Génération Mad n°8 — As-tu déjà été confrontée à la mort d'un proche ?

30 Septembre 2012
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Bravo aux madz qui ont donné leurs témoignages, je n'en aurais jamais été capable tellement ce sujet me bouleverse... Un petit bémol (mais qui est tout à fait personnel), je n'ai pas vraiment été touché par cette vidéo, certainement car je ne me suis reconnue dans aucune des madz. Elles ont (presque) toutes l'air très détaché (mais bon tant mieux hin!), et vu que ce n'est pas du tout mon cas, cela m'a fait bizarre (et cela m'a aussi rendue comme jalouse, car j'aimerai vraiment être également détachée de tout ça BREF). Comme l'on dit certaines madz en commentaires, je suis plus touchées par les commentaires de l'article (mais bon les ressentis via la vidéo et l'écrit ne peuvent pas être les mêmes c'est normal).

Histoire de rajouter ma pierre à l'édifice, je pense que la perte la plus dure pour moi a été celle de ma tante, lorsque j'avais 16 ans. Elle était atteinte d'un cancer et c'est moi la première qui ai appris la nouvelle de la bouche de mon cousin. J'aimais énormément ma tante mais je crois que ce qui m'a le plus marqué c'est que c'est moi, du haut de mes 16 ans, qui ai du dire à mon père que sa sœur était partie... Je me souviens de tout ce jour là, la date, l'heure, la personne avec qui je parlais, le temps qu'il faisait... Je n'ai pas pu aller à l’enterrement car j'étais au lycée, en pleins exams etc mais comme le dit une madz dans la vidéo, le fait de ne pas y être aller fait que j'ai l'impression que je ne l'ai pas laissé partir. Je met un point d'honneur à ne rien regretter dans ma vie, mais le fait de ne pas avoir pu lui dire aurevoir lorsqu'elle était en vie et lorsqu'elle ne l'était plus représente mon plus grand regret...
Un peu plus récemment, l'an dernier, le meilleur ami de mon copain (on s'est tous rencontré au lycée) est décédé à 25 ans après avoir vécu plusieurs mois dans le coma. ça a été une étape très dure pour mon copain qui a été présent pour son ami durant tout ce temps, et c'est encore dur aujourd'hui car on ne peut pas concevoir de perdre quelqu'un à cet âge là. Le jour de son enterrement a été très bizarre, comme si nous avions fait une réunion de lycée avant l'heure... Par contre, je me rappelle du jour où j'ai appris qu'il était dans le coma, tout ça me paraissait tellement irréel que je l'ai annoncé à des potes en mode normal "au fait, j'ai un copain dans le coma" (j'exagère un peu mais c'était un peu ça), quand j'y repense je trouve toujours ça irréel en fait.

Enfin...globalement je gère très mal la tristesse (et celle de mes proches) et je pleure trèèèès facilement (j'ai des yeux de bizu en fait,genre je fais peu souvent de vélo parce que mes yeux pleurent à cause du vent et que du coup je ne vois rien VOILA :cretin: du coup si je suis triste baaaaaah ça arrive très vite ce bordel genre j'ai une réserve sans fond de larmes quoi)
 
2 Novembre 2015
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J'ai beaucoup aimé regarder cette vidéo, je me suis reconnue dans certaines des paroles.

J'ai perdu mes deux grand-mères. Une est morte d'un cancer du poumon quand j'avais 7 ans, donc même si je l'aimais énormément, je ne réalisais pas vraiment parce que j'étais assez petite. Ma deuxième mamie est morte quand j'avais 14 ans. J'étais extrêmement proche d'elle, je l'admirais, je l'aimais, j'aimais la voir et être avec elle. Elle est morte d'un cancer du rein. La voir souffrir m'a fait souffrir, mais elle est restée très forte et très digne, et pour ça encore, je l'admire. Quand on m'a annoncé sa mort, je n'ai pas réussi à pleurer. Peut-être parce que je n'aime pas pleurer devant les autres, peut-être parce que je m'y attendais, peut-être parce que sur le coup les larmes ne venaient pas. Dans ma chambre, une fois seule, j'ai pleuré mais j'ai eu l'impression de me forcer à pleurer. J'avais mal, j'étais énormément triste, mais j'avais l'impression de ne pas l'être assez. Quand on m'a demandé si je voulais la voir avant de fermer le cercueil, j'ai dit non : je ne voulais pas retenir d'elle un visage gris, pâle, terne. Je voulais la voir souriante et vivante. A son enterrement, c'est là que j'ai vraiment pleuré, alors que j'étais en train de lire un texte au micro dans l'église. Aujourd'hui, il m'arrive quelques fois de pleurer en pensant à elle, mais ça ne me fait pas un trou au cœur. Je me sens coupable de ne pas penser à elle tous les jours, je me sens coupable de ne pas être assez triste. Mais je sais que je ne l'oublie pas pour autant, et je sais qu'elle m'aimait. Elle me manque.

