Défi écriture : place ces mots dans ton texte !

10 Mars 2011
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Patate
extraitsdevie.fr
Hop !


Chris et Tiphaine descendait tranquillement l'escalier qui menait à la plage. Pour une fois qu'ils n'étaient pas obligés de traîner avec eux leurs jeunes cousins, ils entendaient bien savourer une sieste sur la plage, un bon livre, et une baignade rafraichissante. Ca changerait agréablement des cavalcades effrénées, de repêchages de cousins qui ne savent pas nager et des hurlements basés sur "T'as cassé mon chateau !" "Nan c'est pas vrai, c'est toi qui a sauté dans ma piscine !". Le chemin était long pour venir sur la plage. 42 kilomètres. Presque un marathon. Ils étaient venus en voiture bien sûr, mais la chaleur étouffante avait rendu le trajet un peu pénible. Ils étalèrent leurs serviettes sur la plage, loin des rochers. Curieusement, il n'y avait personne d'autre aujourd'hui. Ca devait être la fin des vacances. Chris s'allongea en fermant les yeux, poussant un soupir de satisfaction, mais Tiphaine entreprit de se promener dans les rochers. Aucun risque de tomber, elle les connaissait par coeur, elle avait grandit sur cette plage. Sautant d'un rocher à l'autre, s'avançant toujours plus vers la mer, elle réveillait les crabes et les crevettes cachés dans les petites mares laissées par la marée descendante. Elle adorait ça. Être seule, perdue dans les rochers. Avoir l'impression que le reste du monde n'existait plus. Se sentir libre, si proche de la mer... Un éclat brillant l'aveugla quelques secondes. Un peu plus loin, en contrebas, là où les vagues s'acharnaient contre les rochers, un objet reflétait les rayons du soleil. Elle savait qu'il était dangereux de s'approcher autant des vagues à cet endroit. Si elle se faisait faucher, elle ne pourrait pas lutter contre le courant. Ses parents l'avaient avertie de nombreuses fois, elle avait le droit de grimper dans les rochers tant qu'elle voulait, du moment qu'elle restait hors de portée des vagues. Mais cet objet brillant la fascinait. Qui aurait pu perdre quelque chose à cet endroit ? Qu'est ce que ça pouvait être ? Un bijou ? Une montre ? Un miroir de poche ? Elle remonta jusqu'au plus haut rocher, et jeta un coup d'oeil à son frère. Il dormait toujours. Elle hésita. Devait-elle le réveiller, et lui faire part de sa trouvaille ? Elle fut tentée, mais Chris était un vrai poltron, il ne descendrait jamais avec elle. Pire, il l'empêcherait d'aller voir l'objet de plus près, et appellerait surement leurs parents.

Elle retourna à son point d'observation, là où elle pouvait voir l'objet briller. Elle fit un pas vers lui, puis deux. Elle continua sa descente, s'accrochant aux parois des rochers, se concentrant pour ne pas glisser. Elle s'approchait de plus en plus, et pouvait maintenant distinguer les contours de l'objet. C'était... Une bouteille ? Qu'est ce qu'une bouteille faisait là ? Plus elle s'approchait, mieux elle distingait la bouteille. C'était une bouteille en verre, comme les bouteilles de limonade, avec un bouchon qui fait POP quand on l'ouvre. Elle ne voyait rien à l'intérieur, mais elle décida de récupérer l'objet. Après tout, il serait mieux dans une benne de recyclage qu'au milieu des rochers, non ?

Elle était maintenant toute proche de la bouteille. Elle tendit le bras, toujours accrochée à son rocher, et l'attrapa par le bouchon. Au moment où elle la saisit à pleines mains, une fumée jaune sortie par le goulot. Un homme apparu, immatériel, flottant dans les airs.

"Alors jeune fille, quels sont tes 3 voeux ?"

(T'as vu Sowssette, chose promise, chose dûe !)

