Le harcèlement scolaire... et ses conséquences

  • Initiateur de la discussion elween
  • Date de début
1 Mai 2013
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Bonjour, 

Ton article m a beaucoup touché...

J'ai été victime de violences à l école quand j avais 6 ans..
Il y avait 2 filles, plus grandes que moi. Elles me menaçaient et j avais trop peur pour dire quoi que se soit à ma mère..
Elles m enfermaient dans les toilettes et me mettaient la tête dans les WC en tirant la chasse. Elles m ont enfermé dans une pièce et m ont obligé à faire des choses que je n ose pas écrire ici ....

J ai été humiliée.. J ai oublié et mis ces souvenirs de côté pour avancer. Mais ca reste une blessure qui n a jamais été soignée.. parce qu ej ai préféré oublier..
Merci pour ton témoignage. 
J aurai peut être dû parler à l époque, mais j avais trop peur. 
Ton article m a donné de la force.
Merci tt plein
 
5 Mars 2012
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Bois-Guillaume
Bonjour,

En lisant cet article, tous ces témoignages, je me suis aussi reconnue.

Pour moi le harcèlement a commencé dès la primaire et s'est achevé il y a un ans en médecine. Comme quoi, les cons ne changent pas...

En primaire, j'étais la fille de la prof de musique, assez grande pour mon âge et ronde. Mes parents ont toujours été proches avec leur sous, un salaire d'intervenante musicale n'est pas très élevé et mon père n'a jamais gagné des mille et des cents, alors ils économisaient en achetant des vêtements à Emmaüs ou en récupérant des vêtements que des proches leur donnaient. Je ne leur en veux pas, au contraire je leur donne raison, moi même ça ne me gênait pas. Cependant, pour les autres gamins j'étais la pauvre moche, tout simplement parce papa/maman leur offraient des fripes de luxes ou des Nike à 300 franc.

Comme certaines/certain, j'étais régulièrement pincée, on m'aspergeait d'encre, on me volait mes affaires. A la récrée personne ne voulait jouer avec moi, j'étais toujours la dernière choisie pour la balle au prisonnier. Tout ça, sans parler des blessures soit disant accidentelles, des insultes sur mon physique ou bien sur mes bonnes notes.
Je sais que ça peut paraître puéril, mais pour la gamine que j'étais c'était important.

J'ai vite commencé à être " hypochondriaque ", toujours un mal de ventre avant d'aller à l'école, beaucoup de migraines. Je paissais mes récrées à lire ou à faire mes exercices.

Ce petit manège a continué au collège. Même si j'ai rencontré d'autres personnes, il y avait toujours ce petit groupe d'inséparables qui étaient soit-disant " hyper populaires ", qui faisaient les boom les plus " sympas " et qui selon les profs, étaient hyper sympas.
Je crois que c'est ça le pire : voir certains profs que j'admirais encenser ces petits cons qui me menaient la vie dure.

Mes grands-parents à qui je racontais tout, et qui me croyaient, m'ont inscrite à des cours de Judo, parallèlement à mes cours de musique. J'avais horreur de ça, des compétitions, mais ça m'a été utile.
Un jour, j'ai fait une prise de Judo à un garçon qui m'insultait et me " taquinait " régulièrement. Bilan : un poignet cassé pour lui et une paix royale pour moi pendant quelques mois.

Au lycée, les choses ne se sont pas calmées, mais j'ai pu avoir une " nouvelle chance " en intégrant le conservatoire. J'ai réussi à me faire des amis qui m'aidaient à supporter ce qu'il se passait au lycée. Puis en terminale les profs ont enfin fait quelque choses, ils ont séparés le groupe de " gagnants " et réagissaient à chacun de leur dérapages. J'avoue avoir été chanceuse.

