Le harcèlement scolaire... et ses conséquences

  • Initiateur de la discussion elween
  • Date de début
29 Mars 2013
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J'ai été moi aussi bien harcelée, d'ailleurs je trouve que le terme "humiliée" est plus juste, durant plusieurs années (surtout la sixième) mais ça a commencé en maternelle. EN MATERNELLE.
Maintenant quand je vois des petits de trois ans s'embrouiller je suis beaucoup moins dupe.

Bref là où je voulais en venir, c'est que pour toutes celles qui ont essayé de refaire leur passé avec "et si je leur avais cassé la gueule, si je m'étais défendue..."
je peux vous confirmer que ça n'aurait rien changé.
Un jour en sixième, je n'ai pas supporté l'emmerde de trop et j'ai "essayé" de me battre. Tout ce que ça a donné c'est que je me suis retrouvée à tenter de me défendre contre 5 filles et évidemment j'ai pas gagné. C'était juste un peu plus d'humiliation à ajouter à mon quotidien.
Personnellement, mon "et si" c'est plutôt : et si je retrouvais leur adresse... hum ça va devenir trop violent, je m'arrête là.

Par contre je trouve ça attristant quand tu te confies aux autres à propos de ces années d'humiliation et que ça se voit dans leurs yeux qu'ils ont juste envie de dire "arrête de faire ton caliméro c'est fini là c'était y a 10 ans". Parce que ça reste en travers, c'est vrai.

En tout cas, merci de témoigner pour qu'on n'oublie pas que le harcèlement, c'est pas une petite affaire.
 
23 Novembre 2012
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Bravo pour témoigner, bravo d'arriver à mettre des mots, des explications, et de ne pas mettre tout les gens dans le même panier (tes parents par exemple). Tu as un courage énorme, et le fait que tu aies réussi à passer au delà (même si on n'oublie pas) prouve que tu as bien de la valeur : tu vaux bien mieux que ce qu'ils ton fait ressentir.

Si toi c'est l'émission capital, moi c'est ton article qui m'a mis les larmes aux yeux. Parce que depuis la 5e, l'année où une bande de filles me suivaient pour m'humilier, même si j'ai eu du soutien, des lieux où me réfugier, je ne fais plus confiance à personne, je n'ose pas faire trop la fête de peur de perdre le contrôle, je culpabilise très vite et je me sens nulle, tout le temps...

Ça devrait pas exister, et plus j'avance plus je me rends compte que c'est courant comme problème : c'est pas normal. Alors un grand merci à toutes les madz qui prennent ce sujet à cœur, et à celles qui travaillent où travailleront dans le domaine de l'éducation : c'est grâce à vous si certains enfants se construiront mieux et plus vite !
 

stl44

Tout cramer je vous dis
3 Février 2013
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C'est la larme à l'œil que je fini la lecture de cet article vrai et honnête.
J'ai personnellement été victime du harcèlement scolaire durant le collège et la première année au lycée.
J'avais pourtant des "amis" qui enfin de compte c'était relever n'être que des connards sans cœur.
Au collège je me faisait marcher dessus par tout le monde, je ne m'affirmait pas du tout. J'ai raconté dans un autre article sur la violence scolaire tout ce qui s'était passé pour moi en primaire et où je m'était fait taper dessus (2 jours à l'hosto s'en était suivit et trois semaine d'arrêt d'école car je ne pouvait pas psychologiquement et viscéralement y retourner). Bref je ne reviendrait pas sur mon agression.
Après celle ci, j'ai changé d'école, et le harcèlement scolaire à continuer, j'étais si faible, et si profondément atteinte par toute la haine que je semblais inspirée que je n'était plus du tout moi même.
Je fais ma rentrée en ayant pour seul but de me faire des amis et que tout le monde m'aime. Grosse erreur car en agissant comme tel que je ne faisait qu'exposer ma faiblesse de me retrouver seule. Évidemment j'ai pris cher, tout le monde se servait de moi et surtout celle qui prétendait être mes amies. Cela allait même jusqu'au chantage ! "si tu veux pas faire ça pour moi, je te laisse tomber", alors bien sur je le faisait. Je donnais le bâton pour qu'on me tape apparemment.
Bref, les années ont passés, accompagnées de beaucoup de mots d'absences, et des notes scolaires désastreuses.
Puis est venu le lycée et où en même temps je devais subir le divorce de mes parents. Je ne cherchais pas à plaire à mes amis, j'en avait juste rien a foutre, j'avais d'autre chats à fouetter et je me suis de nouveau retrouver seule.
J'ai changé de lycée après avoir redoublé ma 2nd et c'est là que le cauchemar a commencer. Je n'avais jamais vécu ça, le harcèlement psychologique à m'en faire perdre la raison.
Au début de l'année, j'étais beaucoup apprécié, j'avais enfin des amis, une bande, on me remarquait j'étais aimé. J'étais indispensable !
Et de manipulateur en manipulateur, je me suis mis tout le monde à dos. Croulant sous les antidépresseurs et les anxiolytiques j'ai progressivement sombré ...