Edit :Hum, j'aurais pu aérer mon texte, ça fait un peu pavé là :erf:
 
31 Mai 2012
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Bonjour a toutes je suis nouvelle et j'me permet de vous rejoindre sur ce forum écriture... :red:
J'écris souvent mais j'ai jamais osé montrer mes textes... Vous pouvez me transmettre vos critiques bonnes ou mauvaises ;)

Le soleil brillait haut dans le ciel mais ses rayons au lieu de vous réchauffer doucement vous attaquaient et rendaient l'air moite. La pelouse verte était incendiée d'or par ce ciel sans nuages et chaque surface lisse vous renvoyait un éclair de lumière. Je sortais d'une heure de sport. Nous n'avions pas fait grand chose, juste quelques relais et un match de foot pourtant j'avais l'impression de sortir d'un marathon . Des gouttes de sueurs dégoulinaient de mon front et s'éparpillaient sur mon visage. Je me sentais aussi moite que l'air alentour et quelque peu étourdie.

Mon amie Emma vint me rejoindre pour gagner les vestiaires et prendre un douche froide que nous avions bien méritée après tant d'efforts. Nous discutions tranquillement quant nous arrivâmes aux escaliers menant aux bâtiments. Je commencais a les monter ma sensation d'étourdissement me prenant a nouveau, cette fois plus violemment. Tout à coup une chaleur atroce me montât a la tête et du brouillard m'emplit les yeux. J'avais l'impression d'être comme coupée du monde. Les sons que j'entendais étaient comme atténués et avaient du mal à parvenir a mes oreilles. Soudain je me sentit tomber en arrière sans parvenir à contrôler mon corps. Ma tête heurta lourdement la marche sur laquelle je me trouvait. J'entendis de loin, une voix affolée que je ne réussi pas a identifier.

"Mel? Mel? Qu'est ce qui t'arrive? C'est pas vrai....".
J'était en train de me dire que la mystérieuse voix pouvait bien appartenir a mon amie mais je n'eu pas le temps d'y songer plus longtemps car je reçu alors sur mon visage une chose glacée qui me fit me redresser en sursaut et rendis le monde clair de nouveau. Mon amie se tenait au dessus de moi triomphante, une bouteille vide à la main...
 
C'est décidé je vous rejoins aussi :happy:

Comme bien souvent pour se faire pardonner de ses répétées absences, Conrad avait invité sa petite amie au restaurant "Le palais d'or", un restaurant branché qui avait récolté nombre d'étoile pour leur cuisine et leur cave impressionnante. Ne pouvant résisté à ce geste, Aline c'était encore fait piéger dans ce cercle vicieux qu'était sa vie sentimental depuis qu'elle était en couple avec Conrad. Il était 20h, elle sortait du taxi vêtu d'une longue robe en mousseline pale, qui la rendait irrésistible. Elle fit quelque pas jusqu'à l'entrer où le majordome habitué à la voir la plaça à sa table sans lui demander si elle avait réservé.
Il était désormais 20h43, cette fois c'était sûr il ne viendrait pas. Elle se dit qu'elle avait bien fait de vider une des si précieuses bouteilles du restaurant qui d'ailleurs méritait amplement son prix.
Lassée, elle sortit et décida de rentrer à pied même si cela lui demandais quelque efforts car désormais elle avait du mal à marcher droit. Elle longea la rue principal, en profitant d'avoir tout son temps pour admirer ce qui se trouvait autour d'elle. De loin, elle crue reconnaître la veste qu'elle avait offert à son amour, malheureusement elle savait que si il s'avérait que cette veste était vraiment celle qu'elle croyait c'était forcément son mari, car elle se rappelais que la vendeuse avait précisé lors de son achat que c'était un modèle unique. Elle se devait de savoir, alors dans un élan d'adrénaline, elle avança discrétement cette homme qui semblait être avec sa femme ou sa petite amie. Elle n'était plus qu'à une dizaine de mêtre de ce couple, elle pouvait donc prendre le temps de vérifier si ses craintes était justifiées et malheuresement pour elle, ce fut le cas. Elle reconnue cet homme, cet homme qu'elle aimait comme jamais avant elle n'avait aimé, c'était bien lui, elle en était sur !
Son corps était remplie d'une énergie nouvelle, elle avait besoin de courrir loin, pour évaqué cette tempête de haine et de dégout qui se trouvait en elle mais aussi pour fuir, fuir cet homme qui lui avait brisé le coeur. Alors elle courru, encore et encore dans sa robe qui n'était désormais qu'un lambeau de tissu moullié. Elle avait dû courrir l'équivalent d'un marathon depuis son départ.
Il était 23h07, elle arriva devant les magnifiques marches en pierre qui conduisait au "vieux pont" comme l'appelais les gens d'ici. Elle monta les escaliers avec le reste des forces qu'elle possédait, elle du creuser en elle pour arriver jusqu'au sommet d'où la vue était imprenable. C'était la chose la plus incroyable qu'elle n'avait jamais vue, devant elle c'éttendait la vallée éclairé par la lune. Elle savait que plus jamais elle ne reverait un spectacle aussi beau et grâce à cette vue imprenable, elle était paisible, elle pouvait s'en aller.

