J'ai découvert que j'étais surdouée à 29 ans — Témoignage

11 Mai 2014
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Je ne suis pas dans cette situation personnellement, mais cet article m'a interpellée car je suis instit et j'ai eu plusieurs cas d'enfants "intellectuellement précoces" (diagnostique posé par la psychologue scolaire pour trois d'entre eux, et suspicion pour deux autres dans la même école.) Je cherche comment je pourrais améliorer leur scolarité, car même s'ils sont tous différents bien sûr, ils ont en commun d'être hypersensibles et de "décrocher" au niveau attention à l'école. Si certaines d'entre vous ont des pistes ou des conseils par rapport à leurs propres souvenirs d'élèves, je serai heureuse de les lire. Car je vois bien que le système scolaire maltraite ces élèves d'une certaine manière. (On a grandement amélioré la prise en charge des élèves déficients, mais du côté des "surdoués" c'est le grand néant! )
Merci et bon courage à toutes celles qui vivent cette situation, il me semble qu'elle est très ingrate car les gens n'y voient a priori que du positif et ne comprennent pas toujours au premier abord la souffrance occasionnée!
 

Azélaïs

Rouh roar
13 Mars 2012
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Cet article est très intéressant, et je souhaite beaucoup de courage à la mad en question (et de bonheur, pour ses futures études et son mariage à venir ;) )

L'article m'a un peu étonnée sur le coup, parce que pour moi la notion de surdoué a toujours été à prendre avec des pincettes; mais compte tenu du parcours de l'auteur, des doutes et des inquiétudes quant à une "maladie", je comprends à 100% le besoin de se définir selon cette "étiquette" (que je n'emploie pas ici avec un sens péjoratif).

Ce témoignage m'intéresse beaucoup, parce que pour ma part, à 24 ans, je correspond selon mon QI au profil du surdoué (enfin je ne suis plus certaine du seuil exact; c'est à 130 je crois?), et pourtant, ça n'a jamais influencé quoi que ce soit chez moi . J'ai fait mon premier test en CM1, alors qu'on me proposait de sauter une classe. Le test a "révélé" que j'en avais les capacités.... et moi j'ai dit non merci, parce que je préférais rester avec mes copines.
Le second, c'est ma mère qui me l'a fait passer après la terminale, parce que j'envisageais la prépa à reculons, et qu'elle voulait me montrer que j'étais libre de mon choix, mais que j'avais sans le moindre doute les capacités intellectuelles pour y arriver.

Je connais donc ces résultats depuis un certain temps, et étrangement, je ne me suis jamais considérée comme surdouée pour autant... alors que par bien des points, je me reconnais pourtant dans ce qui est décrit dans l'article ou les commentaires : l'hypersensibilité, l'hyper empathie, mémoire ultra précise sur ma vie et celle des autres, le cerveau qui tourne à 100 à l'heure en permanence, et surtout le fait d'aimer ça (j'aime par dessus tout comprendre très vite, me laisser porter par mon intuition, comprendre les autres... même si je travaille beaucoup sur moi-même pour gérer un peu mon hypersensibilité et mon empathie excessive.) J'avais d'ailleurs eu assez tôt la même envie que l'auteur de devenir psychologue... (je n'ai pas persévéré dans cette voie justement à cause de ma trop forte empathie : comprendre les souffrances des autres, c'est crucial pour les assister, mais on ne peut pas les aider tant qu'on se laisse submerger par leurs émotions, et j'ai toujours su que je ne pourrais pas prendre le recul nécessaire)

Pourquoi, alors, ne me suis-je jamais "sentie" surdouée?

