@Lone
Je comprends pourquoi tu peux avor l'impression que ta parole n'est pas prise en compte. C'est vrai que c'est un peu l'impression que ça peut donner, mais en fait ce n'est qu'une impression justement :
- déjà, il n'y a pas vraiment de camp stable des "dominants" vs les "dominés". Tout le monde est toujours plus ou moins le dominant ou le dominé de quelqu'un d'autre (ce qui ne veut pas dire que personne n'est dominant ou que tout le monde subit la même chose : je vois d'ici arriver les privilégiés qui se plaignent d'être opprimés). J'avais une amie féministe qui m'avait fait remarquer que si on croisait tous les critères de la domination (homme blanc cis hétéro riche, doté d'un capital corporel + d'un capital culturel, etc. etc.), on en arrivait à une frange hyper minoritaire de la population. Et en fait, le tour de force des dominants, c'est qu'ils sont l'exception au genre humain mais qu'ils arrivent à nous faire croire qu'ils en sont la règle ! Donc il ne faut pas tomber dans ce piège des dominants (qui consiste à opposer dominants et dominés comme si c'étaient des catégories inamovibles, pour pouvoir convaincre certain.es dominé.es de s'allier avec eux contre d'autres dominé.s) (par exemple, les gens du FN savent très bien s'allier aux religieux, y compris musulmans, quand ils veulent soutenir des restrictions à l'avortement ; mais ils cassent du musulman sur d'autres sujets. Inversement, ils vont convaincre des femmes se soutenir leur combat pour la "laïcité" et ensuite vanter les mérites de la femme au foyer. Dans les deux cas, ils exploitent les dominé.s et font combattre entre eux les différentes catégories de dominé.es pour ne pas avoir à les combattre eux-mêmes.). D'ailleurs c'est pas étonnant que les dominants flippent de l'intersectionnalité : ça leur fait faire pipi dans leur culotte parce que ça remet en cause leur stratégies de domination Il me semble, en tant qu'allié.e, que quand on a saisi ce fonctionnement, on peut comprendre qu'il n'y a pas à se sentir exclu. Tu n'es pas "le méchant de l'histoire" : tu es juste un individu qui croise des tas de paramètres (genre, classe, race...) et qui parle à des individus qui croisent différemment (et de façon parfois moins favorable) ces paramètres Il faut donc éviter de rentrer dans le piège des dominants, qui consiste à "monter" entre eux les dominé.es qu'ils veulent combattre en confortant certains dominé.es dans l'impression qu'iels sont bafoué.es / méprisé.es par d'autres dominé.es..
PS : j'ai été voir "Dear white people" au ciné en me disant "Je suis blanche, je vais peut-être me sentir trop mal et mise en accusation", mais en fait pas du tout, je me suis bien marrée et je me sentais très concernée !
- Enfin, je sais que les allié.es peuvent avoir l'impression que leur parole est bridée, que ça peut donner cet effet-là, mais ce n'est pas vraiment le cas. Il faut partir de la "big picture" et se dire que la parole des dominé.es est toujours minorée. Donc en fait, on ne demande pas aux allié.es de se taire, mais juste pour une fois de laisser parler ceux qui ont rarement la parole, histoire de rétablir un tout petit peu chouilla l'équilibre. On entend quand même plus facilement parler les chercheur.ses que les personnes homosexuel.les dans ce bas-monde En fait les dominé.es qui réagissent veulent souvent juste faire prendre conscience qu'une même action / un même geste peut prendre des sens différents dans le contexte qui est le nôtre. Donc, pour en revenir au sujet : dans une démarche scientifique, des chercheurs hétéro ne peuvent pas travailler sur des personnes homo comme ils travailleraient des personnes hétéro. Ils héritent de cette structure de domination et du coup il leur incombe de trouver un moyen de rendre cette étude (si elle est légitime) possible dans ces conditions satisfaisantes pour les personnes concernées, et cela ne peut se faire qu'en écoutant les doléances de celles-ci. Et il leur incombe aussi de penser au mal qu'ils peuvent faire du fait que leurs études s'inscrivent dans un contexte homophobe (qui va donc tenter d'utiliser leurs résultats dans un sens contraire à l'intérêt des personnes concernées). C'est pour ça que ça peut être important de lire les articles comme celui qui nous fait réagir ici, pour essayer de voir ensuite ce qu'on peut faire ce soir pour conquérir améliorer le monde (version bisounours de Minus et Cortex )
Bref, tout ça pour conclure : en tant que chercheur.ses, nous devons "être du côté" des personnes homosexuelles, que nous soyons nous-mêmes homosexuel.les ou autre, et ça peut se traduire par une réflexion sur notre méthodologie (les moyens et les conséquences de nos recherches)