Puis vient la fac de médecine... Et oui, il faut arriver jusqu'à la fac... J'ai retrouvé en quasi intégralité, le petit groupe qui a fait de moi leur souffre douleur en primaire. L'un des gars, qui était doublant, a tout de suite essayé de faire de l'intimidation à propos de son avance sur les cours, de la difficulté de l'année. Je ne me suis pas retenue, j'ai balancé tout ce que je pensais sur ces méthodes et le type d'individu qu'il semblait être devenu. Il n'a pas apprécié, et une semaine plus tard m'a coincé dans un couloir de la fac avec son joyeux petit groupe. Malgré la répartie dont j'ai fait preuve, le gars a réussi à m'humilier aidé par deux groupies. Une humiliation qui portait sur mon physique, sur une soi disante gaminerie de ma part ( parce que selon eux quand on se fait intimider, ne rien dire c'est être adulte, se défendre c'est être gamin ).

Ces histoires totalement idiotes m'ont détruite, parce qu'ils n'en sont pas restés là. Lorsque j'étais proche d'eux en amphi, ils trouvaient toujours le moyen de se moquer, ou de dire des choses méchantes à mon égard. J'ai du arrêter d'aller à la BU car ils se mettaient juste à côté de moi pour chuchoter, rire, renverser mes bouquins.

La masse de travail était titanesque et cette histoire me préoccupait tellement qu'il m'était impossible de me concentrer. Au fur et à mesure, j'ai perdu tout estime de moi et ma peur de l'échec, mes angoisses étaient exacerbée par ces problèmes de concentration.
J'ai fini le semestre dans le service de psychiatrie pour dépression.

Depuis, j'ai repris la musique et aujourd'hui c'est devenu mon activité professionnelle. Je n'ai plus vu ces individus, mais je suis cassée de partout.
La dépression est toujours là, je n'ai plus de confiance en moi et je suis découragée. Parfois, je me lève et je me dis que travailler ne sert à rien, que ma vie est fichue car je n'ai pas pu leur prouver en médecine que je n'étais pas une "sous-merde".



Merci à vous les Mad' pour tous ces témoignages qui m'aident à me sentir moins seule dans cette situation.

Bisou à toutes.
 
  • Big up !
Réactions : Alicia89
22 Août 2012
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lariedith;4095275 a dit :
@Selfi  et @Follemamzelle
Je n'ai pas dit que c'était inutile au contraire mais pourquoi il a fallu autant de temps pour que ça se mette en place les formations et que les profs sont quand même censés connaître la loi ("Nul n'est censé ignorer la loi."). Ça ne date pas d'aujourd'hui le harcèlement.
Enfin le coup de "nul n'est censé ignorer la loi" c'est une légende, une fantaisie, parce que qui connait TOUT de la loi ? Absolument personne.
Après, il a fallu du temps parce que la société a évolué, tout simplement. Aujourd'hui, par exemple, on reconnait le fait que l'adolescence est une étape de la vie à part entière, avec des spécificités psychologiques. Pourquoi ne le reconnaissait-on pas il y a 200 ans ? Parce que les choses ont changées, les mentalités aussi. Pendant longtemps, le but de l'école, c'était pas de rendre les enfants heureux - ça l'est toujours pas, ceci dit - mais surtout de pas les avoir dans les pattes, de les garder occupés jusqu'à 16 ans minimum pour pas qu'ils prennent le travail des hommes adultes - si si, c'est vrai. L'important c'est pas que ça ait mis du temps à être mis en place, mais surtout que ça soit fait. Certains profs auront les bons réflexes, les bonnes réactions, d'autres ne sauront pas faire les bonnes choses, c'est pour ça que c'est important.