Pour une raison toute bête : pour moi, ça s'est toujours bien passé. Même en me forçant à rester au rythme des autres (j'avais demandé à ma mère de m'apprendre à lire dès le début de la maternelle, et lui ai demandé d'arrêter quand j'ai réalisé que personne d'autre ne faisait ça), j'ai toujours été une bonne élève, m'occupant l'esprit et les mains à autre chose quand je trouvais que ça allait trop lentement. J'ai eu quelques soucis avec des gens qui ne me comprenaient pas, qui croyaient que j'étais ceci ou cela, mais j'ai toujours su - je dirais même j'ai toujours senti - ce que je voulais et ce qui était bon pour moi, et très jeune, j'ai senti que quand des relations ne me convenaient pas, il ne fallait pas que je les subisse et j'y mettais fin.
Là où j'ai eu de la chance, c'est que j'ai traversé toute mon adolescence avec des personnes en or : 2 amies au collège, plus une amie de toujours (qui elle habitait loin), qui ont fait qu'au bout du compte, même en étant consciente du décalage que j'avais avec les autres (et parfois même avec ces amies), je me suis toujours sentie bien dans ma peau, heureuse d'être la personne que j'étais, ne regrettant pas de ressentir différemment certaines choses, certaines envies.
C'est là qu'est ma chance je pense, d'avoir non seulement rencontré des gens qui m'ont renvoyé une image positive de moi-même, mais de n'avoir pas non plus été sur la route de ceux qui ne comprennent pas, ont peur et harcèlent les personnalités différentes. Dans ce cas, les choses auraient peut-être été différentes... Je m'en rends bien compte avec mon frère, qui a été rapidement "diagnostiqué" comme enfant précoce et surdoué, avec son caractère différent du mien et ses rencontres qui ont été moins heureuses, et qui a suivi un parcours plus compliqué qui fait qu'aujourd'hui à 20 ans, il est encore dans une situation de souffrance vis à vis de certaines questions. dans mon esprit, il a toujours plus correspondu au "profil du surdoué" que moi, avec ma petite vie qui roulait bien et ma bonne entente avec moi-même.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, même en étant consciente de mes capacités (que certains appelleront donc "douance")... je ne me considère pas tellement comme telle, je me sens juste à part sur beaucoup de sujets, et heureuse que les gens qui comptent pour moi non seulement le comprennent, mais m'aiment comme ça. :)

Courage à toutes, comme le disait très justement une mad plus haut, on s'en fiche de savoir si vous êtes plus intelligent ou moins intégré que les autres, un test de QI  est un outil pour explorer une piste, mais ce qui compte réellement, c'est que vous arriviez à apprécier toutes ces caractéristiques qui vous constituent, même si elles peuvent vous paraître discriminantes par moment. :fleur:

(désolée pour le pavé, mais c'est un sujet qui s'y prête, merci à celles qui auront lu jusqu'au bout ;) )
 
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Réactions : Yoow
29 Août 2013
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Lyon
Merci beaucoup pour ton témoignage, c'est cool de voir qu'on est pas seule. :d

Perso j'ai découvert ça en Septembre dernier grâce à mon psy(chologue) qui est lui-même "surdoué", et ça change pas mal de choses.

Perso, j'ai pas fait le test de QI officiel. A cause du prix, mais probablement aussi de peur de ne pas avoir le résultat que je veux, c'est un peu lâche.

Je sais pas si tu connais, mais il y a une asso de "surdoués" plutôt cool il paraît, mon psy m'en a parlé, c'est MENSA.

Voilà, encore merci, et bon mariage, bon courage pour la suite. <3
 
31 Août 2013
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Bon, on a le même âge, et j'ai eu la même révélation début 2013 grâce au même bouquin. . J'aurais pu écrire chaque ligne de ce bouquin à vrai dire.

J'ai lu un peu avant d'entrer en maternelle (2 ans et demi). Il a été régulièrement question de sauter des classes mais mes parents ne voulaient pas que je sois en décalage avec des plus grands que moi (car je suis née en fin d'année et que j'étais  vraiment petite). J'étais toujours la première de la classe, sauf en 3ème et en seconde.

