En même temps il n'y aura aucun risque de récidive vu qu'elle a tué la seule personne qui a détruit sa vie.
Ne pas la considérer juste comme une victime. Elle n'est pas qu'une victime. Être humain, ce n'est pas tout pardonner, c'est aussi la confronter à ses erreurs. C'est ne pas l'infantiliser.
Je crois que dans cette affaire, elle n'est certes pas qu'une victime, mais elle est
surtout une victime que personne n'a secouru pendant 47 ans. Et à ce stade, qu'une victime se sente reconnue comme telle est absolument fondamental pour sa reconstruction.
Après, on peut ne pas lui pardonner le meurtre, mais quand on compare à certaines peines moins lourdes pour des meurtres alors que les situations étaient bien moins exceptionnelles (encore une fois, l'affaire Bertrand Cantat, une madz a dit qu'il s'était pris 8 ans, alors pourquoi a-t-il pris moins que cette femme battue pendant 47 ans?), c'est là qu'on a du mal à considérer la justice comme neutre.
Si on rajoute à cela la conception de la justice qui est différente d'un pays à l'autre, et qu'un acte sera considéré comme un crime/délit dans un pays mais pas dans un autre...
La justice reste quand-même humaine, avec ses travers, même si elle essaie de rester neutre; la neutralité n'existe pas, même en droit. Ni les avocats, ni le juge, ni les jurés, qui tous considèrent l'affaire avec leurs connaissances, leur raisonnement, leur compréhension de l'être humain, et bien entendu leurs préjugés et leurs croyances qui vont eux aussi jouer sur le jugement.
Et apparemment, une des particularités de cette affaire a été qu'il a apparemment été extrêmement difficile de faire comprendre les effets notamment psychologiques de la violence conjugale sur une femme battue pendant 47 ans, de leur faire comprendre pourquoi elle a eu peur et n'a rien fait.
On doit aussi considérer les jurés qui doivent être convaincus par l'avocat de la défense ou le procureur selon leurs talents respectifs. D'où le fait qu'une personne sera condamnée selon le talent des avocats à défendre ou charger la personne. C'est la base de notre justice, mais c'est aussi ce qui fait son injustice.
Tout cela fait qu'il y a une jurisprudence et qu'aucun jugement ne sera strictement identique.
Donc l'aspect humain d'un jugement est indéniable, à mes yeux.
On le voit très bien dans la différence de traitement de certaines catégories de personnes jugées pour un même genre d'affaires.
Après, si elle sort début 2017, ça semble déjà plus raisonnable. Et en effet, moins de 4 ans de prison, au vu de ce qu'elle a vécu (et si on s'est arrangé pour qu'on lui évite le plus possible la compagnie de personnes extrêmement dangereuses en prison), ça semble ok.
Mais à sa sortie, je ne vois aucune raison de lui mettre une assignation ou bracelet électronique ou autre. Le risque de récidive est absolument nul et tout le monde le sait.
Il est temps pour cette femme de finir sa vie en paix.
Si après 47 ans on a le droit de tuer quelqu'un et d'avoir une réduction de peine au delà des cas légaux, est-ce qu'à 23.5 on en a la moitié ?
Est-ce qu'on excuse la préméditation après 10 ans seulement ?
Je pense que c'est davantage une affaire de considération de circonstances atténuantes.
Peu importe que ça a été pendant 47 ou 20 ans. Ce qui importe c'est la gravité de la situation (et à ce sujet, encore beaucoup trop de gens ont beaucoup de mal à comprendre les conséquences psychologiques d'une maltraitance lourde sur une victime) et que personne n'ait réussi à la secourir pendant tout ce temps.