@Freakycat : C'est quand même un peu le but d'un forum, non, de s'exprimer librement sur sa vie, notamment ? Enfin.. moi ça ne me choque pas. C'est important, la comparaison sociale, le fait de se dire qu'on peut avouer publiquement avoir été la risée de ses camarades au collège, en primaire, parce que ça fait partie de nous, ça a contribué à faire de nous qui nous sommes, et ça nous marquera pour toujours, en mal ou en bien, là n'est pas la question. Ca ne change donc pas le cours du passé, mais ça peut changer le futur, parce que le passé a un poids énorme sur le futur. C'est tout le principe de la psychanalyse, débloquer ce qui coince dans le passé pour essayer d'améliorer les perspectives de vie future.
Des solutions, c'est pas qu'il n'y en a pas, c'est qu'elles sont très illusoires. En plus, maintenant, avec internet, le fait d'engueuler un gamin à l'école ne l'empêchera pas de ridiculiser sa victime sur le net aux yeux du monde. Ce qu'on peut faire, c'est montrer à ces enfants qu'ils ne sont pas seuls, sans donner l'impression que ce sont des assistés. Il faut aussi encourager ceux qui ne sont ni victimes, ni agresseurs, à parler, à agir, et ça, ça n'est pas facile. Dire qu'il y a toujours une solution, je trouve ça facile, et faux. Non, il n'y a pas toujours de solution miracle, magique. Y'a aussi l'influence des parents. Moi je sais que si j'avais été du côté des harceleurs, j'aurais reçu la branlée de ma vie une fois à la maison. Et ça dissuade plutôt pas mal. Je dis pas que ce sont les parents qui portent la responsabilité, je donne juste des pistes.
Il y a donc bcp de cas de persécution, oui, mais le secret pour briser ça, c'est de PARLER. Et ce que tu dis est grave, parce que c'est la loi du silence qui fait que ça peut continuer. Alors chaque histoire ne peut pas être prise en compte, c'est vrai, je ne les ai pas toutes lues. Mais qui te dit qu'ici, il n'y a pas une jeune fille qui a lu des témoignages sur ce topic, et qui a trouvé des conseils, des petits trucs pour lutter contre le harcèlement au quotidien, qui a retrouvé espoir et qui aujourd'hui parvient à garder la tête haute, ne serait-ce qu'un peu ?
Y'a pas de solution, y'a que des problèmes. Et le silence est le plus gros. Donc si, ça sert, de parler, ça sert bien plus que de garder tout pour soi.
 
E

elween

Guest
freakycat;4109616 a dit :
Alors, déjà je voudrai dire que je ne fais que donner mon opinion personnelle sur cet article et qu'il est inévitable que certaines personnes réagissent mal à ce que je vais dire :

Voilà, je pense que ça ne sert à rien de raconter vos brimades. Déjà parce que ca n'arrange pas les cas des autres et ca ne change pas le cours du passé. Certes ça fait du bien de se libérer d'un poids, surtout quand on souffre sur un long-terme mais je trouve sa mal d'exposer comme ça sa vie sur un forum. C'est toujours bien et rassurant de discuter de ces problèmes qu'on a en commun avec d'autres mais n'oublier pas que tout le monde à accès à ces témoignages qui sont très personnels.
Je pense que ce qui serait le plus utile à ce témoignage, ce serait de trouver un moyen de guérir de ça, ou de s'en sortir. Parce qu'en parler c'est bien, mais personnellement ça ne m'empêche pas de retourner à l'école la boule au ventre. On va certainement me dire qu'il n'y a pas de solutions, mais n'est ce pas un moyen complètement fataliste et pessimiste de faire dos au problème et de laisser les choses continuer ? Il y a toujours une solution, il faut trouver laquelle. Bien sure c'est pas facile, mais sa vaut mieux que de ne pas agir.

et sans vouloir passe pour une fille insensible, froide, austère et j'en passe , il y a énormément de cas de persécution comme l'avez constaté, et donc tous les témoignages ne peuvent pas être pris en conte.

> Bien sur, je n'ai ni tort, ni raison. Ce n'est qu'un avis.

Je vais te dire à quoi ça sert de parler de ça, c'est pour que ça ne soit plus un sujet tabou et que le harcèlement scolaire ne soit plus minimisé.

Parce qu'il est essentiel que la France agisse et lutte contre le harcèlement scolaire.

C'est ce qu'on fait les pays nordiques et depuis le taux de harcèlement scolaire a fortement chuté.
 
