Émétophobie mon amour

[AnonymousUser]

Merci pour ce papier, criant de vérité. Je me retrouve tellement dedans !

Je pense pour ma part que l'origine psychologique de cette vaste chose réside dans la crainte de ne plus rien contrôler, de subir un moment littéralement hors de moi. Car vomir est l'une des rares manifestations physiques capable de nous dépasser et aller au delà du mental, au delà d'une volonté pure. Elle impose de ne rien pouvoir faire, juste devoir attendre, et c'est pour moi la marque la plus éloquente de la faiblesse. Absolue, et pitoyable.

Je n'aurai pu dire mieux. Je pense aussi que ce trouble vient d'une incapacité à lâcher prise, du besoin de vouloir tout contrôler !

En ce qui me concerne, je prend peu à peu le pas sur la phobie, je n'y pense plus H24 et c'est un réel soulagement. Même si je sais qu'elle est là tapie dans l'ombre prête à surgir quand je m'y attend le moins...

Je n'assume pas et mes proches ne comprennent pas l'angoisse que c'est ou ça a pu être. Ce qui est chiant avec l'émétophobie c'est que ça génère une crise d'angoisse avec pour symptômes bouffées de chaleur et nausées (entre autres) donc encore plus d'angoisse etc...un vrai cercle vicieux !

En tout cas, bon courage à toutes les émétophobes (je vois qu'il y en a quelques unes) et puis aussi aux autres phobiques

 

[Moteur]

L'hiver, lors des épidémies massives de gastro, j'ai envie d'en chialer tous les jours. Pas une nuit ne passe sans que je n'angoisse jusqu'à l'épuisement le plus absolu, à guetter le reflux et à tout envisager. Car allez savoir pourquoi, j'ai toujours tendance à m'imaginer que l'on vomit plus la nuit, le corps étant au repos et conséquemment plus sensible aux virus et bactéries, moins apte à se défendre.
Depuis que je vis en couple, j'ai également la crainte de voir l'amoureux malade, car au sein de notre petit appartement je sais que je serai aux premières loges. Le bruit, les taches, l'odeur. L'atmosphère monstrueuse. La crise d'angoisse, roulée en boule. Je pense que je serais même capable en un tel cas de sortir de l'immeuble en pleine nuit, vêtue n'importe comment, pour le fuir et fuir sa gerbe.

TOUT pareil du début à la fin (et surtout la partie que j'ai cité), et je crois que nous sommes beaucoup dans ce cas.
De novembre à fin février, je suis dans un état dépressif à cause de ça. Je ne mange le strict minimum, pour évité les gros dégâts ! Pendant cette période je fais des crises d'angoisses le soir avant de dormir... Depuis que j'habite seule, l'idée d'être malade comme un chien, seule, m'enfonce encore plus dans l'angoisse.
J'ai constamment des anti-nauséeux à porté de mains, et des suppositoires de primpéran chez moi. Ahah.
Je ne me suis jamais "bourré la gueule", et j'évite tous contactes avec personne bourré,ou contractant la gastro.
Ca me pourrit la vie depuis que je dois avoir 10 ans. Et j'ai vécu tellement d'épisodes traumatisants lié au vomi... que s'en est terrible rien que d'y penser.

Un petit toc qui découle de ça, c'est dans la rue, dès que je vois des grandes tâches avec éclaboussures, qui pourrait s'apparenter à du vomi, je ne peux absolument pas marcher dessus.

Mon dernier vomi, était due à une intoxication alimentaire, galette 4 fromages, fin février 2007.
Depuis je ne mange plus de roquefort.

 

[endza]

Enorme Big Up pour ce courageux témoignage, et pour les réactions qu'il a suscité ! ça fait du bien de voir qu'on est pas seules à vivre et être conditionnées par nos phobies.

La mienne c'est l'agoraphobie, la peur de sortir de chez soi. Elle revient régulièrement avec plus ou moins d'intensité. Au plus mal que j'ai été, je n'arrivais même pas à aller chercher mon courrier ça pouvait durer des jours, des semaines....

C'est super dur d'en parler car on est pris pour des dingues.
Donc ça fait vraiment plaisir de trouver ici un témoignage sur le sujet !

 

[Kirkja]

Coucou, je fais partie du club.

Petite fille, je vomissais très rarement, mais je me souviens avoir vomi un hamburger une fois, puis des saucisses une autre fois, résultat, je n'ai plus jamais mangé d'hamburger ni de saucisses.
Mais je suis devenue émétophobe véritablement en 2005, suite à 3 évènements : le 1er, c'est que j'ai eu une gastro en avril (oh d'ailleurs hier j'ai fêté mes 6 ans sans vomir \o/), le 2nd, c'est qu'une fois un camarade de classe a eu la bonne idée de vomir dans le bus et d'en foutre partout, je crois que je n'ai jamais senti une odeur aussi dégueulasse de toute ma vie, et la 3e, ce fut à cause d'une grosse crise de foie en juillet.

