Et si on laissait les enfants apprendre ce qui les intéresse ?

24 Septembre 2014
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paris
Je ne suis pas franchement pro pédagogie alternative, pour plusieurs raisons. (Ca ne veut pas dire qu'il faut pas réformer le système scolaire, je pense plutôt aux enseignements à la maison et aux écoles hors-contrat.)

- Dans l’enseignement à la maison déjà : cela induit qu'un des parents ne travaille pas. La plupart du temps, la mère. Je trouve que ça donne pas un bel exemple en terme d'égalité des sexes. Globalement, la mère à la maison, le père au travail.
- Ensuite, je trouve qu'un parent n'a pas les mêmes ressources qu'un professeur. Le concours d'instit n'est pas là pour rien : il faut être un minimum pédagogue, se référer à un programme. S'adapter au rythme de l'enfant, pourquoi pas, mais cela ne risque pas de lui donner quelques lacunes ? Si mes parents avaient fait des cours à la carte, je pense que j'aurais été moins assidue. D'autant plus qu'un parent ne peut pas être qualifié en tout : calcul, histoire, français et avoir des méthodes pédagogique.
- La différenciation école/maison. Petite j'étais heureuse de rentrer chez moi après les cours. Il y avait un temps pour l'école, l'apprentissage et un temps pour les loisirs. Mais un enfant de six ans peut-il réellement faire la différence entre ces deux temps si l'école est à la maison ?
- La sociabilisation, j'entends bien vos arguments sur le fait de voir des gens à l'extérieur mais est-ce vraiment la même chose que de passer six heures par jours avec vingt autres enfants ? Même si cela peut être difficile, les enfants ne sont pas toujours tendre, je pense que ça donne quand même une belle idée des rapports hiérarchiques et de la vie en société. J'ai eu pas mal de pote déscolarises, et l'adaptation en entreprise ou dans des groupes d'amis a été catastrophique (apprendre à supporter un chef autoritaire et vingt autres collègues, se référer à un emploi du temps strict etc). Il faudrait peut-être envisager de réformer la société avant, pour ne pas tomber de haut quand on déboule dans le monde du travail. Puis le rapport d'autorité entre prof et parent est pas évident.

Sur les écoles alternatives.
- Souvent elles sont hors contrat donc privée donc très chères. Je vois donc deux gros points noirs : les parents qui mettent leurs enfants là-dedans abandonnent totalement l'éducation nationale. Donc moins de prof formées et surtout une différence de classe hallucinante. Les enfants d'école Montessori sont pas hyper exposés à la diversité sociale quand même.
- Ce genre d'école peut très bien marcher sur certains élèves mais pas du tout sur ceux qui ont des difficultés.
- On ne peut pas du tout vérifier les qualifications des professeurs employés.


Voilà, je ne veux vraiment froisser personne. D'autant plus que je vois de plus en plus d'élèves avec des difficultés sur les socles d'apprentissages de base (le calcul et la grammaire) et qu'à mes yeux ce sont des choses à maîtriser. Je comprends bien qu'il faille vraiment développer son imagination mais le temps extra-scolaire est fait pour cela. Une bonne orthographe et grammaire, c'est indispensable. Déjà que le niveau a fortement baissé on ne peut privilégier l'apprentissage créatif qu'au détriment des socles.

EDIT : Sinon l'article est juste une reprise vidéo ? je trouve ça dommage, ça manque de fond
 
Dernière édition :
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@Primula :
Mais critiquer l'école d'aujourd'hui, à base de "c'est nul, ils font vraiment aucun effort pour respecter les volontés et spécificités de chaque enfant" c'est oublier que si c'est - plus ou moins - ainsi, c'est parce qu'on ne peut PAS faire autrement sans tout changer.
Loin de moi l'idée de dire que c'est nul et que le travail est prof serait à piétiner. Au contraire, se charger d'autant de bambins est super difficile et exigeant. Pour ma part, à aucun moment je n'ai remis ça en cause :dunno:.

