La grève du sexe, un outil de militantisme féministe qui fait débat

[Margay]

DP pour les mentions :

Et du coup, je trouve ça assez dommage de faire un edit sur cet article alors que ce n'est plus vraiment le même sujet. Fin, j'aimerais bien voir un débat sur la "grève de sexe" dans le cadre des loi anti-avortements qui fleurissent pas mal aux USA, sauf qu'on est page 6 d'un article et qu'un débat a déjà eut lieu et qu'il ne porte pas vraiment sur le même sujet

@Clemence Bodoc @Mymy
Il serait possible de faire un article complet sur le sujet? et en recontextualisant avec les diverses loi anti-avortement qui mettent en évidence le choix de l'actrice?

 

[greenapple]

(Enfin a priori, si t'es féministe, ya peu de chance que ton mec soit sexiste assumé, non ?)

Désolée, mais c'est la première réaction que j'ai eu quand j'ai lu cette phrase. Le rire (jaune). 50 nuances de féminisme = 500 nuances de sexisme intériorisé = 5000 nuances de sexisme chez les compagnons. Tout est relatif. Je m'étouffe à chaque fois que je rencontre les compagnons sois-disant "pas sexistes" de mes potes. Et le mien n'est pas du tout irréprochable non plus.

 

[MissMachine]

Je comprends le débat qu'il y a autour de la grève du sexe
Dans le cas présent (article mis à jour en 2019) et la grève de sexe contre toutes les réformes anti-IVG aux Etats Unis, je trouve ça extrêmement pertinent. Il ne s'agit pas d'en priver les hommes pour en faire une récompense s'ils adoptent le bon comportement, juste, de "se protéger" d'une grossesse non désiré. Les hommes qui veulent interdire l'IVG, ok, très bien, mais nous on couche pas tant qu'on prends un aussi gros risque, sans avoir l'assurance de pouvoir ne pas mener de grossesse à terme.

SO. MUCH. THIS.

Je venais dire exactement la même chose ! Comme toi, je trouve que c'est très pertinent dans le cas du droit à l'avortement !

À chaque fois que j'entends un mec dire que pour ne pas tomber enceinte, il suffit, je cite "de ne pas ouvrir les jambes", ma première réaction, c'est "Deal !"

 

[Membre supprimé 332225]

Le sexe n'est pas une récompense accordée aux hommes mais un plaisir qui se partage, un échange. Et on ne convainc pas quelqu'un en imposant quelque chose.
Par contre @Jenjirah je ne suis pas d'accord avec le parallèle sur les grèves SNCF/RATP. Le sexe n'est pas un service rendu aux citoyens (tu es d'accord, je me doute bien), les transports publics si. Et manifester et faire grève sont actuellement les seuls moyens pour défendre les emplois et les droits des salariés.

 

[Horion]

Je suis assez d'accord avec @Sophie L
Pour moi la grève du sexe implique de se punir soi-même. Et ça véhicule l'image selon laquelle les femmes ne sont pas actrices de leurs sexualités et qu'elles pratiquent seulement pour le bon plaisir de leurs partenaires...déjà qu'on galère à déconstruire ça.

Pour moi cet acte là ne me paraît pas judicieux. Après je comprends son utlisation dans le contexte du témoignage. Aux USA dans un pays très conservateurs, j'imagine que c'est un bon moyen de dire NON aux lois qui sont en train de passer petit à petit pour réduire le droit de la femme ... . Mais perso je me refuserai à le faire. Le sexe pour moi n'est pas un outils politique. Et je ne suis pas une récompense pour les bons comportements de mon mec et il n'est pas mon cadeau non plus. Je trouve que ça objectivise pas mal le corps de la femme mais bon.

Doit-on sacrifier une liberté de plus pour protester contre le patriarcat et le retrait de nos droits ?

 

[Margay]

Les grèves se font souvent au détriment de la personne en grève, que ce soit du fait de pas être payé, ou de se priver de nourriture

 

[Enimo]

Je plussoie @Margay , en général la grève n'est pas un amusement mais un acte que l'on estime nécessaire pour faire changer les choses. Pour prendre un autre exemple actuel et plus proche de nous, je doute fort que les centaines de personnes qui ont manifesté tous les samedis depuis novembre y aient pris plaisir... =/

Et encore une fois, dans un contexte où pratiquer le sexe n'est pas sans risque d'une grossesse non-désirée je comprends l'idée. Sans aller bien sûr jusqu'à dire que l'avortement serait un acte anodin, une forme de contraception pour étourdies (tmtc), on n'est jamais à l'abri d'un accident et c'est une sécurité en plus.

