Inglourious Basterds

[AnonymousUser]

Et j'ai adoré ce film. D'accord, il est parfois un peu tiré par les cheveux (Hitler assassiné, l'explosion d'un cinéma rempli de grandes figures nazies..) mais je m'y attendais : le film est romancé à l'extrême et ne suit pas à la trace les faits historiques.
J'ai beaucoup apprécié Brad Pitt, que je ne peux pas encadrer d'habitude : son accent est juste parfait et il m'a fait beaucoup rire. De même pour Christopher Waltz, étonnant dans son rôle de monstrueux pervers cynique.
Bon, d'accord, j'ai été fortement déçue pour le choix de Mélanie Laurent dans le rôle de Shoshanna : tout d'abord parce que son jeu est souvent faux, puis parce que je trouve qu'elle manque de ce petit quelque chose qui font les héroïnes Tarantiniennes. Mais le film dans son ensemble est pour moi un petit bijou de deux heures et demi, que l'on savoure avec plaisir, si bien que l'on ne voit pas le temps passer.

j'ai Brad Pitt en horreur, mais là j'avoue que je l'ai adoré. et puis Christopher Waltz, un grand kiff d'acteur!
Tarantino est un de mes réalisateurs favoris, j'ai beaucoup de mal avec les films brutaux (y comprendre, où les armes à feux fusent de partout, etc) , que je trouve très souvent surfaits... mais lui le fait avec et classe et élégance, c'est "propre" malgré les carnages, je ne sais pas comment l'expliquer. et j'en décroche toujours un sourire, aussi jaune soit-il, je rigole toujours nerveusement, un peu d'horreur, de surprise mais c'est toujours un énorme pied visuel.

 

[Alphonse]

ENFIN !! depuis le temps que je voulais le voir, moi grande fan de Tarentino je n'ai pu apprecier ce chef d'oeuvre qu'hier soir, et a mon grand désarois en "VF", je rate donc des élément phares du film mais bon je le reverrais.
Pour parler du film en lui meme, il fait partis des meilleurs Tarentino selon moi !
Un pur plaisir de 2h30, mais ces 2h30 passent à une vitesse folle !
Christopher Waltz est impecable, le bon cynisme comme je l'aime et une cruauté à point !
Brad Pitt est aussi énorme, je suis d'habitude retissante quand on me parle de Bradounet mais là ! là j'ai adorer !
Puis la petite touche qui me fait encore plus aimer ce film, mon petit homme: Daniel Bruhl !!
DANIEL EPOUSE MOI !! ich spreche deutsch sehr gut !!
bref un petit bijoux ce film, jouissif comme tout ! Et la fin...mmmmmh cette fin est génial !
et une fois de plus la bande originale du film est SUBLIME ! surtout la musique du générique de fin !

 

[phneutre84]

J'ai été très déçu. Pourtant, Pulp Fiction m'avait marquée par son utilisation de la chronologie, le scénario impeccable, l'esthétique travaillée, le côté « ciné-ludique » (dessins aériens d'Uma Thurman, dialogues alambiqués absolument formidables), ainsi que tout ce qui fait la « Tarantino Touch ». Mais, en voyant Inglourious Basterds, j'ai eu l'impression que le réalisateur avait filmé un brouillon informe et incohérent.
Spoiler: En effet, croyez-vous qu'un fermier coincé au fond du « Berry-Berry » sache parler courrament anglais en 1940? Combien de chance avait-on à l'époque de trouver ne serait-ce qu'un éleveur de vache juif? (ici il y en a 4 sur 5 familles du coin!) Qu'est-ce que fout le fermier au début du film en abattant sa hache sur un tronc sans billot de bois? Pourquoi les Dreyfus ne réagissent pas quand ils entendent chialer le paysan? Comment la bande de crevettes d'Aldo Raine peut-elle faire autant de ravages? (Charles Bronson et Donald Sutherland étaient bien plus crédibles dans Les douze Salopards dont QT prétend s'inspirer).
Heureusement, la plupart des acteurs jouent bien. Christoph Waltz compose un méchant très efficace et réussit, mais QT aurait pu envisager d'approfondir le personnage, permettant ainsi à l'acteur de donner une performance plus nuancée. Mélanie Laurent et Diane Kruger se tirent avec brio de rôles parfois désservis par les dialogues (the BIG déception), et Brad Pitt compose une parodie de Clark Gable assez drôle, quoique parfois un peu lourde.
Le malaise vient du fait que le mélange de genres (western, action, romance, personnages dramatiques ou comiques) est cette fois un peu raté, le décalé maladroit, et les scènes s'étirent à l'extrême (scène de la taverne), jusqu'à parfois provoquer l'ennui. L'alternance des langues n'est pas bien utilisée à mon goût et aurait pu permettre de donner plus de panache aux dialogues.
Il existe toutefois des moments de bravoure, où la tension culmine, où QT révèle son talent de dialoguiste, et où il réussit également une mise en scène originale. On citera la scène du Strudel et celle de la négociation entre Lada et Raine, qui se distinguent comme les pépites du film. La scène dans la taverne est elle aussi sympathique, mais manque cruellement de rythme.
Voilà. Je pense que QT a fait une grave erreur en voulant tourner aussi rapidement son film, et je pense qu'il aurait suffit d'un montage plus travaillé pour arrivée à une oeuvre plus rythmé. Mais il faudra bien saluer Tarantino pour avoir révélé au grand public Christoph Waltz, un acteur au grand potentiel, qui marque par une vrai présence à l'écran.

