J'ai fait une fausse couche — Témoignage

30 Août 2012
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Merci pour ce témoignage.
Je viens d'apprendre que j'étais enceinte et je me rends compte que le risque de fausses couches est très élevé. Je me demandais justement comment ça pouvait se passer, concrètement, et même si la réponse est terrible, au moins je peux m'y préparer mentalement au cas où le pire arriverait.
Je suis choquée par la négligence des médecins, surtout par le fait de ne pas considérer cela comme une urgence. C'est un moment où l'on a besoin d'être prise en main, guidée, soutenue. Comment se fait-il qu'un soutien psychologique ne soit pas automatiquement prévu dans ce cas? C'est une véritable aberration.
Courage à toutes celles qui sont passées par cette épreuve, il faut en parler. Le fait que ce soit presque tabou est très étrange aussi. Cela laisserait-il entendre que c'est une honte pour une femme "d'échouer" à donner la vie? Décidément, il y a encore un gros travail à fournir pour que les mentalités évoluent.
 
22 Novembre 2011
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Bollène
stalowa-wola;4477962 a dit :
Je suis d'accord avec les autres filles, je te souhaite du  courage et je compatis à ton profond chagrin.​

Mais je voudrais te dire autre chose: comme tu le sais, les fausses couches sont très fréquentes au premier trimestre de grossesse. C'est un processus la plupart du temps naturel destiné à expulser les embryons "non viables". Ça veut dire qu'il y avait une malformation grave, une anomalie génétique sévère ou autre. Ce n'est pas de ta faute, ce n'est pas un signe du destin, ce n'est pas définitif,  c'est naturel.
Tout comme tomber enceinte.
Y a pas si longtemps, on ne voyait pas la grossesse comme un miracle, une bénédiction,  mais plutôt comme quelque chose de très banal. De nos jours, les femmes planifient la garde du bébé en fonction de sa date de naissance présumée dès que la grossesse est confirmée!
Et je comprend, on vit de nos jours dans une société où il n'est pas facile de garder son travail, le congé maternité doit tomber au bon moment, on a peur d'être trop vieille, ...etc
Beaucoup de prise de tête quoi.
Le corps médical n'était pas à la hauteur de tes espérances.  Soit. Je pourrais tout justifier mais ça ne sert à rien, le mal est fait.
Je crois que tu ne réalises pas que ça ne doit pas empiéter à ce point là sur ta vie. Cet embryon ne pouvait pas devenir un enfant. Il n'en avait pas les moyens. Tu n'as pas de regrets à avoir.
Tu as beaucoup souffert lors de l'expulsion, ils auraient du te donner des antalgiques. Après,  la douleur a probablement été amplifiée du fait de ta détresse emotionnelle.
Il ne faut pas que tu restes dans cet état. On conseille très souvent de recommencer les tentatives pour être enceinte rapidemment. Pas pour remplacer ce foetus, mais pour utiliser tout l'amour que tu avais pour lui, envers un autre :)
Tu peux aller voir un psy mais ce ne sera pas magique. C'est bien d'ecrire. C'est bien d'en parler. Mais il faut que tu fasses le deuil de cet embryon, des projets que tu avais pour lui.
Pars en vacances avec ton homme, eloignes toi des souvenirs, retrouve le et retrouve cette envie, ce désir profond de porter son enfant :d La vie continue, cette épreuve t'aurait rendue plus forte et je te laisse imaginer la joie que tu ressentiras pour la naissance du premoer enfant ;)
Alors tu vois, c'est de ce type de discours que je parlais : centré sur les faits rationnels, ce qui revient à nier les émotions.

Je comprends ton intention : relativiser pour essayer de diminuer la douleur. Mais l'effet produit, c'est l'inverse.
Dire "Je crois que tu ne réalises pas que ça ne doit pas empiéter à ce point là sur ta vie" revient à me dire "ta souffrance n'est pas normale, tu dois la nier". Or, ce n'est pas comme ça que l'esprit fonctionne : pour en finir avec une souffrance, il faut l'accepter, pas la repousser.