J'ai vraiment très peu de souvenir de cette année là (cela vaut mieux je pense, merci ma mémoire ^^). Néanmoins je me souvient des humiliations publiques à l'internat (oui car je devait vivre 24h sur 24, 5 jours sur 7 avec ces bourreaux et des pions qui m'écoutaient mais qui ne pouvaient rien faire malheureusement). Des brimades aux coups en passant par la manipulation psychologique j'ai tout pris. Certains de mes "amis" ont carrément essayer de me faire croire que j'étais possédée c'est pour cette raison notamment que j'ai retrouvé sur mon lit un verset de la bible (admirer jusqu'où allait leur perfidie et leur but de me faire devenir totalement folle), je ne l'ai pas lu quand je les découvert, car j'étais terrorisée, et je me suis mis a croire que c'était vrai.
Après l'abus d'antidépresseur, je me suis retrouvé à l'hopital, et quand je suis revenu au lycée tout cela à continuer. Une fille de ma classe, a même appelé mon père pour que je me fasse interner (j'étais à coté pendant le coup de téléphone, et j'étais convaincu qu'elle avait raison). Mon père a commencer à être très inquiet de mes fréquentations car j'étais loin d'être folle, j'étais surtout sous le jouc de ces filles et ma clairvoyance était totalement absente.
Ni une ni deux, il m'a fait changer d'établissement car je sombrais toujours un peu plus. Le CPE m'avait toujours soutenue car il voyait jusqu'où ça allait alors il a tout fait pour qu'on choisissent un très bon établissement, et que cela soit rapide, car à son niveau, hors mis réprimandez mes bourreaux, il ne pouvait rien faire de plus.
Et la révélation quand je suis arrivé dans mon nouveau lycée, je me suis fait de véritable amies qui le sont toujours même 4 ans après. J'ai retrouvé mon libre arbitre, mon caractère, mon tempérament et ma joie de vivre ! Cela a prit beaucoup de temps mais grâce à elles j'ai pu rebondir plus forte que jamais.
Ce n'est qu'un an après ma rentrée dans ce nouvel établissement, que j'ai appris que tout le monde avaient été au courant de ce qui s'était passé dans mon ancien lycée. Je me suis sentie humilié car mon passé m'avait rattrapé et qu'il allait me jouer des tours ! Même 70 km plus loin, ces gens me pourriraient encore la vie !
Mes amies m'ont avoués qu'au début de notre rencontre, elles ne savaient pas trop a quoi s'attendre, et qu'elles ont bien fait de ne pas prendre en compte les commérages car je "valais vraiment le coup" comme elles me l'ont dit si bien.
Je suis tellement loin de tout ça aujourd'hui, j'étais dans une période si noire, que j'ai encore du mal à imaginer que cette gamine pleine de problème que les autres lui ont fait croire, puisse s'en être sortie aujourd'hui.
Je vois la vie complétement différemment je n'ai que 4 vraies amies et cela me convient très bien, car elles m'acceptent vraiment comme je suis avec mon caractère de merde ^^ et mes qualités ! Je ne suis plus du tout dans la recherche de plaire à la terre entière. Je dis merde à ceux qui me font chier et je me dis que si c'est vraiment des potes ils reviendront et que je les accueillerait à bras ouvert. Je ne me prend plus du tout la tête car je sais où je vais, et je me rappelle toujours que l'on peut s'en sortir malgré la perfidie et la méchanceté que beaucoup doivent endurés.
C'est pour ça, que je rappelle à toutes les madz et en particulier les plus jeunes qui vivent le harcèlement scolaire de ne rien lâcher ! Dites vous bien que la vie fait bien les choses et que se qui vont font ou vous ont fait du mal le payeront un jour.
Ne lâchez rien car la vie vaut vraiment le coup et de voir le chemin qu'on a parcouru et qu'elle femme on est devenue est la plus belle des revanches !
 