 

[Nyx]

Il y a une chose que je ne comprends pas, c'est l'éternelle allusion à Pulp Fiction quand on aborde le sujet Tarantino. Ok c'est un film grandiose qu'il a réalisé, mais déjà il y a beaucoup d'autres films de Tarantino, et ils ne ressemblent pas tous. Il y a des éléments à la Tarantino qu'on retrouve dans ses films, je veux bien le reconnaître, mais pourquoi parler de Pulp Fiction (ou n'importe quel autre de ses films) quand on parle de Inglorious Basterds?
Au contraire, je trouve ça cool que ce film soit différent, qu'on ait pas déjà une impression de déjà vu, et que je n'ai jamais pensé "tiens ça fait penser à Reservoir Dogs là", bien qu'on retrouve la "touche Tarantino". Parce que personellement, ça me fait vraiment chier quand je vois 2 films d'un même réalisateurs qui ont l'air de copier/coller (là je pense à J-P Jeunet et ses Amélie Poulain et Un long Dimanche de Fiançailles par exemple, où c'est vraiment trop flagrant que c'est le même réalisateur)

 

[KittyKiller]

Mais, en voyant Inglourious Basterds, j'ai eu l'impression que le réalisateur avait filmé un brouillon informe et incohérent.

Personnellement, les incohérences que tu as relevées ne m'ont pas gênée. J'ai pris ce film comme une fiction et un exercice de style, parti pris que, pour moi, la fin uchronique et le traitement kitsch, plus subtil qu'à l'accoutumée en effet, confirment et justifient. La construction de l'action, relevant à la fois de la tragédie et de la farce (mélange que j'ai trouvé particulièrement habile et réussi d'ailleurs), va pour moi de pair avec cette exagération des personnages, ces éventuels anachronismes et ces incohérences, qui n'en sont que dans notre paradigme, où il est clair pour moi que l'action ne se situe pas. Et puis, j'ai toujours vu les personnages de Tarantino comme des archétypes modernes de la pop-culture, donc irréels, exagérés, et les situations comme sublimées, donc ça ne m'a pas choquée.
Je comprends tout à fait ta position, c'est une question d'interprétation, mais je voulais expliquer pourquoi ces éléments factuels n'ont fait, pour moi, que renforcer l'intérêt du film.

 

[accroche-coeur]

En fait en "VF", les allemands parlent quand même allemand (donc sous-titres) et au tout début, je ne sais pas comment c'est dans la VO, mais quand Landa va voir l'exploitant laitier qui cache les Dreyfus, ça passe du français à l'anglais ensuite (donc sous-titres). Et la scène en italien, là aussi il y a les sous-titres. Donc ce n'est pas totalement de la VF à 100%.
Mais je veux retourner le voir avec les américains parlant vraiment américain, et les anglais parlant vraiment anglais, et Kruger parlant anglais et pas que allemand/français.

Ah pareil je veux vraiment le revoir en VO. Mais je sais pas pourquoi la dernière séance est toujours à 20h45, et c'est beaucoup trop tot.

