Huit phrases (et leurs réparties) que j’ai trop entendues pendant mon chômage

[PingouinMasqué]

Comme je l'ai écrit précédemment, moi le chômage j'ai très peu connu. Mon message était la traduction de ce que vit mon compagnon depuis qu'il a fini ses études en 2010. La longue descente aux enfers mâtinée de méchancetés jetées par ceux qui se disent "tes amis"...
Je ne souhaite ça à personne. Et surtout j'envoie mon courage aux compagnon(e)s de gens qui sont dans ce cas. Parce que la galère on la vit à deux et il faut avoir les reins solides pour ne pas flancher.
Nous deux, ça nous a rapprochés.

 

[mezanine]

"Tu fais quoi dans la vie?"
Je suis chercheuse.
"En quoi?"
D'emploi .

Ça marche super bien. Et c'était surtout vraiment de circonstance car après un burn out, j'ai dû établir tout un plan de reconversion professionnel quasi seule. L'avantage c'est que ça m'a tellement plu de faire ca que j'aimerai devenir conseillère d'insertion .

Après c'est vrai que faire une reconversion/ trouver du boulot c'est vachement prenant...et je trouve que sur ce point en France c'est pas très bien adapté.. Les contrats d'insertion n'étant accessible qu'à une petite partie de la population. C'est dommage...J'aurai pas craché sur un boulot de 10-15h semaines le temps de ma reconversion...mais niveau salaire j'étais vraiment perdante. Du coup je faisais du bénévolat !

Puis merde ton chômage tu vous avez cotisé pour l'avoir. C'est un droit. Et vous avez pas à vous justifier.

 

[PetiteMénade]

Rhan la dernière partie de l'article
Ces conseils pour les proches de gens au chomage sont d'utilité publique "Comment te sens-tu à propos de ton chômage ? As-tu envie d’en parler ?"
Personne ne m'a demandé ça pendant mon année de chomage (enfin non c'était même pas du chomage, j'avais droit à rien puisque j'ai eu 25 ans après mon année de recherche d'emplo...)

 

[CoOCo54]

Après mes études, je me suis donc retrouvée au chômage. Bah oui c'est pas facile facile d'être jeune diplômée. Et à l'époque j'étais en couple avec quelqu'un qui bossait depuis un moment, et qui était plutôt à l'aise financièrement on va dire...
Et la réaction des gens c'était : "Mais t'as trop de chance, profite!" Ah oui parce que "dépendante de mon conjoint" est vraiment un carrière que j'ambitionne !!!

 

[MarionDphotography]

"Tu finiras bien par trouver, t'es une battante" (Copines bienveillantes)
"Et sinon, c'est quand que tu trouves?" (mon père, la pire tête à claque de ma vie)
"Mais tu cherches au moins?" ("Non j'ai 27 ans et je suis fière d'avoir perdu mon indépendance, connard)

Non sérieux, mes deux ans de chômage commencent à me peser.

 

[MarionDphotography]

Le "tu fais quoi dans la vie" m'a toujours soulé, même quand je faisais des études ou que je travaillais. C'est typiquement le genre de discussions bateaux qui tournent en rond. Si toutefois ton interlocuteur ne connait pas bien ton métier ou ton domaine d'études, tu dois te lancer dans un exposé en trois parties (avec présentation Powerpoint) pour répondre à toutes ses questions bateaux style "mais à quoi ça mèèèène ? et y a du travail dans cette braaaanche ?"

Tu fais quoi dans la vie?

Du sport, je bloggue, de la photo, j'apprends telle et telle compétences.... ah mais tu veux dire comme travail? (sous-entendu tout le reste ne compte pas...). C'est pire que tout cette question. On peut faire des tas de choses dans la vie en dehors de bosser et de rechercher du boulot. Je considère personnellement que chaque activité nous construit et nous instruit. Même écrire un article pour son blog c'est un exercice de rédaction, rien à voir avec le journalisme bien sûr mais ça pousse à se relire, à réfléchir à ses tournures de phrases bref, s'améliorer.

Mais non, pour certains on n'existe QUE pour et par le travail....

