Comprendre l'asexualité en 24 questions

[Freehug]

@Shirley81 : je trouve ton commentaire très intéressant, car je me suis souvent demandé quel pouvait être le ressenti d'une vraie personne Asperger sans jamais m'y retrouver au milieu de tout le fantasme fictionnel qu'il y a autour. Typiquement, il y a le génie excentrique à la Sherlock Holmes de la série Sherlock et la personne incapable de communiquer d'aucune façon mais avec un talent incroyable, genre dessiner de manière hyperréaliste ou connaître les cinq premiers millions de décimales de Pi. Tu pourrais peut-être rédiger un témoignage ?

Sinon moi ça me semble extrêmement logique d'avoir besoin d'un mot pour se définir quand ça touche à l'identité sexuelle ou de genre. Ca permet de mettre un mot sur son ressenti, de l'expliquer, de se sentir normal, de constater qu'on n'est pas seul. Et même quand on n'est pas concerné, d'en parler tout simplement, c'est à ça que servent les mots après tout !

Super article sinon. J'ai appris plein de choses.

 

[Philosophale]

Merci pour cet article, à la base je l'ai lu plus pour en apprendre davantage, et finalement j'ai trouvé le terme me définissant (je connaissais pas demisexuel mais ça me ça impec), et ça me permettra peut être de mieux expliquer ce que je ressens à mes proches, et le fait que je survive bien à ma relation à distance en même temps sans vouloir avoir une relation libre.

 

[Lunafey]

@Miss Lu Je pense que vu les réactions, et même moi en tant que grey-a j'ai tiqué, il faut vraiment que l'article précise clairement la différence entre désir et consentement. Vraiment vraiment vraiment. Parce que je comprends que des gens aient compris "viols" dans certaines phrases qui sont un peu maladroites...

Pour y aller de mon petit témoignage, je suis une grey-a survivante de viols. Donc actuellement je suis asexuelle "en attendant" de guérir de mon trauma.
Et pourtant, j'ai quand même des rapports sexuels. Rares, parce que ma libido est faible de base et mon attrait pour le sexe est limité, et parce que mes souvenirs sont encore frais donc voilà, mais quand même.
Et pour autant, je ne revis pas des viols. J'ai vécu les deux, et il y a vraiment une différence entre absence de désir et absence de consentement. J'ai des relations sexuelles pour faire du bien à mon compagnon, pour partager quelque chose de fort avec lui, pour me rassurer, parce que j'aime ressentir du plaisir, parce que ça fait du bien, parce que je veux réapprendre à faire confiance... Je suis consentante du début à la fin, je ne ressens aucun traumatisme, je décide seule, et j'arrête quand je veux.

Pour expliquer la différence:
Quelqu'un vous propose un gâteau. Vous n'avez pas spécialement envie de manger ce gâteau, vous pourriez vous en passer. Mais vous savez que vous aimez le goût du gâteau. Et puis ça fait longtemps que vous n'en avez pas mangé, vous aimeriez bien ressentir le plaisir de manger un bon gâteau. En plus c'est votre ami.e qui l'a cuisiné et vous avez envie de le.a rendre heureuse en partageant ce gâteau avec ellui.
Alors vous décidez de manger le gâteau, et ça vous fait du bien, vous êtes content.e ! Même si vous n'aviez pas une grosse envie de gâteau à la base.

C'est compréhensible comme ça ?

 

[Camouille la grenouille]

"Comment tu gères la pression sociale ? Déjà quand tu n’es pas asexuelle, tu as l’impression que le monde entier ne parle QUE de sexe (surtout à l’adolescence) alors quand en plus ça ne t’intéresse pas… à quel point c’est relou ? Ici encore, je ne peux offrir que ma propre réponse. Pour moi, l’hypersexualisation de la société est vraiment relou. Le seul sujet qui paraît intéresser les gens, au moins entre 15 et 35 ans, c’est le sexe. Ça me fatigue considérablement. La pression sociale qui pousse à avoir des relations sexuelles et à aimer ça est énorme (mais pas trop non plus, sinon on passe pour un•e nymphomane et c’est pas mieux). Pour moi, c’est très difficile à gérer, notamment toute la pression (qui est juste hallucinante quand on y pense deux secondes sérieusement) autour de l’âge auquel on a son premier rapport sexuel.
Personnellement, c’est de plus en plus compliqué pour moi que tout le monde fasse sans cesse allusion au sexe, souvent de manière très vulgaire, et que la majorité des blagues tournent autour du sexe… Pour quelqu’un qui n’a pas d’intérêt pour ça, c’est vraiment fatigant."
Je m'incline devant ce passage tristement vrai ! Merci pour nous de le préciser !