Je suis consciente de ce que tu me dis : je suis informée, je lis tous les articles de Martin Winckler qui explique tout cela très bien. Je sais que la société a évolué, que la maternité aussi. Je sais que la fausse couche concerne 20% des grossesses. Je sais que ça ne veut pas dire que je n'aurais pas d'autre enfant. Je sais que je serais de nouveau enceinte, et heureuse de l'être. Mais tout ça, ce sont des choses gérées par mon cerveau et ma raison.

Mon cœur, mon âme, et mes émotions, eux, ne comprennent pas ça. Pour eux, les chiffres ne veulent rien dire, les faits scientifiques non plus. Ce sont eux qui sont à l'origine de la douleur et de la souffrance. Et les repousser ne fait que leur donner envie de s'exprimer encore plus fort.

Quand tu dis "Le corps médical n'était pas à la hauteur de tes espérances" je voulais juste te répondre que ce ne sont pas des espérances. Je n'espère rien de la part du corps médical, je l'espère de la part de mes amis et de ma famille. Ce que j'attends du corps médical, c'est qu'il me traite comme un être humain, et pas une liste de symptômes. C'est à dire qu'ils prennent aussi en compte mon état psychique, et me proposent de voir quelqu'un dont c'est le métier d'aider les gens dans ces cas-là. Ce qui n'a pas été le cas. Ceci dit, je comprends, je comprends qu'on ne peut pas s'investir à fond quand on soigne des gens, parce que ça finit par vous atteindre. Mais il y a une différence entre s'impliquer à fond et prendre en compte les êtres humains qu'on soigne. Et malheureusement, le corps médical a trop souvent montré qu'il était totalement déshumanisé. Ce que je regrette.
 
K

katnissvsw

Guest
lilystressi;4477893 a dit :
C'est très touchant en effet comme témoignage. Après ça ne me parle pas du tout, car le fait que je puisse être enceinte est une véritable phobie chez moi, mais je me met à la place de toutes ces mamans qui doivent vivre le pire. Après je vais aussi comparer avec mon expérience, qui selon moi est surement encore pire psychologiquement pour la maman : une de mes cousines, enceinte, a découvert a 6 mois que son bébé avait un gêne qui déclenche la mucoviscidose. Au delà d'un certain pourcentage de chance, désormais il ne demande même pas l'avis de la maman, et tue le bébé directement. Comme elle était a 6 mois de grossesse, elle va devoir accoucher quand même de son enfant, qu'elle pense avoir tuée parce qu'elle a quand même donné son aval, même si elle n'a pas le choix.
:oo: Enfin, je croyais que le couple ou au moins la femme devait exprimer leur volonté d'avorter? Bon après, peut être que ta cousine aurait avorté quand même.


@Mayaserana Je voulais juste de souhaitertout le courage du monde :hugs:
 
22 Novembre 2011
63
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394
Bollène
fanochita;4477985 a dit :
Merci pour ce témoignage.
Je viens d'apprendre que j'étais enceinte et je me rends compte que le risque de fausses couches est très élevé. Je me demandais justement comment ça pouvait se passer, concrètement, et même si la réponse est terrible, au moins je peux m'y préparer mentalement au cas où le pire arriverait.
Je suis choquée par la négligence des médecins, surtout par le fait de ne pas considérer cela comme une urgence. C'est un moment où l'on a besoin d'être prise en main, guidée, soutenue. Comment se fait-il qu'un soutien psychologique ne soit pas automatiquement prévu dans ce cas? C'est une véritable aberration.
Courage à toutes celles qui sont passées par cette épreuve, il faut en parler. Le fait que ce soit presque tabou est très étrange aussi. Cela laisserait-il entendre que c'est une honte pour une femme "d'échouer" à donner la vie? Décidément, il y a encore un gros travail à fournir pour que les mentalités évoluent.
Ne te fais pas non plus trop peur. D'autres témoignages de fausse couche, sur des forums ou autres disent que pour elles ça s'est passé en quelques jours, sans trop de douleurs (certaines ont eu des antalgiques, je ne sais pas pourquoi le médecin a estimé que moi je n'y avais pas droit...).

