Être une fille, c\'est quoi ?

A

AnonymousUser

Guest
Rainer.;1493385 a dit :
La stigmatisation des féministes (parce que c'est plus une stigmatisation des féministes que du féminisme - puisque la plupart des personnes ne savent pas ce qu'est le féminisme) est quelque chose de connu en sciences humaines et sociales. Il y a eu beaucoup d'études à ce sujet, comme au sujet d'autres minorités. Il a été démontré que les revendications féministes (celles que tu as citées) étaient notées extrêmement bien quand on ne disait pas qu'il s'agissait de revendications féministes. Quand dans l'énoncé des tests était précisé qu'il s'agissait de revendications féministes, le score d'évaluation des mêmes items (identiques mot pour mot) dégringolait (il baissait de façon significative).

C'est d'ailleurs quelque chose qu'on constate au quotidien.
Je suis parfois triste d'entendre de la bouche de personnes (femmes ou hommes) qui posent des actes que l'on peut qualifier de féministes dans leur vie me dire, si j'ose parler, je ne sais pas moi.. de la différence salariale homme/femme que je n'ai qu'à me laisser pousser les poils des dessous de bras jusqu'au nombril pour aller au bout de mes idées.

Beaucoup se sont arrêtés aux extrémistes et c'est vraiment dommage.

Parfois, se revendiquer féministe à l'heure actuelle revient à dire : "allez-y, jetez moi la pierre", ce que j'ai beaucoup de mal à comprendre
.

Miaouss;1493386 a dit :
La condition des femmes.... Ce qui m'agace dans le féminisme, ce ne sont pas les acquis de ces dernières décennies mais les associations féministes qui se tapent dessus plutôt que de faire avancer les choses ensemble, rien que sur le point suivant : faut-il accepter les hommes dans les associations féministes ? Certaines pensent que oui, certaines pensent que non.



Je pense que les femmes qui ne se disent pas féministes rejettent le fait "d'être" femme (mais comme disait Beauvoir blabla "on ne naît pas femme, on le devient). Mais il y a aussi le contraire des femmes qui se disent féministes et qu'on retrouve femme au foyer à s'occuper de leur mari... inculquant par la suite les mêmes idées à leurs filles qui reproduiront parfois le schéma maternel. Et le féminisme, pour moi, ce n'est pas donner des poupées et des cuisinières en jeux à ses petites filles...


Je suis d'accord avec toi sur beaucoup de points. La seule chose qui me turlupine, c'est ta phrase qui semble dire qu'une femme au foyer ne peut être féministe.

Je me pense féministe, mais n'ait pas une énorme ambition professionnelle. Je vais très certainement travailler (je ne dis pas le contraire :)) mais je me suis déjà posé la question de savoir ce que ça représenterait pour moi d'être femme au foyer. Je pense que je ne supporterais pas le fait d'être différente à ce point dans une société qui joue à fond la carte de la réussite sociale, du coup, je crois que ça ne sera pas pour moi. Mais jamais il ne m'était venu à l'esprit que devenir femme au foyer voudrait dire renoncer à mon féminisme. Je crois sincèrement qu'on peut être les deux. Ca peut seulement être un choix de vie..
Tu peux être femme au foyer et être l'égale de ton homme (et des hommes en général, et des femmes qui bossent..). (ou alors, je suis trop idéaliste :d)


Et sinon, je ne sais pas quel est votre avis là dessus, mais je serais ravie de voir + d'hommes dans les associations féministes. Comme dit Zazie.. "Aux hommes qui nous aiment ensemble marchons.. :)"
 
11 Février 2010
289
147
1 124
Zurich, Suisse
www.lilibuznet.com
j'aime bien ton article et ta façon de décrire ou qualifier le féminisme. Je dois dire que j'ai un peu de mal à savoir réellement ce que c'est, la faute à un peu tout à vrai dire. Par exemple la discrimination positive, c'est féministe ou pas? d'un côté c'est un avantage pour les femmes, mais d'un autre ça avantage les femmes au détriment des hommes de manière assez "forcée", donc on les différencie...
Enfin, toutes ces politiques sont assez ambigues d'après moi.
Dans les pays comme la Russie, ce qui peut etre étonnant c'est que la différenciation femme/homme n'existe plus depuis 1917, toutes les femmes depuis cette date exercent les mêmes métiers que les hommes, sans problèmes, et sans complexes. C'est pour cela que ma grand mère qui est russe était ingénieur en béton armé, et à des amies électriciennes, ingénieurs dans le BTP etc... pas glamour, mais qui a dit que le féminisme était glamour?
 
