J'ai été une connasse avec mes parents — Témoignage

[CroukyMout]

Quand je lis les commentaires, je remarque qu'en général, on a toutes eu nos périodes plus ou moins odieuses et j'pense que personne ne peut prétendre avoir vécu pire que Truc-Bidule parce que moi ci, moi ça, etc ... Chacun sa life et les hippopotames seront bien gardés !

De mes deux copines au lycée, c'était moi qui avaient les pires problèmes avec mes parents et maintenant que j'y pense, ils leurs manquaient chacune un parent. C'est sûr que sur le moment je me plaignais et elles compatissaient, mais sur le "long terme", c'est plus elles qui sont à plaindre.

 

[Kookette]

Je me retrouve totalement dans cette article ...

J'ai fait vivre à ma mère un véritable enfer ! Avec le recul je le regrette (et je le regretterai toujours). Ceci n'a pas affecté la relation que j'ai avec elle (excellente). Je me suis excusé auprès d'elle.
J'étais mal dans ma peau, paumé, égoïste ...
(Je pense que l'éducation n'a rien à voir là dedans, j'ai 3 sœurs et nous avons eu des crises ado avec des niveaux différents voir même pour une pas de crise du tout. J'ai juste un caractère merdique et je l'assume.)
Moi je dis bravo à nos mères de nous supporter durant cette période délicate

 

[autruche-des-bois]

Je me reconnais totalement dans l'article et en fait je suis assez "choquée" de la réaction de certaines ...

Affirmer qu'on ne supportera pas ça (on ne sait RIEN de notre avenir, de nos réactions, de la vie) de nos propres enfants. Que les parents ont laissé faire ..

J'avais des parents si forts de caractère, au répondant si tranchant ... Comme le dit l'article: c'était parfait.
Quel meilleur adversaire ?
Et pourtant ils ne m'ont jamais "laissé faire" quoi que ce soit, de manière passive. Mais j'ai toujours cherché plus loin, à être désagréable pour rien, violente parfois physiquement (et j'ai tellement honte de moi aujourd'hui).

Ma mère a pleuré aussi. Et c'est la personne la plus forte que je connaisse (en toute objectivité). Mais quotidiennement, au bout de plusieurs années, la fatigue prends le dessus. Comment pouvoir affirmer avec tant d'assurance qu'on ne sera JAMAIS comme ça et qu'on ne le tolérera encore moins ?!

On ne peut pas, vraiment !

Ensuite, mon comportement, excusable ou non, je n'en sais rien. Je regrette amèrement oui, effectivement. J'ai toujours été très proche de ma mère, je l'ai aimé follement autant que je l'ai détestée et insultée. J'ai une relation très fusionnelle avec elle mais ça n'a rien à voir j'ai envie de dire. On ne peut pas toutes comparer nos crises d'ados, elles sont toutes tellement différentes ... en fonction de nos caractères, de nos vécus respectifs, de ce qu'on a enduré ou non auparavant et je trouve ça encore plus déplacé de juger tellement la crise d'ado, bien souvent, elle te prends aux tripes et elle sort, comme ça, sans même que tu calcules/contrôles quoi que ce soit.

Cela dit, je souhaite aux madmoizelles si sûres de ne pas tolérer qu'elles n'auront pas à y faire face hein, mais on ne sait jamais rien et affirmer le futur, je trouve ça toujours très dangereux. Faire de son mieux pour, bien-sûr mais ... "On a des principes puis un jour ... on a des enfants"

Et je suis la première à ne pas supporter les gosses et ados insupportables hein, mais c'est tellement plus complexe que ça ... Autant un enfant, je pense que l'éducation fait beaucoup, autant une ado en crise: rien à voir.

 

[Nadja__]

J'ai bien aimé le sujet de ce texte.

Je ne sais plus franchement quelle ado j'étais. Dans mes souvenirs je faisais parfois la gueule, je portais des t-shirts Mudwayne et KoRn et je pouvais être chiante A côté de ça, au lycée j'étais toujours planquée derrière des bouquins, j'ai découvert les vieux films, j'ai pris des cours d'arts plastiques et je lisais la Divine Comédie entre deux cours. Ce qui en fait une belle période de découverte.

La période difficile s'est étendue de la quatrième à la seconde (année où j'ai redoublé). Ce moment était effectivement assez complexe même pour moi. Par contre à partir de la première je me suis motivée pour bosser, j'étais passionnée par la littérature et j'étais plus heureuse. Je ne sais pas si j'ai fait vivre un enfer à mes parents, je ne crois pas, ils me trouvaient juste un peu gothique (alors que non). C'était plus une rébellion vestimentaire qu'autre chose, à cette époque je voulais quand même ne pas trop les décevoir.

Ce que je trouve beau dans ce témoignage c'est ce moment où on se rend compte qu'on aime ses parents et qu'ils ont fait beaucoup pour nous. J'ai 26 ans et je trouve mes parents foutrement formidables. Ils se plient en quinze pour mon frère et moi, ils sont toujours amoureux, ils sont fiers de nous. Quand je vais les voir, je trouve qu'il y a un nuage de bonheur au-dessus de leur maison. Quand j'ai été larguée il y a deux ans après une longue histoire, ils ont été formidable, je suis restée chez eux pendant quelques mois et ils ont eu une attitude parfaite (en plus je suis partie en vacances avec ma mère et ça m'a donné des souvenirs magnifiques). J'aime leur attitude avec mon copain actuel, j'aime leur douceur à mon égard, j'aime même leurs défauts. J'ai compris une fois adulte que mes parents n'étaient pas parfaits, ils ont leurs petits défauts, des petites choses qui agacent : ma mère peut être reloue et mon père a du mal à s'exprimer clairement, mais ces défauts me font sourire, j'y repense avec beaucoup de tendresse. Si on touche à mes parents, je peux devenir une lionne.  La chose la plus importante à mes yeux c'est qu'ils soient heureux.

