J'ai testé pour vous... le syndrome de l'imposteur

[Bored-Girl]

Et pourquoi un article devrait obligatoirement traiter d'un sujet hors-norme, jamais vu ? J'aimerais bien lire un article sur une rupture, savoir comment l'auteur l'a vécue, pouvoir me retrouver ou non dans son expérience. De plus, tout le monde n'a pas vécu de rupture (qu'elle soit amoureuse, amicale, ce qu'on veut), ce serait alors un sujet vachement original pour ces personnes ! J'adore lire/écrire des tranches de vie, savoir comment une personne dans son individualité réagit à un événement particulier, perso. ^^'

Ben c'est très simple, quand on appelle un article "j'ai testé pour vous", je m'attends à ce que ça ne soit pas des choses qu'absolument tout le monde vit. Enfin, j'ai dit "que tout le monde vit à un moment ou à un autre", et non pas "que tout le monde a déjà vécu".

Mais en soit, je trouve que les articles "j'ai testé pour vous" portent de moins en moins bien leur nom. En gros, je chipote surtout sur le titre, qui me dérange beaucoup, pour deux raisons, d'abord celle évoqué précédemment, on n'a pas besoin que quelqu'un le teste pour nous, puisqu'on le vit, et ensuite, parce que non, personne ne s'amuse à faire exprès d'avoir le syndrome de l'imposteur pour pouvoir ensuite le décrire aux autres. Ce n'est pas quelque chose qu'on teste.

 

[Aslan]

Ah, d'accord je comprends ce que tu as voulu dire ! Je n'avais pas cette vision de la rubrique parce que je voyais le titre "J'ai testé pour vous..." comme une pointe d'humour, une façon de dédramatiser les récits de vie racontés.

 

[Aerlynn]

Ha, je n'aime pas quand les gens se rabaissent, alors qu'ils ont le niveau; c'est à se tirer les cheveux. J'en ai entendu des tas de collègues de classes qui disaient sans cesse " je suis nulle! mes dessins sont moches! je ferais jamais carrière, ect". ça m'a souvent hérissée les poils d'entendre ça, que je n'hésitais pas à venir voir ces personnes et leur dire " arrêtez de vous rabaisser. personne n'est parfait, personne n'est un dieu du dessin en un claquement de doigt. On progresse tout à son rythme. Y a quelque chose dans ton dessin qui est bien, y a un truc qui est une part de toi. fait toi plaisir et continue de bosser, tu verras que t'y gagnera quelque chose". et les profs, ils disaient jamais rien, face à ces cas. aucun encouragement, juste un regard creux. 'fin, c'est triste quoi, juste triste d'entendre ça. Après ça doit être mon côté bisounours qui veut que j'ai cette envie de les booster, leur faire prendre un peu plus confiance en eux. surtout que souvent ce sont des gens biens, adorables; ils devraient se sentir épanouis dans leur milieu quoi

 

[fl00rra]

J'ai eu l'impression en lisant cet article que tu décrivais ma vie . Je suis en derniere année a l'université mais j'ai l'impression de n'avoir rien appris durant les quatres années et que par concequance je ne mérite pas mon diplome. je fait souvent exprès de ne pas réviser pour mes test parce que je me dit que je suis nulle de toutes façon ou que si j'échoue au moins je n'aurais pas perdu mon temps a étudier, bref c'est quelque chose que je vie tous les jours et c'est bien de savoir que je ne suis pas la seule

 

[Calima]

L'underdoing a donc un nom... Qu'il n'est pas nécessaire de connaitre pour le pratiquer allègrement depuis des années ^^'
J'ai un peu conscience de "l'effet doctissimo" de cet article, et je me reconnais pas mal, mais je ne sais pas si c'est ça ou un simple manque de confiance en moi chronique. D'ailleurs, est-ce qu'un manque de confiance chronique est un syndrome de l'imposteur ?