 

[Cowcow]

C'est bien d'en parler ! Personnellement, je suis demisexuelle (et en général, il faut toujours que je définisse le terme quand je le prononce pour la première fois face à quelqu'un, donc cette ignorance me fatigue un peu mais d'un autre côté, quand une personne proche me répond "Mais, je crois que c'est ça que je suis aussi !" et me remercie, soulagée, ça me fait du bien de me dire que j'ai pu aider quelqu'un à se sentir mieux juste en lui apprenant quelques mots) donc c'est déjà un grand pas que de mettre l'asexualité en avant et de parler d'autres orientations sexuelles, je trouve
Et c'était une grande parenthèse dis donc.

 

[Lunafey]

Par contre je ne comprends pas bien le terme akiosexuel... La définition que je lis me semble très malsaine et j'espère me tromper. Quelqu'un a plus d'informations ?

 

[darboria]

Wow... Je suis venue sur cet article par simple curiosité, parce que toutes ces "classifications" me rendent curieuse... J'étais un peu dans l'esprit de certains Madz plus haut : pourquoi poser une étiquette sur tout ?

Et finalement... ben je comprends. Est-ce possible de réaliser à 28 ans qu'on est asexuelle ? Enfin, pas complètement, mais toujours est-il que je rentre parfaitement dans une de ces sous-catégories. Et peut-être que j'en changerais quand je tomberai amoureuse...
Mais c'est la première fois que j'ai l'impression que je ne suis pas "en retard" ou "à côté de la plaque" ou "en train de me prendre la tête pour rien". Qu'avoir envie de tomber amoureuse peut être différent d'avoir envie de rapports sexuels. Qu'on peut être amoureuse sans envisager de sexe comme on peut envisager le sexe sans être amoureuse... Que trouver mes collègues de boulot ou des gens croisés dans la rue beaux, qu'ils soient hommes ou femmes, sans pourtant avoir le moindre frémissement de soupçon de désir, c'est pas être froide ou coincée...
Bref, merci beaucoup. Je vais faire des recherches à ce sujet, voir si je ne m'enthousiasme pas pour rien sur la première étiquette qui semble enfin me coller, mais c'est quand même une quasi-révélation pour moi.

 

[Effervescence]

Par contre je ne comprends pas bien le terme akiosexuel... La définition que je lis me semble très malsaine et j'espère me tromper. Quelqu'un a plus d'informations ?

De ce que je comprends, c'est désirer une personne mais dès que c'est partagé l'axio' n'a plus de désir. Ensuite j'imagine que tout doit dépendre d'où est rendue la relation.

 

[Sweetberry]

Je suis asexuelle et ça facilite vraiment la vie d'être reconnu avec un terme même si je suis contre les "cases". C'est vrai que je suis pas que asexuelle dans ma vie, je préférerai qu'on voit autre chose que "cette absence" mais ça aide à expliquer.

J'ai remarqué récemment que j'avais jamais pensé à me masturber ou à regarder des porno avant de rencontrer mes ex. Ça m'était jamais venu à l'esprit. Parfois je passe 6 mois sans et tout va bien ^^ d'autres fois ça revient. C'est extrêmement aléatoire. Ça fait 4 ans que je suis célibataire et savoir que je suis pas dans la norme me bloque énormément car j'arrive pas à imaginer qu'on m'accueille bien ou même que ça puisse durer. Mais bon je me souhaite de trouver quelqu'un de peu porter sur la chose !

 

[Camilia Pond]

Je reprends @Sweetberry, je me suis jamais masturbee avant mes... 21 ans je dirais. J'en ai jamais ressentk l'envie (je ne savais meme pas que ca se faisait aussi, mais ca ne m'a jamais interpelée).
Je me definirais par contre graysexuelle perso : il y a des periodes ou je vais etre tres active sexuellement, en désir et en demande, et d'autres ou ma libido va etre a zéro. Je suis en couple depuis trois ans avec mo compagnon actuel, et pendant environ un an, un an et demi, de maniere continue, je n'ai pas eu envie de sexe. Du tout. Ni de lui, ni de md masturber, rien. Ca a été source de pas mal de conflits, lui perdant confiance en lui parce qu'il avait peur de ne plus m'attirer etc., alors que non, j'ai juste un désir fluctuant.
Merci donc de m'avoir aidée a mettre des mots sur des situations, je comprends mieux le pourquoi du comment