Quand je repense à mon éducation je trouve qu'elle a été parfaite. Ils ont tout fait pour que je n'ai pas l'amour des marques (et à 15 ans je trouve ça bien de s'en foutre), ils se sont occupé de mon frère et moi sans nous gâter à outrance, ils nous ont félicité quand on ramenait des bonnes notes et encore maintenant ils nous écoutent parler de nos études (alors que c'est à 10 km de leurs centres d'intérêt). Même pour mon mémoire mon père s'est plié en deux pour m'aider.
Je pense que je n'ai jamais été aussi apaisée et sereine dans ma vie, c'est probablement pour ça que ma relation avec eux est si douce. Et ma relation avec mon frère est aussi pleine de tendresse,  pour moi c'est le garçon le plus gentil et cultivé au monde. Le savoir heureux c'est aussi essentiel à mes yeux.

Ce témoignage est dur mais je trouve l'expression du sentiment de repentance/repentir assez belle.

 

[Lunafey]

J'arrive un peu en retard, mais le débat "est-ce qu'on peut tenir l'ado comme responsable de ses actes ou alors est-ce totalement incontrôlable" ou encore le "certains ont le droit d'êtres révoltés, d'autres non" est plus complexe je pense.
Je vous préviens, c'est long :

Spoiler

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Je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre et s'il faudrait que je précise, mais ça me paraissait un point important à aborder.

 

[ThinkAboutIt]

Oh je me reconnais bien dans cette article, sauf que moi j'faisait la meuf hyper bien dans sa peau alors qu'en réalité j'étais au plus mal (estime de soi - 100 000) fallait absolument que je soit toujours le centre de l'attention sinon ça allait pas bref ...
Et j'ai été une grosse connasse avec mon père, je me suis excusée d'ailleurs quand j'ai fini par sortir de ma crise d'ado et finir par grandir vraiment, ce n'était peut être pas le meilleur des pères n'empêche que j'ai vraiment été conne des fois je m'en veux encore, Je n'ose même pas imaginer quand mon fils fera la sienne j'espère juste que ça ne sera pas si terrible !

 

[Ivybay]

Comme beaucoup je me suis globalement reconnue dans cet article (j'ai encore pleuré dans les bras de mon père il y a deux jours en lui demandant pardon pour tout le mal que je leur ai fait après être tombée sur une vieille lettre que m'avait écrit ma mère à cette période)

Bravo d'avoir pris suffisamment de recul et d'assumer, c'est jamais simple de se regarder dans le miroir et de se dire "j'ai été horrible".

Je voudrais juste ajouter qu'il n'y a pas que les parents qui souffrent de ce genre de situation. Aujourd'hui j'essaie de recoller les morceaux brisés de ma relation avec mon petit frère, qui croit parfois encore que pendant tout ce temps, je voulais lui faire du mal volontairement, alors qu'en fait il était un "dommage collatéral" de mes horreurs.

 

[Bidulle27]

Cet article m'a vraiment bouleversé, surtout dans la situation actuelle. Je n'ai pas été une adolescente aussi difficile que celle décrite dans l'article, je pense que mes parents et moi avions simplement une forte incompatibilité dans la vie de tous les jours, et que, mon caractère explosif n'aidant pas, ça a tourné en un énorme conflit. Avec moi, c'est tout ou rien, et avec mes parents c'est tout mon mal être et mes désaccords avec eux qui se sont exprimés, jusqu'à refuser même qu'ils me touchent.
Après le bac, je suis partie d'un pas résolu et n'ai pas donné de nouvelles pendant plusieurs mois. Ca m'a permis de réfléchir, prendre du recul et me poser. Oui mais voilà, je voulais qu'ils s'excusent des torts qu'ils avaient eu à mon égard. Ma mère s'est montrée plus coopérative et, sans pour autant devenir copains comme cochons, nous avons pu mettre en place une entente cordiale. Avec mon père ça a été une autre histoire, aussi borné que moi, le conflit continuait. Ca a duré un an, toute ma première année d'études, et je sais aujourd'hui que mon père en souffrait énormément, moi aussi d'ailleurs, mais je m'étais blindée. Un an après mon départ de la maison, j'ai revu mon père et décidé d'avoir une discussion franche avec lui, d'aller droit au but. Sans pour autant s'excuser, il a reconnu ses torts, c'était déjà ça. J'ai appris que par la suite, il avait vu sa sœur et lui avait confié qu'il sentait que les choses iraient mieux avec moi, que ça pouvait finalement peut-être s'arranger.
Pourquoi j'en parle au passé? Parce qu'un mois plus tard, mon père est décédé. Ca a été brutal, imprévu, soudain. Un jour il était là, le lendemain il n'était plus. J'ai remis mon mur en place, deux fois plus blindé qu'auparavant, il ne fallait rien montrer. Je me suis toujours considéré comme plus "forte" pour ça que ma mère et mon frère, j'ai donc naturellement assumer le fait de ne rien montrer pour leur permettre d'encaisser plus facilement.
Mais aujourd'hui, la culpabilité me ronge. Je ne cesse de me dire que mon père est mort malheureux. Malheureux par ma faute. En pensant que je lui vouais une haine farouche et profonde.
Alors ne gâchez pas votre adolescence à vous battre sans cesse avec vos parents. Ils peuvent disparaitre plus vite qu'on ne l'imagine et le jour où vous vous rendez compte de vos erreurs, il est déjà trop tard..