Doit-on sacrifier une liberté de plus pour protester contre le patriarcat et le retrait de nos droits ?

Intéressante question, le choix appartient à chacun.e selon ses avis et opinions. Cela dit, la meilleure arme des femmes pour lutter pour leurs droits reste leur corps, et le refuser à autrui fait aussi partie de leur liberté

 

[Membre supprimé 332225]

@Enimo D'accord avec la deuxième partie de la phrase : refuser son corps à quelqu'un est une liberté individuelle. Mais pas avec la première.
Pour moi, non, le corps des femmes n'est pas une "arme" pour défendre nos droits. On est justement dans une période de forte transition dans laquelle il est clamé de laisser le corps des femmes tranquilles :-/... Le corps d'une femme n'a pas vocation à servir au bien commun, ni de servir à quelque chose, si ce n'est uniquement de servir celle qui le possède.
Mais je suis d'accord avec toi également concernant le lien avec l'ivg. Dans le sens :"Ah on n'a pas le droit de disposer de nos corps ? Allez vous faire f....., dans ce cas plus de rapports sexuels car il est hors de question de subir une grossesse non-désirée".

 

[Olduvaï]

Ca m'étonne de lire partout que le sexe n'a pas a être un objet de lutte. Dans une approche marxiste (matérialiste ?) du féminisme, et donc qui se veut descriptif, le sexe est au coeur du commerce affectif. Le patriarcat s'appuie sur la capitalisation du travail affectif et sexuel des femmes. De fait une société patriarcale contrôle le corps des femmes comme elle contrôle le corps des travailleurs (tous les trucs habituels : elle contrôle leur manière de s'habiller, comment coucher, elle distribue les rôles ménagers, elle va jusqu'à contrôler le comportement social quotidien (sourire, "oreille attentive" etc)
Dans cette optique là, quand des droits majoritairement féminins sont en jeux (dans un contexte américain, là, c'est grave le droit à l'avortement), ça me parait pas du tout absurde de réquisitionner les services sexuels

Alors sur un plan tout perso j'ai l'impression que : autant moi je pourrais tout à fait me passer d'un mec y'a pas de soucis, mes orgasmes n'en seront pas moins réguliers. Même au sein d'un couple la tendresse me suffirait et ne me ferait pas souffrir. Autant y'a plein de mecs à qui ça risquerait de faire tout bizarre de se voir soudainement refuser un acquis, et c'est là que c'est intéressant pour moi : de rendre visible un acquis qui n'a pas à en être un.
Et le rendre visible, c'est aussi dénoncer la manière dont le sexe est transformé en produit comme les autres.


Par ailleurs je m'interroge quant à celleux d'entre vous qui qualifient ça de méthode violente pour les hommes ? C'est un peu exagéré non ?
Je suis d'autant plus étonné que les critiques en France émanent majoritairement des féministes, dans un contexte où le droit à l'avortement subit un recul, lui, particulièrement violent aux Etats-Unis. Ca me laisse un goût un peu amer, même. Si c'est ça le sexe libéré de son encrage dans l'économie domestique... les personnes impactées par ces nouvelles lois méritent notre soutien avant nos critiques.

 

[Elkaria]

Dans la situation actuel, je trouve que la greve du sexe, n'est vraiment pas appropriees. Les conservateur pronent l'abstinence. Faire une greve du sexe, c'est faire exactement le jeu des conservateurs.

Par contre Alyssa Milano a dit en interview qu'elle voulait surtout faire parler du probleme et que ca a marche, puisqu'elle fait le tour des chaines tele pour en parler. Donc il semblerait que le but c'etait plus de faire un buzz que de vraiment appeler a une "greve du sexe".

 

[Margay]

@Elkaria
C'est vrai qu'il y a cette possibilité que ce soit repris par les conservateurs ("vous voyez quand vous voulez? "). Je pense que ça aurait pas mal d'impact si même les femmes qui souhaitent avoir des enfants sont en grève de sexe. Si sur une année qui suit une promulgation de loi anti-avortement, on a -X% de naissance sur décision des femmes, y'a moyen que ça ait un impact non négligable... (même si là il s'agirait plutôt de faire une grève de naissance qu'une grève de sexe )

 

[skippy01]

Si sur une année qui suit une promulgation de loi anti-avortement, on a -X% de naissance sur décision des femmes, y'a moyen que ça ait un impact non négligable... (même si là il s'agirait plutôt de faire une grève de naissance qu'une grève de sexe )

Dans ce cas, ils vont s'arranger pour les y forcer. #HandmaidTale