Génération Mad n°21 - La phrase la plus marquante de ton père

[Lilyoug]

Phrases marquante de mon père ? J'en ai plusieurs...
Le première date de mes 15 ans, je venais d'avorter et mon père m'a obligé à consulter un psy, un pédo-psychiatre pour être exacte, et il m'a dit "je préfère te voir louper les cours plutôt que louper une séance avec le psy". Bon pourquoi pas.
Ensuite l'année de mes 16 ans, c'était assez compliquer pour mon père, sa seconde femme étant partie un an plus tôt environ avec mes deux petits frères (demi-frères pour être exacte) et il venait de retrouver son "amour de jeunesse". C'était très compliquer car la mère de mes frères fesait tourner mon père en bourrique, le manipulait ect. Et elle n'aime pas les arabes/musulmans, hors, il se trouve que le copine de mon père, "son amour de jeunesse" est arabe et musulmane, forcément s'est pas passé pour mon ex belle mère. S'en ai suivit une scène mémorable entre mon père et sa copine. Inquiète d'entendre des cris, je suis descendu voir ce qu'il se passait et mon père à hurler "de toute façon, les femmes sont toutes des salopes"... Je sais pas s'il m'avait vu mais j'étais face à lui, donc je pense que oui... Comment dire, quand tu as déjà aucune estime de toi, que tu fais tout pour faire disparaitre ta féminité suite au bullying au primaire/collège/lycée, ce genre de chose venant de ton propre père, ça n'aide pas...
Et puis plus tard, toutes les petites remarque du style, "t'es grosse", "faut que tu fasses du sport parce que tu ressemble à rien" et tout ce genre de choses... C'est pas top, moi je me sens bien dans mon corps, c'est vrai que je suis en léger surpoids mais quand on me voit personne n'y crois car je suis très bien proportionné...
Ah oui, puis y aussi toutes les fois où il a laisser entendre ou carrément dit que j'étais une prostituée. Sisi, j'vous jure, il me l'a dis plusieurs fois, quand je suis partie en Angleterre une première fois, quand je suis descendu faire une formation en hôtellerie-restauration sur la côte d'azur puis quand je suis partie m'installer en Angleterre.
Bon c'est mon père, je lui ai chercher des excuses pendant longtemps... Maintenant c'est fini, je ne veux plus supporter ça, alors quand à Noël, il a refusé de me voir et bien... Comment dire, maintenant, ce sera à lui de m'appeler et surtout de s'excuser.
Voilà

 

[LiLoutre]

J'ai une relation très compliqué avec mon père, enfin si on appeler ça une relation. Je ne le vois jamais (une fois en 4 ans et c'était pour un enterrement), il ne m'appel pas, mais apparemment selon mon petit frère je lui manque.
Donc la phrase la plus marquante qu'il m'est dite, j'avais 18 ans et je partais pour mes études assez loin de ma Bretagne natale, à cette époque ma mère ne pouvait plus marcher donc elle ne pouvait pas faire mon déménagement, elle avait réussi à convaincre mon père de m'aider. Et au moment ou il allait partir, il m'a pris dans ses bras et il m'a dit qu'il m'aimait. Je ne lui ai pas répondu, j'étais sous le choc, jusque là je ne savais pas si mon père m'aimais, il n'avait jamais été là pour moi, ou pour mon frère et ma sœur. Quand il est partit j'ai craqué, j'ai jamais autant pleuré, j'ai appelé ma mère en larme tellement j'étais perturbé.
Naïvement, je croyais que cet épisode nous aiderais à nous rapprocher, qu'il voulait qu'on construise enfin une vrai relation père/fille, mais j'avais tord. Notre relation n'a jamais évolué, au contraire elle n'a fait que se dégrader. J'ai arrêter de lui en vouloir pour son attitude envers moi, mais je ne pourrais jamais lui pardonner son attitude envers ma petite sœur, elle a beaucoup plus souffert que moi de se manque d'attention paternel, au point de faire une tentative de suicide à 17 ans. Quand il l'a apprit il lui a envoyé un foutu texto, il n'est pas venu la voire, il ne l'a pas appelé, il lui a envoyé un texto. Je pense vraiment qu'il n'était pas fait pour avoir des enfants.