Je suis aussi un caméléon, pour le coup ma souffrance était très intériorisée et pas du tout visible jusqu'au lycée. J'étais entourée, j'avais plein d'amis. Mais j'étais ronde. Je m'ennuyais vite. Je me sentais en décalage. Je préférais trainer avec mes cousin(e)s plus âgé(s).

A la vie adulte, je  dirai que je suis très insatisfaite professionnellement. Je fais un boulot administratif qui me déplait, et qui m'ennuie alors que je parle 7 langues et que j'ai deux masters. Je me rends compte que j'ai mis des mécanismes d'auto sabotage très tôt à l'école (ne jamais avoir 20 mais toujours 19 par exemple), puis plus tard aux études (être dans des crises d'angoisse ou tomber malade le mois des exams, ce qui m'empêchait d'étudier). Puis dans ma vie d'adulte : avoir des jobs qui me déplaisent etc…

Le jour où j'ai compris que j'étais surdouée, ça m'a rassurée de savoir que d'autres gens que moi vivent la même chose, que ce n'était pas unique. Qu'on pouvait avoir l'air d'avoir une vie pas très successful professionnellement, et être quand même surdoué. Et j'aurais bien aimé rencontré d'autres surdoués pour un peu échanger sur la question. En fait, j'ai arrêté de me poser plein de questions à partir du moment où j'ai compris ça, moins de pression face à l'échec aussi…

Aujourd'hui, je fais une thérapie un peu spéciale ou j'explore ça.  Je suis en relation avec une personne qui est aussi surdouée. Globalement je dirai que tout est plus simple parce que j'accepte de plus en plus d'être moi et moins ce caméléon.

Si la Madz veut échanger, je serai ravie de papoter. Merci pour avoir osé écrire ton histoire. Merci à Madmoizelle de l'avoir publiée. You made my day ?
 
27 Août 2012
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379
kiwazetminus.fr
@volver

Je pense qu'il y a plusieurs types de surdouance et que le test de QI seul ne permet pas de faire la différence. Le QI est un des symptômes de la surdouance et aide à établir un diagnostic (haha, comme si être surdoué était une maladie ^^ ) mais il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des êtres humains, avec des cultures, des histoires personnelles, des constructions, des traits de caractères, des goûts, des affinités, des centres d'intérêt différents. Tous semblables mais tous uniques également. Nous n'allons donc pas vivre cet "état d'être" de la même façon.

Pour ma part, j'ai eu la confirmation de quelque chose dont je me doutais il y a seulement quelques mois (à 34 ans). Comme beaucoup, j'ai été une enfant particulière (j'ai su parler très tôt, dès mes deux ans, en employant des phrases longues, bien construites, et avec un vocabulaire extrêmement développé, je corrigeais même les adultes qui commettaient des fautes haha), j'ai su lire, écrire, compter tôt, j'ai eu de l'avance à l'école sans fournir aucun effort, sans exceller non plus, je me demande d'ailleurs encore aujourd'hui comment j'ai eu mes diplômes tellement je ne faisais rien. Je n'ai jamais été mise au ban de quoi que ce soit, même si j'ai toujours été cataloguée bizarre. Je provoque une sorte d'attirance/répulsion difficile à expliquer, les gens s'intéressent à moi et m'apprécient mais ont du mal à réellement m'intégrer dans leur cercle. Cela vient de moi également, car (et cela peut paraître pédant mais c'est pourtant dit sans méchanceté aucune) je m'ennuie très vite dans beaucoup de conversations. J'ai du mal avec les gens, alors que j'aime les profondément. Bref, je me sens toujours en décalage, je suis là sans être là, ça a toujours été comme ça, ce sera toujours comme ça, mais je ne le vis pas particulièrement mal. J'ai appris à vivre avec, et l'âge et l'expérience aidant, j'ai aussi appris à être "mieuxveillante" envers les autres et moi-même.

