L'automutilation : témoignage et éclairage psychologique

[Väkivalta]

Bonjour !

Je me permets d'ajouter mon grain de sel à ce sujet, peut-être parce que j'ai l'impression que mon point de vue diffère, ou complète un peu ceux qui sont donnés plus haut !

Bon, d'abord, les photos : ce qui est gênant dans ces photos, ce n’est pas qu'elles montre des cicatrices, des coupures, c'est qu'elles sont belles, peut-être pas selon le sens commun mais du moins elles sont esthétisée, elles sont faites et prises par des personnes qui se scarifient et qui trouve ça non pas repoussant mais beau. J'en ai des tas sur mon ordinateur, que j'ai faite de moi, pareilles, jolies, bel éclairage, jolies retouches, bel environnement... je vous passe les détails. Qu'on les trouve violentes certes, mais c'est par cet esthétisation qu'elles le sont. Et encore plus pour celles qui ont déjà pratiqué l'AM ou quelque autre geste auto destructeur.

Ce qui m'amène à autre chose. Évidemment, ces points de vues ont déjà été soulevés, très justement, par certaines Mademoizelles, mais j'apporte ma pierre à l'édifice : quelque acte de violence envers soi-même est et doit être considéré comme un appel au secours ou du moins une expression d'un mal aise. Ne jugez pas. Oui, il y a des filles, souvent de moins de 15 ans, qui selon l'avis général "pour faire les intéressantes" se griffent, se privent de repas, se battent, montrent leur corps, adoptent un style particulier. Ce n’est que violences et en aucun cas, surtout chez des mineurs, il ne faut apposer un jugement en disant "ça leur passera" ou "c'est pour faire l’intéressant". De base, un enfant/ado qui fait l’intéressant va mal.

Si je défends ardemment ce point de vue c'est que oui, j'ai été comme ça. J'ai été pseudo-anorexique (je ne mangeais pas à la cantine au collège et me gavais une fois chez moi), pseudo-émo (slim noir et mascara), pseudo AM (j'ai osé en parler comme d'un problème alors que, sérieux, quatre coupures qui saignent même pas même pas sur le poignet la honte quoi).
Pourquoi je l'ai fait ? Problèmes de contrôles sur moi, et aussi parce que je me sentais enfin importante : j'avais des soucis, pleins de personnes sur internet avait les mêmes, première entrée de toute ma vie dans une communauté. Là est l'engrenage. Certes, on pourra dire que je ne parle pour rien, maintenant ils ne me reste que de très légères cicatrices sur les jambes et les cuisses, pas la peine de faire la mijaurée. Mais quand même,quand même. c'est un sale cercle vicieux. On essaie, avec un truc qui coupe, pour rigoler. On pleure, on a honte, mais ça fait du bien (plus que tout moi je trouvait ça terriblement beaux sur moi..) et on recommence. Et on va sur des tumblr, y'a des belles images, des gens prêts à t'écouter parce que maintenant, ça y est, tu fais partie de quelque chose. Peut importe l'environnement familial (le mien est hyper sain, je vous l'assure) n'importe qui peut avoir envie ou s'AM un jour, et quel que soit sont "niveau" (je déteste dire ça) simples coupures ou entailles profondes, il a besoin d'aller mieux. Pas qu'on l'aide, pas qu'on lui enlève tout objet coupant, qu'on lui en parle... L'AM n'est que le symptôme d'un mal-être bien plus profond.


Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, en allant mieux j'ai arrêté mes bêtises, je suis désormais en pleine possession de mon corps et je n'ai aucune envie de me punir physiquement quand je fais n'importe quoi, sauf quelques cas extrêmes auxquels je ne cède pas. Donc on en sort, tout seul ou pas, mais on en sort !