Je comprends pourquoi tu peux avor l'impression que ta parole n'est pas prise en compte. C'est vrai que c'est un peu l'impression que ça peut donner, mais en fait ce n'est qu'une impression justement :
- déjà, il n'y a pas vraiment de camp stable des "dominants" vs les "dominés". Tout le monde est toujours plus ou moins le dominant ou le dominé de quelqu'un d'autre (ce qui ne veut pas dire que personne n'est dominant ou que tout le monde subit la même chose : je vois d'ici arriver les privilégiés qui se plaignent d'être opprimés). J'avais une amie féministe qui m'avait fait remarquer que si on croisait tous les critères de la domination (homme blanc cis hétéro riche, doté d'un capital corporel + d'un capital culturel, etc. etc.), on en arrivait à une frange hyper minoritaire de la population. Et en fait, le tour de force des dominants, c'est qu'ils sont l'exception au genre humain mais qu'ils arrivent à nous faire croire qu'ils en sont la règle ! Donc il ne faut pas tomber dans ce piège des dominants (qui consiste à opposer dominants et dominés comme si c'étaient des catégories inamovibles, pour pouvoir convaincre certain.es dominé.es de s'allier avec eux contre d'autres dominé.s) (par exemple, les gens du FN savent très bien s'allier aux religieux, y compris musulmans, quand ils veulent soutenir des restrictions à l'avortement ; mais ils cassent du musulman sur d'autres sujets. Inversement, ils vont convaincre des femmes se soutenir leur combat pour la "laïcité" et ensuite vanter les mérites de la femme au foyer. Dans les deux cas, ils exploitent les dominé.s et font combattre entre eux les différentes catégories de dominé.es pour ne pas avoir à les combattre eux-mêmes.). D'ailleurs c'est pas étonnant que les dominants flippent de l'intersectionnalité : ça leur fait faire pipi dans leur culotte parce que ça remet en cause leur stratégies de domination Il me semble, en tant qu'allié.e, que quand on a saisi ce fonctionnement, on peut comprendre qu'il n'y a pas à se sentir exclu. Tu n'es pas "le méchant de l'histoire" : tu es juste un individu qui croise des tas de paramètres (genre, classe, race...) et qui parle à des individus qui croisent différemment (et de façon parfois moins favorable) ces paramètres Il faut donc éviter de rentrer dans le piège des dominants, qui consiste à "monter" entre eux les dominé.es qu'ils veulent combattre en confortant certains dominé.es dans l'impression qu'iels sont bafoué.es / méprisé.es par d'autres dominé.es..
PS : j'ai été voir "Dear white people" au ciné en me disant "Je suis blanche, je vais peut-être me sentir trop mal et mise en accusation", mais en fait pas du tout, je me suis bien marrée et je me sentais très concernée !
- Enfin, je sais que les allié.es peuvent avoir l'impression que leur parole est bridée, que ça peut donner cet effet-là, mais ce n'est pas vraiment le cas. Il faut partir de la "big picture" et se dire que la parole des dominé.es est toujours minorée. Donc en fait, on ne demande pas aux allié.es de se taire, mais juste pour une fois de laisser parler ceux qui ont rarement la parole, histoire de rétablir un tout petit peu chouilla l'équilibre. On entend quand même plus facilement parler les chercheur.ses que les personnes homosexuel.les dans ce bas-monde En fait les dominé.es qui réagissent veulent souvent juste faire prendre conscience qu'une même action / un même geste peut prendre des sens différents dans le contexte qui est le nôtre. Donc, pour en revenir au sujet : dans une démarche scientifique, des chercheurs hétéro ne peuvent pas travailler sur des personnes homo comme ils travailleraient des personnes hétéro. Ils héritent de cette structure de domination et du coup il leur incombe de trouver un moyen de rendre cette étude (si elle est légitime) possible dans ces conditions satisfaisantes pour les personnes concernées, et cela ne peut se faire qu'en écoutant les doléances de celles-ci. Et il leur incombe aussi de penser au mal qu'ils peuvent faire du fait que leurs études s'inscrivent dans un contexte homophobe (qui va donc tenter d'utiliser leurs résultats dans un sens contraire à l'intérêt des personnes concernées). C'est pour ça que ça peut être important de lire les articles comme celui qui nous fait réagir ici, pour essayer de voir ensuite ce qu'on peut faire ce soir pour conquérir améliorer le monde (version bisounours de Minus et Cortex )
Bref, tout ça pour conclure : en tant que chercheur.ses, nous devons "être du côté" des personnes homosexuelles, que nous soyons nous-mêmes homosexuel.les ou autre, et ça peut se traduire par une réflexion sur notre méthodologie (les moyens et les conséquences de nos recherches)
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