J'ai peur de la mort des autres. Quand je m'imagine la mort de mes parents, de mon frère, ma soeur, de ma cousine, ou de ma meilleure amie, je me mets à pleurer, alors que je sais que ce n'est pas vrai. J'ai peur du jour où ça arrivera, si ça arrive (on sait jamais, je peux toujours mourir avant eux...).
 
18 Octobre 2011
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Kobe, Japon
hakanai-ageha.over-blog.com
Moi j'ai vécu quelques décès qui ont le mérite de provenir de ceux qui sont PAS sensés mourir. Chez moi les vieux survivent aux jeunes...

Ma mère fut le premier décès de ma vie. J'avais 8 ans. Accident de voiture. On voit RIEN venir. RIEN. Ça n'a pas de sens. On se fait un bisou, on va à l'école, et dans l'après-midi on voit son père et son grand père en costume dans la court de l'école. Quand on a 20 ans on comprend tout de suite, mais moi j'ai rien vu venir. Je les voyais par la fenêtre parler avec le directeur, qui est venu parler à ma prof, qui m'a dit de rentrer chez moi. J'étais ravie ! Mon père et mon grand père ont pris sur eux pour parler normalement avec nous sur le chemin. Quand il m'a dit qu'elle était morte j'ai tout de suite compris ce que ça impliquait, surtout de voir pleurer mon père (ce qui n'est jamais arrivé ni avant ni après), mon frère lui a rigolé quelques secondes à nous voir pleurer comme ça mais a mis beaucoup plus de de temps que moi à s'en remettre après. Je me souviens que l'idée qui m'a marquée le plus, c'est quand je me suis retrouvée seule assise sur mon lit, et j'ai regardé la porte de ma chambre et je me suis dit "elle ne viendra plus jamais l'ouvrir". Et même maintenant dans ma tête la mort c'est un peu une histoire de porte qui ne s'ouvrira plus. L'absence. Ce fut des années de crises de larmes hyper aléatoires. Malgré tout mon père a trouvé assez vite quelqu'un dans sa vie qui est ma belle-mère actuelle et qui est quelqu'un de merveilleux. Elle m'a permis de me dire que sans ce funeste évènement, je ne l'aurais jamais rencontrée. Ça aurait été mieux, moins bien ? Impossible de le dire mais je suis heureuse qu'elle soit dans ma vie. Mais j'ai quand même une grosse séquelle, je me représente toujours la mort des autres, je sais que ça va arriver et je le vis très mal. Qui ? Quand ? Une espèce de roulette russe de l'angoisse.

J'ai aussi perdu ma demi-soeur (donc la fille de ma belle-mère) il y a quelques années. Accident de voiture aussi. Je passait une super mauvaise passe, mais j'ai jamais réussi à faire son deuil parce que c'était une globe trotter et que moi-même je passais ma vie entre le Japon et la France du coup ça faisait au moins 5 ans que je ne l'avais pas vue. Ça ne changeait rien du point de vue des portes qui s'ouvrent. Elle était déjà absente, mon quotidien était le même : dans ma tête, elle est toujours quelque part sur cette terre, à crapahuter. J'ai très peu pleuré, seulement à l'enterrement. Mon cerveau ne calcule pas qu'elle est morte. Pourtant j'ai vu que le traumatisme de la mort était bien là. Je travaillais, j'avais mon portable caché sous ma caisse ce qui était rare mais je sentais que y'aurait pas de clients ce jour là. A un moment j'ai vu que j'avais 3 appels en absence de mon père. J'ai tout de suite compris que y'avait un drame. Mon père il appelle une fois, il laisse un message, point. Il appelle pas 3 fois à 5min d'intervalles.