A

AnonymousUser

Guest
Miaouss;1494510 a dit :
Bien entendu, ça tend à devenir moins courant aujourd'hui mais plus le cas dans les familles où les filles peuvent se poser ce genre de questions, où il n'y a pas de contraintes de tradition ou de religion (toutes religions confondues disais-je, et ce n'est pas une question de classes sociales).
Il ne faut pas se leurrer et penser que toutes les femmes peuvent "faire ce choix d'être féministes et femme au foyer", il y en a à qui c'est imposé. Et il y a encore de gros progrès à faire dans l'éducation, surtout quand j'entends des petites filles éduquées au modèle princesse-prince charmant qui disent "plus tard, je trouverai un mari, je serai femme au foyer et je m'occuperai de mes enfants" (si si, j'entends ça, parfois), leur choix semble plus un conditionnement.... (sauf si elles prennent du recul par la suite mais ça, je ne peux pas le savoir en entendant ce propos)

Je ne peux pas m'empêcher de tiquer, encore une fois. C'est sûr que pour certaines, tout ça n'aura rien d'un choix. Mais est-ce si étrange comme souhait, si opposé à l'idée qu'on se fait du féminisme ?

Je veux dire.. Si une fille te dit que son rêve est d'avoir une famille et de s'y consacrer, tu entends directement "elle se soumet à quelque chose?" (éducation, religion, soumission à l'homme ou que sais-je ?)
 
6 Juillet 2008
83
28
2 189
Grenoble
mabouquinerie.canalblog.com
J'ai pas pris le temps de lire tous vos avis en entier, mais je viens juste donner ma version du féminisme: pour moi être féministe c'est revendiquer le fait qu'être une femme ne m'empêche jamais de faire quoi que ce soit que je veuille faire et qu'un homme pourrait faire. Et ça va de être PDG d'une grosse boite à se baigner à n'importe quelle période du mois, en passant par porter des jupes au boulot sans passer pour une midinette (du vécu). Et dans ce cas, je suis féministe: je refuse de me dire ou de m'entendre dire "je (tu) ne peux pas parce que je suis (tu es) une femme". C'est tout.
 
29 Avril 2008
839
591
5 024
Toulouse
www.elixie.org
Artefact.;1495355 a dit :
J'invite d'ailleurs toutes les femmes - celles qui n'ont pas encore abandonnée ni louée leur cervelle à ce que notre époque nous dit de penser, de combattre, de bouffer et de faire; à ne pas se revendiquer comme féministe.

A mon sens, tu prends le problème à l'envers. Tu dis que tu es sceptique quand une fille dit qu'elle est féministe : cherches-tu à savoir pourquoi ? En lisant ton commentaire, j'ai l'impression que tu vois les filles qui se proclament féministes comme des arriérées.

Je suis féministe parce que si le combat a été impulsé dans les années 60-70, et s'il y a effectivement eu des améliorations considérables en 40 ans, des inégalités persistent et me choquent. Je ne saurais être plus d'accord avec toi quand tu dis qu'il n'existe pas une seule et unique forme de féminisme. Il ne s'agit pas - en ce qui me concerne - d'un fantasme révolutionnaire.

C'est une lutte quotidienne. Pourquoi devrais-je accepter la pression que les femmes subissent par rapport à leur physique par exemple ? Pourquoi ne dirais-je rien quand je vois les catégories du classement ELLE-Wikio ? Est-ce que, sous prétexte que nos mères ont déjà pavé le chemin avant nous, je devrais croire que tout est acquis ? Surtout quand on voit que de nombreux plannings familiaux risquent d'être fermés ?

Je ne suis pas une bigote du féminisme. Depuis des années je lis - non pas tout - mais assez d'auteures, de Camille Paglia à Elizabeth Badinter en passant par les journalistes de magazines féministes comme Bitch, pour justement réfléchir, me forger une opinion sur le sujet, comprendre les enjeux.