  • Big up !
Réactions : Alicia89
24 Septembre 2008
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Samois
Juste pour apporter de l'eau au moulin, raconter une autre forme de témoignage sur le harcèlement scolaire, pour dire que non seulement parfois les adultes n'interviennent pas, mais en fait euh. Bah ce sont eux, les harceleurs.
Alors, chère éducation nationale, faites passer des tests psychologiques à vos enseignants, je sais pas.... :)


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Je tiens cependant à dire que moi, je m'en sors bien.
Que je ne me retrouve pas dans les répercutions que vous avez pu avoir, que je me sens "chanceuse".
Mais je fais surtout part de ce témoignage pour ma soeur, qui n'a pas eu ma chance de ce côté là.
 
26 Mai 2013
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Toulouse
selfi;4088341 a dit :
Cela me pose souvent des problèmes quand je sors avec mon fiancé à des soirées où je ne connais personne et où les gens se connaissent tous très bien et ne cherchent pas vraiment à vous incorporer, je reste dans mon coin, et lorsque personne ne me parle où qu'on me charrie je peux partir et finir en larmes parce que cela me renvoie à un stade régressif du collège. Genre Mean Girls devant mes yeux à nouveau!

 Pour lui et mes amis, c'est impossible à comprendre car leur scolarité a été choyée dans un collège privé où la classe ne faisait qu'un. J
Je me retrouve vraiment dans ton commentaire. Je me sens souvent rejetée par un groupe alors qu'en fait il suffirait juste que quelqu'un me parle et je me sentirais intégrée, je me sens toujours de trop, et comme pour toi, mon copain a parfois du mal à me comprendre. Mais même s'il ne comprend pas il m'écoute et ça c'est vraiment très important pour moi.
De me rendre compte que je ne suis pas seule dans ce cas me permet de réaliser que non, je ne suis pas "anormale", qu'il est arrivé à d'autres de se dire que jamais l'on arrivera à se faire d'amis, que de toute manière c'est de notre faute et qu'on ne mérite aucune considération.
Aujourd'hui les choses ont évolué pour moi, mon entrée dans le supérieur et le fait de changer de vie m'a permis de laisser derrière moi une bonne partie de ces mauvais souvenirs. Mais les séquelles, elles, restent. La peur de l'échec, social et professionnel, la peur de l'abandon. Autant de choses qui peuvent sembler anodines mais qui peuvent aussi vous détruire petit à petit.
En ce qui me concerne je n'ai pas encore trouvé de solution, voir une psychologue ne m'a pas vraiment aidé, j'espère juste que le temps, peut-être, aidera les blessure à se refermer.
 
M

mae-jeanne

Guest
Je me retrouve entierement dans ce recit, et ca me fait un bien fou. Pendant tres longtemps j'ai pense que j'etais responsable de ce qui m'arrivait, mes parents ont tres bien agit avec moi, ils m'ont toujours soutenu. Mais les sequelles restent la, troubles alimentaires, phobie sociale, perte totale de confiance en moi. Mon harcelement a eu lieu quand j'avais 13 ans, aujourd'hui a 21 ans, je n'ai toujours pas regle mes problemes lies a cette mauvaise periode de ma vie. Mais j'ai pris une petite revenche, il n'y a pas longtemps j'ai fait ma fouine pour savoir ce qu'etait devenues ces filles qui m'ont fait souffrir. Quand je vois le chemin que j'ai parcouru et le leurs, je suis fiere de ce que j'ai fait de ma vie. La difference entre elles et moi c'est une question d'education et d'intelligence (faut dire que les insultes et les coups bas ne volaient pas bien haut). Mes parents m'ont appris le respect, et m'ont offert un vrai cadre familial contrairement a toutes mes harceleuses. Alors je plains plus ces filles que je les deteste, car je pense que ces adolescentes etaient en souffrance et le sont toujours. Certes je l'etais aussi, mais j'avais une famille tellement geniale que le temps d'un Week end je pouvais les oublier. Voila tout ca pour dire, que j'ai toujours des sequelles, mais que je suis tres heureuse de ma vie actuelle.

Ps : non je ne fais pas une greve de l'accent grave, aigu, circonflexe...J'ecris juste sur un clavier qwerty...
 