Et un ami proche cet été. Un suicide. Je revenais de plus de 2 ans de vie au Japon avec mon mari qui venait pour la première fois en France, on était en escale de 7h à Dubai. Mon mari envoie un mail à sa famille avec mon ordinateur, puis je le récupère, et j'hésite à cliquer sur l'icône de facebook en me disant, tel un pressentiment "tu devrais pas faire ça", et j'ai appris qu'un de mes amis que j'avais hâte de revoir s'était suicidé par le message d'une amie commune. Sauf que c'était pas le moment. J'étais en escale, c'était un voyage en amoureux, mon mari avait le trac de rencontrer mon pays, ma famille, je pouvais pas assimiler la nouvelle sur le moment ça n'avait rien à faire là ! J'ai tenté de faire comme si je n'avais rien lu du tout. Mon mari a du avoir du mal à comprendre mon comportement : je riais au éclat, et dès que je restait sans parler quelques secondes j'étais prises de tremblements et de larmes. Ce genre de crises impromptues ont continué une bonne semaine de façon complètement aléatoire. Pourquoi il m'a pas attendue ? Au moins j'ai pu être présente à ses funérailles... torché en 20 minutes de façon impersonnelle par sa famille avec qui il avait très peu de liens : une horreur. Pas de portes non plus cette fois là mais une d'une autre nature : celle du net, j'étais en contact avec lui via facebook pendant tout ce temps...

J'ai vécu une seule fois une mort """"normale""" de mon arrière grande tante de 97 ans. Je l'aimais beaucoup, mais elle avait bien vécu, elle était partie entourée de sa famille, j'avais su quelques jours avant que ça allait arriver. C'était ça, à la base, mon idée de la mort. Pourquoi c'est en fait si brutal, soudain, pourquoi que ça soit des mots, un message facebook ou 3 appels en absence, ça fait l'effet que mon cœur s'est pris un uppercut de plein fouet ?
 
Je n'ai pas été touchée par la vidéo, probablement parce que les filles interrogées n'étaient pas spécialement proches des décédés.

J'ai perdu mon oncle à 9 ans et ma grand mère à 16 ans. J'ai été attristée par la nouvelle mais cela n'était rien comparé ma tristesse lors du décès de mon père à 19 ans.
Je doublais ma PACES. En novembre, mon père est tombé malade, on ne savait pas ce que c'était. Mon concours était mi décembre, j'ai donc mis des œillères jusqu'à cette date. J'ai posé peu de questions et les réponses que j'obtenais de sa part étaient évasives ou tournée en blague. Au fond de moi, je savais qu'il me cachait des choses mais cela m'arrangeait bien. Pour celles qui ne savent pas ce que représente l'investissement que demande la PACES, cela peut paraître abominable mais je savais que je faisais le bon choix et mon père m'a toujours encouragé dans ce sens.
Le lendemain du concours du 1er semestre, je suis enfin allée le voir dans le centre de cancérologie où il était.Il ne m'a pas parlé de lui, nous avons parlé de tout et de rien mais surtout de mon concours. Je n'ai pas réalisé qu'il était atteint d'un cancer, je n'ai pas réalisé à quel point il était malade.
Il est rentré à la maison pour les vacances de Noël. Alors que mes collèges de paces profitaient de ces 15 jours pour souffler, moi, je faisais garde malade. Il ne faisait plus qu'une quarantaine de kilos, ne pouvait plus avaler ni parler à cause de la trachéo. Une infirmière passait le matin et le soir et un kiné l'après-midi. Mon rôle était de lui laver les cheveux. En janvier, il est retourné à l'hôpital. Les cours ayant repris, j'allais le voir le dimanche. A chaque fois que je partais, c'était lui qui me souhaitait un bon courage.

Il est parti le lundi 24 janvier 2011. La dernière fois que je l'ai vu, il était tellement shooté par les anti douleurs qu'il avait perdu sa tête. Il m'a prise pour l'infirmière.

Après l'enterrement, je me suis jetée dans le travail. Si j'avais perdu mon père, je ne perdrais pas mon année. C'était ma lueur d'espoir. Le jour, je faisais comme si de rien n'était, je révisais et le soir, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Mes sœurs m'en ont voulu. Selon elles, j'étais égoïste. Ma mère, elle, m'encourageait dans ce choix heureusement. Pour m'empêcher d'y penser, je m'étais mise en tête que mon père était parti en voyage et qu'il reviendrait à la fin de mon année.

