Je ne supporte pas...

[Lily Lou]

Je voulais dire ça dans le sens qu'ils défendent toujours leurs causes par la violence, comme les SJW. Ceci dit, c'est vrai que c'est leur seul point commun.

Qu'est-ce que tu appelles "violence", en fait ?

[insultes racistes, homophobes, anti-choix, violences]
Parce que les militants d'extrême-droite que je vois, ils insultent et menacent les femmes qui veulent avorter ou ont avorté en leur expliquant à quel point elles sont des meutrières, ils parlent "d'aller placer une bombe dans une mosquée pour leur faire payer nos morts à tous ces terroristes" après les attentats (parce qu'aucun musulman n'a été tué, peut-être, et que tous les muslmans sont des terroristes, comme tous les chrétiens sont des membres du KKK), ils parlent des personnes noires comme de singe ou de sous-race. ils vont voir des homos dans la rue pour leur crier que "les gens comme vous devraient crever". Ca c'est seulement niveau violence psychologique. Niveau violence physiques, ils sont aussi le genre à aller casser la gueule aux homos qui ont eu le malheur de se tenir la main ou s'embrasser dans la rue, ils font des chasses à l'antifa, insultent et frappent des personnes d'origine maghrébinne, et on se souvient de ce qui est arrivé à Charlottesville. Ainsi que cyber-harcèlement de militant·es féministes/LGBT/gauchiste (Marion Séclin par exemple, pour ne citer qu'elle)
(J'ai mis quelques liens, mais j'ai pas spécialement la motiv de chercher plus)

Y'a des dérives côté SJW aussi, mais la violence ne me semble pas être la même des deux côtés.

Édit : et c'est quoi, SJW, pour toi/vous ?
Nan, parce que sur internet, dès que tu es féministe ou (militant/ouvertement) LGBT, t'es taxé de SJW

 

[Manea]

Je ne supporte pas les gen.te.s qui mettent dans le même sac de "fanatique sans réflexion" les racistes - sexistes - homophobes et autres oppresseurs de tous poils et les militant.e.s qui luttent contre ces même oppressions.

Désolée, mais dire que tout le monde a le droit à une existence tranquille et au respect, pour moi, c'est pas du même niveau que réclamer le droit de dire que les gens ne devraient pas pouvoir exister. Dire "ta gueule" à un mec qui sort une énième saleté homophobe/sexiste c'est pas comme dire "tapettes !" à deux hommes qui se tiennent la main dans la rue/ "salope" à une inconnue dans la rue qui porte une jupe courte avec un décolleté.

Coup de gueule contre cette rhétorique du "tous pareil" qui fait passer des crimes pour des opinions ou qui criminalise la défense de droits humains basiques.

 

[Manea]

@Manea
Puisque l'on parle de raccourcis foireux, je trouve assez révélateur que tu réussisses à transformer "les fanatiques de tous bords ont un processus de pensée identique" en "les gens qui considèrent que tout le monde peut avoir une existence tranquille sont pareils à des nazis".
Attends, je crois que cela me rappelle quelque-chose... Ah oui :

L’épouvantail est un sophisme qui consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée. Créer un argument épouvantail consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l'attribuer à son opposant.

Et particulièrement cette partie :

Arthur Schopenhauer appelle ce sophisme le stratagème de l'extension : « il s’agit de reprendre la thèse adverse en l’élargissant hors de ses limites naturelles, en lui donnant un sens aussi général et large que possible et l’exagérer, tout en maintenant les limites de ses propres positions aussi restreintes que possible ».

C'est tellement la description exacte de ce que tu viens de faire, on dirait que cela a été écrit spécifiquement pour cet exemple.

Je veux bien que tu me montres où exactement j'ai parlé de nazis ou même d'idéologie équivalente dans mon message... J'ai parlé de sexisme, d'homophobie et mentionné le racisme en disant que considérer que la violence était similaire et condamnable de la même façon selon si elle est utilisée pour oppresser ou pour se défendre face à une oppression est quelque chose que je trouve insupportable (et que du coup je trouve ça problématique de mettre les militant.e.s et la violence militante dans le même panier que les "fanatiques" par exemple religieux et les oppressions qu'ils prônent).
Tu parles du stratagème de l'extension mais tu l'utiliserais pas un peu toute seule en projetant sur mon message, par hasard ?

Merci de m'attaquer sur des choses que je dis et pas sur des trucs que tu imagines, et aussi de balayer devant ta porte avant de me reprocher un biais argumentaire que tu emplois pour émettre ce même reproche.