Je pense que pour les médecins, ce n'est pas une urgence parce que médicalement, physiquement, on n'est pas en danger. On ne risque pas de mourir ou d'être handicapée. On souffre "juste" psychiquement, ce qui n'engage pas un pronostic vital.

Pour le soutien psychologique, effectivement c'est une aberration. Tout comme c'est aberrant de prescrire des antidépresseurs aux gens sans leur recommander de suivre une thérapie ou les envoyer au CMP le plus proche. La douleur psychique n'est quasiment jamais prise en compte par notre système médical. Ça s'explique par plein de facteurs, hein, mais au final, ça donne des gens démunis abandonnés, et malheureux. Oh, ils n'en mourront pas. (quoique... dans le cas de dépressions récurrentes, ça peut conduire à un suicide, donc...) Mais ils auront souffert bien plus que s'ils avaient été traités comme des êtres à part entière, et pas juste des corps.

La honte, oui, c'est ce qu'on ressent. Bizarrement. Même là, j'ai partagé mon témoignage sur Facebook, pour plein de raisons, mais j'ai un peu honte de l'avoir fait, j'ai peur qu'on me le reproche, qu'on me dise que j'étale quelque chose d'intime dont les gens n'ont pas envie d'entendre parler. Alors que ce que je veux, c'est justement en parler. Pour moi, et pour les autres.
Le sentiment d'échec, aussi. Moi je n'ai pas réussi, alors que toutes les jeunes mamans autour de moi y sont arrivées. Et ce sentiment d'échec redouble la honte ressentie.
 
11 Mars 2013
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colonia;4477455 a dit :
Bonjour,

Tout d'abord, je suis désolée de ce qui t'arrive et, meme si tu n'es pas encore prête, je te souhaite blein de beaux bébés à venir...

Je voulais juste te faire part d'une information qui, peut-être pourra t'aider à accepter ce douloureux évènement.
Lorsqu'une fausse couche a lieu à un stade précoce, comme c'est ton cas, c'est souvent parce que les cellules qui composent l'embryon présentent des "défaux" (Au niveau de l'ADN, notemment) desquels résulteraient de graves maladies ou déficiences.

Bien sur, cela n'enlèvera rien à ton chagrin, mais peut-être que cela te rendra cette épreuve un peu moins insuportable..

Je te souhaite beaucoup de courage

Même si tu as raison en soi, et que ta démarche part vraiment d'un bon sentiment, sache, au cas où une de tes proches avait le malheur de faire une fausse couche, que cette information, qu'on sait la plupart du temps, n'est pas du tout un élément consolateur.

Dans cette douleur atroce, RIEN ne peut nous consoler, encore moins des arguments tentant de rationnaliser cette fausse couche. Cette douleur n'est pas rationnalisable (oui j'invente des mots).

Lorsque j'ai fait ma fausse couche, en juin 2005, mon patron (dermato), bien intentionné pourtant, m'avait dit ça. Je l'ai haï pendant des mois d'avoir dit ça. Non mon bébé n'était pas un amas de cellule tout pourri pour vivre, et si dame Nature est foutu de faire mourir mon bébé, pourtant n'a-t-elle pas été foutue de bien le fabriquer en moi ??? Ou alors c'est moi qui a un problème ?? Je ne suis pas foutue de faire un bébé correctement ? Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Le moindre essai de rationalisation va nous mener à des interrogations sans fin, à de la culpabilité, et beaucoup, beaucoup de souffrance.