Certains surdoués parlent de leur hypersensibilité, de leurs pensées incessantes, de leur incapacité à mettre leur cerveau sur pause, de leur souffrance. Je n'ai jamais ressenti cela, ou plutôt dans une moindre mesure. Alors oui, j'ai un radar à émotions et je passe mon temps à analyser les choses et les gens, je sens certains trucs à des kilomètres, mais ça me permet de me détacher assez facilement de certaines réactions. D'un côté, je peux donc paraître froide et insensible, pourtant je sais parfaitement ce qui se passe sous le crâne de la personne en face de moi, et ça m'évite, par exemple, de prendre pour moi des choses qui, au fond, ne sont pas dirigées contre moi, mais proviennent en réalité du mal être, des a priori ou des méconnaissances de cette personne.
Quant au côté cerveau jamais sur pause, je ne le vis pas de cette façon non plus. J'ai plus l'impression d'être dans une sorte rêverie incessante que d'avoir des pensées qui fusent constamment et parasitent mon énergie et ma concentration.
Chez moi, la surdouance va plutôt s'exprimer par le côté touche-à-tout (le fameux syndrome du scanneur voire du slasheur), ma curiosité, la facilité d'apprentissage et de mémorisation, le côté multi-tâche, le syndrôme de l'imposteur aussi, la procrastination (!!!), l'ennui, le besoin d'introspection...

Bref, tout ça pour dire que tout n'est pas noir ou blanc. J'ai connu des surdoués qui ont beaucoup souffert, comme l'auteure de cet article par exemple, d'autres moins (ou du moins pour des raisons différentes), qui se sont crus longtemps stupides et d'autres qui ont toujours su qu'ils ne l'étaient pas, certains ont été reconnus surdoués alors que le test révélait un QI légèrement inférieur à la barrière des 130, d'autres ont des QI largement supérieurs mais sont pour autant complètement cons... L'être humain est complexe...et fascinant !

Sur les chemins de la connaissance de soi, le QI peut être un outil intéressant, mais il y en a d'autres, je pense par exemple aux tests MBTI, qui peuvent apporter un éclairage sur sa propre personnalité. Mais surdoué ou pas, à mon avis l'important est d'intégrer que (je me répète) tous semblables mais tous différents et apprendre à se connaître, c'est aussi apprendre à connaître les autres avec tout ce que cela comporte d'acceptation et de tolérance :)
 
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10 Septembre 2010
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Belfaux
Merci pour ce témoignage !

Je lis qu'il y a autant de réponses ici que de profils ou de types d'intelligence, donc voici mon témoignage, un parmi d'autres :)

Déjà, c'est Madmoizelle qui a été à l'origine de mes démarches !

J'ai 31 ans et j'ai découvert que j'étais HP (haut potentiel, on dit en Suisse comme en Belgique, apparemment) il y a deux ans et demi environ. Mais mon profil cognitif étant quelque peu "déséquilibré", ce n'a pas été évident à établir et personne dans mon enfance ne s'est posé la question.
En effet, j'excellais littéralement dans tout ce qui avait trait aux langues et étais un véritable boulet en sciences. D'ailleurs, ma mère me disait toujours "tu es comme moi ma fille, très bonne en français et nulle en maths". Je me suis toujours vue comme ça du coup, alors qu'avec le recul, je m'aperçois que j'ai décroché des maths car on m'y a tôt demandé d'apprendre quelque chose par coeur, sans comprendre.
Bémol : je hais l'appris par coeur. Je vais bientôt commencer une thèse de doctorat à l'uni alors que je n'ai jamais rien appris par coeur de ma vie. J'ai toujours fait en sorte de comprendre.

Les relations avec mes camarades de primaire puis de cycle d'orientation étaient un cauchemar, je n'avais ma place nulle part. Seule personne de mes classes à avoir des parents divorcés, ou presque, je vivais un quotidien assez différent des autres. On a mis sur cette situation ma difficulté à m'intégrer.
Heureusement, à la fin du CO, j'ai trouvé quelques amies. Toutes brillantes, à tel point que je me sentais l'idiote du groupe et me demandais ce qu'elles faisaient avec moi.