(Désolé pour le paté, une petit image pour me faire pardonner)

 

[bigbangfonction]

Cet article m'a intéressé parce que je me suis auto-mutilée, parce qu'il me reste encore des traces. Ce ne sont pas des cicatrices aussi impressionnantes mais des cicatrice de 4-5 centimètres (en plus je mets longtemps à cicatriser) et j'en ai une sur chacun de mes poignets. j'en suis arrivée à me faire du mal alors que j'étais en crise de douleurs (je suis atteinte d'une maladie qui me créer des douleurs permanentes), je regardais Erin Brockovich (donc pas de violence directe, pas de scène d’automutilation etc.) et je mangeais une pomme puis je me suis mise à me faire du mal, des traces sur les cuisses, la sensation était désagréable mais jai fait plusieurs marques, j'ai pleuré pas tant pour la douleur (que je connais bien et qui est là au quotidien) mais parce que j'allais mal.
Je me suis fais d'autres traces quelques semaines plus tard. Un jour ma mère a vu les traces sur ma cuisse (haut, donc pas visible en  temps normal je suis jamais jambes nues sauf cette fois où je mettais du linge au sale, je ne suis jamais en maillot e bain etc.) elle l'a vu, m'a demandé ce que c'était et j'ai bafouillé un truc et elle a semblé me croire. Puis je me suis fais des traces sur les poignets, aussi à des périodes où j'avais de fortes douleurs, pour cacher un peu (parce que c'était en relief et bien rouge) j'ai mis un pansement. Et puis mon frère m'a demandé ce qu'étais que cette marque et j'ai sorti je me suis coupée en coupant un poivron, il a semblé y croire comme les autres membres de ma famille. Et je crois au fond que ça m'a fait mal, mal qu'ils ne voient pas ma détresse. aujourd'hui j'ai arrêté, il me reste une trace au poignet droit, je vois ça comme une trace d'une épreuve passée. Il m'arrive encore d'y penser, la dernière fois j'ai fait tomber un verre qui  a volé en éclat et j'ai prs un éclat et je me suis fais une petite trace sur le doigt, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, je ne sais pas non plus pourquoi j'ai gardé le bout de verre. En période de crise j'y repense, j'y ai repensé y a une semaine mais je ne l'ai pas fait.
Merci de nous donner un espace où nous exprimer, merci de ne pas juger, d'en discuter, merci parce que ça m'a fait du bien d'en parler !
La seule chose qui me gênes et qui a été noté dans des commentaires c'est le côté esthétique de certaines photographies, est-ce que c'est pour dénoncer l'acte ou juste faire de l'esthétisme ? ça me dérange. les images sont chocs, mais vous vous souviendrez mieux du sujet en ayant vu ces photos (et y a beaucoup plus pire)

 

[Endless]

[...] il a semblé y croire comme les autres membres de ma famille. Et je crois au fond que ça m'a fait mal, mal qu'ils ne voient pas ma détresse. [...]

(Je me suis permise de te citer, dis moi si tu veux que je l'enlève )

C'est tellement ça... Je ne sais pas si l'entourage ferme les yeux par pudeur, par peur de gêner, ou s'en désintéresse réellement.
Une seule personne m'a demandé sans détours ce que c'était et n'a pas voulu croire mes explications, le tout sans jugement. C'était tellement brusque, inattendu, que je n'ai rien pu faire d'autre que de mentir. Et pourtant, ça m'a soulagée, le simple fait que quelqu'un accepte de voir et d'en parler . J'étais trop bloquée pour aller vers les autres, c'était une façon de dire "aidez moi".

Je comprends à quel point ça doit être dur pour l'entourage non sensibilisé aux troubles psy de voir ça. Quel genre d'animal se blesse volontairement? C'est un comportement qui fait peur, à l'apparence malsaine (au sens premier du terme), bien que plus répandu que les gens ne le pense.

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Et puis, il existe tellement de moyens de se faire du mal... On gère tous nos pulsions de morts à notre façon. Une pensée pour les amis fumeurs, alcooliques, avec des TCA, des problèmes de peaux liés au stress, pour tous ceux qui souffrent et extériorisent à leur manière. On est tous dans le même bateau, à des degrés divers, c'est juste que les blessures corporelles sont spectaculaires car visibles, indécentes, odieuses dans un monde où il faut faire bonne figure et viser la perfection pour son corps. C'est triste, j'essaye de me détacher de tout ça pour passer au dessus de la honte, mais c'est pas évident.