 

[Flo0]

@Miss Lu "Mais ça ne veut pas dire que j’ai, moi, envie d’avoir un rapport sexuel. Ça veut dire que j’ai envie que les personnages aient un rapport sexuel." Tu as tellement bien résumé le truc.
Cela dit ça m'arrive aussi d'être dégoutée par les passages d'embrassades goulues si je suis pas convaincue...
J'aurais tendance à dire que je suis graysexuelle (si je dois mettre des étiquettes partout ce soir j'irais jusqu'à dire agenrée graysexuelle panromantique (en fait je suis un Bisounours, quoi.))... Ca va ça vient, comme la queue du chien, sans mauvais jeu de mot... Je peux passer plusieurs semaines sans avoir "besoin" de me masturber, mais d'un coup, je vais en avoir envie (je suppose plus ou moins que ça pourrait être la même chose si j'étais en couple)... Par contre, j'ai eu une seule expérience de couple et j'étais pas spécialement amoureuse et j'ai jamais eu envie de sauter le pas. On a fait quelques trucs, j'ai pas trouvé ça... fulfilling (j'arrive pas à traduire ce soir), je me disais "il faudrait que", "je lui dois", tout ça, mais j'ai pas eu envie.

J'apprécie beaucoup plus une bonne conversation, une complicité toute particulière, le charme d'un sourire ou d'un clin d'oeil, en plus de pas être sexuelle, je suis pas tactile non plus alors... >< Mais je suis "quand même" capable de m'émouvoir de l'humour, de la beauté, de l'intelligence des gens, et j'ai eu une époque où je tombais amoureuse tous les dix jours. (Maintenant je me maîtrise un poil plus.) Je crois qu'un des pairings que je shipe le plus et qui me parle le plus, c'est (même pas un "vrai couple") Greg House et James Wilson (peut-être parce que House est un des personnages de fiction auquel je m'identifie le plus)... ><

Pour en revenir à l'asexualité, je me rends compte que les gens sont pas comme moi (non, c'est pas moi qui ne suis pas comme les autres, ce sont les autres qui ne sont pas comme moi... =) ) quand j'ai des conversations avec des copines qui sont atteintes de vaginisme (et c'est pas drôle. C'est même un cauchemar.) et qui finissent par détester leur corps parce qu'elles aimeraient pouvoir faire l'amour. La vie est quand même injuste.
Je peux comprendre que ça soit terriblement douloureux, et je peux imaginer qu'elles puissent avoir un sentiment de honte et/ou de frustration et plein d'autres trucs, mais j'aurai toujours énormément de mal à me mettre à leur place, parce que pour moi, pas de sexe, c'est pas gênant. (Même si je fais tous les efforts pour comprendre que l'abstinence forcée, ben c'est forcée, c'est pas un choix, sans parler de toutes les douleurs, physiques et émotionnelles, je ne suis pas non plus stupide et bornée... Je peux compatir mais pas "empatir" quoi... Si c'est plus clair comme ça...)
Bref, la vie est injuste.

 

[Antonomase]

@Lunafey Je suis akioromantique asexuelle. J'ai été un peu bouleversée par le terme 'malsain' que tu as employé, mais je vais quand même tenter d'expliquer plus clairement la chose.
L'akioromantisme et l'akiosexualité se définissent comme l'expérience d'une attirance romantique/sexuelle, mais sans l'envie que ce soit réciproque.
Pour ma part, en tant qu'akioromantique, j'ai souvent des crush, et m'imaginer en couple avec quelqu'un me semble adorable (en théorie). M'imaginer tenir la main de quelqu'un, câliner, embrasser... C'est une exaltation délectable.
Mais dans les faits, si le crush en vient à être attiré par moi... Je finis par répondre que je ne suis pas intéressée, et ce en toute sincérité. Parce que c'est là l'enjeu de l'akioromantisme - akiosexualité : c'est sympa, et le désir est là, mais uniquement en théorie. En pratique, le désir disparaît complètement. C'est l'imagination qui plaît, pas la possibilité réelle. Si le crush tente de m'embrasser, même si j'ai passé des mois à fantasmer sur ce moment... Bah sur le moment j'en ai pas envie du tout.

Du coup je ne pense pas être malsaine, je pense au contraire faire de mal à personne. J'ai mes crush dans mon coin et tout va bien.
De même pour les akiosexuel.le.s qui ont bien du désir et ne l'imposent à personne. Je ne vois rien de malsain là-dedans.