien sûr, puisqu'elles restaient au foyer, c'est ça qu'on veut ? Non bien sûr, mais à mes yeux cette "philosophie" doit s'appliquer à tout (réduction des temps de travail - pour tout le monde - par exemple --> après on repart sur le débat du chômage, + de temps partiels = + d'emplois pour + de monde ? pour quels revenus ? etc...). Mais la vérité, et ça je crois que personne ne peut le nier, c'est que les plats préparés et/ou surgelés ne sont pas hyper bons pour la santé, du moins moins bons que des plats préparés soi-même, avec pas de conservateurs ni d'additifs, et si en plus c'est bio et local c'est encore mieux (ce qui sous-entend de prendre le temps d'aller chez des producteurs locaux)...

Enfin je veux dire, tant mieux à ceux et celles qui ne ressentent pas cette nécessité d'aller vite en permanence, qui vivent très bien dans une société à 100 à l'heure, mais on n'est pas tous à l'aise avec ça...

Et comme le dit @lolhamoon ce sont sûrement les mentalités qui ont changé, avec la facilité et la rapidité avec laquelle on peut à peu près TOUT avoir, la patience a tendance à se faire.. plus discrète on va dire. "Avant", avant internet, avant le téléphone, avant tout ça, on n'avait pas le choix, il fallait être patient donc on l'était. Maintenant quand même on s'impatiente pour beaucoup de choses, je trouve. (Ou bien c'est juste moi hein, c'est possible aussi ).

 

[Linka]

Je pense qu'il faut éviter deux écueils : "tout était mieux avant" VS "tout est forcément mieux maintenant" (qui est en passe de devenir le nouveau "c'était mieux avant", vous me suivez ? ).
Je ne pense pas du tout que plus on avance dans le temps plus on "progresse", ce n'est absolument pas un processus linéaire. Parfois on fait un pas avant et ensuite trois pas en arrière, rien n'est acquis, l'amélioration ne vas pas de soi.

D'un côté il faut pas surestimer l'importance des nouvelles technologies sur les relations humaines : on pouvait très bien être individualiste avant.

Mais je suis globalement d'accord. Ceux qui disent qu'il y a toujours un bouton "arrêt" sur les machines et qu'on peut en décoller, certes, mais ce sera pas le cas des gens autour de nous. On est dans un engrenage, et de plus c'est très addictif. Sans parler de tous les emplois qui sont liés aux nouvelles technologies, et qu'on est obligé de maîtriser Internet/l'informatique de toute façon.

Ca m'aurait pas gênée d'appartenir à la génération de mes parents (nés au début des années 1950), ou en général d'être née après 1945. Ils n'ont pas eu une vie plus malheureuse que la mienne. Je ne sais pas si leur époque est meilleure que l'époque actuelle, mais elle ne vaut pas moins. La génération de mes grands-parents (nés dans les années 1920) en revanche j'aurais pas aimé y appartenir, mais alors pas du tout.

Ceci dit ça aurait pu être pire, je suis contente de mon enfance entre 1990/2000, de ne pas l'avoir passée devant un ordinateur, j'ai pu me forger des beaux souvenirs (c'est pas en restant sur écran que ça serait arrivé) et de ne pas avoir connu la violence et la méchanceté qu'on lit sur Internet aujourd'hui.

Alors peut-être que c'était mieux avant...mais malheureusement on peut pas retourner dans le passé, en revanche on peut (un peu) influer sur le présent et essayer de le rendre meilleur. On pourra pas arrêter cet engrenage mais on peut limiter les dégâts (=je suis pas active sur les réseaux sociaux, je poste pas d'infos persos, en revanche je passe trop de temps sur Internet, je dois tenter de limiter ça).

 

[Mad_Summers]

J'aime beaucoup la forme mais comme beaucoup je n'aime pas le message passé.

On a plus les mêmes responsabilités maintenant qu'on est adulte qu'on travaille ou qu'on est encore en études. Forcément on est boosté/dérangé par plus d'éléments extérieurs et c'est à nous de mettre des limites en fonctions de nos capacités physiques / psychiques.

Je pense aussi qu'en ville on est quand même plus sollicités qu'à la campagne. Je vis entre les deux et mon rapport au temps n'est pas le même d'un endroit à l'autre.
Enfin je n'affirmerai pas ça de façon catégorique mais il me semble qu'à la campagne on a plus le temps de faire les choses...