De façon générale j'aimerais qu'on arrête de reléguer les troubles psychologiques au rang de tabou, j'aimerais qu'on puisse enfin sortir de la culpabilisation, du jugement, et des solutions prêt-à-porter. Sans s'apitoyer sur ça, juste reconnaître que ça existe, que ce ne sont pas des caprices de gosses de riches, et que oui, on peut s'en sortir. C'est pas en se voilant la face qu'on avance, c'est en faisant front justement. Et que parfois un simple petit "je t'ai entendue, je te reconnais, si tu as besoin de moi je peux te donner un coup de pouce" peut aider énormément (comme dans mon cas par rapport à l'AM). J'ai la chance actuellement de compter dans mon entourage des personnes sensibilisées à ce genre de choses, ou qui (malheureusement) traversent / ont traversé ça, et c'est un soutient phénomémal, c'est thérapeuthique, on a assez de recul pour ne pas s'engrainer là dedans. Mais à une époque j'étais très seule, et entendre juste "prends toi en main" ou "sors toi les doigts du cul" ne m'aura définitivement pas aidée à avancer .

C'est ça que j'ai beaucoup aimé dans l'article: les conseils à l'entourage. On devrait faire plus de sensibilisation de ce genre, auprès des parents par exemple !

Courage à toutes . (Ne pas citer le spoiler S.V.P )

 

[Antidopaminergique]

Mais il existe plein de formes d'automutilation, n'est-ce pas ? Comme le fait de s'arracher consciemment la peau sur une partie de son corps jusqu'à ce que ça saigne, de se mordre les lèvres furieusement jusqu'au sang, de se gratter les blessures, que ce soit sur la tête ou ailleurs. Il n'y a pas que le fait de se couper, c'est bien trop général, bien que ce soit la forme la plus connue.

 

[PieMaker]

"L’autoblessure permet aussi de « court-circuiter » la pensée – lorsque l’on se blesse, on ne pense plus forcément à ce qui pose problème."

Que de mauvais souvenirs :/ je me revois ensuite avec mes compresses et mes bandages, à jouer à l'infirmière. C'était ... comme un petit animal de compagnie qui m'accompagnait partout, rassurant... Trop bizarre je sais ^^'

Et même quelques années après je n'arrive pas à mettre des mots dessus, alors bravo à celles qui témoignent ...

 

[Lunafey]

Je suis d'accord avec @Väkivalta , le problème avec ces photos, c'est qu'elles sont belles. C'est le genre de photos qui donnent envie aux concernés d'avoir les mêmes et c'est en ça qu'elles sont dérangeantes pour certains..

D'ailleurs c'est intéressant ce sentiment qu'on retrouve chez de nombreuses personnes qui se blessent, la pensé de "oh mon dieu il a de plus grosses cicatrices que moi, je suis nulle je dois en faire des aussi grosses". Je me demande d'où ça vient. J'ai l'impression qu'il n'y a qu'avec l'AM et les TAC qu'on retrouve cet esprit "compétitif".

Spoiler

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Manya_]

Je débarque des années après la guerre mais c'est pas grave, je suis tombée par hasard sur l'article et ça m'a donné envie de commenter.
Je reviens sur l'histoire des photos (même si je me doute bien qu'un an plus tard vous n'allez pas les retirer), je comprend bien que pour quelqu'un qui ne l'a jamais fait ça fait un effet choc (même si je doute que ça permet vraiment de comprendre quoi que ce soit), par contre pour quelqu'un qui pratique ça, comme le dit la personne du commentaire juste au-dessus, ça fait se dire "ces personnes ont des cicatrices beaucoup plus grosses que les miennes, ça veut dire qu'elles souffrent vraiment, moi en fait ce n'est rien du tout" .... et ça incite à se blesser encore plus. Parce que si les cicatrices sont trop petites ça veut dire qu'on va pas vraiment mal en fait.
Et pareil pour le récit, qui parle des différents instruments, moi qui n'ai jamais utilisé que mes ongles, je me dis que je suis un peu ridicule, et que si j'avais vraiment un problème je prendrai un couteau... ce qui me donne envie de le faire.
Bref, c'est un peu compliqué à traiter comme sujet.

