Se gratter jusqu'au sang, se morde, s'entailler avec tout ce qui passe, ne plus se soigner quand on est malade, apprécier la faiblesse de notre corps sous l'effet de la faim… Tout ça dans le but d'anesthésier les douleurs de l'âme, quelques instants seulement, après le regret, la honte et de nouveau la dépréciation de notre corps. De longues périodes de silence, puis un jour la claque. Alors le sang qui coule, si rouge, si chaleureux, nous rappelle qu'une si belle couleur signifie qu'après tout nous sommes encore en vie. C'était si facile, mais nous finirons par oublier de nouveau.
Au début c'est visible, comme un cri silencieux, regardez comme j'ai mal, regardez comme je souffre, puis petit à petit nous nous cachons, les motivations du début ne sont plus les mêmes, après tout nous ne recherchons plus que quelques secondes de flottement dans ce gouffre du quotidien.
Alors quelques années plus tard nous en portons certaines comme des blessures de guerre, mais quand même, nous nous disons que malgré tout ça ne fera pas de belles marques de bronzages, et nous nous sentons un peu stupides.
Maintenant dix ans entrecoupés de coupures en tous genres, je redonne au passé la place qu'il doit avoir, révolu à jamais et j'apprends à aimer cette enfant qui justement un jour à ressenti le besoin de se faire du mal, comme une envie de la prendre dans mes bras en lui disant que oui la vie n'est facile, qu'il faut parfois tomber très bas pour remonter, mais que justement nous finissons toujours par remonter. Ces pulsions reviendront peut-être comme elles ne reviendront pas, mais plutôt que t'attendre la prochaine fois où la vie nous donnera un coup dans l'estomac, il est plus agréable de savourer un sorbet à l'abricot en regardant autour de nous le monde et tout ce qu'il a à nous offrir.
Au début c'est visible, comme un cri silencieux, regardez comme j'ai mal, regardez comme je souffre, puis petit à petit nous nous cachons, les motivations du début ne sont plus les mêmes, après tout nous ne recherchons plus que quelques secondes de flottement dans ce gouffre du quotidien.
Alors quelques années plus tard nous en portons certaines comme des blessures de guerre, mais quand même, nous nous disons que malgré tout ça ne fera pas de belles marques de bronzages, et nous nous sentons un peu stupides.
Maintenant dix ans entrecoupés de coupures en tous genres, je redonne au passé la place qu'il doit avoir, révolu à jamais et j'apprends à aimer cette enfant qui justement un jour à ressenti le besoin de se faire du mal, comme une envie de la prendre dans mes bras en lui disant que oui la vie n'est facile, qu'il faut parfois tomber très bas pour remonter, mais que justement nous finissons toujours par remonter. Ces pulsions reviendront peut-être comme elles ne reviendront pas, mais plutôt que t'attendre la prochaine fois où la vie nous donnera un coup dans l'estomac, il est plus agréable de savourer un sorbet à l'abricot en regardant autour de nous le monde et tout ce qu'il a à nous offrir.