 

[Manea]

@Manea j’aurais une question (mais si tu ne veux pas répondre je comprends hein) : pour toi tant que l’ideologie est positive, les moyens sont justifiables ? La fameuse phrase la fin justifie t elle les moyens ?


Pour situer pourquoi je pose ma question : autant je suis d’accord avec tes messages jusqu’a un certain niveau de violence autant pour ce qui est en vrac du harcèlement en ligne pour une mauvaise formulation ou des casseurs en manif ou même des agresssions de militant durant la présidentielle par exemple je trouves que oui là on n’est plus dans une violence justifiable.

Ah oui, je suis d'accord, faut que ça reste justifié, justifiable et nécessaire. Mais pour moi quand on passe à du harcèlement ou de la casse gratuite, on sort de l'idéologie militante.
Qu'il existe des personnes qui utilisent une idéologie positive à la base et la détournent pour faire de la merde, je le nie pas. C'est juste que pour moi c'est pas des "SJW" vu que c'est pas ce que le terme désigne à la base et que faire l'amalgame serait dommageable pour l'image de tou.te.s les militant.e.s dans l'imaginaire collectif, et qu'il ne faut pas, sous prétexte que ces personnes existent, dire que toute forme de violence est à bannir des milieux militants parce que sans violence, bah on arrivera à rien
J'ajouterai aussi que je pense que les mécanismes présents sous ces violences "extrêmes" et leurs raisons d'être ne sont pas les mêmes que pour la violence comme celle liée à des oppressions poussées et assumées à l'extrême et que de fait, ça me gène qu'on les mette dans le même panier, mais c'est pas pour autant que j'encourage ou que je cautionne.

 

[Vadim]

Je ne supporte plus mes collègues et le consensus apparement bien admis autour de "les grèves c'est chiant". Oui ça va compliquer notre petit quotidien, mais non ils ne font pas grève "pour rien", "tout le temps", "alors que ce sont déjà des privilégiés". Ce degré zéro d'information sur les réformes en cours, cette acceptation immédiate du traitement médiatique hyper biaisé, cette espèce jalousie et de satisfaction à voir le nivellement par le bas... C'est pourtant des gens normalement intelligents et cultivés, mais là ils me sortent par les yeux.

Et ça m'énerve encore plus que tout le monde en parle comme si c'était tacite qu'on est tous d'accord là dessus. Bah non Jean-Pierre excuse moi si on va pas rigoler ensemble sur le dos des fonctionnaires, ces feignants.

 

[skippy01]

@Vadim En fait, ça fait un moment que j'ai l'impression que des grêves ne servent plus à rien. L'opinion publique est tellement convaicue que ça leur prend comme une envie de pisser pour pouvoir se tourner les pouces ou faire chier gratuitement les gens qu'au final, elles échouent systématiquement.

 

[Trémazane]

pour pouvoir se tourner les pouces ou faire chier gratuitement

Je te trouve dure dans tes propos (même si j'ai bien compris tu parles ici de l'opinion publique) : les grévistes perdent quand même leur paye pour chaque jour de grève. Je pense qu'on peut contester certaines manières de faire grève (typiquement les blocages de fac faudra qu'on m'explique parce que vraiment ça me dépasse : à quoi ça sert ?) mais de là à dénigrer la contestation sociale dans son ensemble faudrait pas pousser mémé dans les orties!
Et clairement aujourd'hui le fait qu'il y ait grève ça n'a fait que rajouter à mon stress : je suis en concours cette semaine et aujourd'hui c'était...euh...original (?) de voir les grilles du bâtiment fermées en arrivant. Je me suis pas dit "oh les bâtards ils font chier!" ; je me suis dit que les bibliothécaires (oui on compose dans une salle d'une bibliothèque) avaient bien le droit de faire grève même si on se les caillait dehors en attendant les surveillants (qui ont aussi les clefs mais arrivent plus tard). Je me suis juste dit "tant pis" et aussi "J'espère que mon p'tit quart d'heure dans le froid ne sera pas vain".
C'est pas contre toi @skippy01, je réagis juste à l'expression que tu as employée parce que je suis d'accord avec @Vadim .

 

[skippy01]

Tu as mal compris mon message, ou ce dernier n'était pas suffisamment clair. Je n'ai pas dit que c'était ce que le pensais mais bien le point de vue d'une grande part de l'opinion publique, que je ne partage évidemment pas.