En tout cas j'ai lu l'article et celui en lien avec beaucoup d'émotions (j'ai pleuré comme un veau en fait ), j'ai trouvé ça très juste, c'est vraiment une pratique pleine de paradoxe : on se sent terriblement seul alors qu'en fait on est hyper nombreux à faire exactement la même chose, on meurt d'envie que quelqu'un s'en rende compte et en même temps on passe son temps à le cacher, on a à la fois envie de tout arrêter et de se couper partout...
C'était assez "drôle" de lire les commentaires de gens disant n'arrivant pas du tout à comprendre ça, alors que de mon côté, l'ayant plus ou moins toujours fait, j'ai du mal à comprendre les gens qui ne l'ont jamais fait, pour moi c'est tellement automatique, je me demande comment les gens arrivent à gérer leur souffrance sans la transférer physiquement.

Bref tout ça pour dire que c'était chouette d'aborder le sujet, un bisou à tous ceux/celles qui essayent d'arrêter!

 

[Selinde]

Merci pour cet article et pour les références à Dr. Pommereau. C'est mon psychiatre, et il est vraiment top !

 

[Zute]

Merci d'avoir remonté cet article, et merci à toutes les personnes qui ont commenté... Une amie a choisi un jour de me montrer une blessure qu'elle venait de se faire, je n'ai pas du tout compris ce qu'elle cherchait à me dire sur le moment, je ne me souviens pas bien de ma réaction mais elle n'a surement pas été d'une grande aide, je m'en veux un peu par rapport à elle du coup :/... Je n'avais jamais réussi à comprendre ce que peut apporter ce geste à la personne qui le fait, maintenant je crois que c'est plus clair...

 

[beautifullyrude]

Je voulais lire l'article mais les photos m'ont beaucoup dérangée, elles sont vachement trigger donc c'était un peu difficile pour moi qui suis remise depuis pas si longtemps que ça de rester concentrée :/

 

[Tyamm]

Je suis de celles qui ont ou ont eu recours à cette pratique un moment donné dans leur vie. Cela fait des années que je n'ai pas eu besoin de me blesser. Je peux affirmer que cette pratique est derrière moi maintenant. La première fois, j'ai utilisé un couteau, j'ai toujours utiliser des couteaux de poche, c'était un défi lancé à moi-même. Le contexte: été de ma seconde après celle-ci qui a été tellement difficile et dur à vivre pour moi et pourtant (maintenant) je suis quelqu'un qui parle facilement. Mais ce que j'ai vécu en internat et dans ce lycée dépassait toutes les petites brimades du collège. Je n'ai pas compris et je n'ai su mettre les mots. Pourtant, j'ai eu un premier exutoire bienfaiteur : l'écriture. Cela me fait du bien écrire mais cela n'était pas suffisant. Alors cette douleur que je ne comprenais pas que je ne pouvais extérioriser j'ai choisi de la marquer sur mes bras. Jamais je n'ai vraiment été convaincu que par ce geste je mettrais fin à mes jours. Pourtant mon entourage pensait que j'avais des idées suicidaires.
J'ai caché mes marques et j'excelle en la matière. J'ai été suivie part une psy-sophrologue. Cela m'a fait du bien et m'a aidé à traverser le plus dur de cette crise d'adolescente. Elle ne venait que de moi car mon entourage a été présent pour moi et m'a soutenu. Après j'ai continué à me couper dans des épisodes de stress ou peurs intenses. Je vais être honnête, j'ai éprouvé et je l'éprouve encore du plaisir dans cette douleur causée par une lame. Aujourd'hui, j'ai trouvé mon équilibre et j'ai l'occasion de connaitre des sensations semblables à travers le tatouage. Il n'y a plus le sentiment d'exéctutoire juste le plaisir et la beauté de l'encre de la peau.
Ces blessures auto-infligées m'ont servi aussi pour servi pour tester les autres notamment les hommes que j'ai fréquenté. Comment allaient-ils réagir en voyant ces coupures fraiches ? Je me souviens du premier mec et de son commentaire : Merde tu as abimé la carrosserie ! (Je ne ferais pas de commentaire sur cette remarque mais elle m'a permis à l'époque de juger de la réalité de notre relation). Ces gestes ont déconcerté, peiné les gens mais cétaient des gestes égoïstes de ma part. J'ai tenté vainement de promettre à mes amies de ne pas recommencer je n'ai pas en mesure de tenir cette promesse.
Les dernières envies ont eu lieu au tout debut de ma relation actuelle, celui que j'ai épousé à très mal vécu ce geste, j'ai pris conscience de l'impact de cette pratique sur les autres. Je n'ai plus jamais refait de marque sur mon corps. La dernière fois, j'ai senti l'envie monter, je lui en ai parlé et finalement je suis,parvenue à simplement me piquer le doigt sans laisser de traces et cela m'a soulagé.
A ce jour, je n'en ai plus l'envie et le besoin surtout. Ma famille remarque avec retard certaines marques et s'interroge. Je ne réponds pas franchement car c'est quelques chose que je ne peux pas et ne veux pas partager avec eux. Ils ne comprennent pas. Ma mère a vu une cicatrice particulièrement moche juste parce que mon tatouage se trouve en dessous sinon elle ne l'aurait pas vu. Bref, mes cicatrices sont là, je ne les renie pas, elles font parties de moi, elles sont un rappel de ce que j'ai traversé et sont un élément de ma construction comme adulte. En étant honnête avec moi même : mes cicatrices je les aime; elles sont moi.