 

[Misara]

"Tu finiras bien par trouver, t'es une battante" (Copines bienveillantes)
"Et sinon, c'est quand que tu trouves?" (mon père, la pire tête à claque de ma vie)
"Mais tu cherches au moins?" ("Non j'ai 27 ans et je suis fière d'avoir perdu mon indépendance, connard)

Non sérieux, mes deux ans de chômage commencent à me peser.

Je suis de tout coeur avec toi !!!

20 mois de chômage (avec un CDD atroce de 6 mois au milieu) et là je cherche une entreprise en alternance pour la reprise d'étude et un petit boulot pour l'été ...
Le chômage, c'est tellement bien que j'en suis à 7kg en moins et un suivi psy ... Mais ouais, vive le temps libre !

Merci d'avoir réussi à me faire rire avec des phrases qui me donnent le plus envie de me rouler en boule à même le sol et de pleurer ... Position de sécurité.

J'aimerai rajouter à la liste "mais tu ne peux pas être fatiguée, t'es chômeuse !"
Il faut savoir que je suis humaine et donc soumise à la fatigue comme n'importe qui ... Mais en plus, comme les gens aiment à le rappeler : "je suis chômeuse". C'est à dire que je passe des heures à passer en revue plein d'annonces et à rédiger des purées de lettre de motivation ce qui demande beaucoup de concentration. Puis, je dois aussi continuer à y croire et répondre avec le sourire aux questions/commentaires débiles. Ca demande beaucoup d'énergie d'avaler sa colère.
Enfin, je ne dors pas : ben ouais, il y a le stress de ne pas trouver, les angoisses de se sentir inutile, etc etc

Du coup, maintenant, de temps en temps, je parle de la surmortalité des chômeurs.

 

[*Gabrielle*]

C'est vraiment dur ces remarques....
Surtout quand on nous sors "Moi a ta place je prendrai n'importe quel job, même faire le trotoir !" de la part d'un membre de la famille.
Ça m'as tellement choquée que je n'ai pas su quoi répondre.
Je suis chomeuse longue durée, depuis 2008 environ. Je trouve des jobs par çi par là, des fois rien pendant un an ou deux.
C'est affreux d'être aussi mal considéré qu'on en vient a en penser que oui on est une profiteuse du systéme, de son époux....
Heureusement que ce dernier me soutient et m'aime.

 

[P.L.U.S]

Je me sens moins seule.
Sur le plan matériel je suis chanceuse. J'ai un copain merveilleux et une famille à l'épreuve des balles. Ils m'aiment et me soutiennent moralement et financièrement (ce qui me fais sentir un peu honteuse).
Après c'est vrai que quand je regarde ma situation actuelle j'ai plus en envie de pleurer et d'aller me foutre au Canal que de sourire et de prendre le monde dans mes bras (ce p***n de sentiment d'être un fardeau pour les gens et la société ). Et la jalousie de voir tout le monde bosser sauf moi. Je me sens pathétique.
Perso, j'ai toujours droit à l'éternel "tu finiras bien trouver", bienveillante, mais qui au final, tape sur les nerfs. Pour les autres j'acquiesce et dans ma tête y a un jolie fond sonore et un petit personnage qui danse et qui chante : "je ne t'écoute pas puisque tu es entrain de sortir une connerie plus grosse que toi ! La la la"

 

[Bananapower]

Le "tu fais quoi dans la vie" m'a toujours soulé, même quand je faisais des études ou que je travaillais. C'est typiquement le genre de discussions bateaux qui tournent en rond. Si toutefois ton interlocuteur ne connait pas bien ton métier ou ton domaine d'études, tu dois te lancer dans un exposé en trois parties (avec présentation Powerpoint) pour répondre à toutes ses questions bateaux style "mais à quoi ça mèèèène ? et y a du travail dans cette braaaanche ?"

Je suis ingénieur Qualité, je déteste expliquer en quoi ça consiste, parce que c'est super complexe de donner une explication claire et simple. Et même si je finis par trouver l'explication bateau qui va bien, les gens sont toujours un peu déçus/perdus/comprennent pas bien ... Et ça me GONFLE. Je dois ré-expliquer que NON je fais pas ça , NON, NON. Et c'est relou parce que j'ai pas le choix de répondre alors que ce serait plus simple pour tout le monde de pas s'engouffrer là dedans. Sauf que c'est pas poli de pas expliquer ...
HELP.

 

[MarionDphotography]

Je suis de tout coeur avec toi !!!