Après, je comprends ton agacement. Mais je n'étais pas d'accord avec la majorité de tes propos - d'où, eh, l'intérêt des commentaires :)
 
8 Mai 2010
2
0
1 052
Genève
Artefact.;1495355 a dit :
Moi, je crois que le féminisme dont "tout le monde" parle n'existe plus nulle part ailleurs que dans nos têtes depuis 40 ans, parce que notre société est radicalement différente et que les combats du passé, les moyens d'actions utilisés, les courants de pensées ont changé. Il n'y a qu'a voir à quel point les études sur le genre réinventent et secouent ce milieu là par exemple, il y a eu des avancées et des mutations depuis la loi Veil... Se dire féministe aujourd'hui, pour 98% des femmes que je connais, c'est une posture dénuée de sens, la plupart des gens ne sont pas renseignés sur les féminismes de l'an 2000, ils sont féministes parce qu'ils sont humanistes et progressistes, parce qu'on leur a dit que c'était Bien, tout comme on leur a dit d'être anti-raciste et écolo, ça semble naturel à tout le monde.

[?]

Moi je ne suis pas féministe, c'est pas mon combat et c'est certainement pas le combat de toutes les femmes, on est pas obligées d'être féministes parce que notre sexe est féminin. Dire ça, c'est réducteur et bête et absurde, il n'y a pas UN féminisme mais il y a des courants de pensées, des visions politiques, sociologiques, économiques et philosophique du monde [?].

J'aimerais savoir ce qui te permet de dire qu'on est une société radicalement différente? Oui clairement on a largement dépassé les trente glorieuses, le taux de chômage a augmenté en masse, les inégalités se sont creusées encore plus, la proportion de femmes qui travaillent est supérieure. etc.
Mais en définitive beaucoup de choses restent pareil depuis les années 70. Christine Delphy, par exemple, avait mis en avant le caractère gratuit du travail domestique des femmes, le fait que celui n'était pas comptabiliser dans le revenu national. Elle avait démontré ce qui faisait que cette activité pouvait être caractérisée de travail. Pour faire un raccourci, si ce travail domestique est fait par quelqu'un d'autre, il est rémunéré.
En 2010 le travail domestique n'est pas rémunéré et si tu regardes les statistiques, il est clairement et majoritairement fait par les femmes, même quand celles-ci ont un travail. Ce qui fracasse l'argument quant aux femmes au foyer qui s'occupent de la maison et qui en échange sont entretenues. Si elles travaillaient, elles n'auraient nul besoin d'être entretenues pourtant elles continuent à faire le travail domestique.

Les inégalités salariales sont toujours d'actualité, la violence conjugale aussi, etc. En occident (parce que vue ton discours, tu omets de prendre en compte une bonne partie de la planète), les choses ont évolué, mais le système patriarcal tient encore bien la barre.
En quoi est-ce dénué de sens de se dire féministe actuellement? Je ne vois pas l'absence de sens dans le fait de vouloir être traitée à de manière égalitaire. Car en définitive que ce soit pour les suffragettes, les féministes matérialistes radicales, les féministes du mouvement queer (?), la base de leur revendication est l'égalité dans le droit de vote, l'abolition de la domination et de la hiérarchie dans les rapports sociaux de sexe ou l'égalité des genres.

Et clairement, je te l'accorde personne n'oblige une femme à être féministe sous prétexte qu'elle est une femme et donc au vue de sa position dans les rapports sociaux de sexe, elle est exploitée. Il y a beaucoup de femmes qui ne se revendiquent pas féministes et qui se sentent heureuses dans leur condition. Ça n'aide clairement pas les féministes, mais on va forcer personne hein.

Par contre en ce qui concerne le dossier dans ELLE, je ne l'ai pas lu, mais je trouve ça assez hypocrite. Effectivement, un magazine qui reproduit autant de stéréotypes genrés nous balance un dossier à caractère féministe. Autant prendre ça à la rigolade dirons-nous.
 
A

AnonymousUser

Guest
Miaouss;1495523 a dit :
Chez une enfant de 8-10 ans, comme le propos que je cite, j'ai du mal à croire que ce soit un choix mûrement réfléchi.... C'est du "conditionnement" et non de la soumission.
Ce que j'appelle de la soumission c'est quand, une fois d'âge mûr et avec la capacité de prendre ses propres choix, cette fille devenue femme ne prend pas le temps de réfléchir sur ce conditionnement qu'elle a reçu ou laisse les autres (famille, mari) décider pour elle.