 

[Vadim]

@skippy01 Je suis d'accord. Je pense que le concept de grève a fait son temps, et qu'il devient obsolète. Aujourd'hui le gouvernement sait qu'il n'a qu'à tenir quelques semaines, l'opinion publique stigmatise les grévistes, et le passage en force des réforme est limite vu comme une libération de la "prise d'otage". Le vocabulaire utilisé par les média nous pousse bien dans ce sens d'ailleurs.

 

[MedusaQueen]

typiquement les blocages de fac faudra qu'on m'explique parce que vraiment ça me dépasse : à quoi ça sert ?

Pour moi (qui ait bloqué ma fac dans ma jeunesse), bloquer la fac ça veut dire : "ça va tellement mal, les conditions d'études sont tellement pourries qu'on préfère s'en priver que de continuer comme ça". Pour dire "non je refuse d'avoir cours dans une salle ou il fait 10° parce que le chauffage ne marche pas ou qu'il y a une vitre cassée et que l'université n'a même pas les sous pour remplacer la vitre et allumer le chauffage". "je refuse que l'accès aux études supérieures soit conditionnée par le niveau de richesse des parents, parce que faut pas se leurrer, vivre avec 400€ de bourses par mois c'est... chaud bouillant et 400€ par mois ça concerne très peu de personnes, beaucoup plus dépendent de leurs parents et/ou de leur travail et/ou d'un emprunt et ne sont pas égales face au coût de la vie". "Je refuse d'avoir des cours dispensé par des vacataires payés au lance pierre et en retard parce que la fac n'a ni les moyens financiers de payer ses vacataires, ni les moyens d'ouvrir un poste pour dispenser ces cours". "je refuse que pour injecter de l'argent dans les facs le gouvernement ouvre les portes aux entreprises et en parallèle reviennent sur la reconnaissance nationale des diplomes, parce qu'il faut être aveugle pour s'imaginer que les entreprises vont financer sans contre partie des formations, et que l'autonomie de gestion des université ne va pas augmenter les disparités entre bonnes facs riches perfusées par les entreprises qui ont les sous pour payer leurs profs et chercheur-euse-s, et facs oubliées qui ne pourront pas gérer leur personnel, donc garantir des cours de qualité aux étudiant.e.s (parce que obviously quand t'es pas payé pour donner des cours, et que ce n'est qu'une partie de ton job, ben tu vas pas te plier en 4, les martyres de l'enseignement supérieur, non merci)". Aussi "parce que je suis persuadée que la connaissance c'est ce qui tire une nation vers le haut, plus le niveau de connaissances est élevé plus on peut trouver des solutions aux problèmes, sauf qu'actuellement l'état forme des personnes à un haut niveau de connaissance, ce qui a un coût, mais ne permet pas l'emploi de ces personnes dans leur domaine de compétences, et donc perd son investissement financier et des résolutions de problèmes". (mais je ne pense pas que politiquement les preneur-euse-s de décision veuillent une bonne éducation nationale et un enseignement supérieur de qualité, ça les arrangerait bien de privatiser la formation à très très grande échelle )
Je sonne un peu aigrie je trouve, je précise @Trémazane que je ne m'emporte absolument pas contre toi mais contre la casse de l'ESR qui me déprime