Malheureusement, le fait que les enfants dont tu t'occupes n'aient pas d'imagination ne leur est peut-être pas intrinsèque : quand des enfants ayant été à l'école débutent l'école à la maison / l'instruction à domicile, il n'est pas rare que beaucoup aient une phase où effectivement, ben, ils s'intéressent à rien d'autres que ce qu'ils connaissent déjà (genre, certains jeux vidéos, des émissions tv)... avant qu'ils n'élargissent leurs centre d'intérêt. Or, ce n'est pas une attitude qu'on retrouve couramment chez les enfants instruits à domicile depuis longtemps ou ceux qui n'ont jamais été à l'école par exemple :dunno: (je ne parle que de ce que je connais). De là à se demander si ce n'est pas le résultat de plusieurs années de période scolaire et de choses imposées sans qu'il n'y ait réel intérêt suscité chez l'enfant, il n'y a qu'un pas... Je ne sais plus qui disait que l'école "tuait" la créativité et une partie de curiosité chez les enfants (peut-être dans cette vidéo, à vérifier) et malheureusement, je pense que pour certains c'est vrai...

Après, je suis d'accord que les pédagogies alternatives (quoi que, il faudrait voir les conditions dans lesquelles Céline Alvarez a bossé :hesite:) ne peuvent s'appliquer dans l'état actuel du système scolaire, avec les classes surchargées et tout, et qu'il faudrait tout réformer. Personne ne l'a nié non plus.
 
20 Avril 2015
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On ne peut pas forcer un enfant à lire,ou plutôt on ne peut pas le forcer à aimer lire.
Mes parents ont eu 3 filles dont deux qui ont toujours beaucoup lu. Ma soeur n'a jamais réussi à lire. Ce n'est pas même pas parce qu'elle ne voulait pas,simplement parce que ça ne l'intéressait pas. Aujourdhui encore,ma soeur et moi sommes incapables de nous coucher sans lire alors que mon autre soeur lit seulement pendant ses vacances d'été.
Alors oui,bien sûr que c'est possible pour un-e enseignant-e de forcer ses élèves à lire mais au final,qu'est-ce qu'ils en retiennent? Je suis AVS,je suis l'élève dont je m'occupe depuis plusieurs années. Tous les ans,les profs de français donnent des oeuvres à lire,toujours intéressantes...mais dont l'intérêt leur passe largement au dessus. Tous les ans,j'entends des élèves dire qu'ils ne lisent jamais l'oeuvre en entier,quand ils ne lisent pas seulement le résumé pour savoir de quoi ça parle.
Après,je ne dis pas qu'il ne faut pas essayer mais il faut rester réaliste quant à l'efficacité disons.
A mon avis,l'EN gagnerait à s'inspirer des méthodes d'autres pays européens qui ont des résultats bien supérieurs.
 
28 Juin 2015
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- Dans l’enseignement à la maison déjà : cela induit qu'un des parents ne travaille pas. La plupart du temps, la mère. Je trouve que ça donne pas un bel exemple en terme d'égalité des sexes. Globalement, la mère à la maison, le père au travail.
Hum, tu veux dire que les mères au foyer en général sont des mauvais exemples d'égalité des sexes :oo: ?
L'égalité, ce n'est pas plutôt d'avoir le choix plutôt ? d'opter pour ce qui nous convient le mieux ?
Que ce soit ton opinion de ne pas interrompre ta carrière, aucun souci (perso, rien ne m'arrêtera jamais de travailler non plus à moins que ce ne soit très grave), mais juger des personnes dont c'est le projet de vie éventuel, je comprends vraiment pas :eh:. Alors que travailler ou s'occuper de son foyer / sa famille / ses enfants / son nain de jardin Théodore, c'est un choix tout aussi respectable quel que soit notre sexe/genre..