Perdre mon père à 19 ans a définitivement changé ma perception des choses. Mes soeurs avaient déjà quitté la maison, c'est donc moi qui ai du m'occuper de ma mère, gérer ses crises de larmes et de colère, gérer sa reprise de l'entreprise familiale, ... Je ne m'entendais pas vraiment bien avec mon père et sa mort a sonné le glas d'une possible réconciliation. Mon père sera parti avant que je sois devenue une adulte, il ne connaîtra jamais mon futur métier, mon futur mari, mes futurs enfants. Bref, mon futur.
Il ne m'a pas dit qu'il m'aimait, qu'il était fier de moi et il ne le fera jamais.
Cette année, je soutiens ma thèse de doctorat et il ne sera pas là. J'aurais tellement voulu le voir enfin fier de moi.
 
3 Novembre 2015
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J'ai trouvé la vidéo assez intéressante parce qu'on voit un certain nombre de cas plus ou moins différent. Mais, pour moi, ce n'est pas parce qu'on réalise une vidéo sur un sujet aussi sensible et délicat que la perte d'un proche, qu'on doit forcément avoir envie de pleuré ou se sentir mal en la regardant. Nos réactions se font en fonction de notre propre vécu, ici l’intérêt n'est pas de montrer la tristesse à l'état pur, je pense que ça n'apporte rien d'utile pour ce type de témoignage.

J'ai moi-même perdue mon père il y a trois ans maintenant.
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Il n'y a que le temps qui nous permettre de passer à autre chose. Il m'a fallu concrètement un an pour réaliser qu'il n'était plus là et l'accepter. Les décès survenu brutalement ou trop tôt, je crois qu'on ne s'en remet jamais vraiment, on apprend à vivre avec.

J'ai aussi perdu ma grand-mère paternelle, deux ans après mon père. C'est douloureux sur le moment, mais on l'accepte bien plus facilement car c'est la vie. J'ai vu partir l'oncle et la tante de ma mère aussi et dans tous c'est enterrement, le plus dure à supporter ça a été la tristesse de la famille. Toutes ses larmes venant de personnes qu'on n'as jamais vu pleurer, c'est déstabilisant.

Pendant les deux années qui ont suivi, j'ai développé comme beaucoup d'autre, cette peur de la mort. Une angoisse irrationnelle qui me faisait m'imaginer des situations d'accidents dramatiques pour ma famille. Aujourd’hui j’essaye d’être plus rationnel et je m’efforce de garder en mémoire tous ces bons moments passés avec mes proches perdu. On arrive à avancer quand on perd se besoin de rabâcher tous ses souvenirs difficiles même s’ils seront toujours là.
 
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Réactions : Kaus Australis
28 Février 2014
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maladiesvulvaires.wordpress.com
Je ne m'attendais pas à ce que autant de Madz soient autant épargnées par la mort ! Je leur souhaite de profiter à fond de leur famille si les relations sont bonnes.

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Dernière édition :
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Je rejoins la reaction de certaines Madz, j'ai longuement hesité avant de regarder cette video, de peur de me faire du mal, car j'ai perdu des proches et je ne m'en suis pas bien remise. Sauf que je ne me suis pas retrouvée dans ces temoignages, bien sur je partage leurs peines mais je n'ai pas l'impression qu'elles ont vecu la perte et le deuil comme je l'ai fait ou comme les Madz des commentaires.