*pinpon pinpon ...* Il était 23h51 c'était le bruit de l'ambulance qui arrivait.
 
20 Février 2012
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Metz
Ohayô !
Petite nouvelle sur le forum écriture, je me lance avec les mots du moment :

Petit texte improvisé sur le thème de la violence conjugale :

"Maux d'Amour'


Ma rage cogne les parois de mon crâne. J'ai envie de hurler à m'en déchirer la gorge mais la douleur m'en empêche. Pourquoi ? Pourquoi ne suis-je pas capable de briser les chaînes qui me retiennent à ce monstre ? Mon corps palpite au rythme du désespoir. Oh cher désespoir, compagnon de mes jours, tu me sers dans tes bras si fort, je crois que je vais en crever. L'oxygène me manque comme si j'avais couru un marathon, la blague, j'en serais incapable. Capable de rien en fait.
Ah si, je sais dévaler un escalier comme une vieille marionnette.
Les larmes perlent sur ma joue tuméfiée. Je n'ose pas toucher mon visage que je sens meurtrie.
Je voudrais juste avoir le courage d'exister. J'ai juste la force de m'enfiler des bouteilles de vodka pour oublier, enivrer mon âme, la laisser s'envoler. Va ! Cours, danse, vibre ! Moi je ne suis plus q'un sac de peau.
 

Evony

Je t'ai dans la peau mais pas sous les doigts.
18 Janvier 2010
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ANGLET
Cette journée était épuisante, stressante au plus au point. Entre ce boulot si oppressant, ma collègue qui me harcelait de messages. Et ma mère qui n’a cessait de me téléphoner tout au long de la journée, pour un stupide diner. J’ai survécu à ce marathon.
Je rentre enfin chez moi, il est déjà 20h. Je file dans la salle de bains, et allume le robinet de la baignoire. Je verse quelques gouttes de bain moussant, et les effluves de fleur d’oranger m’apaisent à peine. Je file à la cuisine ouvrir une bouteille, et me servir un verre.
Je plonge enfin dans un bon bain chaud. Et je me déstresse, enfin.
Je suis sensée être chez ma mère dans trente minutes. Mais je dois d’avouer que j’en ai autant envie que de me pendre. Elle est si ennuyeuse en ce moment.
Je commence à m’habiller sans grand hâte. Quand soudain, le téléphona sonna. C’était toi. Mon sauveur. Je t’ai juste répondu. « Je mets mes escarpins et je descend. »
Et j'ai dévaler les escalier comme une gamine.

Suis-je une fille indigne?
 