De plus, ce n'est pas toujours le cas (tu précises d'ailleurs "globalement"), il arrive aussi que les deux parents travaillent à mi-temps. Certes, souvent, c'est la mère qui interrompt son travail (si elle ne l'avait pas déjà fait avant, c'est possible aussi pour plein de raisons).
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- Ensuite, je trouve qu'un parent n'a pas les mêmes ressources qu'un professeur. Le concours d'instit n'est pas là pour rien : il faut être un minimum pédagogue, se référer à un programme.
Scoop, les parents sont aussi capables d'être pédagogues et de se référer à un programme s'ils le souhaitent :dunno:(ils n'y sont pas obligés et peuvent élaborer un projet pédagogique légèrement différent).
Ensuite, il me semble que justement, une des principale critiques qui vise les formations de professeur, c'est le décalage entre ce qui est enseigné et la réalité. Sans compter, devant le manque de candidats, le fait que des gens qui n'aient même pas la moyenne à leur concours (puisque tu évoquais le concours) soient quand même pris (j'ai en mémoire cet article notamment) bah... non, le concours que passent les professeurs ne me semblent pas toujours dignes de confiance et preuve de leur qualité future. Comment expliquer aussi qu'autant d'instits et de profs qu'aient connu mes amis/parents/connaissances ait été dénués de toute pédagogie ?
Donc, non, la pédagogie n'est pas l'apanage de professionnels.

S'adapter au rythme de l'enfant, pourquoi pas, mais cela ne risque pas de lui donner quelques lacunes ?
Forcer des enfants à avancer sur de nouvelles notions malgré le fait qu'ils n'ont pas encore compris les notions précédentes, en français ou en maths par exemples, est-ce que ça n'entraîne pas des lacunes :rolleyes: ? Est-ce que beaucoup d'enfants n'auraient pas pu mieux évoluer si à un moment donné dans leurs apprentissages on leur avait laissé un peu plus de temps ?

D'autant plus qu'un parent ne peut pas être qualifié en tout : calcul, histoire, français et avoir des méthodes pédagogique.
A un instant t, c'est sûr, un parent ne pourra pas être qualifié en tout. Mais lui aussi, il peut (ré)apprendre (scoop, un parent a aussi un cerveau). C'est ce qu'a fait ma maman durant plusieurs années, sans être instit, et c'est ce que font plein d'autres parents aussi. Pas forcément qui instruisent à la maison hein, il y a aussi plein d'enfants qui ont la chance que leur parents s'intéressent à ce qu'ils font, les suivent et cherchent à les aider en progressant avec eux.
La pédagogie est un grand mot pour désigner toute technique visant à transmettre des connaissances, ce n'est pas une qualité de grand sorcier non plus. Certes, il y a des gens pas doués, et des gens pas doués, y en a partout. Cependant, on n'a pas besoin de la même pédagogie pour expliquer à 30 élèves qu'à un seul, auquel on peut s'adapter et qu'on a l'avantage de (bien, normalement) connaître. Même mon père qui n'est pas "pédagogue" a réussi à me transmettre plein de choses.

- La différenciation école/maison. Petite j'étais heureuse de rentrer chez moi après les cours. Il y avait un temps pour l'école, l'apprentissage et un temps pour les loisirs. Mais un enfant de six ans peut-il réellement faire la différence entre ces deux temps si l'école est à la maison ?
Réponse simple : oui.