J'ai perdu le 1er membre de ma famille à 6 ans, mon arrière grand-mère, que je voyais toutes les semaines, on ne m'a pas emmenée à son enterrement pour eviter de me traumatiser. Elle m'a manqué, mais j'ai vecu sa mort comme une chose normale.
À 16 ans, quelques jours avant mon entrée au lycée, j'ai perdu mon grand-père maternel, des recidives d'un cancer, j'ai ressenti enormément de culpabilité de ne pas avoir passé plus de temps avec lui, de ne pas lui avoir apporté plus de joie... Il etait tres gourmand et adorait "mon" gateau au chocolat, pourquoi ne lui en ai-je pas fait plus souvent...? Avec mes cousins, nous nous sommes retrouvés au funerarium, où je n'ai pas pu entrer dans la chambre, mais à l'arriere du batiment, nous avons parlé ensemble des differents souvenirs qui nous venait, notamment des souvenirs droles, ce qui nous a fait beaucoup de bien. Malheureusement son enterrement etait le jour de ma rentrée, et comme j'entrais en internat, loin de chez moi, je n'ai pas pu y assister. Le reunion de rentrée n'a duré que la matinée, j'aurais au final pu etre aupres de ma famille, mais il etait trop tard pour faire le trajet, et j'ai passé l'apres midi à pleurer seule sur un banc dans une ville inconnue.
À 18 ans, le 15 decembre dans la soirée, alors que j'etais avec mon copain dans ma chambre de Cité U, j'ai eu un coup de telephone de ma mère, je n'oublierai jamais ses mots: "je voudrais vraiment ne pas avoir à t'appeler, c'est Seb, il a eu un accident de voiture, il est mort." Là je me suis effondrée en larmes, mon copain a pris le telephone et a promis à ma mere de prendre soin de moi.
Seb c'est mon cousin le plus proche, on a 6 mois de difference, on a ete au college, en colo, en camping ensemble. C'est comme un frere. Je ne peux pas parler de lui au passé.
À cet instant, moi je pensais à son petit frere, à sa copine, à mes autres cousins, à ses parents et chaque pensée me revoyait dans une crise de larme. J'y ai passé la nuit, jusqu'à tomber d'epuisement. J'ai envoyé un message à un de mes cousin de 15 ans avec qui je suis très proche pour savoir comment il allait, mais il ne comprenait pas, je lui ai dit d'appeler chez lui, je ne pouvais pas imaginer que ses parents ne l'avait pas prevenu. Il m'a appelé et c'est moi qui ai du lui annoncer. Je suis rentrée chez moi en train, j'ai passé le trajet à ecrire le texte que je voulais dire à son enterrement. Le soir même on m'a amené au funerarium, quand je suis arrivée, mon cousin de 15 ans etait là, je suis tombée dan ses bras, et je l'ai entendu m'insulter. Il avait reussi à ne pas pleurer devant ma tante, mais avec moi il ne pouvait pas se contenir. Les jours suivants sont flous, je sais qu'on a passé du temps chez parents de Seb. J'ai le souvenir d'un moment où j'ai accompagné mon oncle dehors, on a regardé les etoiles ensembles, il m'a dit que Seb devait etre parmi elles et que vu sa capacité à faire des conneries, il risquait bien de tout faire dégringoler... Puis il y a eu l'enterrement, j'ai fait mon "discours", j'ai fait passé une musique que j'avais choisi pour mon propre enterrement, c'etait mon cadeau pour lui. Ensuite il y a eu un repas au stade de rugby où il jouait. Je ne realisais tellement pas que j'ai même demandé à un cousin s'il allait bien et pourquoi il faisait la tête. À Noël, j'ai passé la soirée à m'attendre à ce qu'il passe la porte. Aujourd'hui encore je ne realise pas. Il est quelque part, forcement. Et il me manque, pas tous les jours mais dans plein de moments de ma vie. Il aurait des enfants je pense, je les gaterais trop, il m'aurait aidé à demenager, aurait proposé de casser la figure de mon ex pour m'avoir rendue malheureuse, il ferait de la moto avec mon copain et mon frere, on se ferait des soirées, il se serait rejouis de me savoir enceinte, il aurait appris des betises à mes enfants... Oui, il me manque.
 
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Réactions : Ancalimars
2 Septembre 2015
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Ce thème me touche beaucoup car j'ai perdu ma maman alors que j'avais 18 ans. Elle était bipolaire depuis déjà plus de 10 ans, nombreuses hospitalisations à l’hôpital psychiatrique et nombreuses tentatives de suicide. A la fin c'était juste devenu banal, maman était a l’hôpital la moitié du temps, je restais avec mon frère a l'appartement et ma vie continuais... Et puis un jour, appel de l’hôpital pour me dire que ce serait bien que je vienne. Et là mon monde s'est effondré. J'apprend qu'elle ne se réveillera pas, plus jamais. Je ne me suis jamais sentie aussi SEULE. Seule car je ne m'entendais pas très bien avec mon père (quelques appels pour savoir comment ça va, mais ça en restait là) et que la famille de ma mère habitait en Belgique ; je me suis donc retrouvée a devoir organiser son enterrement, faire ma déclaration d’impôt et des tonnes de démarche, payer un loyer, etc... Et surtout, faire face a toutes ces personnes qui parlaient de leur mère devant moi, ce qui me rendait profondément triste sans que je ne dise rien, a chaque fois c'était d'affreuses reviviscences. Je n'en parlais que très peu, à mes amis proches, et surtout pas aux personnes que je rencontrais ni a mes amis plus lointain. Je ne voulais pas de pitié, je ne voulais pas qu'on me voit uniquement comme la pauvre fille qui a perdu sa mère... C'est aussi l’année où j'ai passé mon premier Noël seule (mon père ne m'ayant même pas invité, mon frère le passant avec la famille de sa copine).
Maintenant cela fait 3 ans et demi, j'ai plutôt réussi ma vie et mes études, et je me remet tout doucement de tout ça. J'essaie de ne plus trop penser a tout ça, j'essaie de pardonner a mon père et de continuer ma vie. Mais je sais que ça tout ça a fait de moi quelqu'un de renfermée, je n'exprime que rarement ce que je ressent (positif comme négatif), j'ai très peur de m'attacher à un garçon et a mes amis proches. Je ne vais plus au cimetière et j'évite tout les sujets qui pourraient m'amener à parler de ma mère.
Après chacun sa façon de faire son deuil, d'être effondré ou de faire comme si tout allait bien, selon la personnalité de chacun, l'age, le contexte et la relation avec cette personne, etc... Beaucoup de courage a tout ceux qui ont perdu quelqu'un qui leur était cher.
 