Wah, comme beaucoup de monde je me reconnais là dedans...Petite, timide, hypersensible, plus ou moins harcelée pendant toute ma scolarité. Y'a qu'en études supérieur qu'on m'a foutu la paix, même si je n'étais pas intégrée plus que ça. Heureusement que je me suis faite de très bonnes amies au collège, c'est ça qui m'a sauvée je pense. Parce que les profs ont pas fait grand chose pour moi non plus, juste mon prof d'anglais au lycée qui a fait sortir un élève en le tenant par le col parce qu'il l'avait vu me lancer un chewing gum dans les cheveux. J'ai du attendre de me faire tabasser le jour du bac pour que la direction daigne le sanctionner sévèrement :facepalm:

Enfin je blâme autant les adultes que les autres élèves qui voyaient mais se taisaient, et encore aujourd'hui j'ai la rancune tenace pour tout ce petit monde. Pas forcément pour ce qu'ils ont fait à l'époque, mais à cause des répercutions que ça a eu sur mon caractère. Même si ça s'est grandement amélioré, j'ai toujours un reste de phobie social, de manque de confiance en moi, ect...

J'ai l'impression que le harcèlement est un peu plus pris au sérieux aujourd'hui à cause de l'ampleur que ça prend parfois sur les réseaux sociaux, j'espère qu'un jour l'éducation saura vraiment faire face à ce genre de chose. Parce que les séquelles sont lourdes.
 
21 Août 2008
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Ans
A tous ceux et celles qui ont un jour, harcelé quelqu'un.
A tous ceux qui ont rigolé ou fait semblant de rien pour ne pas défendre le harcelé.
Je leur dirais: bande de cons, de merde et de lâches!

Je suis tombée dans une classe ou j'y ai rencontré quelques bourreaux.
Mais j'ai vite demandé a changé de classe et je suis tombée sur des filles qui m'ont défendue.

Finalement, ces conasses n'ont pas terminées leurs études, ont eu des enfants alors qu'elles étaient mineurs et se sont tres vite retrouvée dans des situations où elles étaient plus a plaindre qu'autre chose.

En générale, ce ne sont pas vraiment des filles appréciées mais comme elles font peur, y a personne qui ose leur dire quelque chose.

Quelques années plus tard, je suis tombée dans une classe et c'était une autre fille qui était harcelée.
Je l'ai défendue , et cette conne s'est ralliée avec ses harceleuses pour se moquer de moi et faire de moi la nouvelle victime.
Ca n'a pas durée et c'est là que j'ai vu que ces imbeciles sont faibles quand elles sont seules, elles baissent les yeux quand on leur parle. alors qu'elles ont l'air si fortes en groupe.

En fait, ce sont juste des pauvres filles qui n'ont pas confiance en elles, qui peuvent être complexées ou qui n'ont pas grand chose pour elles, souvent connes et mal dans leur peau, qui ont besoin de se défouler sur quelqu'un de plus faible, ou d'aussi faible qu'eux, par peur d'être eux même les victimes.
Comme si, dans la vie, il fallait toujours un bouc émissaire.
En fait, il faut leur dire merde, il ne faut pas les soutenir, parce que seules, elles ne sont rien, elles sont justement inférieur.

J'ai pu dire merde à une d'entre elle qui voulait que je l'aide pour réviser.

On a été mélangé l'année d'apres et je l'ai retrouvée dans ma classe.
Finalement, dans cette nouvelle classe, elle était toute seule.
Elle a voulu etre mon "amie", j'ai fait semblant pendant un temps.
Mais quand elle a eu vraiment besoin de moi, je lui ai dit merde.

Quand il arrive quelque chose a un harcelé, si malheureusement il décide d'en finir avec la vie, ce n'est pas juste les harceleurs qui sont coupable, ce sont aussi toutes les personnes qui n'ont rien dit, qui ont fait les moutons et qui on fait semblant de ne rien voire ou qui ont participer de pres ou de loin au harcelement.

Aux personnes qui sont harcelé, j'ai envie de dire: changez de classe, changez d'école, changez quelque chose.
Parfois, il suffit de peu pour que cela s'améliore.
Faites des choses qui vous valorisent, pour retrouver confiance en vous et pour vous rendre compte que vous n'etes certainement pas inférieur à coté de ces imbéciles.
Parfois, changer de look nous rends plus fort.