- La sociabilisation, j'entends bien vos arguments sur le fait de voir des gens à l'extérieur mais est-ce vraiment la même chose que de passer six heures par jours avec vingt autres enfants ? Même si cela peut être difficile, les enfants ne sont pas toujours tendre, je pense que ça donne quand même une belle idée des rapports hiérarchiques et de la vie en société.
Je ne reprendrai pas tout, mais cette vision de voir est très discutable.
Des enfants de 2-3-4-5-6 ans et même + ont-ils réellement les capacités psychiques et physiques nécessaires pour passer 6 heures par jours avec 20 (au mieux, sinon, 30-40) autres enfants ? dans la turbulence, le bruit ? avec ces stimulations parasites qu'il faut gérer en plus de son travail scolaire ?
(en plus, il n'y a que chez l'espèce humaine que l'on rassemble les jeunes en groupe si importants et avec aussi peu d'adultes à leurs côtés pour les (en)cadrer)
Ne peut-on pas envisager quelque chose de plus progressif qui respecte le développement neurobiologique de l'enfant ?
Être harcelé(e) à l'école est-il une belle idée des rapports hiérarchiques et de la vie en société qui attendent un enfant :dunno: ? Je connais des personnes qui ont vécu ça à l'école, certaines ont du être scolarisées à domicile ensuite. L'une d'entre elle ne parvient toujours pas à s'en remettre, et son avenir est peut-être compromis juste parce que "les enfants ne sont pas toujours tendres".

Quant à penser que seul l'environnement proposé à l'école peut bien préparer à la vie adulte qui nous attend, c'est une belle idée reçue :top:. Les enfants/ados instruits à domicile ont aussi leur lot de contraintes (sociales comme non sociales) et des éventuels rapports hiérarchiques à gérer (certes, pas avec un prof-à-l'école, mais de nombreuses autres situations sociales existent). Et il y a plein d'élèves ayant été à l'école qui ne parviennent pas non plus à gérer les rapports sociaux une fois adulte, et qui ne supportent pas non plus la hiérarchie, alors :dunno:...

Sur les écoles alternatives.
- Souvent elles sont hors contrat donc privée donc très chères. Je vois donc deux gros points noirs : les parents qui mettent leurs enfants là-dedans abandonnent totalement l'éducation nationale.
Ces parents paient des impôts, comme les autres, et donc participent au fonctionnement de l'Education nationale et des écoles ainsi qu'à la formation des enseignants. Je ne vois pas en quoi les parents qui scolarisent leurs enfants dans des écoles publiques participent davantage à leur financement...
(ou qu'on éclaire ma lanterne)

Donc moins de prof formées et surtout une différence de classe hallucinante. Les enfants d'école Montessori sont pas hyper exposés à la diversité sociale quand même.
Les enfants de ZEP ne sont pas non plus hyper exposés à la diversité sociale quand même... Dans ma région (pas ZEP, campagne), la diversité sociale est extrêmement limitée dans les écoles. Ce n'est pas pour rien que l'on parle de ségrégation sociale dans les écoles "normales" aussi.
 
28 Décembre 2012
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@Primula Je n'ai à aucun moment voulu critiquer les enseignants en eux-mêmes :fleur: A mes yeux c'est le système au grand complet qui est à revoir, comme tout le monde ici semble le dire plus ou moins (tant le système éducatif français que le système de la société dans son ensemble :taquin:).

@Kaus Australis (A propos des enfants qui regardent en boucle un même dessin animé, je crois que ça fait partie de leur apprentissage aussi, le fait de savoir à l'avance ce qui va se passer, enfin en soi même si on peut avoir l'impression qu'ils font "toujours la même chose", en fait ils apprennent différentes choses à chaque fois, font travailler leur mémoire etc.) Sinon, je te rejoins totalement sur ta question finale (que changer en premier ?), j'ai aussi cette crainte que (si on réussit à mener l'IEF - car évidemment pour l'instant j'y suis pas :cretin:) ma fille puisse avoir des difficultés à s'intégrer dans le système, si celui-ci n'a pas évolué en même temps...