À partir de là, la machine était lancée. Je ne mangeais plus le soir de peur de vomir la nuit (comme Victorine, mais je pense que dans mon cas c'est lié à une autre raison : la nuit, on digère, et si la digestion est difficile, on ne peut rien faire d'autre pour s'occuper et oublier qu'on a un peu mal au ventre..), je ne dormais pas beaucoup non plus car j'avais peur de vomir et le fait de stresser me donner mal au ventre, du coup, le mal de ventre me donnait la nausée, et ainsi de suite, sacré cercle vicieux.

Mais plus que la peur de vomir, c'était surtout la peur de voir (ou même entendre) l'autre vomir. J'avais peur des transports en commun, des longs voyages, et plus que tout, des fêtes alcoolisées. J'ai attendu longtemps avant d'oser me rendre à une fête. Et je m'éloignais le plus possible des gens bourrés, quitte à rester seule dans mon coin, je ne voulais pas voir ni entendre ça. Mais le plus risible, c'est aussi que j'étais terrifié quand je voyais ou entendais quelqu'un vomir.. à la télé (dans un film, une émission de télé-réalité). Oh et aussi quand mes chats toussent (signe qu'ils vont vomir), je ne suis jamais tranquille, et je les balance très loin de moi haha.

Aujourd'hui, ça va mieux. Je mange le soir, je dors sans penser que je puisse vomir, je prends les transports en commun sans stress, j'ai même réussi à rester assez calme quand un mec a vomi (dans un sachet en plastique, heureusement) derrière moi dans le bus. Je ne pense pas spécialement aux épidémies de gastro. La peur de vomir ne contrôle plus ma vie. Le seul truc qui reste, c'est que j'ai encore peur de boire, je bois relativement peu car je n'ai jamais testé mes limites, et je n'ai pas tellement envie de les connaître. Et puis, je ne suis toujours pas très fan des soirées alcoolisées, mais ça va mieux. Et puis quand j'ai un peu la nausée, pareil, je bouge dans tous les sens, je respire fort, je souffle lentement pour me calmer, c'est un peu pathétique mais bon. Mais ça m'arrive de moins en moins, et tant mieux.

J'espère aussi pour vous les filles que ça ira mieux.

 

[noodle_george]

J'ai découvert il y a très peu de temps que je suis trypophobe : peur des trous. Je m'en suis rendu compte quand quelqu'un avait posté la photo d'une fleur de lotus et j'ai était vraiment écoeuré, rien que de revoir l'image dans ma tête m'écoeure !
Dans mon cas c'est assez léger c'est seulement des trous ronds et rapprochés. Il y avait aussi une pub qui passait pour des rasoirs où il y avait la photo d'un type qui s'était rasé en laissant des cercles, cette pub me dégoutait !
Heureusement je n'ai encore pas vécu de crise d'angoisse mais depuis que je m'en suis rendu compte j'ai peur d'aller acheter de l'emmental (j'ai peur que cela me dégoute maintenant)...

 

[Nasty Wasp]

Donc toutes celles qui ont ces phobies, je vous conseille d'aller voir un psy comportementaliste : elle règle la phobie en douceur, en lançant des petits défis, des petits exercices.

Ce que je vais dire va surement paraitre bizarre, mais ma phobie des araignées est telle que je la vis un peu comme un instinct de survie. Dans ma tête, me débarrasser de ma peur reviendrait à me mettre en danger, parce que du coup je serai moins sur mes gardes avec ces créatures diaboliques... Oui, je sais, je suis pas nette!

Je vis seule, et quand il y en a une chez moi je suis capable de réveiller des gens, les nouveaux voisins que je connais à peine si il le faut, en pleine nuit pour qu'ils viennent me sauver.

Pareil. Enfin, maintenant je vis avec mon homme, ça aide. Mais c'est pas toujours marrant pour lui, la semaine dernière par exemple, il est resté près d'une heure à 4 pattes sur le balcon parce que j'avais vu une énorme araignée se glisser sous l'encadrement. Et il était évidement hors de question de retourner à mes occupations en la sachant là.
Le pauvre, des fois j'ai honte... -_-

 

[AnonymousUser]

je suis émétophobe aussi mais differement que certaines d'entre vous . Le fait de voir les autres vomir ne me dérange pas outre mesure par exemple. Moi, on ne me verra jamais bourrée par contre. Ca c'est juste impossible.

La grossesse avec 4 mois de vomissements toute la journée je vous laisse imaginer... je passais mon temps clouée au lit à pleurnicher. La periode la pire de ma vie. Juste horrible.