 

[stratus31]

"Si ça se passe comme ça, c'était pas la peine d'avoir des enfants!"
On est trois, mais pas les enfants bien convenables et présentables socialement qu'il aurait voulu

 

[Flo0]

Bon, je suis rassurée de voir qu'il n'existe pas que des papa-discount qui tiennent pas la route. =) Avec les années, c'est toujours une surprise quand j'entends des copains parler de leur père qui est toujours un père. Une bonne surprise, s'entend. Mais la plupart du temps, c'est plutôt l'inverse. Peut-être que moi-même ayant des problèmes avec le mien, je me retrouve avec un cercle d'amis qui partagent les mêmes soucis, j'en sais rien. =)

Moi j'ai deux-trois phrases marquantes avec lesquelles je pense que je serai enterrée tellement j'aurais du mal à les oublier...
Ce qui est drôle, c'est qu'avant cet espèce de changement à 180° qui fait que j'ai eu l'impression de perdre mon père, j'étais hyper complice avec lui. Bon, il a jamais été très démonstratif, mais je pense que je lui ressemble assez pour que dans mon enfance on partage quelque chose.
Et puis quand j'ai eu 15 ans, il s'est passé plein de trucs, mes parents se sont séparés assez abruptement, j'étais en colère et je suis partie vivre avec ma mère à la rentrée scolaire. Le deal était que je retourne chez mon père (dans la maison dans laquelle j'avais grandi) un weekend sur deux. Sauf qu'entre temps, tout s'est plus ou moins barré en cacahuète (vous avez déjà rêvé être sur une espèce de plateforme qui se délite en miettes petit à petit jusqu'à ce qu'il ne reste que du vide sous vos pieds ? Ben mon sentiment sur ma vie à ce moment-là, c'était un peu ça...), je suis littéralement tombée malade d'angoisse à l'idée de retourner au lycée (je commençais ma première), donc j'ai fait une semaine, le médecin m'a arrêtée et ma mère m'a inscrite dans un nouveau lycée plus près. Pendant ce temps mon père faisait l'autruche, au courant de rien, ne prenant aucune responsabilité, mais je suis quand même allée chez lui ce week-end-là. Je ne me souviens que de vide et de silence, je ne suis même pas sûre qu'on ait échangé trois mots. Et puis ma mère est venue me chercher, ils se sont disputés pendant que j'étais dans la salle de bain en train de me scarifier, ma mère lui a dit que je n'allais pas bien et il a répondu "n'importe quoi". Ce qui est drôle, c'est que j'ai eu droit au même "n'importe quoi" six mois plus tôt quand je lui ai balancé à la gueule que son fils de 17 ans était alcoolique et qu'il s'en rendait même pas compte.
Depuis c'est une expression qui me met les nerfs.
Je ne suis jamais retournée vivre chez lui.

La deuxième phrase marquante, ça a été quelques mois plus tard, quand sa mère est décédée, et que je l'ai revu pour la première fois. Il avait écrit un texte qu'il ne se sentait pas de lire (compréhensible à mes yeux, j'étais en colère mais pas dépourvue d'empathie) donc il nous a demandé à mon frère (très proche de notre grand-mère) et moi de nous partager le texte. Le jour de l'enterrement, je crois que j'ai eu droit à un bonjour (il aurait pu me serrer la main, niveau distance c'était pareil) et puis j'ai lu le texte au-dessus de la tombe de ma grand-mère la voix tremblante, essayant de m'empêcher de pleurer avant la fin de ce foutu texte, et il était à côté de moi et il me répétait "tu lis trop vite" entre ses dents. J'étais trop triste pour faire un scandale, mais au moment où j'ai enfin fini ma lecture, je suis partie, j'ai quitté le cimetière et j'ai retrouvé ma mère qui était là en soutien.
Après ça je ne l'ai pas vu pendant encore un an, alors qu'il habitait à cinq minutes de chez moi. Je n'avais plus envie de faire aucun effort.

Avec le temps, j'ai grandi et j'ai mis la colère de côté, parce qu'il y a qu'à moi que ça faisait mal. Je l'ai revu de temps en temps, avec l'impression de retrouver une vieille connaissance de la famille plutôt que mon père. Il n'a plus eu vraiment de rôle dans ma vie. Et puis quinze jours avant mon vingt et unième anniversaire, il m'a appelé, et il m'a dit "tu vas être grande sœur". C'est drôle, parce qu'au moment où il m'a annoncé ça, je me suis dit "c'est pas possible". Pas parce qu'il ne pouvait pas faire ça, plutôt parce qu'avec les années, j'avais fait mon deuil. Pour moi, je n'avais plus de père. Et là, en fait, je me suis pris la réalité en pleine tête, qu'il était toujours vivant mais qu'il était plus là. Du coup je lui ai répondu les félicitations d'usage et il a bredouillé "je sais pas si y a matière à félicitations". J'ai pensé "bon courage gamin".
Mais je serai jamais grande sœur. Ces enfants (oui, parce qu'il a remis ça une deuxième fois), ce ne sont pas les enfants de mon père, je n'ai plus de père.