Les gens vraiment heureux ne sont pas ceux qui détruisent et font du mal, ce sont ceux qui valorisent et fond du bien autour d'eux.
On peut se servir de nos tristes expériences pour être plus fort et plus sensible au bien être des autres.
Servons nous de nos souffrances. Nous sommes devenu des gens bien, nous avons dépassé tout ca, on a peut etre aussi gagné en valeur.
 
29 Novembre 2011
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Grenoble
www.lutindesbois.com
Ce témoignage me rappelle étrangement mes années collège. Même si j'ai l'impression que dans mon malheur j'ai quand même eu plus de chance que d'autres, étant donné que j'avais tout de même quelques amies qui me défendaient.
Ceci dit, les conséquences sont toujours les mêmes. On a peur de l'échec, des gens, on se sent inférieur.

Comment les adultes peuvent-ils sciemment fermer les yeux sur autant de souffrance ? Et puis ça fait des années que des enfants subissent ces harcèlements alors pourquoi rien ne change ?

En tout cas, bravo à toi pour ce témoignage. Courage !:hugs:
 
29 Avril 2012
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Un témoignage qui m'a donné les larmes aux yeux, et malheureusement j'étais dans le même cas en 6 ième, je revenais tout les soirs en pleurant racontant tout à ma mère, j'étais à la limite de la dépression complète dût aux commentaires sur mon poids (j'étais grosse alors que j'allais chez je ne sais plus combien de nutritionniste etc...), brimades et ce sentiment de rejet que l'on m'a souvent fait sentir. Je ne me sentais pas à ma place. Une fois on m'a même lancé un stabilo au visage, je me rappelle encore de la plaie, de l'ecchymose et du peu sang mélangé au jaune fluo.
Alors j'ai changé de collège, je suis partie dans un privé. Là encore ça m'est arrivé d'avoir des brimades (notamment sur mon poids encore...), alors en rencontrant une fille avec qui je devint très proche, je suis devenue "rebelle/gothique/emo" et paradoxalement j'étais toujours aussi mal dans ma peau mais les critiques, les moqueries, n'étaient plus que sur mes vêtements et sur mes goûts j'étais "enfin" critiqué pour quelque chose dont j'étais fière! Oui je sais cela peut paraître étrange... Et puis j'ai fais un régime (Dukan pour les intimes): -25 kilos au compteur.
Et je suis rentrée au lycée... Je me sentais enfin à ma place (en globalité), je ne m'aimais pas, me trouvait grosse, mais j'étais heureuse, j'avais des amis, j'étais amoureuse (même si la terminale était assez rock'n'roll sur ce point là mais j'en garde de bons souvenirs c'est une chose que je me suis promise).
Alors maintenant en première année de BTS toujours au même lycée cette sensation de bien être s'est évanouie en perdant mes amis et la personne que j'aimais... Même si mon chagrin de coeur est bien calmé, je me sens toujours aussi seule, blessée par mon "enfance", toujours aussi mal dans ma peau à me trouver laide, grosse, mal foutue et sans intérêt... J'ai aussi quelques troubles alimentaires (parfois boulimie mineure, pesée tout les jours, culpabilité, periode de jeunes etc) ... Même si mes rares amis restés me disent que c'est faux pour moi la pure vérité est ce que je pense et lorsque l'on me fait un compliment (surtout un mec) je me sens agressée et persuadée que c'est toujours pour me manipuler ensuite (mais c'est aussi dût a des évènements plus récents...). Bref je suis devenue assez... sauvage.

Désolé d'avoir ajouter un si gros pavé mais je suis consternée de voir que c'est un phénomène plus courant que ce que je pensais... Les enfants et les adolescents peuvent parfois être si cruels... Et cela à tellement de conséquences sur nos vies, notre caractère, et même notre vision des choses!
 