Plus que de prendre le temps, c'est de savoir dire non à toutes les sollicitations pour faire des choses qui sont bonnes pour nous.

 

[Ceuceu]

Non mais si on a des impératifs à respecter, des trains à prendre à l'heure, des horaires à calculer, c'est peut être parce qu'on est devenu adulte non ?

Forcément c'était mieux avant quand on était des enfants et qu'on avait tout le temps de faire ce qu'on voulait ! A mon avis ça n'a rien à voir avec la technologie, c'est juste qu'on grandit et c'est la même chose pour tout le monde à toutes les époques !

 

[camrab]

Où alors j'étais trop en avance pour mon âge ou bien j'ai raison de croire que cet article est complètement futile.

J'arrive sur mes 26 ans, le minitel, Windows 95, téléphones filaires oui j'ai connu... quand j'avais 10 ans... Comment à cet âge peut-on regretter un passé dont on a si peu de souvenirs et qui ne nous correspond pas du tout ?
Nos parents auront bien plus de regrets sur ces objets vintages que nous. Nous sommes la génération Facebook et ma petite soeur de 12 aura droit à autre chose.

Et puis non, on est pas né avec les premiers ordinateurs... 

Avant on prenait le temps ? On savait apprécier les choses ? Perso j'étais plus préoccupée par mes notes au primaire. Ce qui a changé maintenant, c'est simplement le boulot.

 

[Alnilam]

De toute façon c'était toujours mieux avant !

Mis à part cette généralité je partage le point de vue de cette madmoiZelle sur le fait que tout va (trop) vite aujourd'hui. Je ne sais pas si ça a foncièrement un rapport avec les nouvelles technologies mais il est clair que de nos jours on doit tout faire vite et bien (surtout vite en fait).
Outre que c'est un poil effrayant c'est aussi frustrant, on ne prend plus le temps de ralentir, de se freiner. C'est vu comme une incapacité, une faiblesse bref un truc pas terrible alors que pour moi se donner le droit de ralentir dans sa vie et dans ce qu'on fait c'est plutôt une liberté qu'on devrait plus souvent utiliser et loin d'être une chose négative !

Sinon merci pour le coup de vieux que je me suis pris en pleine poire en lisant le début de l'article  je me rappelle que quand j'étais enfant mon grand-père enregistrait ses séries TV favorites sur VHS et qu'il décorait la boite avec les couvertures offerte dans les programmes télé. Que pour s'occuper, connaitre les infos et la météo il regardait le télétexte. Que j'ai eu mon premier portable (un vieux machin) pendant le collège, qu'on pouvait pas aller sur Internet quand on voulait, que le graphisme des sites était marrant et que des fois ça ramait. Que mes parent utilisaient un téléphone fixe et même qu'il y avait un second récepteur dessus pour écouter les conversations et j'en passe....

En repensant à tout ça c'est vrai que c'est aller vite ça semble déjà à des années lumières ce que je raconter alors que c'était il y a pas tout à fait vingt ans.  Mais là je pense qu'il faut prendre son parti des évolutions ne pas pour autant vendre son âme au diable mais s'adapter au jour le jour. Se donner le droit de dévier du chemin aussi.

Personnellement tant que je me donnerais l'autorisation de dire stop au 2.O et à l'hyper connectivité dans son ensemble par exemple en éteignant tout et en allant lire un bon livre je continuerai de savourer toutes ces nouvelles technologies à leur juste valeurs

 

[Freehug]

Mais? C'est quoi cette vision super triste du monde à 25 ans? J'ai un scoop: il est tout à fait possible de lire des livres imprimés sur du papier, d'appeler des copains et de prendre un verre en terrasse pour discuter pendants des heures. Je l'ai fait hier, et j'ai 21 ans. Je le faisais aussi à 16. On peut éteindre un ordinateur, il y a un bouton pour ça, et se créer un compte fesse bouc n'est pas obligatoire! Et si on aime passer du temps en ligne, c'est pas grave! On peut même y échanger avec des inconnus (on fait quoi là, mmh?). Et puis bon, le coup du c'était mieux avant, on y avait déjà droit à l'époque de Platon. Rien de nouveau sous le soleil.