Mais posons la question autrement : comment peut-on être féministe et femme au foyer ?
Argument : "toutes ces femmes qui ont combattu pour pouvoir travailler et pour l'égalité au travail !"
Contre-argument : "ce n'est pas parce qu'elles se sont battues qu'il faut nécessairement travailler pour montrer qu'on est féministe"
... je n'attends que ça, qu'on éclaire ma lanterne car j'ai visiblement quelques lacunes ^^


Comme on peut l'être en menant de front vie professionnelle et vie familiale.

Pour moi, le féminisme, c'est plusieurs choses. A commencer par une lutte quotidienne contre la machisme ambiant (parce que bordel, 8 mecs sur 10 ont encore des raisonnements à pleurer , et les filles, c'est franchement loin d'être mieux..), une attention particulière à tous nos droits qui vacillent constamment (l'avortement en tête, je ne serais franchement pas étonnée qu'un jour on en revienne à une interdiction), à tout ce qu'on a pas encore obtenu (égalité salariale..) mais c'est aussi, (une chose que je ne peux pas réaliser pour l'instant, par manque de temps), une implication plus forte, par le biais d'associations par exemple.

Je me dis que justement, si j'étais femme au foyer, du temps à consacrer à des causes que je trouve justes, j'en aurais. Bien plus qu'en travaillant parce que d'autres se sont battues pour que je puisse travailler aujourd'hui.

Comme je l'ai dit, je vais avoir un emploi (enfin, si tout va bien) mais je rêve d'une chose : que cette sphère de ma vie ne soit JAMAIS la sphère la plus importante de ma vie. Dans un monde idéal, je voudrais travailler à temps partiel. Mais je sais aussi qu'effectivement, c'est un fameux pari sur la vie : si l'homme avec le quel je suis me quitte, je perdrais mon éventuelle situation (ajoutons à ça les soucis de pension etc, etc.)

Et à vrai dire, je ne pense pas que j'aurais un souci à mettre ma carrière entre parenthèses à un moment donné si je veux élever d'éventuels enfants. En quoi est-ce anti féministe ? Je veux bien qu'on me l'explique.

Pour moi, la libération de la femme passe surtout par le fait qu'elle puisse faire ce dont elle a envie, au même titre que les hommes.
Qu'on ne juge pas une femme qui préfère son emploi à sa famille, mais qu'on ne juge pas non plus une femme qui revendique son droit à être une femme au foyer. C'est un choix de vie, rien de plus.
 
8 Mai 2010
2
0
1 052
Genève
Iphigénie;1495936 a dit :
Ton premier paragraphe m'a fait très mal. En quoi la société a-t-elle évolué depuis 70? Demande à ta grand-mère ou même ta mère, tu te rendras compte à quel point la condition féminine a évolué.
Bien sûr, l'écart des salaires entre hommes et femmes reste important (20 à 15%), bien sûr on retrouve des discriminations dûs au sexe (comme il existe encore des discriminations raciales), bien sûr il y a encore des violences conjugales ( avec depuis des lois pour protéger les femmes violentées, des associations, des aides...).

Je me suis peut-être mal exprimée. Je ne nie pas que la condition féminine a évolué, bien au contraire et fort heureusement. Mais le "radicalement changé" (que je reprenais), j'ai déjà plus de mal. Je crois juste qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre une réelle émancipation et une égalité entre les genres. Tous les jours en tant que femmes nous subissons des discriminations, du sexisme ou encore des propos machistes. Un exemple tout bête, le nombre de fois où on entend en tant que nana des commentaires (souvent vulgaires) dans la rue lorsqu'on porte une jupe un peu courte.
 
11 Février 2009
4 168
18 842
5 744
Toulouse
amelie.eklablog.com
Iphigénie;1495936 a dit :
Ton premier paragraphe m'a fait très mal. En quoi la société a-t-elle évolué depuis 70? Demande à ta grand-mère ou même ta mère, tu te rendras compte à quel point la condition féminine a évolué.
Bien sûr, l'écart des salaires entre hommes et femmes reste important (20 à 15%), bien sûr on retrouve des discriminations dûs au sexe (comme il existe encore des discriminations raciales), bien sûr il y a encore des violences conjugales ( avec depuis des lois pour protéger les femmes violentées, des associations, des aides...).