ALORS QUOI FAIRE ?? J'ai tout à fait conscience que pour les proches, c'est très dur de savoir quoi faire. La réponse est simple : être là et accueillir la souffrance de celle qui aurait dû être mère. Ne rien dire, SURTOUT. Vous la prenez dans vos bras, et vous l'écoutez pleurer. C'est tout. A la rigueur, vous la rassurez sur le fait que non, ce n'est pas de sa faute, mais c'est tout. Pas de "tu en feras bientôt un autre" (m'en fout, c'est celui-là que je voulais), ça à la rigueur 3 mois après ça passe, mais au moment de la fausse couche je vous jure qu'on en a rien à battre d'en faire un autre. C'est notre bébé, là maintenant, qui n'est plus là, point.

Voilà ce que j'ai retiré de ma triste expérience (fausse couche hemorragique en plus, je décrirai pas c'est trop horrible). Maintenant je sais quoi faire (et donc ne pas faire) quand ça arrive à une de mes proches (parce que oui, c'est malheureusement courant, mais ça aussi on s'en fout : c'est notre douleur, là maintenant, qui a besoin d'exploser).

La chanson qui décrit le mieux ce que j'ai ressenti, y compris physiquement d'ailleurs, et qui est sorti pile à ce moment-là : Ecorchée Vive de Kayna Samet. Impossible pour moi de l'écouter encore maintenant sans sangloter... (et pourtant j'ai 3 enfants maintenant, donc ça devrait être loin et oublié, mais on n'oublie jamais, cet enfant est TOUJOURS là dans notre coeur et dans notre corps parce que oui, une fausse couche est un accouchement).



(Ça fait du bien d'en parler, dites donc).
 
22 Novembre 2011
63
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Bollène
alexandrine54;4478258 a dit :
colonia;4477455 a dit :
Bonjour,

Tout d'abord, je suis désolée de ce qui t'arrive et, meme si tu n'es pas encore prête, je te souhaite blein de beaux bébés à venir...

Je voulais juste te faire part d'une information qui, peut-être pourra t'aider à accepter ce douloureux évènement.
Lorsqu'une fausse couche a lieu à un stade précoce, comme c'est ton cas, c'est souvent parce que les cellules qui composent l'embryon présentent des "défaux" (Au niveau de l'ADN, notemment) desquels résulteraient de graves maladies ou déficiences.

Bien sur, cela n'enlèvera rien à ton chagrin, mais peut-être que cela te rendra cette épreuve un peu moins insuportable..

Je te souhaite beaucoup de courage

Même si tu as raison en soi, et que ta démarche part vraiment d'un bon sentiment, sache, au cas où une de tes proches avait le malheur de faire une fausse couche, que cette information, qu'on sait la plupart du temps, n'est pas du tout un élément consolateur.

Dans cette douleur atroce, RIEN ne peut nous consoler, encore moins des arguments tentant de rationnaliser cette fausse couche. Cette douleur n'est pas rationnalisable (oui j'invente des mots).

Lorsque j'ai fait ma fausse couche, en juin 2005, mon patron (dermato), bien intentionné pourtant, m'avait dit ça. Je l'ai haï pendant des mois d'avoir dit ça. Non mon bébé n'était pas un amas de cellule tout pourri pour vivre, et si dame Nature est foutu de faire mourir mon bébé, pourtant n'a-t-elle pas été foutue de bien le fabriquer en moi ??? Ou alors c'est moi qui a un problème ?? Je ne suis pas foutue de faire un bébé correctement ? Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Le moindre essai de rationalisation va nous mener à des interrogations sans fin, à de la culpabilité, et beaucoup, beaucoup de souffrance.

ALORS QUOI FAIRE ?? J'ai tout à fait conscience que pour les proches, c'est très dur de savoir quoi faire. La réponse est simple : être là et accueillir la souffrance de celle qui aurait dû être mère. Ne rien dire, SURTOUT. Vous la prenez dans vos bras, et vous l'écoutez pleurer. C'est tout. A la rigueur, vous la rassurez sur le fait que non, ce n'est pas de sa faute, mais c'est tout. Pas de "tu en feras bientôt un autre" (m'en fout, c'est celui-là que je voulais), ça à la rigueur 3 mois après ça passe, mais au moment de la fausse couche je vous jure qu'on en a rien à battre d'en faire un autre. C'est notre bébé, là maintenant, qui n'est plus là, point.