D'un autre côté (réponse générale aux autres posts en même temps), on n'a aucune idée de ce que sera le monde du travail dans 25 ans (enfin, certains ont quelques idées mais personne les croit :cretin:), donc comment savoir aussi si en éduquant ma fille de façon traditionnelle aujourd'hui, je lui rends service ? Un article de Buzzfeed est passé l'autre jour, sur "la génération K" je crois (aka ceux nés au début des années 2000 il me semble - inspiré du prénom Katniss, l'héroïne d'Hunger Games, une génération a priori assez engagée et hyper connectée dans un monde de plus en plus difficile), qui disait notamment : pourquoi on n'a pas eu de formation sur internet (moi je suis née en 1987, passé le bac en 2005) ? pourquoi personne nous a jamais expliqué comment monter une entreprise ? et d'autres questions très pertinentes en lien avec la façon dont aujourd'hui on peut se professionnaliser, façons que nos professeurs et parents n'auraient pas même imaginé à leur époque, dans les années 90' et 00'. Donc j'en reviens à cette remarque : est-ce judicieux de vouloir éduquer nos enfants à intégrer le système actuel ? quand bien même on sait tous qu'en 25 ans, au train où vont les choses, le monde n'aura plus du tout le même visage ? Moi actuellement, j'ai été éduquée à base de "fais un bac+5 et tu feras le métier de tes rêves, tu gagneras bien ta vie, tu seras heureuse" et en même temps "fais ce qui te plaît, si tu aimes ton métier, tu t'épanouiras, développe-toi, aies l'esprit critique, ne laisse personne te dire quoi faire, sois une femme indépendante" : tout n'est pas à jeter, mais force est de constater qu'aujourd'hui, je ne peux pas m'épanouir et en même temps être salariée d'une entreprise étant donné tous les impacts négatifs que toute entreprise ou presque a (sur les gens comme sur la planète), car ça entre en conflit avec mes convictions ; je ne me reconnais pas dans "un crédit, une maison" car je veux être libre et indépendante, et qu'à mes yeux, s'endetter c'est s'enchaîner (pourtant, c'est l'idéal de mes parents et d'une partie de ma génération, qui pourtant perçoit combien il est difficile aujourd'hui de s'engager sur 15 ou 20 ans au vu de la rapidité avec laquelle tout change : comment prendre un crédit quand on n'a aucune confiance dans la stabilité de son emploi ? mais d'ailleurs, veut-on réellement être stable dans son emploi, dans un monde où il est clair qu'on va occuper plusieurs emplois différents dans sa vie, contrairement à la génération de nos parents qui ont bossé toute leur vie pour la même entreprise ?) ; et puis concrètement, moi, je suis absolument pas adaptée à la société, je ne m'y épanouis pas du tout, alors que j'ai eu une éducation hyper classique option "plutôt classe aisée" donc sans difficulté majeure (là où d'autres doivent en plus lutter contre des préjugés de classe etc.).

Alors oui : quoi changer en premier ?

Le monde politique ? Le monde du travail ? Le monde des médias ? Le monde de l'éducation ?... Je m'efforce de rester optimiste, même si une petite voix fataliste me dit toujours que "t'façons il n'y a pas d'alternative, c'est trop gros, trop pourri". Mais si je vois les choses avec optimisme, je me dis que l'avenir, ce sont nos enfants, ceux-là même dont nous discutons aujourd'hui de l'éducation. Si on les éduque pour ne rien changer à ce système que nous sommes nombreux.ses à trouver pourri, "pour qu'ils s'y intègrent sans dommage", comment voulons-nous y changer quoique ce soit ?