Bon je pourrais continuer pendant des heures mais je suis pas payée pour ça, alors je vais me remettre à l'écriture de mon papier scientifique que mes chefs pensaient que j'écrirai sur mon chômage parce que tout le monde fait ça , mais j'ai eu le bol de me faire recruter sur un contrat de 4 mois (parce que sinon les financements étaient perdus) pour faire le job qu'on me demande, et qui cumule l'écriture de cet article, l'exploration d'une base de données et bien d'autres choses encore, et la rédaction d'un projet de recherche et de solutions techniques pour espérer décrocher un CDD de 12 mois pour l'année prochaine. Ah et sans publication scientifique, je ne pourrais pas décrocher le concours de maitresse de conférence ou de chargée de recherche, en plus du fait que l'ouverture de ce type de poste est très très rare dans mon domaine et doit conjuguer une volonté du labo d'accueil de miser sur ma discipline précise, plus des orientations nationales qui vont dans ce sens, plus la gestion de masse salariale liée à l'ouverture d'un poste (parce qu'on peut pas bosser tout.e seul.e dans son coin), plus l'opportunité d'ouvrir ce poste ici parce qu'une autre personne est partie à la retraite donc ça fera pas trop de différence niveau gestion, plus ma capacité non démontrée encore à attirer l'argent vers mon labo via les gros projets financés (10% des projets ANR retenus) vu qu'en tant que CDD je ne peux pas déposer ce genre de dossier, ah et je suis une femme dans la trentaine, quid des projets d'enfants? etc etc. Ca fait des gros paris pour moi et pour les labos, sur des tas de paramètres qui ne sont pas prévisibles. Bon j'ai dévié mais c'est à cause de la course à la publi et aux risques de gestion que la recherche est de moins en moins ambitieuse et table sur des sujets "à la mode" et qui ont des chances de voir un retour sur investissement rapide, plutôt que de mettre de l'energie et de l'argent pour faire sauter de gros verrous technologiques et de financer de la recherche fonda qui a besoin de 10 ans pour essayer de mettre en place le début d'une piste qui pourrait mener à quelque chose (on le voit que c'est pas easy? ). Soit dit en passant, même si la fusion des universités est réclamée parce que mettre qu'une seule fac au lieu de 3 comme affiliation dans les publis, mathématiquement ça gonfle le nombre de publis par fac et donc ça fait monter la fac dans le classement de Shanghai, les universités françaises sont reconnues internationalement dans plein de domaines (ok peut être pas tous, mais en terme de santé et de satellites, me semble qu'on est pas si pourris que ça? - cela ne veut absolument pas dire que les autres domaines sont à stopper parce qu'on est pas dans le top 10 international de tout hein) parce que la majorité des personnes se défonce pour faire les choses, par conviction, par passion, alors qu'on nous met vraiment des bâtons dans les roues.
Autre problème, le syndrome de "je fais un métier passion et je touche presque 2000€ net en début de carrière alors je peux pas me plaindre" déso mais la semaine à 60h c'est pas normal, 2000€ net pour bac plus 8 c'est pas normal, enchainer les CDD de 4 mois, 12 mois, 6 mois en n'ayant que "2 mois de chômage entre" et s'en réjouir c'est pas normal, devoir déménager presque à chaque fois avec tout ce que ça veut dire en logistique, mouvement du/de la conjoint.e, des enfants, lâcher ses ami.e.s et sa vie hors boulot pour tout recommencer c'est pas normal.
Ah ben ce coup de gueule était bien plus long que prévu mais il fait du bien

Edit: j'ai quand même envie d'illustrer mon post par un truc concret

Spoiler: Exemples en climatologie

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[Mayonyon]

Pour ma part j'ai fait la grève hier après-midi (et je suis allée manifester), et non pas que je sois absolument pour le fait de faire grève (j'ai bien conscience que l'impact sera minime sur les réformes en cours et que ça génère beaucoup de contraintes pour les usagers des divers services EN, SNCF...), mais clairement c'est une des seules manières que j'ai d'exprimer mon mécontentement sur le gouvernement et la politique menée actuellement. Je peux le faire par le vote, mais des élections il n'y en a pas si souvent, et lors des dernières présidentielles j'ai voté blanc au 2nd tour. Je ne suis pas à fond sur la politique, je n'adhère à aucun parti de façon officielle, mais j'ai de fortes valeurs et là clairement je ressens ce besoin de dire MERDE.

Au-delà de ça, je ne vois pas ce que je peux faire pour m'exprimer (si vous avez des idées?). Et JNSP ce discours de beaucoup de gens qui disent que "ça y est, les grévistes ces gros branleurs vont encore faire grève" "ils nous font chier" "ils se battent pour garder leurs privilèges et nous empêchent nous, bons et gentils travailleurs, d'aller bosser"... et j'en passe Je suis fonctionnaire de la territoriale, et clairement je ne me sens pas du tout privilégiée (et je le suis certainement moins que beaucoup de travailleurs du privé) et ne le serais jamais. Alors ces médias qui mettent tout le monde dans le même sac et tous ces gens qui prennent pour argent comptant ce qu'ils entendent sur TF1 sans chercher à se renseigner de plus près, ça me soule ! Il faut savoir de qui et de quoi on parle précisément.
Je pense que si on a l'Etat social tel qu'on l'a aujourd'hui (et qui se délite petit à petit), c'est aussi parce que des gens se sont mobilisés pour cela depuis des dizaines et des dizaines d'années, et tout le monde en profite (y compris les travailleurs du privé). Quand on aura un réseau ferroviaire privé, des hôpitaux privés, une sécurité sociale quasi inexistante et j'en passe, ça sera trop tard pour se réveiller. On est tous utilisateurs des services publics, que l'on soit fonctionnaire, salarié du privé, indépendant, artisan, commerçant, retraité ou sans-emploi, jeune ou étudiant !!
MERDE !

 

[skippy01]

Le problème, c'est que désormais, les grêves sont contreproductives. Si un jour, elle sont à nouveau criminalisées, ce sera sous les applaudissement de l'opinion publique.