10 Mars 2011
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Patate
extraitsdevie.fr
J'ouvre un oeil difficilement. Mon réveil braille une chanson à la mode, et je tends le bras pour l'éteindre. Ou plutôt, je balance mon bras sur le côté, et tape à l'aveuglette pour essayer de le faire taire. Je roule jusqu'au bord du lit, et pose les pieds par terre, avant de bailler à m'en décrocher la machoire. Je ne sais plus trop pourquoi j'ai mis mon réveil aussi tôt, mais quitte à être réveillé, autant en profiter pour prendre un vrai petit déjeuner, une fois n'est pas coutume. Je descends l'escalier, la brume du sommeil encore devant les yeux, et me dirige vers la cuisine. Sur le frigo, quelque chose attire mon attention. Un post-it. Jaune fluo. "N'oublie pas le concours à 15 heures !" Ah oui. Le concours. Le concours le plus ridicule du monde, auquel je participe chaque année pour "la tradition familiale". 15 concurrents, de la marmelade, un temps limité. Celui qui en mange le plus dans le temps imparti a gagné. Je sais. C'est stupide. Mais bon, c'est une fois par an, et cmome ça fait plusieurs années que je gagne, c'est plutôt sympa. Disons que mon égo apprécie. Alors forcément, on est loin d'une médaille d'or aux JO hein, les journalistes, la gloire, la Marseillaise sur un podium, on n'a pas tout ça nous ! Mais c'est une occasion de passer un peu de temps avec ma famille, et des amis que je n'ai aps vu depuis longtemps. On se rejoint, on rigole, je termine avec un trophée qui ira rejoindre les autres dans le bac sous mon lit, et avec des moustaches de marmelade autour de la bouche. J'espère que cette année, ils ne choisiront pas "fruits rouges" comme parfum, j'avais mis une semaine à me débarasser de toute trace de confiture...
 
19 Juin 2011
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Champagnac le Vieux
Bon, c'estun essai hein, c'est encore à retravailler.

C'était une matinée qui ressemblait à toutes les autres, un lundi matin ordinaire en somme. Léna se leva, enfila en vitesse un peignoir de soie et descendit les escaliers sur la pointe des pieds comme elle le faisait d'habitude. Passant devant la vitrine qui trônait au milieu du corridor, elle jeta un œil sur la médaille de l'ordre du mérite ayant appartenu à son père. Elle sourit doucement. Cela faisait maintenant quatre ans qu'il était décédé et le chagrin commençait tout juste à se faire oublier. Léna se rendit ensuite dans la cuisine et, ayant rangé un vieux journal qui traînait sur la table, attrapa le pot de marmelade sur l'étagère et s'attela à la fabrication de ses tartines matinales. Le silence l'enveloppait. Léna aimait le silence, elle s'y sentait en sécurité, comme protégée du monde extérieur. C'est pour cela qu'elle aimait autant les matins. Mais ce lundi là, le silence fut troublé par un bruit, un unique bruit. Quelque chose qui ressemblait à un très léger grattement à la porte d'entrée. Intriguée, Léna se leva et ouvrit la porte. Il n'y avait personne. Ni devant chez elle, ni dans la rue encore vide à cette heure là. S'apprêtant à retourner à l'intérieur, Léna se figea. Tendant la main, elle décrocha ce qui avait attiré son regard. Un post it. Collé sur sa porte.

"Souviens toi"

Il n'y avait pas de signature.
 
31 Mai 2012
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J'ouvre les yeux, nauséeuse. Je me tourne, la tête encore lourde de sommeil, vers les chiffres lumineux du réveil.

"8 heures 30". Je me redresse brusquement, paniquée. "Merde, merde, merde, merde", ces mots tournent en boucle dans ma tête. Ce n'est pourtant pas mon habitude d'être à l'heure mais je n'ai jamais été autant en retard. Je vais me faire virer c'est sur...