Pour ceux et celles qui sont en proie à de telles pulsions : je vous encourage pour sortir à en parler à des professionnels de la santé. Si par hasard mon témoignage vous donne envie d'échanger un peu plus vous pouvez me laisser un MP. Je suis désolée s'il n'est pas très conventionnel mais bon j'ai ouvert mon coeur sur ce sujet car c'est quelque chose qui me parle et me touche.

 

[Manya_]

Ayant pratiqué l'automutilation pour des raisons bien spécifiques qui font que je me retrouve dans l'article, j'avoue ne pas comprendre les réactions, que je trouve dégueulasses, c'est mon opinion, du style: "han ces photos sont trop esthétique, les blessures sont trop belles, ça me donne trop envie" ou pire "ça me donne envie d'avoir les mêmes j'ai l'impression de pas avoir assez souffert car les miennes sont ridicules"... Nan mais relisez-vous parce que c'est assez malsain, en fait. Des personnes qui pensent comme ça j'en ai trop croisé dans ma vie, à regarder mes blessures comme si elles pouvaient être sexy, ou juste arty, et "trop swag", j'en ai connu des gens qui ont commencé à se scarifier car ils supportaient pas que mon mal-être soit visible, et pas le leur. C'est malsain et désagréable. Ces photos ne me dérangent absolument pas et ne me donnent absolument pas envie de me couper pour instagramiser mes blessures et récolter des likes sur mon tumblr. C'est vraiment un manque de respect, chais pas.

Je viens juste de voir ton commentaire car je me connecte peu et il semble répondre à mon message du coup je me permet de répondre... bah excuse-moi que ma souffrance soit irrespectueuse de la tienne?
Je n'ai jamais regardé les blessures des autres (je n'ai jamais eu l'occasion de les voir en fait) par contre les miennes je les vois tous les jours. Pas sur Instagram, ni sur Tumblr (seriously? ) non non, sur mes deux poignets, tous les matins après la douche quand je change mes pansements et que j'enfile un t-shirt à manches longues pour que personne ne puisse les voir.
Et quand je les regarde je me dis "tu n'es pas folle, tu as vraiment un problème, regarde, c'est inscrit dans ta peau". Sauf que quand je vois les images postées dans l'article je me dis (de facon tout à fait irrationnelle et malsaine, oui, évidemment) "en fait non je vais très bien, si j'allais vraiment mal j'aurai des vraies cicatrices". Donc bah désolée que ca te heurte, super pour toi si les photos ne t'ont fait aucun effet, ce n'est pas le cas de tout le monde.

Et du coup je me permet de rajouter quelque chose par rapport à mon message qui date d'avril : l'article linké à la fin est d'utilité publique. Tout ce qui est dit est terriblement vrai, je n'y croyais que moyennement en le lisant il y a 6 mois. Si on se blesse une fois, on continuera à le faire. Et à chaque fois plus profondément. On ressent de moins en moins la douleur, et on se blesse d'autant plus. Chaque fois.
Je suis assez mal placée pour donner des conseils que je n'applique pas encore à moi-même mais si ca vous arrive de temps en temps et que vous vous dites "ca me passera, et puis les traces disparaissent très vite" vous vous plantez le doigt dans l'oeil, donc parlez-en !!