Dernière édition :
9 Décembre 2010
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Tout pareil que la madz, j'ai même eu presque le collège entier après moi en 6 eme et 5eme, ça s'est calmé un peu ensuite mais ça a duré jusqu'au bac. Mon tort ? J'étais fille de "pauvres" dans un collège de très riches (fils d'avocats, notaires, médecin etc...), j'étais mal habillée donc et j'étais grosse, c'est à dire que j'avais 5 kilos en trop qui se sont envolés quand j'ai été réglée, pas grave j'ai toujours été la grosse, bouboule ou autre même quand je faisais 50 kg pour 1.70m. Bref, j'ai aussi connu les tda, l'angoisse permanente et surtout des insomnies terribles, l'échec scolaire (je mettais un point d'honneur à être dernière de la classe et à devenir la cancre qui répondait aux profs), la peur des autres et donc l'isolement.
J'ai eu mon bac grâce à une amie, la seule d'ailleurs, qui m'a coaché et expliqué en peu de temps tout ce que j'avais raté, ensuite ça a été la fac et là, tristesse, petite fac de petite ville, je retrouve dans la classe deux de mes pires harceleuses du collège, je n'y ai presque plus mis les pieds. Après deux années sabbatiques, j'ai tenté une nouvelle voie : médiation culturelle , des gens plutôt sympas, des cours qui me plaisaient, bref une renaissance. J'ai été major de promo tout le temps, je me suis épanouîe, j'ai arrêté d'être sur la défensive en permanence.
Je suis maintenant CPE, en totale contradiction avec ce que ces derniers m'ont également fait subir durant toutes ces années. Au collège, j'étais carrément la tête de turc du CPE qui était un ancien militaire reconverti, il se donnait même le droit de me taper et de me tirer les cheveux, sans parler des insultes. Au lycée, j'étais punie pratiquement tous les jours, la CPE me donnait des poèmes à apprendre par coeur, je ne pouvais pas sortir tant que je ne les connaissais pas. Elle ne m'a jamais demandé pourquoi mes résultats ne cessaient de chuter, pourquoi j'étais si insolente, pourquoi j'avais changé de look, pourquoi j'étais si maigre, si fatiguée,si triste...
Aujourd'hui, je suis extrêmement vigilante à tous les signes d'isolement des gamins que je suis, on dialogue énormément, je ne change pas forcément leurs vies mais s'ils sont harcelés, je peux vous jurer que cela cesse presque immédiatement. Je ne pense presque plus à ces mauvaises années même si elles m'ont laissé en cadeau des gros troubles du sommeil et une grande méfiance à l'égard de ceux que je rencontre (ainsi qu'un peu trop d'ironie et de cynisme).
Ce qui m'effraie encore, c'est que le harcèlement, la méchanceté sont toujours aussi présents et que comme on peut le voir dans toutes les expériences de psychologie sociale, le phénomène s'amplifie et se reproduit toujours avec le groupe même s'il est composé d'individus normaux. En bref, il y aura toujours des harcelés et des harceleurs, il faut donc donner des armes (psychiques hein ^^) aux harcelés pour se sortir la tête de l'eau. C'est bien qu'il y est des campagnes de sensibilisation, ça montre que ce n'est pas normal et qu'on n'est pas seul à subir ce type de situation.
 
9 Octobre 2010
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Paris
C'est très étrange, j'ai l'impression de lire ce que j'ai pu écrire dans un carnet il y a déjà quelques mois. Sauf que moi, je me suis rebellée, et que malgré tout, ça n'a servi a rien, au contraire. J'ai subi la même chose que toi, a quelques détails près que s'était au collège, quand je suis arrivée dans un nouvel établissement pour apprendre une langue qui n'était pas dans mon collège de secteur. Les insultes, les coups, j'ai connu, et j'y répondais, mais s'était toujours moi qui était en faute selon les professeurs. Donc je me suis tus. Jusqu'à tomber en dépression a 14ans, passer 4 mois en hôpital psy et devoir expliquer enfin ce qui se passe à sa mère. J'ai porté plainte, grâce a elle, mais l'école m'a.. obligé à la retirer : je me souviendrais toujours des mots qu'ils ont eu en face de ma mère et de moi "si vous ne retirez pas la plainte de votre fille, elle ne pourra pas demander un bon lycée dans cette ville, sachez le." Tout ça parce qu'ils étaient le collège le plus réputé de la ville. Et maintenant j'en suis au même point dont tu parles dans ton témoignage : non, se faire harceler moralement et physiquement ne rend pas plus fort, et plus apte à se battre. Au contraire. Comme tu le dis si bien, "il détruit". Et c'est très étrange de me retrouver dans tout ce que tu dis : peur de l'échec constante, se sentir toujours de trop, se sentir inintéressant, faire passer le bonheur des autres avant le sien, trouble du comportements. Je suis le genre de fille qui préfère aider une amie a réussir un dossier d'admission dans une école, et faire tout pour plomber son propre dossier. Car je ne crois pas en moi, et ce, malgré tout les efforts du monde pour y arriver, et les compliments des autres. Je ne les accepte pas, aucun d'entre eux et je préfère en rire.
Le pire dans tout ça, c'est de se rendre compte qu'il y a des dizaines de personnes dans le même état, alors qu'on se pense tout seul. ll n'y a qu'a voir le nombre de réponse à ce topic. Et c'est ça qui fait le plus peur je trouve.