 

[Colonel Woodrow]

DANIEL EPOUSE MOI !! ich spreche deutsch sehr gut !!

Non, non il est déjà avec moi... ahahaha. *Fin du HS*

 

[phneutre84]

J'ai pris ce film comme une fiction et un exercice de style, parti pris que, pour moi, la fin uchronique et le traitement kitsch, plus subtil qu'à l'accoutumée en effet, confirment et justifient.

En effet, c'est un exercice de style qu'a cherché à réaliser Tarantino, mais il me semble vain car, à vouloir multiplier les références, il n'atteint plus ses modèles (et ça fait soupe).
Le cinéma à qui il rend hommage, et c'était une bonne idée, est un cinéma à messages, des oeuvres icônoclaste pour la plupart -on le dirait pas au premier coup d'oeil, mais en fait- pacifistes. Or son propre film ne transmet rien, c'est à dire que c'est un exercice de style, et juste un exercice de style. C'est en ça qu'il trahi ses modèles.

De plus, pour décrire ce que j'ai pu percevoir dans ses références:

• Eli Roth est loin d'atteindre la folie destructrice de John Cassavetes dans Les 12 Salopards
• Til Schweiger n'est pas tout à fait aussi fin dans son interprétation de la violence retenue et inquiétante que Charles Bronson (12 Salopards encore)
• le personnage d'Aldo Raine est beaucoup plus lourd que ses références (à savoir Clark Gable mélangé au tempérament farfelu et dangereux de Oddball dans De L'Or Pour Les Braves (Donald Sutherland)
• les passages comiques n'arrivent jamais à pousser jusqu'à la potacherie comique et surtout politiquement incorrecte si célèbrement jouée dans M.A.S.H.
• L'allusion bien lourde aux westerns spaghetti (vas-y que je te fais des cadrages sur les visages, et la musique de ce cher Ennio, et je me rince le visage, femme vas te cacher, c'est une affaire d'homme....) n'aura jamais été aussi mal choisie qu'ici: plutôt que pour l'extermination d'une famille Juive, ce type de références auraient mieux convenu à la scène de la taverne.

Je n'ai rien à dire sur la fin que j'ai trouvée assez réussit et -enfin- insolente (il ne reste d'ailleurs que 2 Basterds comme chez les Salopards), ni sur les rôles féminins qui se démêlent bien de tirades assez ridicules (Mélanie Laurent et son amant après la visite des Nazis dans le ciné), ni sur le méchant Hans bien pervert et vrai salopard. Je trouve qu'il joue d'ailleurs mieux que Mathieu Amalric dans le dernier James Bond (les personnages à la fois raffinés et dégueux se ressemblent, je trouve).
Enfin, je conclurai par le fait qu'à l'inverse de ses modèles, Quentin Tarantino n'aura rien apporté d'immortel au cinéma avec ce film.

 

[alice69]

Boujour les kekettes ,
Je viens de finir ma soirée obscur avec Tarantino et son Inglorious.... Et ce film est LA boite de Pandore du sadisme et de la perversion, Adorable Quentin tu nous sers encore tout chaud une de tes spécialitées Quel chou ! Je ne vous dirais pas de piquer la Vespa du voisin pour vous rendre dans une boite obscure mais accordez vous au moins une marche dynamique dans cette direction pour quelques moments de Basterds cocasse .
De plus même si Brady convole ac poupée Jolie ,le contemplé reste une douceur dont mirrettes ne se lassent pas . Ne perdez pas de vue non plus Daniel Brühl(Good Bye Lenin) qui mérite en la personne de soldat allemand,beaucoup d'attention.
Bonne Séance ,
Bisettes.

 

[KittyKiller]

De plus, pour décrire ce que j'ai pu percevoir dans ses références:....

