Je rentre d'une soirée jeux vidéos avec des potes, un peu floue d'alcool, mais pas ronde. La nuit est douce, le ciel clair, je suis bien en débardeur.
Et soudain Dublin. Les dernières fois où je suis rentrée de soirée comme ça, traversant un centre ville bouillonant pour rejoindre mon quartier plus résidentiel, c'était là bas.
C'était après une soirée de musique, dans ce pub parfait, avec ce groupe que j'aime tellement. Une soirée à danser des blues endiablés, à fredonner en regardant tourner les jupes et les pas frapper le sol, les pieds tendus, légers, voltigeant et prenant appui un court instant pour repartir, des chevilles souples que la danse rend légères, et cette euphorie désespérée de la victoire éternelle des robes à pois sur la mort.
C'était ces retours avec Epaules Larges, et St James Infirmary, immanquablement. Et puis cette dernière demie heure seule, encore à moitié sautillante, ou plus sombre et lente selon mes pensées, selon si la trompette d'Amstrong l'emportait sur les guitares vibrantes de Jawbone.
C'était Barbe Rousse, aussi. Sur un temps finalement assez court, au final, mais qui m'a marquée plus que je ne savais alors.
Je suis parfois très nostalgique de cette époque, même en me souvenant de tout ce qui n'était pas rose, et je sais qu'un jour, ce moment là aussi me manquera, assise dans le jardin de cette coloc, à sentir l'air devenir plus frais, les odeurs douces des dernières fleurs et les bruits discrets des animaux nocturnes.
Petit moment doux amer avant d'aller sombrer dans le sommeil...