Je te trouve très forte d'avoir oser en parler, et je te remercie de l'avoir fais avec autant de sincérité, ça montre qu'on peut s'en sortir. Et surtout, que le harcèlement ne sert pas la personne, au contraire, il détruit petit à petit la personnalité et quand on s'en rend compte, il est trop tard pour ramasser les pots cassés mais pas encore pour guérir.
Juste merci.
 

Tsa

22 Janvier 2013
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Finalement, je suis assez stupéfaite de constater que nombreux sont ceux qui subissent ce harcèlement et qui sont ici, a témoigner.

Tout ces commentaires et ces témoignages me laissent les larmes aux yeux, alors comme ça je ne suis pas seule ?

J'ai été rejetée, dès la maternelle, je ne me rappelle plus, mais je sais que je n'avais pas d'amis, j'ai d’ailleurs passé ma primaire chez le psychologue scolaire pour ça.

Je me suis toujours demandé, pourquoi moi ? Qu'est ce que je leur avait fait ? pourquoi personne ne voulait jouer avec moi, pourquoi tout le monde se moquait et était méchant...

Ma seule réponse encore aujourd'hui, ma différence, ma timidité. Je suis dyslexique et petite je parlait mal, on se moquait de moi, je restais seule.

J'ai eu une amie pendant ma scolarité, une seule qui m'a pris par pitié, alors que toute la classe lui demandait d'arrêter de me parler, risquant elle même de s'exclure, elle est resté.

Arrivé au collège, c’était de pire en pire puisque je prenait conscience réellement des insultes et des moqueries.

On ne m'a jamais frappé, je pense savoir pourquoi, j’ était une très grande fille, à 12 ans, j'avais une taille adulte et arborais mes 1m70 pour mes 56 kg (quand les autres filles en fessait 40).

J'était très mal dans ma peaux, les garçons me donnais des surnom détestables, les filles se moquaient de tout, je me sentait moi même dégoutante.

En 4eme j'ai été séparée de ma seule et unique amie, pourquoi ? Une de ses amie à elle, qui ne pouvait pas me supporter (tiens donc), avait demandé au directeur d'être dans la même classe que mon amie mais dans une classe différente de la mienne. Elle a obtenu gain de cause. Inutile de préciser que cette fille était la "meneuse" de la classe pour faire de moi leur bouc émissaire.

J'ai donc été seule et je voyais les choses de plus en plus sombre. Je pensais de plus en plus à la mort mais sans réellement vouloir allé jusqu’à l'acte.

Le lycée n'a pas été mieux, les gens serons différents m'avaient on dit... C'est faux, j'y ai retrouvé mes cher camarades de collège.

Mes résultats étaient médiocre et je ne pouvaient plus supporter ma classe...

C’est seulement à l'université que ça c'est arrangé, une nouvelle vie, de nouvelles têtes...

Pourtant, je n'ai jamais réussie a me faire de véritable amis, aujourd'hui, je suis quelqu'un de sensible, de solitaire. Je n'aime pas sortir et je n'aime pas non plus les gens, la foules m’horripile.

Voila le résultat de ce qu'on fait les autres.

Pourtant, desfois je voudrait qu'il voient, la belle fille (paraitrait-il) que je suis devenu, les études que j'ai réussi à mener, malgré tout.

Qu'il aillent au diable.
 
18 Septembre 2011
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Metz
Je crois avoir déjà dit ce que je vais dire dans un autre sujet sur le harcèlement scolaire, donc désolée si je me répète.

Une des Madz qui a répondu à cet article, qui est assistante d'éducation, a dit en substance que les profs s'en foutaient. Bon, accusez-moi de corporatisme, mais on ne peut pas dire que tous les profs s'en foutent.