Là je suis entièrement d'accord avec tes critiques - même si j'ai plutôt apprécié la lourdeur du personnage de Raines. Idem pour Eli Roth, tout comme le fait que peu de temps de pellicule ait été consacré à la légende des Basterds m'a d'abord déplu, puis j'ai pris ça comme justement le témoignage d'une légende au sens d'une histoire romancée. L'histoire des Basterds est un bruit qui court, amplifié, sublimé par le bouche à oreille, d'autant plus irréaliste qu'on n'en voit que peu de témoignages, vraissemblablement déformés par la nature impressionnable des témoins qui les rapportent. La farce du scénario monte pour converger, croit-on, vers un choc comique des deux histoires parallèles, climax attendu qui n'arrive jamais. Les bandes annonces laissent présager un film d'action, violent, rythmé, des personnages forts, héroïques, pour nous laisser face à une bande de guignols bancals, retenus, qui s'auto-sabotent, qui survit sur ses rites maniérés et son aura de grand méchant loup, et qu'on ne voit finalement jamais en action au complet dans la réalité. Le buzz tombe à l'eau, on est face à une mise en scène, une pièce de théâtre, les archétypes que l'on attend devienent ceux d'une comédie. Pour moi, c'est cohérent et c'est un des principes du film. Je ne fais pas encore le lien entre toutes ces orientations, et c'est ça qui me laisse un arrière-goût un peu amer, mais j'ai prévu de le revoir dans cette optique.
Pour la référence aux westerns spagetti, rien à dire, je partage ton avis.
Et une référence à M.A.S.H. faisait partie des choses que j'espérais, mais je crois n'avoir vécu aucun moment du film de cette manière (dommage j'aurais bien vu Diane Kruger en sorte de Hotlips).

 

[phneutre84]

le fait que peu de temps de pellicule ait été consacré à la légende des Basterds m'a d'abord déplu, puis j'ai pris ça comme justement le témoignage d'une légende au sens d'une histoire romancée. L'histoire des Basterds est un bruit qui court, amplifié, sublimé par le bouche à oreille, d'autant plus irréaliste qu'on n'en voit que peu de témoignages, vraissemblablement déformés par la nature impressionnable des témoins qui les rapportent. La farce du scénario monte pour converger, croit-on, vers un choc comique des deux histoires parallèles, climax attendu qui n'arrive jamais. Les bandes annonces laissent présager un film d'action, violent, rythmé, des personnages forts, héroïques, pour nous laisser face à une bande de guignols bancals, retenus, qui s'auto-sabotent, qui survit sur ses rites maniérés et son aura de grand méchant loup, et qu'on ne voit finalement jamais en action au complet dans la réalité.

C'est vrai qu'en y repensant, c'est le soldat allemand survivant qui raconte ce qu'il a vu des Basterds. Alors il doit sûrement amplifier la chose et la caricaturer, n'empêche que les scènes finales (« véridiques ») confirment -je pense- ce qu'il raconte. A propos du sort des personnages, je pense que c'est un hommage à l'équipe des Salopards, qui se démantèle elle aussi au fur et à mesure que l'expédition avance, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le chef (Lee Marvin-Brad Pitt) et un des soldats.
Pour en venir au contraste bande-annonce/film, c'est vrai qu'on nous avait d'abord parler d'un film de guerre pur et dur, jusqu'au premiers visionnages des critiques qui avaient, eux,causé d'humour, de pastiche et de décalage. En fait, j'aurais espéré un truc beaucoup plus déjanté et insolent, un vrai pastiche et mélange de genre plus audacieux et stylisé. Un mélange de Top Secret!, M.A.S.H. , Les 12 Salopards et pourquoi pas de Le Bon, La Brute et le Truand. J'ai quand même apprécié quelques scènes et dialogues, et c'est comme ça que je reviens à dire que je trouve le film un peut informe et brouillon, alors qu'il avait un énorme potentiel.


P.S. Merci d'avoir répondu et tout, c'est super sympa et agréable de discuter! :rotate:

 

[AnonymousUser]

Je n'ai qu'une chose à dire : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH
(dead)
2h30 de pur bonheur intense, de jubilation, de cinéma tarantinesque super super super super super génial. J'ai tout aimé. C'est un film excellent, vraiment, vraiment excellent. La trame de l'histoire qui rappelle en effet un espèce de théâtre, c'est une sorte de western, sur fond et contexte historique et avec des personnages oui, stéréotypés (KittyKiller a sû beaucoup plus résumer que moi). C'est vraiment du Tarantino, pendant toute la séance j'avais le sourire aux lèvres, à la scène de l'incendie j'ai carrément fait pipi dans ma culotte.
Désolée je ne sais pas faire de critique "constructive" sur un Tarantino, je suis comme une gosse sur son petit manège à la foire. Je peux dire que j'ai vraiment passé un bon moment.