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Membre supprimé 320093
Guest
@Vogel C’est quelque-chose qui est arrivé avec l’industrialisation des activités humaines (fin 19e siècle), qui a peu à peu touché le domaine culturel. C’est aux Etats-Unis que c’est vraiment né, et ensuite c’est arrivé en Europe et dans le monde. En fait ça s’est vraiment accentué dès l’instant où il y a eu la notion de reproductibilité industrielle avec les produits culturels (vinyle, VHS), dans le sens où une œuvre pouvait être déclinée en plusieurs exemplaires (du coup le cas du cinéma c’est particulier, parce que l’expérience en elle-même se faisait au début uniquement dans une salle, donc le but était déjà de faire venir du monde en masse plutôt que de vendre un produit). Après avec les avancées technologiques (télévision, etc.) cette culture de masse a explosé : si on peut reproduire une œuvre en grande quantité, et si de plus en plus de gens ont accès aux technologies, la culture va forcément toucher plus de monde, et donc atteindre des gens qui auparavant n’avaient pas ou très peu accès à la culture. D’un côté c’est bien, parce que la culture n’est plus réservée à l’élite, de l’autre c’est problématique car c’est quelque-chose qui a été utilisé dans une logique de profit/pouvoir et non d’éducation. Le peuple est devenu passif dans le sens où il ne faisait que consommer des produits culturels, sans vraiment poser un regard critique sur l’intention des industries. Parallèlement, le fait que les masses aient accès à la culture a forcément abouti à des succès de masse : c’est comme ça que les stars sont nées, et avec elles les fans. Il y a même des icônes qui flottent un peu dans le temps, comme Marilyn Monroe : tout le monde connaît son visage, mais pas beaucoup de gens ont déjà vu ses films ou entendu ses chansons.
Pour le côté politique, dans les premiers temps les Etats-Unis se sont servis de ça un peu comme d’un outil de propagande, pour montrer au peuple que seule la voie de l’industrie était possible (et donc la voie de la consommation), ou pour empêcher la contestation. Après c’est clairement devenu un outil économique et de soft power au niveau mondial, et donc tu as raison de faire le lien avec le capitalisme car ça en fait totalement partie, et ça s’inscrit plus largement dans la mondialisation. On parle même de capitalisme artiste, cad qu’on utilise l’art pour stimuler la sensibilité émotionnelle et pousser à la consommation d’autres produits (aujourd’hui ça passe souvent par des collaborations avec des marques, des apparitions dans des pubs, etc.). Du coup la société du divertissement dont tu parles va de pair avec tout ça, d’un côté les avancées technologiques, de l’autre cette sorte d'idolâtrie qu'on développe pour un artiste/personnalité que l'on ne connaît pourtant qu'à travers les médias. Pour le côté plus visuel, ça s’appelle aussi l’hyperspectacle : ça veut dire qu’on consomme des supports visuels en masse, que les artistes sont "spectaclisés", ça se retrouve beaucoup dans des trucs comme The Voice, les interviews avec Oprah, les télé-réalités d’artistes connus (Whitney Houston dans Being Bobby Brown, etc.). Avec les réseaux sociaux/supports d’aujourd’hui ça prend une toute autre dimension, parce qu’on a accès à des visuels n’importe où et n’importe quand, on est sans cesse connectés, donc les industries utilisent beaucoup ces moyens-là car elles sont directement "avec nous" (un bon exemple c'est le compte twitter de Netflix, vraiment bien géré avec de l'humour, on en oublierait presque que c'est juste de la com).
Par rapport à la consommation de l’art des bourgeois et du peuple, statistiquement, plus la classe est aisée, plus la fréquentation de lieux comme les musées/théâtres/opéras augmente, tout comme la fréquence de lecture. Après, s’ils consomment différemment du peuple aujourd’hui, je ne sais pas trop, je dirais que s’ils ont eu une éducation plus tournée vers l’art, ils peuvent comme tu disais l’apprécier différemment ou justement ne pas uniquement "consommer". Après si tu parles d’avant la culture de masse ou avant l’industrialisation, le peuple avait tout simplement un accès très réduit à l’art, et la notion de consommer l’art n’existait pas vraiment. Donc c’est pas tellement qu’il consommait différemment, mais plutôt qu’il ne pouvait pas vraiment le faire.
Pour le côté politique, dans les premiers temps les Etats-Unis se sont servis de ça un peu comme d’un outil de propagande, pour montrer au peuple que seule la voie de l’industrie était possible (et donc la voie de la consommation), ou pour empêcher la contestation. Après c’est clairement devenu un outil économique et de soft power au niveau mondial, et donc tu as raison de faire le lien avec le capitalisme car ça en fait totalement partie, et ça s’inscrit plus largement dans la mondialisation. On parle même de capitalisme artiste, cad qu’on utilise l’art pour stimuler la sensibilité émotionnelle et pousser à la consommation d’autres produits (aujourd’hui ça passe souvent par des collaborations avec des marques, des apparitions dans des pubs, etc.). Du coup la société du divertissement dont tu parles va de pair avec tout ça, d’un côté les avancées technologiques, de l’autre cette sorte d'idolâtrie qu'on développe pour un artiste/personnalité que l'on ne connaît pourtant qu'à travers les médias. Pour le côté plus visuel, ça s’appelle aussi l’hyperspectacle : ça veut dire qu’on consomme des supports visuels en masse, que les artistes sont "spectaclisés", ça se retrouve beaucoup dans des trucs comme The Voice, les interviews avec Oprah, les télé-réalités d’artistes connus (Whitney Houston dans Being Bobby Brown, etc.). Avec les réseaux sociaux/supports d’aujourd’hui ça prend une toute autre dimension, parce qu’on a accès à des visuels n’importe où et n’importe quand, on est sans cesse connectés, donc les industries utilisent beaucoup ces moyens-là car elles sont directement "avec nous" (un bon exemple c'est le compte twitter de Netflix, vraiment bien géré avec de l'humour, on en oublierait presque que c'est juste de la com).
Par rapport à la consommation de l’art des bourgeois et du peuple, statistiquement, plus la classe est aisée, plus la fréquentation de lieux comme les musées/théâtres/opéras augmente, tout comme la fréquence de lecture. Après, s’ils consomment différemment du peuple aujourd’hui, je ne sais pas trop, je dirais que s’ils ont eu une éducation plus tournée vers l’art, ils peuvent comme tu disais l’apprécier différemment ou justement ne pas uniquement "consommer". Après si tu parles d’avant la culture de masse ou avant l’industrialisation, le peuple avait tout simplement un accès très réduit à l’art, et la notion de consommer l’art n’existait pas vraiment. Donc c’est pas tellement qu’il consommait différemment, mais plutôt qu’il ne pouvait pas vraiment le faire.