On n'a eu le droit de vote après UN SIECLE de lutte, une femme a été premier ministre, une femme fut au second tour pour l'Elysée (pour des femmes en politiques, je ne mets aucun commentaire, mais de passer de zéro à une dizaine au gouvernement, il y a une évolution, lente certes mais une évolution).
Malheureusment, ma connaissance de la condition féminine est eurocentrée mais il me semble d'une lutte commence à émmerger dans les pays orientaux malgré les menaces de mort. Une révolution est en marche.
Et si en France, les choses évoluent lentement, c'est peut-être aussi que le féminisme tourne en rond et que l'image des feministes s'est ternie.
Pour ma part, je n'ai jamais eu une vision négative des féministes. Ma grand-mère étant, l'une d'entre elles depuis peu (comme quoi tout le monde évolue), ainsi que ma mère (depuis sa jeunesse). Feministes mais de façon différentes.

La condition féminine évolura sûrement quand les hommes (et même les femmes) arrêteront se s'arrêter à l'apparence physique et au sexe (mais entre nous, c'est assez hypocrite que de penser que l'esprit est plus fort que le physique).

Peu importe, je ne pourrai jamais me contenter d'une amélioration, je veux la stricte égalité des droits et des salaires, et la disparition des a priori qui nous pourrissent la vie. Aujourd'hui on part encore avec un tas de handicaps sur les postes à responsabilités. Alors je continue de me battre et de me revendiquer féministe. La société a évolué? Oui, et le mot "féministe aussi". Je ne laisserai personne me mépriser quand j'utilise ce mot sous prétexte que c'est plus comme avant : eh bien SI, moins mais on n'a pas gagné, on est même en train de faire marche arrière.
 
A

AnonymousUser

Guest
J'ajouterais aussi que je trouve un peu triste de partir du constat que forcément, les mentalités évolueront, et que forcément, un jour les choses tendront vraiment vers l'égalité.
Je ne trouve pas ça suffisant...
 
A

AnonymousUser

Guest
Artefact.;1495355 a dit :
Celles et ceux qui disent "je ne suis pas féministe" avec dégout sont peut être celles et ceux qui sont fatigués de voir qu'on décide de leur combat à leur place comme on décide d'une énième mode ou d'un nouveau phénomène de société. C'est aussi celles et ceux qui respectent peut être trop ce terme pour le galvauder à ce point, c'est sans doute celles et ceux qui pensent que les mots ont encore du sens et que non, on est pas toutes féministes, on a pas à l'être, le féminisme c'est pas crier youpi en pensant à l'IVG, frissonner devant le courage des 343 salopes et bénir Simone Veil en allant acheter sa pilule, ça c'est la version bobo 2.0 du féminisme.

[...]

Moi je ne suis pas féministe, c'est pas mon combat et c'est certainement pas le combat de toutes les femmes, on est pas obligées d'être féministes parce que notre sexe est féminin. Dire ça, c'est réducteur et bête et absurde, il n'y a pas UN féminisme mais il y a des courants de pensées, des visions politiques, sociologiques, économiques et philosophique du monde.

Je crois que je n'ai rien à ajouter.
 
