On parle aussi de cet article sur la veille homophobie . Et comme j'étais la seule à donner mon avis (qui est pas le même que les vôtres ), je suis contente de lire d'autres sons de cloche.
Pour revenir à cette citation : "La vision normalisatrice du 'born this way' est dépolitisante. L’homosexualité est présentée comme une maladie qu’on n’a pas choisie et dont on serait victime.", je pense qu'elle fait référence à quelque chose qui n'est pas explicité dans l'article.
En gros au moment du développement de la psychiatrie en Allemagne vers 1860-70, des psychiatres ont commencé à dire que l'homosexualité n'est pas "un vice" mais une "anormalité congénitale" (de naissance). Notamment Westphal qui est le premier à parler "d'inversion sexuelle". La conséquence de ce genre de pensée, c'est que partant de là il est beaucoup moins logique de condamner les homosexuels à de la prison, si ce n'est "pas de leur faute". Il y a un mouvement de libération des homosexuels qui se développe en Allemagne vers 1880, dont une partie reprend ce discours et se qualifie "d'homosexuels congénitaux. Je vous cite l'historienne dont je me sers pour ressortir tout ça : "Le Wissenschaftlich humanitäres Komitee (Comité scientifique humanitaire), fondé en mai 1897 par Hirscheld, Spohr et Oberg, dont le but était de lutter "pour la justification et la défense des homosexuels congénitaux contre la persécution légale et sociale"."
A une époque, c'était effectivement une stratégie politique (sans doute sincère) de se présenter comme malade de naissance pour éviter la prison et changer les mentalités et les lois.
Et je comprends totalement que pour plein de gens, c'est un fait que leur homosexualité n'est pas un choix du tout et il n'y a pas à remettre en doute vos vies. Mais pour d'autres personnes (peut être moins nombreuses), l'homosexualité est un choix ou encore une conséquence face à un événement biographique et c'est leur vie aussi, elles ont aussi le droit de le dire .
Je pense que l'argument "ce n'est pas un choix" est toujours utilisé de façon militante pour rendre plus acceptable l'homosexualité ou la bisexualité au yeux des homophobes. Et je comprends cette utilisation quand je vous lis, déjà c'est foutrement vrai pour vous et en plus c'est quand même un bon argument à utiliser quand on est dans une situation stressante et difficile face à un environnement homophobe. Je m'imagine pas faire des leçon de militantisme, genre "oh la la mais tu dépolitise ta cause là en utilisant cet argument", je pense que c'est une stratégie légitime.
Mais je pense aussi que c'est vrai que revendiquer que "ça peut ne pas être un choix, mais ça peut aussi l'être" est plus radical d'une certaine manière, car moins acceptable.
(Et du coup pour la partie "histoire de l'homosexualité", j'ai pioché ça dans Les relations amoureuses entre les femmes de Marie-Jo Bonnet).
J'imagine qu'il y aurait d'autres choses à dire de mon point de vue sur cet article, mais mon message est déjà assez long .
Pour revenir à cette citation : "La vision normalisatrice du 'born this way' est dépolitisante. L’homosexualité est présentée comme une maladie qu’on n’a pas choisie et dont on serait victime.", je pense qu'elle fait référence à quelque chose qui n'est pas explicité dans l'article.
En gros au moment du développement de la psychiatrie en Allemagne vers 1860-70, des psychiatres ont commencé à dire que l'homosexualité n'est pas "un vice" mais une "anormalité congénitale" (de naissance). Notamment Westphal qui est le premier à parler "d'inversion sexuelle". La conséquence de ce genre de pensée, c'est que partant de là il est beaucoup moins logique de condamner les homosexuels à de la prison, si ce n'est "pas de leur faute". Il y a un mouvement de libération des homosexuels qui se développe en Allemagne vers 1880, dont une partie reprend ce discours et se qualifie "d'homosexuels congénitaux. Je vous cite l'historienne dont je me sers pour ressortir tout ça : "Le Wissenschaftlich humanitäres Komitee (Comité scientifique humanitaire), fondé en mai 1897 par Hirscheld, Spohr et Oberg, dont le but était de lutter "pour la justification et la défense des homosexuels congénitaux contre la persécution légale et sociale"."
A une époque, c'était effectivement une stratégie politique (sans doute sincère) de se présenter comme malade de naissance pour éviter la prison et changer les mentalités et les lois.
Et je comprends totalement que pour plein de gens, c'est un fait que leur homosexualité n'est pas un choix du tout et il n'y a pas à remettre en doute vos vies. Mais pour d'autres personnes (peut être moins nombreuses), l'homosexualité est un choix ou encore une conséquence face à un événement biographique et c'est leur vie aussi, elles ont aussi le droit de le dire .
Je pense que l'argument "ce n'est pas un choix" est toujours utilisé de façon militante pour rendre plus acceptable l'homosexualité ou la bisexualité au yeux des homophobes. Et je comprends cette utilisation quand je vous lis, déjà c'est foutrement vrai pour vous et en plus c'est quand même un bon argument à utiliser quand on est dans une situation stressante et difficile face à un environnement homophobe. Je m'imagine pas faire des leçon de militantisme, genre "oh la la mais tu dépolitise ta cause là en utilisant cet argument", je pense que c'est une stratégie légitime.
Mais je pense aussi que c'est vrai que revendiquer que "ça peut ne pas être un choix, mais ça peut aussi l'être" est plus radical d'une certaine manière, car moins acceptable.
(Et du coup pour la partie "histoire de l'homosexualité", j'ai pioché ça dans Les relations amoureuses entre les femmes de Marie-Jo Bonnet).
J'imagine qu'il y aurait d'autres choses à dire de mon point de vue sur cet article, mais mon message est déjà assez long .