Je cours, a moitié habillée vers la cuisine. J'ouvre à la volée la porte du réfrigérateur pour prendre quelque chose a grignoter vite fait sur le chemin. J’aperçois une barre chocolatée qui fera l'affaire. Je plonge ma main pour l'attraper mais fait tomber dans ma précipitation je renverse par terre un pot de marmelade à moitié entamé. "Merde!". Décidément mon vocabulaire n'est pas des plus varié ce matin... Je décide de tout laisser en plan je nettoierais ça ce soir... Car je viens de perdre quelque précieuses minutes. Je referme la porte du réfrigérateur brusquement, trop brusquement, quelques post it s'en'envolent.

Je cours a toute allure dans les ruelles de la ville. Je me cogne, sans prendre le temps de m'excuser, dans quelques malheureux passants qui se retournent vers moi indignés de tant d'impolitesse. J'arrive dans mon bureau, essoufflée, en sueur et les joues rouge tomates.
Ma collègue Sophie me regarde amusée:

"Décidément on devrait t'attribuer une médaille!"
 
10 Mars 2012
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FAIRE LES COURSES !!!​

La consigne écrite en majuscules sur un post-it était placardée sur le frigo. C'était la même chose chaque semaine. Le même impératif. La même corvée. Ça; et puis le reste... Tout lui semblait difficile depuis quelque temps.

Elle aimait ça avant, lacer ses bottines, enfiler sa parka pour se rendre à la supérette. Elle touchait tout. Elle sentait tout. Les formes et les couleurs, l'odeur de la lessive et aussi celle des fruits. Au rayon des confiseries elle s'agrippait à la jupe de sa grand-mère, la suppliait de lui acheter quelques gourmandises. Et elle cédait bien sûr, comment lui résister? Sur le chemin du retour c'était elle qui tirait le caddie, elle lui faisait contourner les flaques, elle le portait pour descendre le trottoir. Ses bras n'en faisaient même pas le tour, qu'importe, elle se sentait grande, elle avançait fièrement. À la maison sa grand-mère vidait les affaires du caddie une à une, et à mesure qu'elle avançait, Camille s'impatientait. Ce qu'elle attendait, elle, c'était le tour des médailles en chocolat. Il lui tardait de défaire le papier doré du bout de ses doigts pour finir par avaler le chocolat tout entier.
C'était simple la vie, c'était bien. Ça avait le goût d'une pièce en chocolat.

Postée derrière la vitre de son studio, Camille repensait à ces moments. Elle contemplait la ville, une cuillère de marmelade à la bouche. Elle la laissait fondre délicatement. Elle laissait l'amertume emplir sa bouche.
 
1 Août 2011
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Paris
drearyfriday.tumblr.com
J'ai vu le message d'une madmoizelle qui nous invitait ici sur ECM. Alors je suis venue. :shifty:
Ce type d'exercice est parfait, peut-être que, si je reste motivée, cela me permettra de renouer avec l'écriture...

Voilà donc ma participation, pardonnez le style sans doute un peu lourd, je n'ai rien écrit depuis plusieurs années :shifty:

_________________________________________

Baptiste se leva précipitamment. Prenant soin de d'enjamber le bord du tapis pour ne pas se prendre les pieds dedans comme il le faisait tous les matins, il se rua dans le couloir. Déjà trois sonneries. Alors qu'il y était presque, son petit orteil se fracassa dans la porte du salon, qui était restée à demi fermée. Un cri aigu lui échappa et il s'effondra sur la carrelage froid, en contemplant son orteil douloureux dans lequel le sang commençait déjà à affluer. Cinq sonneries. En serrant les dents, Baptiste se releva, fit les quelques pas qui le séparaient de la console en teck et saisit le combiné du téléphone. Au moment où il appuya sur le bouton, il sut qu'il était déjà trop tard. Son père ne laissait jamais sonner plus de six fois.
Il laissa mollement retomber l'appareil et se dirigea dans la cuisine. Une main qui grattait le bas de ses reins, l'autre dans ses boucles auburn, il regarda longuement, sans les voir vraiment, toutes les notes qui s'accumulaient sur la porte du réfrigérateur. Au milieu de ce fouillis, il finit par remarquer un post-it bleu, un peu moins froissé que les autres, qui portait l'écriture de son père. Quelques mots s'y alignaient sous la forme d'une liste :

"Œufs
Tomates
Sauce salade

Bonne semaine."