Comme cela a été dit dans les commentaires précédents, on peut aussi se sentir imposteur dans ses relations sociales (et pratiquer l'underdoing aussi), c'est exactement ce que je ressens, en permanence : je ne comprends pas ce que les autres me trouvent, je me dis que je me fais des idées, que je suis "une connaissance sympa mais sans plus" (au moins, je ne suis jamais désagréablement surprise, c'est l'avantage), parfois "une bonne pote", alors qu'on me dit souvent "bonne pote" et parfois "meilleure pote"... Je me sens toujours "inadaptée socialement", je ne sais pas recevoir, ni faire la conversation, ni quoi que ce soit, et à partir du moment où il y a un regard extérieur, j'ai l'impression d'agir de façon ridicule et absolument pas naturelle, et enfin, les seuls moments où j'ai l'air d'avoir confiance en moi, c'est quand je décide de jouer le rôle de la fille qui a confiance en elle, que je surjoue.

Je n'ai jamais non plus appris à travailler à l'école, je n'en ai pas eu besoin, et ce jusqu'au bac : j'ai dit que je l'aurais mention Assez Bien, et je l'ai effectivement eu mention AB, ce qui m'a confortée dans mon impression de savoir ce que je vaux et que les autres se trompent sur moi généralement. Mais je ne me sentais pas particulièrement stupide ou brillante, juste "pas exceptionnelle". Après le bac, c'est une autre histoire, j'ai été refusée dans les 9 formations sélectives auxquelles j'avais postulé (je n'étais "pas assez bien pour eux"), puis ça a été le début d'une période pas très cool pour mon moral qui a pas mal duré. Enfin bref.
Actuellement, je suis couturière autodidacte, je me considère encore comme débutante (et j'aimerais apprendre "académiquement"), je pointe d'abord les défauts de tout ce que je fais quels que soient les compliments qu'on me fait, et je pratique l'underdoing pour avoir des défauts à pointer, je ne suis jamais entièrement satisfaite de moi, je ne le suis que pour l'aspect visuel final, éventuellement.

J'ai aussi l'impression de ne pas progresser en quoi que ce soit : si j'essaye de faire quelque chose de nouveau, ensuite je ne vois pas comment m'améliorer, cela me parait impossible de faire mieux que ma première fois. D'autres que moi se sentent concernées par cette impression ? C'est lié au "syndrome de l'imposteur" ?

 

[violedegambe]

AAAAHHHH!! C'est donc ça ce que mes pauvres amies supportent tous les jours, que ni elle ni moi ne comprennent que j'essaie de les convaincre (en vain) que je suis vraiment nulle! Moi aussi je fais la technique de l'underdoing :'( du coup j'ai l'impression de ne jamais assez travailler... Et je me trouve encore plus nulle! ...

 

[BubuShok]

Je viens de découvrir cette histoire de syndrome de l'imposteur et je me reconnais tout à fait dedans. Voilà donc enfin l'explication ! Cela me handicape vraiment professionnellement car je me rabaisse sans arrêt malgré les avis plus que positifs de mes clients. J'ai peur d'être "démasquée" et que les gens se rendent compte que je ne suis pas si douée que ça. Cela m'empêche d'explorer de nouvelles pistes pour sauver mon auto-entreprise Manque de confiance en moi qui remonte à l'école. Excellente élève, j'avais des facilités mais cela ne m'empêchait pas de stresser comme une malade pour les examens (que j'ai toujours eu avec d'excellentes moyennes... D'ailleurs, ça énervait mon homme ). Couplez le manque de confiance et la mésestime de soi avec ce syndrome au quotidien et vous avez mon état d'esprit. Je ne mérite pas ce qui m'arrive

Je pratique l'underdoing donc forcément, je me trouve encore plus nulle. Aujourd'hui à un carrefour professionnel dans ma vie, je dois changer de chemin et le manque de confiance en moi et ce fichu syndrome (qui me fait douter de mes capacités réelles) me paralysent.

 

[Membre supprimé 155015]

Ahhh le fameux syndrome de l'imposteur... un syndrome que TOUS les adultes surdoués (ex enfants précoces, ou adultes à haut potentiels) connaissent.
Dès que je réussis quelque chose je me dis "mais bordel, ils n'avaient personne de mieux? Ils ne se sont pas rendus compte que j'étais (choisis, liste non exhaustive) stressée/anxieuse/pas assez intelligente/jolie/non experte de littérature médiévale.
Ce syndrome est extrêmement handicapant parce que, toi tu as l'impression d'être une misérable bouse qui ne mérite pas les louanges ou la réussite, mais les autres autour de toi pensent que tu fais des chichis et que tu as juste envie de te faire mousser. Perso, je trouve ça hallucinant, quand tu n'as rien préparé d'y arriver, alors qu'à côté ton pote d'école il a passé des semaines dessus. Tu te contentes d'une note moyenne, mais honnêtement, le rapport note/travail est plus que bon!