12 Avril 2013
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Merci pour ce témoignage elween. J'ai moi-même été victime de harcèlement scolaire, d'un autre genre surement et on ne m'a jamais frappée,
mais je me rends compte en lisant cet article que c'en était quand même. En fait, je n'ai jamais pu donner un nom à ces violences verbales avant maintenant...
De ce fait, il est selon moi vrai de dire que le sujet était tabou, et même si l'on en parle plus aujourd'hui il me semble que les actes ne suivent pas... Que se passe-t-il au niveau du corps enseignant et des parents ? Il y en a si peu qui réagissent alors qu'ils sont seuls à pouvoir faire quelque chose. Et ceux qui réagissent s'y prennent souvent mal : faire promettre à ses gosses ou à ses élèves de "ne plus faire ça" ne va pas faire avancer les choses... C'est le rôle de ces adultes de s'impliquer, d'observer les comportements et d'agir directement si nécessaire. Pourquoi tenir les problèmes de ces "ados en crise" à distance ?
Aujourd'hui avec le recul, j'en veux plus à mes anciens professeurs qui fermaient totalement les yeux devant ces injustices. Ces dernières m'ont plongées dans la peur, la colère et le désarroi pendant longtemps, et ces personnes qui étaienrt alors responsables de mon éducation en dehors de chez moi m'ont sciemment laissé y tomber. Ils ont joué l'indifférence et le pire dans tout ça, c'est que j'aurais moi aussi pu devenir une harceleuse si ma haine contre l'injustice ne me l'avait pas interdit.
J'ai gardé ma colère pour moi et l'ai transformée créativité. Malheureusement, cette colère était trop grande pour rester enfermée dans mes cahiers de dessins et de poèmes... Étant ado à l'époque, je passais mes nerfs sur ma famille au moindre petit problème lorsque je me sentais injustement accusée. Je comprends que mes parents aient également été plongés dans le désarroi face à mon comportement de plus en plus colérique, car ils ne comprennaient pas ce qui se passait : ils n'étaient pas avec moi en cours mais si ç'avait été le cas et qu'ils avaient pu voir les remarques dont j'étais victime, ils n'auraient jamais laissé passé ça. Mes professeurs ne sont pas mes parents bien sur, mais est-ce une raison pour fermer les yeux et faire comme s'il ne se passait rien ? Comment peut-on encore enseigner l'Histoire dans des grands discours moralisateurs alors qu'eux-mêmes laissent passer tant d'injustices ? Grand coup de gueule, j'en suis désolée, mais ce n'est vraiment pas acceptable. Face à des enfants ou des jeunes, ils restent l'autorité et cette autorité s'octroie souvent plus de droits que de responsabilité. ABE, salut.
 
10 Mars 2014
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freakycat;4109616 a dit :
Alors, déjà je voudrai dire que je ne fais que donner mon opinion personnelle sur cet article et qu'il est inévitable que certaines personnes réagissent mal à ce que je vais dire :

Voilà, je pense que ça ne sert à rien de raconter vos brimades. Déjà parce que ca n'arrange pas les cas des autres et ca ne change pas le cours du passé. Certes ça fait du bien de se libérer d'un poids, surtout quand on souffre sur un long-terme mais je trouve sa mal d'exposer comme ça sa vie sur un forum. C'est toujours bien et rassurant de discuter de ces problèmes qu'on a en commun avec d'autres mais n'oublier pas que tout le monde à accès à ces témoignages qui sont très personnels.
Je pense que ce qui serait le plus utile à ce témoignage, ce serait de trouver un moyen de guérir de ça, ou de s'en sortir. Parce qu'en parler c'est bien, mais personnellement ça ne m'empêche pas de retourner à l'école la boule au ventre. On va certainement me dire qu'il n'y a pas de solutions, mais n'est ce pas un moyen complètement fataliste et pessimiste de faire dos au problème et de laisser les choses continuer ? Il y a toujours une solution, il faut trouver laquelle. Bien sure c'est pas facile, mais sa vaut mieux que de ne pas agir.

et sans vouloir passe pour une fille insensible, froide, austère et j'en passe , il y a énormément de cas de persécution comme l'avez constaté, et donc tous les témoignages ne peuvent pas être pris en conte.