Baptiste y jeta un œil torve puis ouvrit nonchalamment la porte du réfrigérateur. Il but une gorgée de jus de fruits, sortit un pot de confiture puis se coupa une tranche de pain qu'il posa sur une assiette en grès. Il appuya sur le bouton de la bouilloire et s'installa devant son petit-déjeuner, ses genoux cagneux remontés sous le menton, frottant son orteil blessé.
Tous les mois, le même schéma se répétait. Son père était là, à la maison, comme tous les parents. Il faisait les courses, à manger, emmenait même Baptiste au cinéma, parfois. Et un matin, la sonnerie du téléphone réveillait le garçon. Il savait alors que son père était reparti. Régulièrement, une "mission", comme disait son père, sans jamais donner plus d'explications, l'appelait ailleurs, et Baptiste se retrouvait seul. Seul, avec une note sur le frigo pour toute espèce d'explication.
L'interrupteur de la bouilloire revint à sa position initiale avec un petit claquement, tirant Baptiste de sa torpeur. Il versa l'eau frémissante sur son sachet de thé et posa son bol sur la table. Sentant l'appétit commencer à lui tirailler l'estomac, il ouvrit le pot de marmelade d'orange et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Vide. Dépité, il ferma le bocal, le repoussa sur le coin opposé de la table et attrapa le post-it bleu. "Confiture" y ajouta-t-il.
Baptiste but une gorgée de thé, se brûla la langue.
La douleur sembla achever de le réveiller. Il passa énergiquement ses mains sur son visage, se frotta les yeux et se leva brusquement. Sa chaise tomba par terre lorsqu'il la repoussa, mais le garçon n'y prêta pas attention. Il sortit de la cuisine, ouvrit en grand la porte du salon qui heurta le mur, et remonta le couloir. Il prit une douche expéditive, presque froide, enfila des vêtements propres sans se sécher et sortit de la salle de bain. Ayant traversé le couloir, il marqua un temps d'arrêt devant la porte.
Puis Baptiste pénétra dans la chambre de son père. Sans même jeter un regard au décor austère de cette chambre inhabitée, il traversa la pièce et fit glisser la tenture qui dissimulait la penderie pour découvrir les vêtements de son père. Devant lui s'alignaient les vestes et les pantalons assortis, parfaitement repassés et docilement suspendus à des cintres espacés d'une distance régulière. Le regard de Baptiste se porta sur une veste semblable aux autres, accrochée à gauche du placard. Il se saisit du cintre qui la portait, débarrassa le vêtement de tous les médailles et écussons dont il était orné et l'enfila prestement. Contre toute attente, la veste se révélait ajustée : les épaules tombaient parfaitement, la taille était correctement cintrée. Baptiste n'était finalement peut-être plus vraiment l'enfant qu'il croyait être, finalement. Peut-être que son père avait raison, et qu'il était capable de se débrouiller seul depuis des années déjà. Quoiqu'il en soit, peu lui importait, à présent.
Baptiste s'assura que le col était bien positionné d'une geste rapide et quitta la chambre comme il y était entré, sans un regard. Il attrapa le sac qui était prêt depuis quelques semaines déjà dans sa chambre et le hissa sur son épaule. De retour dans le salon, il enfila ses chaussures de marche, forçant son orteil douloureux à se coller aux autres au fond de la chaussure. Puis il franchit le seuil de la maison et claqua la porte derrière lui.
Baptiste s'éloigna à grandes enjambées, soulevant la poussière sur son passage, son regard dur porté droit devant lui.
 

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