A partir de mes 12 ans, je vivais chez mon père qui, toujours en se justifiant de ne jamais me pousser, mais frustré de ne pas avoir fait d'études, m'a poussée toujours plus loin, un pallier après l'autre.
Tout s'est assez bien passé jusqu'au collège et l'obtention de ma maturité fédérale (un peu comme le bac français), mais c'est en entrant à l'uni que ça s'est fortement dégradé.
J'avais déjà perdu un an de CO car mes parents n'avaient pas compris que je pouvais commencer en section latine, j'ai donc du redoubler une année pour avoir une chance d'aller au collège, et donc de faire un matu (j'ai commencé en section générale).
J'ai ensuite reperdu une année au collège, car, attirée toujours par des gens plus âgés, mon premier copain avait 10 ans de plus que moi et cette relation de deux ans ne m'a de loin pas apporté que du bon et je ne travaillais pas mes cours, écumant les bars valaisans avec lui le weekend alors que j'avais entre 15 et 17 ans.
A 17 ans, j'en ai eu assez,  je l'ai quitté et repris ma vie en main.

Bref, en arrivant à l'uni, mon sentiment d'imposture était maximal. Surtout que mes quelques rares amies savaient que l'uni était leur voie toute tracée, car elles étaient filles d'ingénieur, de diplomates ou de médecins et leurs parents avaient toujours pensé qu'elles iraient là.
Moi pas, je suis fille d'ouvrier et ma progression a éét réévaluée marche après marche. Comme si on avait jamais pensé que je pourrai y arriver. Et ce que je faisais n'était jamais assez bien pour mon père, qui prenait plaisir à me rabaisser dès qu'il pensait me voir aborder une attitude "infantile".

Bref, l'uni, au début, ça a été la merdouille. J'ai mis 6 ans à obtenir mon Bachelor (au lieu de trois) parce que je sautais des cours et ne savais pas trop quoi faire de moi. J'ai rencontré ma meilleure amie au début de l'uni, une fille incroyablement smart et gentille, que je pensais - une fois de plus - ne pas mériter.

6 mois avant la fin de mon Bachelor, j'ai lu un article sur MadMoizelle. Sur une mad' qui parlait de sa douance - je l'ai remerciée par MP depuis !- et je me suis reconnue dans certains de ses traits de caractère.

Elle donnait le lien du site Zebra Crossing.
J'ai cliqué.
J'ai parcouru les "symptomes caractériels" du HP.
J'ai fini en pleurs devant mon écran.
Ça avait clairement touché quelque chose.
Je me suis inscrite sur leur site et j'ai posté timidement sur leur forum. L'accueil a été très chaleureux et je me suis un peu sentie en territoire connu.
L'ayant vu sur le site, je me suis procurée "trop intelligent pour être heureux". Je m'inscrivais quelques mois plus tard pour passer le test chez une psy spécialisée sur la douance, à Martigny.
Le score n'était juste pas un 130, mais le tableu clinique y était totalement. J'avais un fort déséquilibre entre les 4 types d'intelligence testés.
J'ai donc contesté le résultat - encore le sentiment d'imposture ! avant que la psy ne me fasse remarquer que les items les plus bas - bien que dans la moyenne supérieure - étaient ceux qui avaient le plus souffert d'inhibition intellectuelle compte tenu de mon parcours personnel.

Bref, je ne suis pas la HP type qui pourra envoyer une fusée sur la lune et je crois que les gens en attendent trop du profil-type du surdoué, celui que les médias mettent en avant comme le petit prodige. Chaque histoire est différente et la mienne en est une preuve parmi d'autres.