J'aimerai rajouter à la liste "mais tu ne peux pas être fatiguée, t'es chômeuse !
Du coup, maintenant, de temps en temps, je parle de la surmortalité des chômeurs.

Mais clairement puis je le dis sans honte (étant donné le burn-out dans lequel mon dernier emploi m'a plongée) je profite de cette période de chômage pour VIVRE!
Oui, car dans cette période, j'ai rencontré l'amour, je me suis fait de nouveaux potes, j'ai ouvert un blog sur le thé, ma grande passion, je fais de longues marches, je travaille ma technique photo (et oui je dépense mes indemnités dans du matos parce que je continue à espérer vivre un jour de cette passion) j'ai même d'ailleurs RETROUVE LA PASSION de la photographie (totalement perdue à force de photographier à la chaîne les clients d'un centre de vacances et de devoir les forcer à l'achat sous peine d'être traitée comme une sous-merde par mon supérieur), bref JE VIS et j'emmerde ceux à qui ça ne plaît pas!
Et non je n'ai pas honte et si, je me fatigue aussi!

En réalité le seul "besoin pressant" de travailler que je ressens c'est cette impression que sans ça tu n'existe pas socialement. Je n'ai pas le sentiment d'être une cassos, je parle et écris correctement, je sais me comporter comme il faut, je ne m'habille pas comme une pouilleuse mais les gens te font sentir que sans travail ta valeur est divisée par deux quoi....

 

[MarionDphotography]

Une phrase lue il y a quelques jours dans un article sur ce site même (je me souviens plus du nom de l'article, quelque chose comme "Comment s'occuper quand on est au chômage"), et que l'on entend très régulièrement : essaye de trouver un job alimentaire.
Wow merci pour ce précieux conseil, je n'y avais jamais pensé. Je sais pas, est-ce un truc de gens diplômés que de croire qu'on peut trouver un travail peu qualifié juste en claquant des doigts ?

Qu'on est bêtes de ne pas y avoir pensé! Bon sang mais c'est bien sûr!

Alors pour infos, j'ai bossé en hypermarché en 2011 et j'ai repassé des entretiens en 2014 pour bosser dans le même genre d'enseigne après mon licenciement d'une autre société et il s'est produit un changement majeur entre-temps: aujourd'hui pour être larbin chez Auchan, Action et compagnie il faut PASSER DES SELECTIONS. Oui. Oui oui... Si si, je vous jure.
Pendant une journée ou deux (je ne sais plus), on t'envoie dans un local fermé où dans un premier temps tu dois répondre à "Un vieil homme vous aborde pour un renseignement, vous le saluez par:
a. Bonjour
b. Bonjour monsieur
c. Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous?
d. Wesh ma gueule (et c'est à peine plus caricatural que la réalité)."

Puis ça enchaîne sur:
"La cliente X vous donne un billet de 20€ pour payer deux lampes à 7,50€, combien devez-vous lui rendre?"

Je ne sais pas ce qui me sidère le plus, le fait de prendre à ce point les gens pour des débiles ou le fait qu'il y en ait encore qui arrivent à se vautrer.....

Pour la seconde partie de l'épreuve, une fois la première sélection faite, t'arrives devant une étagère à casier avec les lignes représentées par une lettre, les colonnes par un chiffre (comme au touché-coulé), t'as trois ou quatre paniers contenant des jouets avec des étiquettes dessus genre 2703C119 (au pif), on t'explique comment les ranger, genre les "meccanos" en A, les jouets en bois en B, on t'explique la façon de les répartir, en mettant par exemple tous les rouges dans la colonne 1. Rien de très compliqué, t'as 20 minutes pour le faire. Entre temps les examinateurs jouent tour à tour des clients ou des chargés d'enquête et viennent te poser des questions assez basiques. Vraiment, t'as 99% de chances de réussir si t'es en forme et que t'es allée à l'école jusqu'au CM2.

Là encore une sélection s'opère et c'est la crème des crèmes, l'élite (ha ha) seulement qui a droit à un entretien dit "de motivation" avec les responsables de l'enseigne.


TOUT CA POUR METTRE DES PÂTES ET DES BROSSES A DENTS EN RAYON ET POUR TOUCHER LE SMIC! (On se foutrait pas un peu de nos gueules?)