C'est ma première année d'enseignement, et même si je ne suis pas dans un établissement très difficile, je m'aperçois déjà qu'il est très difficile de repérer et/ou régler les cas de harcèlement scolaire.
Dans une de mes classes, il y a un élève qui dès le début de l'année nous a paru, aux autres profs et à moi, comme risquant d'être le bouc émissaire de la classe. Profil: de grosses difficultés scolaires dans une classe à bon/très bon niveau et généralement assez moqueuse, une façon de s'exprimer assez ampoulée, et peut-être également une sexualité différente (mais ça je n'en suis pas sûre).
Bref, dès le début de l'année j'ai personnellement été très vigilante par rapport à mon comportement et au comportement de la classe vis à vis de cet élève. Au départ, je vous avoue qu'il m'agaçait à venir me poser des questions à chaque fin de cours. Je me suis vite reprise et me suis empêchée d'être agacée: si les autres élèves voient que cet élève m'agacent, ils vont penser que c'est légitime. Du coup, je redouble d'attention par rapport à cet élève: j'accepte toujours de répondre à ses questions, je ne montre aucun signe d'agacement, je reprends la moindre remarque de ses camarades (il est arrivé que plusieurs élèves soupirent ou se moque quand cet élève répond à côté - il participe énormément en classe).
Mais du coup, ce "traitement spécial", je me dis qu'il peut être mal perçu par les autres élèves et qu'ils vont ainsi redoubler d'effort pour "bully" l'élève en question. Et en même temps je ne peux pas vraiment m'adresser directement à l'élève en lui demandant s'il est harcelé par les autres.
Cet élève pense se diriger vers une classe de 1ère où il risque d'être entouré de garçons: au conseil de classe, on s'est tous dit que ça va être difficile pour lui, mais comment pourrait-on lui interdire ce choix d'orientation?

Et même si nous agissons au sein de l'école, avec internet et les portables aujourd'hui, qui dit que ça ne se passe pas encore plus mal à l'extérieur?

Bref, tout ça pour dire que derrière l'apparence d'un prof qui ne voit rien/s'en fiche/participe au harcèlement, il y a souvent un prof qui doute, qui ne sait pas s'y prendre, qui ne se sent pas soutenu dans sa hiérarchie, mais qui aimerait bien aider l'élève en question!

Et c'est dans ce sens que je pense que nous devrions avoir des formations spécifiques sur le sujet pour nous aider à aider les jeunes.
 
11 Décembre 2012
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Bruxelles
daffodil09.over-blog.com
C'est un témoignage extrêmement touchant que la madz nous a confié.

Quand j'étais à l'école, j'ai plus ou moins connu le harcèlement, mais c'était de manière très modérée, parce que j'avais un très mauvais caractère à l'époque, et pas peur de me défendre (certains ont reçu quelques bonnes gifles, voire un poing dans la figure, hahaha!). Mais, je pense aussi que le personnel de l'établissement y est pour quelque chose.

J'ai eu deux petits épisodes où on m'a bien marché sur les pieds, mais ces deux fois, les coupables ont été sévèrement punis (les premiers ont été suspendus des cours pendant 3 jours et l'autre a eu une retenue... bien fait!).

J'avais aussi une amie qui se faisait souvent persécuter, mais jamais physiquement, toujours par les paroles. Elle était un peu ronde à l'époque et au caractère très doux, donc les gens en profitaient.
La première année où on est entrés en secondaire, je ne lui ai pas souvent parlée (nous étions dans des classes différentes, et je tentais aussi de me faire des amis dans ma classe), du coup, je ne me rendais pas vraiment compte de ce qu'elle subissait. Puis, les années qui ont suivies, on s'est rapprochées, et je me suis rendu compte que les gens autour de moi se moquaient d'elle, souvent dans son dos, mais aussi quand elle était là. Et là, j'ai découvert à quel point elle était isolée, et combien ça devait la faire souffrir, même si elle souriait même quand on lui faisait des remarques.
Du coup, au fil du temps, je me suis isolée du groupe dans lequel j'étais pour être plus avec elle, et on est vraiment devenues amies.

D'ailleurs, quand on est entrées en 5e (1ère en France), on était dans la même classe, et du coup, j'ai pu la protéger un peu du harcèlement.
Et par la suite, quand on est sorties du secondaire, elle a pris les choses en main et maintenant, on ne l'ennuie plus!
Du coup, je suis vraiment happy pour elle!


Ouhla! J'ai écrit un petit roman :icon_4laugh:.
 
  • Big up !
Réactions : Alicia89

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