Merci d'avoir lu mon pavé :)
 
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Réactions : Yoow
25 Janvier 2012
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Pareil, témoignage très touchant car très similaire à ce qui m'est arrivé. Après une tentative de suicide à 25 ans, on m'a conseillé de suivre une thérapie. Je croyais n'avoir pas assez de valeur pour être aidée jusque là mais je me suis lancée et j'ai eu la chance de tomber sur un psy douce qui m'a assez remise sur pied pour que je continue à en voir d'autres, car il y en a eu plusieurs vu qu'ils avaient tous leurs limites et que j'avais beaucoup de problèmes différents.
Jusqu'au jour où, par pur chance, je tombe sur une psy spécialisée dans les surdoués mais ce n'était pas écrit sur son site. Elle me dit que je le suis certainement dès la 1ère séance et je reste très dubitative. Elle me conseille de lire "Trop intelligent pour être heureux", je laisse passer quelques semaines car je n'y crois pas. Puis je le lis et c'est comme s'il avait été écrit pour moi.
C'est comme si le puzzle de ma vie se mettait enfin en place, à 30 ans.
Je pouvais à nouveau reprendre le contrôle grâce à ses précieux conseils même si je suis passée par des phases de colère pour contre le corps enseignant, mes parents et les psys précédents qui n'avaient rien vu. Un diagnostic de bipolarité (sans traitement) avait aussi été posé.
J'en ai parlé à mes amis, avec beaucoup d'émotion oui, pour qu'ils comprennent ma différence. A chaque fois, je n'en parle qu'une fois et je pense qu'ils oublient ou alors ils s'en foutent. Je crois surtout que ça les dépasse et que ça ne change rien à la vision qu'ils ont de moi, contrairement à moi qui ai enfin pu commencer à m'accepter.
Cependant, j'ai toujours honte de me dire "surdouée" car ce mot me renvoie à mes échecs scolaires et professionnels.

@mimi-ska J'aurais aimé être stimulée, creuser les matières, qu'on me demande de chercher plus mais sans pression, plutôt de façon ludique. Notre pire ennemi est l'ennui. Les surdoués doutant constamment d'eux-mêmes et étant leurs pires juges, il faut nous encourager et nous rassurer très souvent. Nous vivons très mal les erreurs et avons tendance à nous dévaloriser de la même manière pour une "petite" ou "grosse" erreur. Notre barème n'est pas le même et je me permets de dire qu'on a une tendance au drame, dû à notre hypersensibilité.
Un environnement peu sonore et pas trop lumineux est important aussi. Les bruits répétitifs nous rendent fous, ainsi que les tâches routinières.
On a aussi du mal à décompresser, il faut nous apprendre à nous protéger de notre propre effervescence. ^^
En gros: rassurer et stimuler. Ca demande beaucoup d'énergie à l'enseignant mais c'est aussi la promesse d'une relation très riche avec son élève.

Pour les élèves qui décrochent facilement, c'est peut-être aussi dû à un problème de trouble déficit de l'attention/ hyperactivité. On peut être surdoué et TDAH. Je ne le suis pas mais d'autres Madz concernées peuvent sûrement te donner des "trucs".

Bon courage! :)
 
Z

zoecameleon

Guest
lucifersyd;4825720 a dit :
Pour ma part, je ne me reconnais pas vraiment dans ce témoignage, je ne saurais pas dire pourquoi.
Comme si le fait d'avoir une étiquette "surdouéE" changeait tout (non.). J'ai été testée à 6 ans, et les crises d'angoisses, les très hauts et très bas émotionnels continuent, les sentiments d'injustice, l'impression d'être en marge, tout ça ne s'arrêtera pas à une appellation. La dépression, les TOCs, le perfectionnisme, ça va avec. Même s'il y a une explication derrière ce fonctionnement, c'est la même galère.
Enfin, c'est ma vision des choses, négative, certes.