Une petite digression aussi: l'auteure parle de sa précocité sans pour autant en faire étalage, c'est pourtant un élément déterminant dans ce syndrome. Etre précoce, surdoué, haut potentiel, ça ne veut pas dire "être meilleur que", mais juste fonctionner différemment. Et ça va avec un paquet de trucs chiants: la nervosité, l'hypersensibilité, la pensée arborescente, et ce fameux syndrome. Voilà, il me semblait utile de le préciser

Sur ce, amour et pimprenelle

 

[DeboBulle]

Je savais que je n'étais pas seule à penser ça, youpi !!

Plus sérieusement, je me demande tous les jours ce que j'ai fait pour arriver là où je suis ... j'ai le job dont je rêvais et on vient encore de me proposer une promotion après 3 ans dans la boite (je rencontre d'ailleurs le PDG lundi prochain et j'ai un peu les chocottes), je suis une jeune femme de 27 ans totalement épanouie dans son taff, ayant décroché son master avec mention TB, des stages et jobs plutôt classes et un CDI signé en sortie de formation pour un salaire très convenable. Côté personnel, je me marie l'année prochaine, j'ai un super appartement, des chats trop lol, des tas d'amis ...
Et je ne comprends pas ce besoin qu'a mon cerveau de revenir régulièrement à la charge avec ce foutu : "Mais en fait, ils sont inconscients tous ces gens là, ces profs, ces employeurs, ce mec, de te faire confiance non ? Tu vas tout gâcher quand ils vont se rendre compte de ta nullité".
Je suis consciente que ce que j'ai accompli, c'est énorme, et je me suis donné du mal pour que ça se passe aussi bien.

C'est perturbant, il y des jours où je surmonte, et puis les jours où ça va un peu moins bien au taff ou à la maison BAM ça remonte et ça me pourrit la vie pendant plusieurs jours. Les montagnes russes des émotions et de la confiance / l'estime de soi.

 

[DeboBulle]

Petit ajout à mon précédent post : est-ce vraiment lié à un fort potentiel ?

C'est une question toute bête hein, mais j'ai jamais vraiment forcé en cours (jusqu'à ma Licence) et j'ai toujours été une élève moyenne sans faire grand chose (genre 12 de moyenne quoi, l'élève gentille mais qui marque pas). Est-ce possible donc que je sois une "adulte à fort potentiel" comme tu le notes @elisabellissima ? (désolée ton message date d'août, j'y tombe à peine dessus)

Si y'a une psychologue ou une étudiante en psycho dans le coin ...

 

[Membre supprimé 155015]

Ya des signes pour adulte HP, qui ne se resument pas à Ca Ya la façon de penser, l'hypersensibilité, une grande lucidité et des difficultés malheureusement souvent, au jour le jour... Hesite pas a MP si questions plus précises (avant mon diagnostic je m'étais beaucoup beaucoup renseignée sur le sujet!). Une chose est sûre, seul un psychologue expérimenté et habilite a faire passer les tests pourra t'eclairer "pour de vrai

 

[Jueyn]

Wow. Grosse claque dans ma gueule. Mais claque avec la douceur d'un câlin. Ou câlin avec la force d'une claque, je ne sais pas trop.
Merci pour cet article. Merci de mettre des mots sur ce sentiment qui me pourrit la vie, mais avec lequel je pensais devoir faire toute ma vie.
Je vais devoir FAIRE AVEC toute ma vie d'ailleurs mais savoir que 1) je ne suis pas la seule à le ressentir (on peut presque dire "subir" là nan?) et 2) c'est un syndrome dont je ne suis pas vraiment responsable, ça me donne l'espoir de NE PAS EN ETRE VICTIME toute ma vie.
Donc merci.
Je vous kiffe. Et je vous aime d'autant plus que vous m'aidez à m'aimer.