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Réactions : totoro3 et Ancalimars
19 Avril 2015
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(Je dépose mon commentaire en plusieurs fois, sinon c'est infiniment long...)
Quand j'etais petite, mes parents se sont separés, mon père s'est remis en couple et s'est marié quand j'avais 7 ans avec Véro, qui était atteinte du VIH et de l'hepatite B. Ils ont divorcé quand j'avais 17 ans. J'ai donc vécu la plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence avec cette "2eme maman", que j'aimais énormément. J'ai d'ailleurs vécu en proximité avec ces maladies, et je suis très sensible à l'exclusion et au jugement des personnes malades du sida. Durant ces 10 ans, j'ai assisté et je l'ai aidée alors que sa maladie prenait le dessus, et qu'elle declinait petit à petit. Après leur divorce, j'ai vécu avec mon père qui vivait très mal les choses et avait des problèmes d'addictions. J’en voulais à Véro de l'avoir laissé, même si je comprenais. Elle s'est remarié et s'est occupée comme une mère du neveu et de la niece de son nouveau mari qui etaient orphelins. Elle avait toujours voulu etre mère mais n'en avait pas la possibilité à cause de sa santé. Nous avons perdu le contact pendant un long moment.
Elle m'a appelé en novembre l'année de mes 24 ans, on s'est donné rdv et on a passé la journée entière à se parler, à se raconter se qu'on vivait toutes les 2, son état de santé s'etait dégradé, mais elle etait toujours pleine de vie et hyper volontaire. Je vivais loin, alors pour Noël je lui ai envoyé un cadeau qu'elle ne devait ouvrir que le 24.
Le 5 janvier, j'ai reçu un appel, elle venait de mourir. Elle devait se faire opérer et ne s'est jamais réveillée de l'anesthésie. Je ne sais pas si elle a reçu mon cadeau. Je ne saurais jamais.
Lors de son enterrement, je ne faisais pas partie de la famille "officielle", je me suis retrouvée seule au fond de l'Eglise, à coté de l'homme qui conduisait le bus scolaire lorsqu'elle allait au collège, comme si on avait la même légitimité à etre là. Ca peut paraitre dur, mais elle avait ete comme ma mere pendant 10 ans, mariée à mon père, qui a été son grand amour, pendant tout ce temps, et là, il n'y en avait que pour ses "nouveaux" enfants et son mari. Sa vie entière a été racontée, mais en prenant bien soin de passer son silence ces dix années avec mon père et moi, alors que c'est le moment où elle etait le plus heureuse, où elle etait encore plus forte que sa maladie, où elle a fait des voyages et vécu des aventures. Et là, au fond de cette eglise sombre, on me l'a volée en m'effaçant de sa vie et on m'a volé mon deuil et mon droit à être malheureuse. J'en veux forcement à sa famille même si je sais pourquoi ils ont agis ainsi, mais cette colère m'a empeché de faire mon deuil. Elle me manque souvent, quand je suis confrontée à des soucis du quotidien, je voudrais son avis et son aide. Je m'en veux aussi de ne pas l'avoir recontactée plus tôt, on aurait pu passer plus de temps ensemble.t