Je ne te souhaite que le meilleur :fleur:

La surdouance se décline en une infinité de variantes possibles. Je ne suis pas sûre de ce que tu voulais dire, mais en tout cas "La dépression, les TOCs, le perfectionnisme," ça ne va pas FORCEMENT avec !
Je n'ai là tout de suite pas le temps de le faire, mais je compte un jour écrire mon témoignage, parce que je n'en ai encore vu aucun similaire. Mon vécu avec la surdouance est complètement différent : j'ai été testée à 4ans, j'ai sauté deux classes, et je suis bien, c'est ce qu'il me fallait et tout s'est bien passé, même super bien. Les crises d'angoisse, les TOCs etc, je ne connais pas, bien au contraire. Non seulement j'ai la chance d'avoir eu tout ce qu'il me fallait pour m'épanouir, mais c'est aussi parce que chaque enfant surdoué est différent, chacun a un caractère différent et donc aussi un vécu différent.

Promis, un jour j'écrirai mon témoignage (j'aurai peut-être le temps avant septembre), justement pour montrer que ça peut prendre énormément de formes différentes. Mais sachez donc, ô vous qu'importe qui vous êtes, que surdouance n'implique pas angoisse et compagnie. Pas forcément.


"Mais comment pouvais-je oser penser que j’étais surdouée alors que j’avais le profil parfait de la « loser » ?"
Je voulais aussi réagir à cette phrase de l'article. Peu le savent (en réalité à peu près personne ne sait ce que veut dire être surdoué), mais être surdoué n'a rien à voir avec le niveau scolaire notamment, et avec toutes ces autres choses que les gens classent dans la catégorie débile, bête, loser, ... C'est un fonctionnement intellectuel différent, mais qui, s'il ne correspond pas au système d'apprentissage demandé, ne permet pas d'être meilleur à l'école que les autres, il n'y a pas de raison !
Je crois que j'avais vu comme statistiques sur les enfants surdoués (je vais chercher une référence) : 1/3 d'excellents qui ont trouvé leur place (j'ai la chance d'en faire partie), 1/3 de "normaux" qui se sont fondus dans la masse (technique du caméléon), 1/3 de "cancres" qui, n'ayant pas trouvé leur place, ont abandonné tout effort. C'est trèèèèèèèèès résumé et en rélité il n'y en a pas deux pareils, mais ça donne déjà une petite idée.
Promis, je cherche des précisions et je les mets dans mon témoignage ;)
 

Azélaïs

Rouh roar
13 Mars 2012
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kiwaz;4825989 a dit :
 certains ont été reconnus surdoués alors que le test révélait un QI légèrement inférieur à la barrière des 130, d'autres ont des QI largement supérieurs mais sont pour autant complètement cons... L'être humain est complexe...et fascinant !

Sur les chemins de la connaissance de soi, le QI peut être un outil intéressant, mais il y en a d'autres, je pense par exemple aux tests MBTI, qui peuvent apporter un éclairage sur sa propre personnalité. Mais surdoué ou pas, à mon avis l'important est d'intégrer que (je me répète) tous semblables mais tous différents et apprendre à se connaître, c'est aussi apprendre à connaître les autres avec tout ce que cela comporte d'acceptation et de tolérance :)

Oui, c'est ce qui fait que pour moi, le test de QI reste un outil intéressant mais limité : comme l'ont dit d'autres madz plus haut, au moment de le passer, on peut être stressé, en rébellion, pas intéressé... D'ailleurs, quand j'avais passé mon premier test, vers 8-9 ans donc, la psychologue nous avait directement dit que ce résultat au test était purement indicatif, dans la mesure où elle considérait que j'avais passé le test en étant stressée et que j'aurais eu un résultat supérieur si je m'étais détendue... et rebelote la 2ème fois ;)

Je plussoie aussi pour le MBTI, qui en plus est beaucoup plus axé sur la définition d'un modèle de personnalité (et donc une sorte de répartition sur un mapping) que d'un "classement" (qui est le côté obscur du test de QI, il y a parfois, de manirère consciente ou pas, ce côté "oui vous avez souffert, mais réjouissez vous, c'est parce que vous êtes supérieurs aux autres via votre intelligence hors norme" ), et qui donc est plus tourné vers la connaissance de son style de personnalité que la mesure de son intellect.
 