> Bien sur, je n'ai ni tort, ni raison. Ce n'est qu'un avis.

Ton commentaire m’a un petit peu choquée, alors je me permets d’y répondre en plusieurs points :
La première chose que j’ai envie de te dire c’est de faire attention à la manière dont tu t’exprimes. ça n’était peut-être pas l’effet recherché (du moins je l’espère) mais je trouve que le ton de ton commentaire est très dur « ça ne sert à rien de raconter tes brimades » on parle ici d’une fille qui dit qu’elle se sent toujours de trop, qu’elle a été brimée et lorsqu’elle en parle tu viens lui dire en gros que son témoignage est de trop ici, qu’il ne sert à rien et donc tu la brimes encore plus ? Il ne me semble pas que ça rentre dans le cadre de la recherche d’une solution aux problèmes dont elle souffre suites aux brimades rencontrées durant sa scolarité. Tu te contredis un petit peu toi-même et surtout, ça n’est pas très sympa. Je ne veux pas dire par là que tu ne devrais pas dire ce que tu penses, mais essaies de le dire peut-être de manière plus constructive qu’un simple « ça ne sert à rien ». Tu as le droit d’avoir ton opinion et je la comprends, en quelque sorte. Maintenant laisse-moi t’expliquer pourquoi je ne suis pas d’accord.

La deuxième chose, c’est que si, justement, ça sert. Premièrement, c’est un moyen de sortir ses émotions, la guérison commence par le partage, le fait d’en parler à quelqu’un, d’admettre que l’on souffre et que l’on sait pourquoi.
Deuxièmement, ça s’appelle de la sensibilisation. Je n’ai jamais écrit de tel témoignage sur un quelconque problème que j’aurais pu rencontrer dans ma vie, mais si je le faisais, je pense que le but serait non pas de « raconter ma vie dans un forum » mais de sensibiliser les gens, de faire comprendre à ceux qui détournent les yeux, et à ceux qui font de telles choses et mêmes aux gens qui ignorent l’existence d’un tel phénomène que oui, c’est grave et ça a des conséquences graves. Si personne n’en parlait comment est-ce qu’on pourrait définir le harcèlement, en connaître les conséquences et donc réfléchir à des moyens de le stopper et de guérir les victimes des conséquences que ça a engendré chez elle ? Le silence, c’est pas très productif à mon avis. J’aimerais qu’un prof lise cet article et comprenne que la prochaine fois qu’un gamin est pris à parti dans sa classe, il faut qu’il fasse autre chose que devenir soudainement sourd-muet jusqu’à ce que ça se passe, qu’il aille voir l’enfant pour lui parler, le directeur de l’établissement pour qu’il fasse quelque chose et que le directeur de l’établissement comprenne lui aussi qu’il faut faire quelque chose. Que la machine se mette en route. J’aimerais que des gamins qui s’amusent à en harceler d’autres dans les cours de récré lisent ce genre de témoignages et qu’ils regrettent leurs actions, se rendent compte que c’est grave et arrêtent de le faire. J’aimerais que des parents lisent ce témoignage et réagissent pour leurs enfants victimes de harcèlement, qu’ils prennent ça au sérieux ; et que ceux qui ont des enfants « harceleurs » réagissent, prennent cela au sérieux également et apprennent à leurs enfants que c’est grave.
Si ce genre de témoignages n’existait pas, rien de tout cela ne serait possible.

Troisièmement, ce genre de témoignages parle de quelqu’un qui se sent seul-e, de trop et inadaptée. Et d’écrire un tel témoignage, de se rendre compte que des gens se reconnaissent dans ses mots et ont vécu la même chose, ça forme une communauté. Une communauté peut-être pas très brillante pour certains, dans laquelle je vois, moi, des gens qui éprouvent enfin un sentiment d’appartenance et qui découvrent, en se regardant les uns les autres, qu’ils peuvent être fièr-e-s de qui ils sont et de ce qu’ils sont aujourd’hui, qu’ils ont vécu des épreuves qui aujourd’hui les grandissent, qu’ils n’ont pas mérité ce qui leur est arrivé, qu’ils sont beaux, intelligents et utiles.