En août suivant, alors que je finissais mon boulot d'été, j'ai reçu un appel de mon ex, au sujet de son meilleur ami, qui avait aussi été le mien pendant les 5 précédentes années. C'était le garçon le plus merveilleux que j'avais jamais rencontré, beau, très intelligent, très charismatique. Il suffisait de le rencontrer pour aimer etre avec lui. Une fois, un mec éméché au bar voulait lui casser la figure, parce que sa copine le regardait un peu trop, il lui a causé pendant 5 minutes et le mec lui a offert un verre et est devenu son pote. Il voyait toujours le bon coté des choses et des gens. À 21 ans il avait été opéré d'une tumeur au cerveau, ce qui l'empêcherait de realiser son rêve, devenir pilote de ligne. À 24 ans il a fait une crise d'épilepsie qui lui a provoqué une hémiplégie, dont il s'est exceptionnellement bien remis, selon les avis des medecins du centre de réeducation. Il en est sorti après tous les examens nécessaires, une semaine plus tard il s'effrondrait, une tumeur de la taille d'un pamplemousse dans le cerveau. Avant de partir, il a dit à sa copine (la même depuis 10 ans...!) que s'il devait mourir maintenant, il mourrait heureux. Il a été enterré dans son costume de jedi selon ses souhaits. Son enterrement s'est passé en pleine canicule, au grand soleil. Ça ne devrait pas être le cas, il ne devrait pas pouvoir faire aussi beau un jour aussi terrible. Ses parents et son amie sont très religieux, au contraire de lui qui etait un parfait scientifique. Cet cérémonie religieuse a été pour moi le pire de tout. Ce (pardon) connard de curé qui nous répétait que c'était mieux pour lui, qu'il etait dans un monde meilleur, que nous devions nous rejouir qu'il soit monté au paradis... Comment peut-on dire ca? Comment peut-on oser declarer qu'il nous faut nous réjouir de la mort de notre ami? Qu'un garçon de 24 est dans un monde meilleur alors qu'il repose sous une plaque de marbre au lieu de fêter son anniversaire avec ses potes, de finir ses études, de faire l'amour à la femme qu'il aime, de voyager... C'était pour moi une insulte envers lui que cette cérémonie. Surtout qu'à la fin, ce curé a carrement coupé la chanson que sa copine avait choisi pour nous rappeler de donner pendant la quête. Une honte.
C'était en plus un moment difficile à vivre pour moi, car j'etais obligée de revoir mon ex avec qui ça s'était très mal terminé. Dans le même temps je ne comprenais pas pourquoi un mec aussi génial que ce pote doive mourir alors qu'il y a une infinité de misérables cons, de menteurs, de voleurs, de violeurs... qui peuvent vivre leurs vies tranquillement. Je ne comprend toujours pas d'ailleurs.

En novembre de cette même année j'ai appris le suicide d'un de mes amis d'enfance, que j'avais perdu de vue depuis 7 ou 8 ans. J'ai été très en colère contre lui, d'avoir gaché sa chance alors que sur l'année j'avais déjà perdu 2 personnes qui voulaient vivre et qui auraient fait bon usage de cette vie. J'ai surtout éprouvé de la peine pour sa soeur et sa maman, et de la nostalgie en pensant à nos jeux d'enfants.

Depuis j'ai été confrontée à d'autres morts, mais qui m'ont moins touchées même si chacune d'entre elle me renvoient à mes précédents deuils.
 
28 Février 2014
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Les derniers jours TOUT me rappelle le décès de mon père. j'avais 22ans c'était en 2009. La semaine dernière il aurait eu 60 ans.
Sa mort m'a broyée. J'ai eu mal, physiquement, mentalement. J'ai pleuré de douleur. J'ai pensé mourir avec lui. Il n'est ressorti de ce moment que des miettes de moi. Une fois que tout avait été réduit en millions de minuscules petits morceaux, j'ai commencé à essayer de reconstruire. Alors, de ces minuscules morceaux tous plein de douleur,j'ai fait le tri. J'ai reconstruit comme j'ai pu. Ce que j'ai réussi à reconstruire ne ressemble absolument pas à l'original. C'est beaucoup mieux. J'ai examiné chaque particule de ce qui constituait mon être et j'en ai viré pas mal de morceaux. La mort de mon père a été l'événement le plus douloureux, le plus difficile que j'aie eu à vivre jusqu'à maintenant, mais aussi le plus bénéfique. aujourd'hui je continue de reconstruire. Ma vie me plaît beaucoup plus maintenant grâce à des choix que je n'aurais jamais faits avant qu'il ne meure. Je regrette chaque jour qu'il ne soit plus là pour voir qui je suis devenue, mais s'il était encore là pour le voir, je ne serais pas celle-ci. j'ai donc précieusement gardé chaque particule qui me le rappelle et qui continue de le faire vivre avec moi. <3
 