@schizophrenia Je te rejoins aussi sur les aspects "de classe", mais je milite personnellement pour une réforme complète du système, clairement réserver une pédagogie """meilleure""" (mille guillemets, dans MA conception des choses je la considère comme meilleure en toute subjectivité) aux plus riches n'est en aucun cas une bonne idée. Mais faut tout changer, mais ça c'est pas une nouvelle ! :cretin:
 

Adybou

Ambassadrice de Ville
15 Octobre 2012
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(Désolée, j'ai la flemme de lire ce qui a été dit avant :ninja:)

En fait, ce dont parle Cécile Alvarez, c'est le système Montessori :hesite: on propose plusieurs matériels aux enfants (pour leur apprendre à être autonome, à lire, compter, écrire etc) mais c'est eux qui choisissent ce qu'ils veulent faire :nerd:
 
30 Mai 2015
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Gros gros bémol sur montessori, déjà ça ne convient qu'aux enfants de l'âge "sensible" ceux qui ont l'âge d'être en maternelle. D'autre part, la question de l'autocorrection est parfois problématique, parce que parfois l'enfant n'arrive pas à s'autocorriger il a besoin de l'adulte qui doit intervenir. Aujourd'hui j'ai beaucoup de mal avec le nom montessori parce que c'est devenu une énorme machine à fric a l'opposé du projet original qui s'adressait aux enfants des rues, du matos fabriqué avec du matériel de récupération.L'expérience d'Alvarez me laisse un goût amer pour pleins de raisons.

J'ai un petit coup de coeur pour Freinet, même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit. Pour en revenir à la question originelle, l'enfant doit-il apprendre ce qui l'intéresse ? Oui et non
Oui, un enfant ne peut apprendre que si il est motivé, et la motivation ne peut venir que de lui.
Non, j'enseigne au collège, c'est aussi le moment de l'apprentissage de la contrainte. Devenir adulte c'est aussi apprendre à faire des choses qu'on aime pas forcément, c'est une étape importante. Je constate bien les dégâts fait à certains enfants que leurs parents n'ont jamais contraints ou à qui on a jamais fixé de limites. Ce sont des enfants en souffrance parce que fixer des limites, contraindre un enfant c'est aussi le mettre en sécurité. On est bien sur d'accord pour dire qu'on contraint dans le respect de l'enfant, de l'ado. On peut d'ailleurs expliquer/discuter de ces limites/contraintes.
D'autre part, aujourd'hui on enseigne un panel assez large de discipline, au delà des connaissances, apprendre ses différentes disciplines c'est aussi ouvrir l'esprit à d'autres choses, apprendre différentes compétences, différentes formes de réflexion.
 
18 Août 2016
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Je ne partage pas ce point de vue, ça me fait penser à la méthode montessori et toutes ces méthodes nouvelles vagues où bientot les enfants décideront s'ils veulent ou non aller à l'ecole, et de ce qu'ils y feront s'ils acceptent d'y aller.
Il y aura toujours des savoirs de bases, qu'il est nécessaire d'acquérir. Quand certains ne savent toujours pas écrire ou s'exprimer correctement en 5ème il faut se poser des questions. Pourquoi envisager des methodes autoproclamées révolutionnaires quand les bases ne sont toujours pas assimilées.:rolleyes:
 
28 Décembre 2012
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Quand certains ne savent toujours pas écrire ou s'exprimer correctement en 5ème il faut se poser des questions. Pourquoi envisager des methodes autoproclamées révolutionnaires quand les bases ne sont toujours pas assimilées

Mais justement, n'est-ce pas là une conséquence du système traditionnel ? :hesite:

Je constate bien les dégâts fait à certains enfants que leurs parents n'ont jamais contraints ou à qui on a jamais fixé de limites. Ce sont des enfants en souffrance parce que fixer des limites, contraindre un enfant c'est aussi le mettre en sécurité.

A mes yeux, ces nouvelles pédagogies n'ont jamais nié le besoin (essentiel) de fixer des limites, et c'est en toute bienveillance que j'explique et réexplique plus ou moins patiemment à ma fille ce qu'elle a le droit ou non de faire.
(Après, je suis pas prof, j'ai donc moins d'expérience que toi, donc il y a certainement des chose que je n'anticipe pas :fleur:).
Je pense que les pédagogies alternatives n'ont pas pour ambition de créer des "enfants rois", loin de là !
 