12 Mai 2008
874
323
4 884
Artefact.;1496083 a dit :
Et oui je ne parle que de l'occident, pourquoi je parlerais d'autre chose ? ça aussi je ne le supporte pas, comme pour le débat sur la Burqa qu'on a érigé en nouveau combat pour la liberté des femmes, en partant du principe qu'elles sont soumises, qu'on les a obligé à se voiler, que ce n'est pas compatible avec l'image de la femme moderne occidentale... Je trouve ça révoltant et dégoutant et bête, d'où on se permet d'interdire à certaines femmes de se soumettre si elles le veulent ? Qui est-on pour vouloir émanciper les gens malgré eux ? Que sait-on de cette soi disant soumission ? Depuis quand peut-on s'infiltrer dans le quotidien et le système de valeurs des gens pour leur interdire de faire quelque chose ? Voilà aussi les effets pervers du féminisme 2.0, sa récupération à des fins politiques abjectes qu'on ne remettra jamais en question parce qu'il est extrèmement mal vu de critiquer le féminisme-light d'aujourd'hui !
Je souscris complètement à ce que tu as développé mais juste au sujet de la Burqa à mon avis là n'est pas la question quand on fait partie de la société française. Parce qu'alors on pourrait retourner la question : qui sont ces gens qui vivent dans ce pays mais prônent des valeurs aux antipodes de celles qui forment et cimentent la cohésion sociale ?
Mais là où je suis d'accord c'est quand, par exemple, on va se servir de la liberté, de l'émancipation de la femme etc... pour justifier l'intervention militaire en Irak et en Afghanistan. Dans ce cas là, cela s'apparente à du néo-colonialisme et je vais digresser un petit peu.
Ce que tu développes autour du "féminisme-light", me rappelle la ferveur ONG'iste insupportable qui vient réconforter les consciences de ceux qui malheureusement n'ont pas le courage intellectuel suffisant pour remettre en cause le système en lui-même se contentant mettre du sparadrap là où il y a hémorragie. Mais, surtout je ne comprendrai jamais l'incohérence de la pensée de ceux qui prônent le relativisme le plus large (la tolérance "débridée") sur leur propre sol et qui agitent l'étendard des droits de l'homme (universels donc) au Tibet, au Darfour etc...
Bref, tout ceci était une réaction à ce que j'appelle la "bien-pensance" et personnellement ça m'effraie qu'il y ait autant de consensus qui se dessinent autour de tant de sujets.
D'ailleurs, la perte de vitesse de la conception combattante de la politique se ressent jusque dans les partis comme le PCF qui s'éloignent de plus en plus des thèmes marxistes pour s'orienter vers des projets basés sur le féminisme, la défense des sans-papiers etc... Si ce parti en déclin, se restructure autour de ces thèmes là dans le but de ratisser plus large, c'est bien qu'ils font partie de la norme. Je te suis parfaitement sur ça.
Pour finir, je crois qu'on se rend pas bien compte du poids économique de la femme moderne qui est un pur produit de la société de consommation, et c'est la raison pour laquelle l'évolution se fera, devra se faire car le système capitaliste en a fait un de ces piliers. Le système ne détruira pas ce qu'il a lui-même érigé. Ca sonne trop marxiste peut-être mais si on regarde toutes les décisions politiques et les programmes des grands partis, tous prônent des mesures qui suivent l'évolution des marchés et là je me permets de te citer Artefact
Notre époque est tellement merveilleuse qu'elle invente ses libérateurs et ses propres adversaires en s'arrangeant pour que les uns et les autres se contrôlent et qu'ainsi ils n'évoluent pas.
 

Les Immanquables du forum

Participe au magazine !
Une info qu'on devrait traiter sur madmoiZelle ?
 
Nouvelle ou perdue ?
Pas de panique, on t'aime déjà !

La charte de respect du forum
Le guide technique &
le guide culturel du forum
Viens te présenter !
Un problème technique ?
Topic d'entraide sur l'orthographe et la grammaire
 
La chefferie vous informe
Les annonces de l'équipe concernant le forum et madmoiZelle
Rendre visite à madmoiZelle
Le médiateur du forum
Soutiens madmoiZelle financièrement
Topic dédié à la pub sur mad
Si vous aimez madmoiZelle, désactivez AdBlock !

Les immanquables
Les topics de blabla
En ce moment... !

Mode - Beauté - Ciné - Musique - Séries - Littérature - Jeux Vidéo - Etudes - Ecriture - Cuisine - People - Télévision

Envie de rencontrer des MadZ ?
Viens trouver le forum de ta ville !

Mode
Le pire de la mode
Ces vêtements qui te font envie
Ta tenue du jour
La tenue qui plaît
Tes derniers achats de fringues

Beauté
Astuces,bons plans économies & dupes
Le topic des vernis
Questions beauté en tout genre
 
Culture
Le meilleur des images du net
L'aide aux devoirs
Tu écoutes quoi ?
Quelle est ta série du moment ?
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Le dernier film que vous avez vu à la maison
Le topic philosophique
 
Société
Topic des gens qui cherchent du travail
Voyager seule : conseils et témoignages
Trucs nuls de la vie d'adulte : CAF, Banque, Mutuelle, Logement etc...
 
Les topics universels
Je ne supporte pas
Je ne comprends pas
Ca me perturbe
Je me demande
J'adore...
Je m'en veux de penser ça mais...

Cupidon
Le topic des amoureuses
Le topic des polyamoureuses
Les Célibattantes