30 Août 2011
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J'ai vécu plusieurs décès, mais les deux les plus récents sont ceux qui m'ont le plus touchée. Il y a eu mon grand-oncle paternel, je me sentais proche de lui alors qu'on ne s'est que très peu vu au final. Il est sans doute le premier qui m'a soutenu lorsque j'hésitais à entamer mes études actuelles, et j'ai pas mal pleuré en apprenant sa mort. Aujourd'hui je repense souvent à une des dernières phrases qu'il m'ait dites : "Quoi que tu fasses, j'aurai de tes nouvelles, et je surveille ta réussite !"

Et puis il y a 4ans, mon grand-père paternel, d'un cancer qui s'aggravait depuis plusieurs mois. Le tout premier décès qui me touchait de très près, et alors que tous mes autres grands parents vivent encore. C'est encore très difficile pour moi de l'évoquer (je ne sais honnêtement pas si je vais arriver à faire mon deuil), et je tolère très mal que d'autres membres de ma famille tournent la page plus vite que moi, notamment en vendant ce qu'il avait le plus cher au monde : son jardin. Qui va certainement devenir une vulgaire pelouse, où personne ne saura les petits miracles qu'il accomplissait là-bas, ni le soin et l'énergie qu'il y mettait. Je sais qu'il y a les considérations bassement pratiques (le terrain est en friche depuis, les murs s'éboulent sur la rue à côté...) et économiques, mais j'arrive vraiment pas à m'y faire.
 
14 Octobre 2015
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Paris
Je me retrouve totalement dans vos commentaires qui disent que même si vous étiez très tristes de la disparition d'un être cher, vous étiez surtout tristes pour ceux et celles qui restent.

J'ai fait la douloureuse expérience de la perte de mon grand-père il y a 7 ans. J'avais 20 ans, il était très malade, un cancer généralisé, nous étions tous au courant que sa disparition était proche. Il est sorti de l’hôpital pour finir sa vie dans sa maison, avec ma grand-mère et un corps médical qui venait régulièrement. Dans ses derniers instants, mon père était avec lui, pour soutenir ma grand-mère principalement, mais aussi lui dire adieu. Après le décès, une de mes tantes est venue, elle s'est "occupée" de ma grand-mère ... enfin, si l'on peut dire, car je pense qu'elle l'a bourrée de calmants. Ils vivaient dans un tout petit village, et mon grand-père était un homme de taille et de poids assez "respectables", le croque mort a du demander à mon père de l'aide pour préparer et habiller le corps de son père.
Pendant les 3 jours entre le décès et l'enterrement, je n'ai jamais vu mon père pleurer. Il était méthodique, appliqué, concentré. C'en était presque effrayant. A côté de ça, ma grand-mère percutait à peine ce qui arrivait autour d'elle, totalement shootée aux médocs. Je pense que mon père faisait bonne figure, le garçon aîné de la famille, là pour soutenir tout le monde. Mais cette réalité en dehors du vécu m'a vraiment frappée. Et je crois que ma grand-mère regrette de ne pas avoir "vécu" l'enterrement, elle n'a même pas remarqué la présence de certains d'entre nous, petits enfants, alors que nous étions tous là, malgré notre grand nombre.
2 mois après, nous perdions le meilleur ami de mon père, qui avait une vie très compliquée et qui s'est laissé mourir chez lui, en ayant tout préparé (papiers, testament, succession, etc.). C'est mon père qui l'a retrouvé sur son canapé, après 3 jours sans nouvelles.
Là encore, il a aidé le fils à s'occuper de tout. Et là encore il n'a pas craqué, alors qu'une fois de plus j'étais totalement anéantie.
3 mois après, mon père a eu un accident de voiture. Il a fait un burn out, 2 mois dans le pâté total, à pleurer pour rien. Il a lâché les vannes. C'était aussi très difficile pour nous, qui avions vécu les moments difficiles et les avions surmonté ensemble. Il était lui resté en dehors, et souffrait seul avec plusieurs mois de retard.
Cumuler la perte d'êtres chers et la douleurs de ceux qui restent, c'est ça, je crois, ce qui a été le plus difficile à gérer pour moi.
 

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