Voilà ce que j'ai retiré de ma triste expérience (fausse couche hemorragique en plus, je décrirai pas c'est trop horrible). Maintenant je sais quoi faire (et donc ne pas faire) quand ça arrive à une de mes proches (parce que oui, c'est malheureusement courant, mais ça aussi on s'en fout : c'est notre douleur, là maintenant, qui a besoin d'exploser).

La chanson qui décrit le mieux ce que j'ai ressenti, y compris physiquement d'ailleurs, et qui est sorti pile à ce moment-là : Ecorchée Vive de Kayna Samet. Impossible pour moi de l'écouter encore maintenant sans sangloter... (et pourtant j'ai 3 enfants maintenant, donc ça devrait être loin et oublié, mais on n'oublie jamais, cet enfant est TOUJOURS là dans notre coeur et dans notre corps parce que oui, une fausse couche est un accouchement).



(Ça fait du bien d'en parler, dites donc).
Et ça fait du bien que tu en parles dela même façon que moi. Je ne suis ni bizarre, ni anormale, on ressent, on a ressenti la même chose.

Ma chanson, à moi, c'est Fade to black, de Metallica.
"Things not what they used to be
Missing one inside of me
Deathly lost, this can't be real
Cannot stand this hell I feel
Emptiness is filling me
To the point of agony
Growing darkness taking dawn
I was me, but now he's gone"

Petit edit pour les non-anglophones (traduction rapide et un peu à l'arrache) :
"Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient,

Il manque quelqu'un en moi, 
Mortellement perdu, cela ne peut pas être réel, 
Je ne supporte pas cet enfer que je ressens, 
Le vide me remplit
Jusqu'à l'agonie
Les ténèbres grandissent, apportant le crépuscule
J'étais moi-même mais maintenant il n'est plus là..."

 
Dernière édition :
16 Février 2013
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Somewhere over the rainbow
merci pour ton témoignage @Mayaserana  ,

il m a énormément touché du fait que j ai vécu la même chose au mois de mai dernier...



ma grossesse était un accident que l on accueillait, mon fiancé et moi avec bonheur ,le fruit de notre amour, on se projetait bcp dans l avenir :on imaginait déjà une vie à trois , on aimait déjà ce petit être .A 7 semaines de grossesse , j ai commencé à avoir des micros saignements , à peine visible et sur conseil d'une collègue je suis allée le soir même à l hôpital.



J'habite en Angleterre et le système médical est très différent de la France (on touche le moins possible le patient) , les infirmières m ont posé bcp de questions mais ne m' ont pas examiné.Elles ont préféré me donner rendez-vous le lendemain ,au service maternité où j ai attendu plus d une heure entourée de futures mamans , ventre rebondi et rayonnantes...



1er examen gynéco où on me dit que tout va bien...joie!

mais j'insiste pr avoir une echo, de nouveau nous attendons plus d'une heure...

à l examen echo ( abdominale) ,le médecin ne voit rien , echo interne...silence du médecin ...elle attend un long moment pour m'annoncer froidement la mort de mon bébé ...

je m'effondre...



on me propose ensuite deux choix: soit j'ingérai un médicament dans la journée pour provoquer la fausse couche soit je laissai faire les choses...

J'ai choisi la seconde option.

Entre l'annonce de la mort de mon bébé et ma fausse couche , il s'est écoulé 6 longs jours...je ne sais pas ce qui était le pire , la douleur physique ou morale...



après 13h d'intenses contractions (et sans médoc) j'ai accouché seule ( je préfère dire accoucher car je n'aime pas le terme d"expulsion"), j ai perdu du sang pendant encore plus de 2 semaines ,tout comme toi et j ai mis plus de deux mois avant de me remettre physiquement.