25 Février 2013
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Merci à Madmoizelle pour m'avoir fait découvrir Céline Alvarez : j'ai passé la journée sur son très bon site (https://www.celinealvarez.org/) et c'est une révélation pour moi.

Je trouve qu'elle aurait eu toute sa place dans l'article récent sur les «Filles rebelles qui changent le monde».
Elle est vraiment en train de changer le monde, elle. C'est une véritable révolution, ce qu'elle a découvert. En plus, elle a désobéi à l'État qui lui avait coupé les subventions, elle a continué son expérience clandestinement parce que les résultats étaient tellement extraordinaires qu'elle n'avait «pas le droit» de s'arrêter, et elle explique que cette révolution de l'éducation va avoir lieu, avec ou sans l'aide des autorités, parce que ça marche, tout simplement.

Je trouve dommage que la plupart des Mad qui ont commenté cet article n'aient pas vraiment compris le travail de Céline Alvarez. Je vous conseille de lire plus en détail (ça par exemple) car c'est vrai que l'interview France inter était un peu confuse.
Par exemple, je rappelle qu'elle s'occupe d'enfants entre 3 et 5 ans, qui ont une soif d'apprendre immense, parce que c'est écrit dans notre génétique. Elle a simplement trouvé des manières de répondre à cette soif, au lieu de la brimer comme on le fait parfois par ignorance et par erreur.

De mon côté, j'en ai parlé à tous les parents que je connais et je vais continuer à répandre ce savoir. C'est tout simplement révolutionnaire, cette idée de faire valider l'efficacité des pédagogies par les neurosciences, et d'adapter l'école en fonction de comment fonctionne le cerveau des enfants. C'est génial.
 
23 Octobre 2014
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Gros gros bémol sur montessori, déjà ça ne convient qu'aux enfants de l'âge "sensible" ceux qui ont l'âge d'être en maternelle. D'autre part, la question de l'autocorrection est parfois problématique, parce que parfois l'enfant n'arrive pas à s'autocorriger il a besoin de l'adulte qui doit intervenir. Aujourd'hui j'ai beaucoup de mal avec le nom montessori parce que c'est devenu une énorme machine à fric a l'opposé du projet original qui s'adressait aux enfants des rues, du matos fabriqué avec du matériel de récupération.L'expérience d'Alvarez me laisse un goût amer pour pleins de raisons.
[...]Je constate bien les dégâts fait à certains enfants que leurs parents n'ont jamais contraints ou à qui on a jamais fixé de limites. Ce sont des enfants en souffrance parce que fixer des limites, contraindre un enfant c'est aussi le mettre en sécurité. On est bien sur d'accord pour dire qu'on contraint dans le respect de l'enfant, de l'ado.[...]D'autre part, aujourd'hui on enseigne un panel assez large de discipline, au delà des connaissances, apprendre ses différentes disciplines c'est aussi ouvrir l'esprit à d'autres choses, apprendre différentes compétences, différentes formes de réflexion.

Je suis d'accord sur le fait que Montessori est adapté surtout aux enfants de 3 à 6 ans et qu'après cet âge là une adaptation de la pédagogie est nécessaire, dommage que Céline n'ai pas suivi ses élèves en CP et CE1 pour voir comment tout ça aurait évolué.
Pour l'autocorrection qui n'est parfois pas évidente, l'adulte est toujours disponible pour l'enfant, et même si celui-ci n'est pas demandeur Céline et son Atsem observaient énormément les enfants et aucun n'a été laissé face à un problème irrésolu (a priori). D'ailleurs un enfant n'était pas laissé en autonomie sur une activité tant qu'il n'arrivait pas à la faire seul.
L'énorme machine a fric qu'est devenu Montessori oui ça fait mal au cœur (en même temps c'est surement grâce à ça que j'ai découvert cette pédagogie) mais Céline en a bien conscience et n'y participe pas, bien au contraire, elle dit elle même que Maria Montessori était déjà de son vivant déçue de ce que sa pédagogie était en train de devenir (élitiste, figée...) et que c'est pour ça qu'elle l'a fait évoluer dans sa classe, classe qui d'ailleurs était en ZEP et plan violence. De plus dans ses conférences elle appuie le fait que les instits, qui évidemment n'auront pas le budget qu'elle même a eu pour sa classe, peuvent tout à fait mettre en place cette manière de travailler avec un peu de matériel de récup, l'important étant la position de l'adulte face à l'enfant avant tout. Du coup je me demande (pour de vrai hein) pourquoi l’expérience de la classe de Gennevilliers te laisse un goût amer?