1 Juillet 2013
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Et bien cet article tombe à pont car j'ai reçu mon diagnostic cette semaine, à 26 ans,  et j'ai assez de mal à digérer. Je le sens à la fois soulagée ( car au moins je sais que je ne suis pas "folle") et en même temps ça me rajoute de la pression dans mes études (je me suis réorientée en septembre, et je dois représenter 2 exams que j'ai ratés en juin.... Auto-sabotage bonjour!)...

Heureusement, au moment de ma réorientation, une amie m'avait conseillé une asbl spécialisée dans le diagnostic et l'accompagnement des hauts potentiels. Comme j'étais pleine de motivation grâce à mon nouveau départ, je n'avais pas ressenti le besoin de prendre rendez-vous puis les examens de fin d'année sont arrivés et j'ai complètement craqué sous la pression (heureusement j'ai puis limiter les dégâts). Suite à cela, j'ai appelé l'association pour fixer les rendez-vous afin d'effectuer les tests et j'ai convenu de suivre une thérapie afin de mieux gérer les particularités liées à ce fonctionnement différent. Et dès les premiers rendez-vous, j'ai pu ressentir un début de soulagement: les membres de l'équipe de psy étant tous eux-mêmes HP, je me suis immédiatement sentie comprise, avant même d'avoir le diagnostic ce qui m'a permis d'apercevoir une lumière au bout tunnel (bien qu'il y ait encore du boulot!).

J'éprouve des difficultés face à ce diagnostic tout frais et j'apprécierais pouvoir échanger avec des madz concernées sur cette période particulière :chat:

Aussi, s'il y a des Madz belges que ça intéresse, envoyez moi un mp, je vous transmettrai les coordonnées de l'asbl qui m'accompagne et me permet de mieux gérer tout ça ;)
 
Dernière édition :
17 Mai 2012
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Pour moi le tournant a été à 21 ans. J'ai été voir une psychologue qui m'a diagnostiqué surdouée, mais je n'ai pas encore eu le courage de passe le test. avec cette étiquette je me suis enfin trouvé une identité et j'ai encore trop peir, 3 ans après, qu'on me dise que en fait non, rien à voir. dans la vie de tous les jours, le plus dur c'est l'hypersensibilité pour moi, je n'arrive pas à le gérer correctement, mais j'y travaille avc ma psy. je suis passée par tous les stades si bien décrits dans l'article et les comms des autres Madmoizelles, mais je voudrais ajouter quelque chose qui pourrait aider. comme toi, j'ai été consulté suite à une émission, mais pas sur les surdoués, sur les borderline!! C'est une pathologie/névrose peu connue en Europe, très souvent confondu avc la bipolarité et pas du tt prise au sérieux par les psychiatres. on dit borderline car c'est entre la névrose et la psychose, un peu indéfinissable. comme les bipolaires il y a des changements d'humeurs, mais comme tu l'as dit dans l'article, quand on compare avec des personnes bipolaires, on se rend compte que ça ne colle pas. dans mon cas, ce qui me semble le plus différent c'est que les bipolaires vont avoir des hauts et des bas, moi des bas et des encore plus bas. pas de phase euphorique ou hyperactive. la personnalité type borderline, car c'est plus une personnalité qu'une maladie, se "soigne" dans le sens où on apprend à vivre avec et surtout à en tirer le meilleur parti. et ça va souvent de paire avec la douane. donc voilà, juste une petite contribution car moi cela a vraiment été une révélation, qui m'a ensuite mené à la découverte du concept d'adulte surdoué. courage à toutes :)
 

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