Bcp de personnes de mon entourage n'ont pas compris pourquoi c'était aussi douloureux alors que j en étais à un stade peu avancé dans ma grossesse (on s'attache déjà au bébé voilà tout et puis comme tu le dis si bien on pleure également sur le fait que notre bébé ne naitra pas , ne grandira pas ...)



Ma famille m'a soutenu à distance heureusement,mais j'ai eu droit tout comme toi aux phrases qui se veulent réconfortantes mais qui ne le sont pas: " tu en auras d autres"

un autre bébé n'effacera ni la douleur ni ne remplacera pas le petit être que j ai perdu...

je pense qu'on ne peut pas comprendre tant qu on ne l'a pas vécu...



Aujourd'hui encore cela reste douloureux d'en parler...bcp de mes amies m annoncent leurs grossesses ou accouchent en ce moment et même si je me réjoui de leur bonheur cela ne cesse de me renvoyer à ma propre et douloureuse expérience ...



cela est encore tout récent pour toi et bien que mon premier instinct serait de te réconforter et te dire que ça passera ...je ne peux que te conseiller ceci : laisse-toi du temps ,même si on n'oublie pas, la douleur s'efface un peu  et on se fait à l'idée peu à peu ...on passe par tout plein de phases et d émotions ... chacune a sa manière de gérer son deuil...

pardon pour ce long discours,je te remercie encore d'avoir fait partager ton expérience , encore trop peu de femmes osent en parler et la société banalise tellement  la fausse couche ...
 
Dernière édition :
30 Octobre 2009
1 867
1 804
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Lyon
liloodalas.wordpress.com
Ça m'a fait penser à ma petite môman qui a vécue une fausse couche avant mon frère et moi. Elle en parle très très peu mais quand elle l'évoque on voit que ça lui fait vraiment mal. Elle a cinquante ans maintenant, et elle est bien consciente que ce risque est assez fréquent lors de la première grossesse, mais elle n'aura jamais l'attitude de cette infirmière super détendue dont tu as parlé. Je suis assez fière d'elle finalement : ça prouve qu'elle assume sa tristesse, qu'elle ne l'enfouit pas aveuglément. Cette histoire de notre famille me touche beaucoup parce que d'un côté j'imagine la tristesse de mes parents, et ça me fait beaucoup de peine... mais d'un autre côté je me dis que si cette petite fille était née, moi je ne serais peut-être pas là.
En tout cas MERCI pour ce témoignage, ça me permet de mieux comprendre ce qu'elle a vécu ! (par contre j'ai pas lue la partie sur l'aspiration... ça m'aurait terrifiée :s)
 
22 Novembre 2011
63
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394
Bollène
stalowa-wola;4478479 a dit :
@Mayaserana Totalement déshumanisé?  Comment peux-tu, de part ta seule petite expérience dire ça?  A propos de personnes qui travaillent 70h-80h par semaine du lundi au dimanche? Qui n'ont pas le temps de manger le midi? Qui donnent toute leur énergie pour sauver des femmes et leurs enfants?
Tu te pointes sans rendez vous dans un service... Le médecin n'a pas forcément le temps de te recevoir comme ça,  à l'improviste. Tu aurais du prendre rendez vous pour que le médecin ait les moyens de t'aider.
Et l'anesthésiste qui te demande pourquoi tu pleures... Il voulait juste être aimable, savoir si tu avais mal quelque part. Afin qu'il puisse te soulager.
Tu sais, c'est souvent comme ça: les patients rejettent la faute sur les médecins.  Alors que personne ne peut te rendre ton enfant.Parce qu'au fond, tu t'en fous de qui t'a annoncé cette nouvelle et qui s' est occupé de toi. C'est de ta fausse couche qu'il s' agit et on ne peut blâmer personne. C'est tout.
Hé du calme, j'ai aussi dit que je comprenais. Je suppose que tu bosses dans le milieu médical pour réagir aussi vivement. Et je sais que c'est un métier difficile, et que la déshumanisation dont je parle n'est pas le fait des personnes, mais du système qui ne leur permet pas de prendre du temps pour leurs patients. Pas la peine de me tomber sur le dos comme ça...