Pour ce qui est des limites, ça construit les enfants et ça les sécurise, ça a été prouvé, on est tous d'accords. Montessori fixe des limites et n'est pas exempt de contraintes sinon cette pédagogie serait un fiasco ( exemples: se déplacer en silence, parler a voix basse, ranger son matériel, soulever sa chaise pour ne pas faire de bruit, respect du copain et de son travail, attendre son tour...= augmentation du contrôle inhibiteur = autodiscipline). La contrainte ne se situe pas dans l'apprentissage mais ailleurs.

Quand a l'ouverture d'esprit, la découverte, on part du postulat que si on suit les lois naturelles de l'enfant celui-ci va développer un amour d'apprendre et un vif intérêt pour la nouveauté, c'est ce que les parents des enfants de Gennevilliers on pu noter rapidement donc apparemment pas de soucis de ce côté là. Après il faut sans doute "attiser" cette flamme, les enfants étant rentrés dans le système scolaire tradi au CP et ensuite avec l'adolescence, pas sûr qu'ils se démarquent au final des autres collégiens? :confused: A voir.

Si je n'ai pas bien saisi les nuances dans ton message et que je suis un peu à côté de la plaque excuse-moi, de plus j'ai tendance à mélanger Montessori et le travail de Céline qui est différent. Je ne suis pas une "fanatique" Montessori, je sais que ce n'est pas une solution miracle et qu'elle est critiquable mais pour le moment j'ai du mal à y voir d'autre chose que du positif! Je suis loin d'en savoir assez, j'ai découvert Montessori il y a quelques mois et j'essaye d'avancer dans ma réflexion.
 
30 Mai 2015
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. Du coup je me demande (pour de vrai hein) pourquoi l’expérience de la classe de Gennevilliers te laisse un goût amer?

Son ATSEM était bizarrement une éducatrice montessori (formation qui coûte très cher), elle avait à sa dispo un matériel onéreux (et c'est facile de dire aux autres après qu'on peut faire ça avec trois bouts de ficelle), et sincèrement j'ai du mal à croire qu'on lui ai laissé les élèves lambda, d'autant plus que de nombreux autres PE doivent se battre avec leurs supérieurs pour pouvoir enseigner en suivant Montessori ou Freinet.
D'autre part et là ça me gène encore plus c'est qu'elle est soutenu et financé par un think thank de grandes entreprises or on sait toutes très bien qu ces entreprises ne donnent pas sans rien en retour. En fait cet article résume mon avis sur son expérience :https://blogs.mediapart.fr/martine-plisson/blog/260215/montessori-nest-pas-une-marque Tant mieux si ça a marché sur les enfants à qui elle enseigné pendant 3 ans, mais je ne me précipiterai pas tête baissée à une de ses conférences. J'ai beaucoup plus appris sur ses pédagogies en côtoyant des collègues qui enseignent au quotidien avec ses pédagogies (mais pas que) malgré les difficultés et qui ne s'échappent pas du bateau quand on leur met des bâtons dans les roues.

Je ne tenais pas particulièrement à critiquer ces pédagogies (que j'utilise moi-même), mais elles nécessitent aussi de prendre du recul d'autant plus qu'elles servent d'arguments marketings pour vendre des écoles privés à 3 000 balles
 

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