 

[mwa_lilith]

Déjà, je te félicite pour t'être livrée de la sorte. Ca ne doit pas être facile à vivre et j'imagine que même si ça fait du bien de mettre ça sur le papier, ce n'est pas évident de le propulser face au public.
Je n'imaginais pas que cette phobie puisse être aussi dévastatrice. Moi je suis habituée aux vomitos, les miens comme ceux des autres ( j'organise des fêtes toujours très arrosées), alors à part le réflexe de m'attacher les cheveux, je suis loin de ton angoisse.
Je te souhaite bien du courage et évidemment, du succès face à ton angoisse. Je sais que ces choses là ne se guérissent pas d'un claquement de doigts.
Foutue psychologie humaine!

 

[justmy[imagination]]

Je te big up car j'ai traversé une phase d'émétophobie l'an passé. Tout a commencé par une crise d'hypoglycémie, puis des crises d'angoisses, et puis, un jour, sans comprendre, j'ai commencé à avoir peur de vomir, et ça a empiré. Bon, j'avais déjà peur de vomir avant mais c'était pas aussi grave. En cherchant sur internet, j'ai compris que c'était une phobie qui portait un nom.
J'ai commencé à faire très attention à ce que je mangeais, je ne mangeais jamais à ma faim "exprès" car si j'étais pleine j'avais peur de me sentir mal. Je ne savais même plus dire si j'avais assez mangé ou non. J'étais partagée entre la peur de faire une crise d'hypoglycémie, ou d'avoir la nausée. Je précise que je n'ai jamais eu de problèmes d'anorexie ou autres !
Puis j'ai commencé à avoir des crises d'angoisses dans les transports en commun, si bien que j'étais parfois obligée de descendre, car j'avais trop peur de vomir devant tout le monde. Oh, et bien sûr, j'avais, et j'ai toujours d'ailleurs, peur des gens très bourrés, je les évite au maximum.
Tout ça a duré quatre mois, et puis je suis partie à l'étranger, et depuis mon retour ça va beaucoup mieux. Bon, les crises d'angoisses sont encore là (pour d'autres raisons) mais au moins je ne me trimballe plus avec un sachet plastique !

 

[Gringo]

Bèh au moins tu dois avoir une vie saine côté bouffe

J'ai relevé le "j?aurais pu avoir peur de respirer" parce que c'est mon cas :s youpi
Bonjour je m'appelle Zgu et j'ai peur de respirer.
Ou plutôt l'inverse. Je fais des apnés du sommeil alors si je commence à cogiter dans le lit, c'est foutu. La boule au ventre, sueurs froides, crispation... ça aide au dodo tout ça.
En plus c'est pas simple de se coucher en se disant n'y pense pas, parce que forcément ça nous y fait penser.
Et côté ridicule, je fais une espèce de grimace à plusieurs reprises, comme si je faisais un bisou pour que ma lèvre supérieure sente si de l'air sort de mes narines...

Bizarrement j'adore être sous l'eau...

Les apnées du sommeil ça se soigne. Une visite chez le médecin, une autre chez le dentiste, une semaine plus tard tu as la gouttière qui va avancer ta mandibule pour éviter les apnées du sommeil.

 

[Aurélie M.]

Ah je savais bien que je ne devais pas être la seule... ! J'ai moi aussi cette peur débile, depuis mes 15 ans. J'en ai bientôt 25. Pire que vomir, ma phobie est surtout de vomir "en public", devant quelqu'un. Au début c'était quasi-invivable, et le fait d'avoir peur de vomir me donnait justement une affreuse envie de vomir. Et puis avec le temps, j'ai appris à le gérer et à vivre avec. Je continue à me laver les mains un nombre déraisonnable de fois, ne quitte pas mon gel hydroalcoolique et mes lingettes désinfectantes en temps de gastro, boycotte tout ce que mon estomac pourrait avoir du mal à digérer, jette tout ce que je soupçonne de ne plus être très frais, et, quand je me laisse tenter par quelque chose d'un peu louche, suis tout à fait capable de compter les heures post-repas pour savoir si c'est digéré... Je n'ai pas eu le temps de lire tous les commentaires, mais au vu de ce que je suis en train d'écrire - qui me paraît totalement surréaliste - je réalise que mon cas doit être assez sévère !

Bref, malgré tout, aujourd'hui, je le vis bien ! Surtout depuis que je suis confrontée à des problèmes de santé bien plus inquiétants que le simple fait de vomir. Ca permet de relativiser. Relativiser, et s'autoriser à lâcher prise. C'était le conseil que je souhaitais modestement donné

 

[Billie The Kid]

Je crois que l'émétophobie n'est pas si peu courante que cela!

Moi je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un ayant la même phobie que moi, j'ai peur... des ballons gonflés à l'hélium. (allez-y, marrez-vous )

Ouais ça fait souvent bien rigoler les gens mais c'est pourtant vrai et ça remonte à très longtemps. En fait je crois que j'ai surtout peur qu'ils "s'échappent" si haut, et c'est le fait de ne pas savoir ni contrôler ou ils s'en vont qui m'angoisse.