Je me suis "pointée" sans rendez-vous parce que c'est ce que la secrétaire m'a dit de faire quand j'ai téléphoné pour... prendre rendez-vous.
Quand l'anesthésiste m'a posé cette question, il ne m'avait pas adressé la parole une seule fois, et il l'a dit sur un ton méprisant et froid, en mode "elle m'emmerde celle-là". Voilà pourquoi j'ai réagi de façon très vive.

Je peux comprendre ta réaction, mais comprends aussi que parfois, les gens du milieu médical à qui on a affaire paraissent  vraiment inhumains. Même si (et probablement parce que) ils font 70-80h par semaine du lundi au dimanche.

Et non, je ne parle pas qu'avec ma "petite expérience" : j'ai eu plusieurs fois affaire à des hôpitaux et à des cliniques, et ce genre de situation s'est reproduit. Et j'ai eu le même genre d'échos de la part d'amies. C'est pas moi qui suis une sale conne qui cherche à tout prix à balancer la faute sur le dos des médecins (sérieux, est-ce que j'ai dit que c'était la faute des médecins une seule fois ???)
 
Dernière édition :
  • Big up !
Réactions : Songi songi
21 Septembre 2009
10 125
11 216
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@stalowa-wola Un peu de calme ;) Respecte ton interlocuteur s'il te plaît, surtout sur des choses aussi personnelles et difficiles. Le sujet est très sensible, du coup je vous demanderai d'essayer de vous mettre à la place l'une de l'autre et de ne pas lancer le débat sur des bases agressives :fleur: Vous avez deux points de vue très différents sur le sujet, profitez-en pour apprendre celui de l'autre sans virulence. Merci.
 
22 Novembre 2011
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Bollène
@Stalowa Wola  Hé n'empêche, heureusement qu'on a cette discussion maintenant, parce qu'il y a 1 mois, tes propos m'auraient démolie et provoqué une crise de larmes venue du fin fond de mes tripes...

Ce que j'évoque dans ce témoignage, c'est la douleur ressentie site à la minimisation de la fausse couche. Or ce que tu me dis depuis le début revient à minimiser mon expérience... Je ne sais pas si tu t'en rends compte. Mais c'est assez violent... :s

Je ne fais que te dire ce que je ressens là hein. Pas d'attaque de ma part. Juste te dire la façon dont tes propos peuvent être ressentis de l'autre côté de l'écran...
 
22 Novembre 2011
63
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Bollène
flotsam;4478357 a dit :
C'est quand même atroce de dire "tu en auras d'autres" en parlant d'un bébé, déjà que quand on dit ça à quelqu'un qui vient de perdre un animal de compagnie je trouve ça déplacé ... :erf:

Une question peut-être un peu con ou indélicate pour celles qui ont malheureusement vécu ça : avez-vous fait une sorte "d'enterrement" pour votre bébé ? J'avais lu que dans certaines villes ou hôpitaux il y a ce qu'on appelle le carré des anges, où sont enterrés les enfants morts prématurément. Je sais que certains parents préfèrent passer à autre chose sans passer par cette étape, mais pour d'autres ça a été réellement salvateur d'en passer par là. Même si c'est surtout symbolique ça les a aidés à "finir" leur deuil, et ça donnait une réalité à l'enfant qu'ils ont perdu, une reconnaissance qui leur était nécessaire ...
C'est vrai que je pense que ça peut aider, mais moi pour le moment j'en ressens pas le besoin... Je verrais si mon travail avec mon psy m'amène à ce type de démarche symbolique.
 

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