Un dernier point c’est que j’ai justement admiré une chose en particulier dans ce témoignage : c’est que cette Madz est très pudique sur ce qu’elle a subi, elle l’étale pas sur des pages. Alors je trouve ça injuste de lui dire que ça ne sert à rien de raconter sa vie quand, justement, au lieu de centrer son témoignage sur elle-même et ce qu’elle a vécu, elle l’oriente de manière à aider les gens à comprendre les conséquences psychologiques que peuvent avoir ce genre de brimades sur les gens en général.

Alors oui, ça sert de parler et de parler de tout. Pour apprendre, pour comprendre, et pour combattre. N’arrêtez jamais de parler de tout ce qui vous passe par la tête, parce que ça ne sera jamais inutile !
 
10 Mars 2014
14
9
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freakycat;4688864 a dit :
@thtswhtdrmrsd

Très bien, il me semble essentiel de répondre à ton commentaire.

Premièrement je n'ai pas "brimé" la mademoizelle. Je trouve ça inadmissible que tu dises que je la "brime". Dans mon commentaire je ne lui ai en aucun cas porté atteinte volontairement et me suis permise de dénigrer son image comme le supposerai le verbe brimer. Donc je te conseille de faire attention à ce que tu dis. De plus je constate un fait. Je comprends exactement ce qu'elle vit car je l'ai moi même vécu pendant 10 ans, donc je sais de quoi je parle il me semble.
Pendant 10 ans j'ai moi-même discuter sur des forums avec des gens , mais sais-tu pourquoi ça ne sert à rien ? Parce qu'à la fin, à force de parler toujours des problèmes de l'école on ne fait que se focaliser dessus et à penser que c'est la seule chose présente dans notre vie. Donc finalement au lieu de chercher à extérioriser ses problèmes, on ne fait que les amplifier.
Ce qu'elle devrait faire, c'est de mettre ses problèmes à l'école au second plan. " Tu dis ça comme si c'était simple". Non c'est pas simple, c'est dur. Mais si elle ne fait pas l'effort de prendre confiance en elle à l'extérieure elle gardera cette faiblesse tout sa vie.  Au début j'arrivais pas à ignorer mes problèmes au lycée, et puis c'est mon copain qui m'a fait prendre conscience qu'il y a pleins d'autres façon de trouver sa place quelque part car le lycée ne constitue qu'un passage dans notre vie et je pense que c'est le plus important à retenir.



Deuxièmement, on m'a toujours dis que l'union fait la force, mais moi je trouve que c'est des foutaises. Quand on reste dans un cercle de personnes qui ont les mêmes faiblesses que nous, au lieu de nous tirer vers le haut, ils nous tirent vers le bas et ce n'est pas eux qui prendront parti pendant des brimades et tu sais pourquoi ? Parce qu'ils ont peur que sa soit leur tour après.
Ensuite, penses-tu sincèrement que les gens "ignorants" ce problème ( j'en doute en fait ), les agresseurs ou encore les profs viennent lire les témoignages des filles qui sont persécutés ? Non je crois pas.
Ensuite, j'ai moi même essayée de sensibiliser mon corps enseignant entier à mes problèmes et tu sais quoi ? Ils n'ont fait que dire que j'exagérais et que j'interprétais mal donc le problème vient d'autre part et crois moi ce n'est pas ce genre de témoignage qui vont leur faire prendre conscience des problèmes qu'ils ont sous leurs yeux car justement ils ne les voient pas.

En fait je pense que tu n'as pas pris de recul. Il faut prendre du recul, il faut se sortir la tête de là et chercher un moyen d'être heureux plutôt que de continuer à rester une victime. Pour moi, quelqu'un qui est admirable c'est quelqu'un qui a vécu des choses dures mais qui malgré tout à su tirer sa force d'autres choses.

C'est un sujet très sensible, et je n'ignore pas que mon commentaire sera mainte fois très mal interprété. Mais je n'ai aucune envie de faire la fille qui compati avec elle parce que ça ne l'aidera en rien. Au contraire, il faut parfois dire les chose, même si elles sont brutales. Et tu sais très bien que ça concerne tous les domaines.

