Geneviève De Gaulle et Germaine Tillon entrent (enfin) au Panthéon

[Patriarcaca]

@Clodwiga
Notre société est la suite logique des sociétés qui l'ont précédée. C'est pas un champignon qui a poussé là avec ses règles et son sexisme. Si on veut comprendre pourquoi notre société est comme ça, il faut bien regarder les sociétés précédentes. Et quand on le fait, on constate que le sexisme d'aujourd'hui est la suite logique du sexisme de l'époque. Nier ça c'est se voiler la face.

 

[Mneme]

Je dois avouer que je n'avais pas du tout entendu parler de ces quatre résistants et de leur entrée au Panthéon. Peut-être parce qu'ici en Suisse le sujet n'a pas été traité autant qu'en France ou parce que je n'ai pas la télévision. Peut-être même un mélange des deux.

Du coup j'ai été très intéressée de lire l'article mais je suis également restée sur ma faim. Je m'attendais réellement à lire quelque chose sur la vie de Jean Zay et Pierre Brossolette et j'ai été frustrée de ne pas en savoir plus sur eux aussi.

J'ai cru comprendre en lisant l'article et les commentaires que des femmes qui entrent au Panthéon, ce n'est pas une chose qui arrive tous les jours. Dès lors traiter de ce sujet en s'axant sur le destin de ces deux femmes semble logique. Cependant, pour une personne qui, comme moi, n'a pas entendu parler de l'affaire et n'a pas forcément étudié la Résistance en France à l'école, ça aurait été intéressant de savoir ce que ces deux messieurs ont également accompli.

 

[Pochemuchka-Lilou]

@Clodwiga bien sûr qu'il ne faut pas hiérarchiser les domaines d'activité, et qu'il n'y a aucune honte à être femme au foyer par exemple, que ce soit en 2015 ou avant.
Mais tu reconnaîtras qu'en Histoire (la discipline), et lorsqu'on parle de Panthéonisation, ce ne sont pas vraiment les personnes pratiquant les activités d'intérieur que l'on retient. On retient les hommes politiques, les militaires, les écrivains engagés... les gens qui ont une vie publique. Ce n'est pas mieux ou moins bien que de ne pas avoir de vie publique, c'est juste que dans la "mémoire collective" d'un pays, et dans l'enseignement de l'histoire (qui est principalement politique, tu l'as dit toi-même), on retient les personnages publics. Ce qui ne veut pas dire que les personnages qui ont agi dans la sphère privée n'ont pas eu leur incidence dans l'histoire, simplement quand on n'est pas historien, on entend parler de "grands hommes" et pas de "grandes femmes".
Evidemment, surtout quand on poursuit dans le supérieur, il y a des branches de l'histoire qui s'intéressent à d'autres aspects de l'évolution d'un pays - et heureusement - et on peut alors constater que les femmes ne sont absentes de rien du tout. Mais ce n'est pas le cas de la personne lambda qui n'a pas la chance de faire de l'histoire de manière approfondie.

 

[Lucieloukim]

Egalement étudiante en Histoire je reconnais qu'au niveau universitaire (et dans ma faculté AMU) il est question des femmes plus qu'au niveau collège/lycée.
Mais l'exemple du livre grand public sur le théâtre des Variétés donné avant illustre bien selon moi la transformation qui s'opère entre les travaux universitaires et la vulgarisation des recherches. La place des femmes est minimisée.

J'ai connu Germaine Tillon et Geneviève De Gaulle seulement au semestre dernier à travers un cours "La France et les guerres du XXeme siècle" puisqu'on a parlé de la résistance et de leur déportation. Notre prof travaille (notamment) sur les femmes tondues donc il a pas mal insisté sur les femmes.
Mais dans l'imaginaire collectif le résistant c'est souvent quand même le jeune homme intrépide qui s'engage pour son pays... alors que oui il y a beaucoup de femmes dans la résistance. Parfois "juste" dans l'approvisionnement des maquis certes mais elles prenaient aussi des risques terribles et sans elles pas de maquis quoi, elles sont autant des héros que les hommes et pourtant reléguées dans l'ombre. (Et bien d'autres profils d'hommes résistant également.)

J'ai découvert des femmes inconnues de toutes les époques durant ma licence.
Pas avant.

Je pense qu'en tant qu'étudiants et Historiens on ne peut pas brandir notre savoir et traiter les autres d'incultes.
Comme si quelqu'un qui a fait de la musique se foutait de ta gueule car tu chantes faux, ou que tu fais mal une perspective ou que tu sais pas résoudre les équations du second degré (je peux vous faire 30 pages d'exemples)

Mais en effet j'estime qu'un bref rappel sur Jean Zay et Pierre Brossolette aurait été le bienvenu (ne serait-ce que pour la culture Gé). D'autre part je comprend également le parti pris de madmoizelle, parti pris dont nous sommes je pense au courant.