Commentaires sur J'ai grandi avec mon père comme seul parent et ça n'a pas toujours été facile

[Une madmoiZelle]

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J'ai grandi avec mon père comme seul parent et ça n'a pas toujours été facile

 

[Azala]

Le "jeu de cons" concernant les besoins de protections périodiques me parle tellement ! J'ai vécu avec mon père pour seul parent à partir de mes 14 ans et tous les mois il a fallu que je lui mette un mot pour lui demander de l'argent pour ça... J'étais trop gênée de lui demander de vive voix, et quand je le notais dans la liste de courses il ne prenait jamais le nécessaire. Avec le recul je me dis que peut-être, il ne savait pas quoi prendre exactement, mais quand même

Et il aurait pu simplement me donner l'argent sans que je le lui demande, partant du principe que le besoin était mensuel...

 

[Ariel du Pays Imaginaire]

@Azala : c'est justement un des trucs qui m'a choqué dans le témoignage. Autant j'entends la difficulté d'être parent solo mais ça je comprends pas... Les pères savent bien que leurs filles vont avoir leurs règles donc s'ils sont pas à l'aise de leur en parler ils pourraient trouver une solution. Envoyer une femme de la famille en discuter avec elle, lui donner de l'argent tous les mois ou lui demander de l'accompagner pendant les courses, l'ado va chercher ce qu'il faut et le met dans le caddy et même pas besoin d'en discuter... Je comprends pas ! Question indiscrète (t'es pas du tout obligée de répondre) : est-ce que tu as pu en reparler avec ton père depuis ?

 

[Azala]

@Azala : c'est justement un des trucs qui m'a choqué dans le témoignage. Autant j'entends la difficulté d'être parent solo mais ça je comprends pas... Les pères savent bien que leurs filles vont avoir leurs règles donc s'ils sont pas à l'aise de leur en parler ils pourraient trouver une solution. Envoyer une femme de la famille en discuter avec elle, lui donner de l'argent tous les mois ou lui demander de l'accompagner pendant les courses, l'ado va chercher ce qu'il faut et le met dans le caddy et même pas besoin d'en discuter... Je comprends pas ! Question indiscrète (t'es pas du tout obligée de répondre) : est-ce que tu as pu en reparler avec ton père depuis ?

Aucun problème
Non, je n'en ai jamais reparlé avec lui depuis. Je l'ai confié assez récemment à mon frère - qui a deux petites filles, et a trouvé l'affaire assez aberrante lui aussi. A l'époque j'avais interrogé l'une de mes cousines, qui a le même âge que moi et qui était avec sa soeur en garde alternée ; son père est le frère du mien et pour le coup elle m'avait dit qu'il y avait toujours le nécessaire quand elle était chez lui, sans qu'elle ait besoin de demander quoi que ce soit, c'était littéralement un non-sujet

 

[Bloem]

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Le tabou autour des règles n'est pas un passage obligé si on est élevé par un homme.
Non ils ne vont pas faire une syncope à l'évocation des règles.

C'est dommage que les pères des témoignages au dessus n'est pas réussi à dire à leurs filles "je sais que tu as tes règles, je vais t'acheter des protections".

Peut-être est-ce parce-que le sujet était aussi tabou dans leur propre éducation?

Mais j'irai même plus loin que @Ariel du Pays Imaginaire : lorsqu'on élève un enfant, et encore si on est un homme élevant seul une fille, on ne peut plus se permettre d'être "gêné" par des sujets banals comme les règles.

L'astuce de demander à une autre femme suppose quand même que celle-ci soit très dispo.

Parce-que les règles c'est pas que les protections.
C'est savoir dire à son enfant qu'un tampon ça se garde pas trop longtemps, c'est connaitre un minimum les règles pour savoir si elles ne sont régulières, abondantes ou pas, douloureuses, c'est emmener son enfant chez le médecin, c'est laver les culottes tachées.

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[Mary-Sue]

Je pense que ça dépend aussi beaucoup de l'éducation et du tabou (ou non) autour. Je m'explique.
Dans ma famille, il y a plusieurs générations. Les femmes comme ma grand-mère ou mes tantes parlaient des règles sans les désigner par le nom adéquat. C'était souvent "les choses" "les trucs" etc. Donc pour faire la liste de courses, il fallait marquer "choses", et ça ne marchait que si une femme faisait les courses. Mon grand-père et mes oncles étaient laissés en dehors de ça.
Quand j'étais plus jeune, mes cousins du même âge étaient donc aussi laissé en dehors de ça, et pour eux, c'est perçu comme quelque chose de sale ou de tabou.
En revanche, la plus jeune génération de ma famille n'a pas ce problème. Il y a un jeune adolescent de moins de 18 ans qui comprends très bien ce qu'il faut acheter, parce qu'autour de lui, le sujet n'est pas tabou et les règles sont désignées par "les règles" et non "les choses" ou "truc de bonnes femmes".
Je n'essaye pas de trouver des excuses aux pères qui ont du mal avec ce sujet, mais je voulais souligner que l'éducation liés aux différentes générations a probablement un rôle assez important là-dessus. (Et que c'est très important que le sujet ne soit pas tabou, même avec des jeunes garçons parce que ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de règles que ça ne les concerne pas du tout, finalement)