Excuse-moi si le mot « brimer » t’as choqué, mais c’est ce que j’ai ressenti en lisant ton commentaire et je tenais à t’en faire part, tout simplement. C’est plus dans la manière dont tu l’as dit que ce que tu as a dit réellement, en fait.
Ceci dit tu ne m’as pas convaincue, j’ai vécu ça aussi, j’en ai parlé aussi et ç’a m’a aidée. On a commencé par parler de ça et ensuite on a changé de sujets, ça m’a aidée de découvrir des gens comme moi, qui ont vécu de telles choses et en tirent leur force aujourd’hui. Evidemment que s’apesantir toujours sur les mêmes choses n’est pas bon.
Mêmes s’ils ont l’air affaiblis pour toi, aujourd’hui ils ont la force de continuer leur vie après ce par quoi ils sont passés et j’admire ça et oui, je les trouve forts, et non, je ne pense pas que de tels gens se tirent vers le bas les uns les autres. Continuer à se lever tous les matins, c’est une force. Combien abandonnent et vont se balancer au bout d’une corde, ou se vider de leur sang dans leur baignoire parce qu’ils ne supportent plus, n’ont plus la force et n’ont jamais trouvé le courage d’en parler à quelqu’un ? Je n’adhère définitivement pas à ton opinion.
Ensuite je ne dis pas qu’un prof ou un directeur d’école ou qui que ce soit qui apparaît généralement passif dans ce genre de manifestation va venir taper « harcèlement scolaire témoignages » sur google. Mais y a pas que sur Madmoizelle qu’il y a des témoignages, pas que sur internet. Il y a des magazines, des livres, des émissions de télé, des films et séries… Les moyens de faire passer l’info sont multiples et si on les utilise il y a des chances que des gens tombent dessus et que ça les fasse réfléchir. La sensibilisation, ça n’est pas toi, toute seule, qui va voir ton prof pour lui expliquer. Forcément, qu’il te regarder de haut, il est prof, il est adulte et éduqué et une gamine haute comme 3 pommes vient lui poser la main sur le bras et lui dire « écoute mon petit, assieds-toi, il faut que je t’explique ». Pourvu qu’il soit un peu orgueilleux, c’est foutu d’avance. Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut voir et souvent ces gens-là voient sans le vouloir et donc font les aveugles en pensant que ça n’est pas si grave. La sensibilisation, c’est la multiplication des témoignages, qui font se dire que tiens, finalement elle n’était pas la seule, y en a un paquet, en fait, qui souffre. C’est d’appuyer ces témoignages avec des avis de médecins, par exemple, qui font dire que tiens, un médecin dit que effectivement ça a des conséquences graves ? Ensuite c’est aussi donner des conseils sur la manière de réagir dans ces cas-là. Une seule personne n’ouvrira pas les yeux à toute une population, forcément.
Je te trouve pas très optimiste, c’est dommage parce qu’en misant sur l’entraide, je pense qu’on pourrait sérieusement arriver à faire quelque chose au lieu de dire « ça sert à rien d’en parler, toute façon personne réagira pour toi, jamais, et tu ferais mieux de te débrouiller toute seule et d’apprendre à vivre avec ». C’est comme ça qu’ils s’en sortent, c’est comme ça qu’on perpétue le mouvement. Et c’est en le dénonçant qu’on l’arrête, et aussi en dénonçant ses conséquences et si ça peut aider mes petits cousin-e-s, ma petite soeur et éventuellement plus tard, mes enfants, je suis prête à sacrifier un petit, tout petit bout de ma fierté et de ma vie privée. à la fois pour me guérir et guérir les écoles de ce fléau.
Je comprends ta volonté de passer à autre chose et de ne pas en faire un combat personnel. Mais nous on veut le faire et je ne trouve pas ça juste de dire que notre action est inutile. C’est ça qui me rend heureuse. De me dire que je fais ce qu’il faut pour que ça arrive à de moins en moins de gamins au fil du temps.
 
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