Le snobisme littéraire, une plaie qu'il est possible d'éviter

[TrustMe I'm a (al)chemist]

@Emile. Ouhlala, j'ai dû mal m'exprimer... Je disais que lire des histoires aux enfants c'est essayer de leur donner le goût de lire (avis perso donc). J'aime la littérature "jeunesse" et "ado" (où as-tu lu que la littérature jeunesse était décriée dans ce que j'ai dit ?!) et j'aime les classiques, j'aime lire. Il me semble important de lire pleins d'histoires aux enfants et pourquoi pas des genres différents (des comptines, des contes, des romans plus longs, réalistes, fantastiques... etc.) (et pas parce qu'un genre est mieux qu'un autre, mais parce que c'est plus marrant de voir des univers différents pour moi).
En fait, si critique il y a de ta part sur ce que j'ai pu écrire, je ne comprends pas trop où tu veux en venir ?

[EDIT : comme j'ai dit, je lis en ce moment Psychanalyse des comptes, pour autant je ne suis pas entièrement d'accord avec ce que dit l'auteur (notamment sur les enfants autistiques...). D'autre part, les contes de Perrault, les contes des Mille et une nuits... sont des classiques en littérature et c'est aussi de la littérature jeunesse (comme quoi l'un n'exclue pas l'autre.]

 

[Coco.lalie]

Et idem pour les profs : quand j'avais le malheur de citer des bouquins d'auteurs contemporains (Ruta Sepetys), des livres à mi-chemin entre la littérature pour la jeunesse et la littérature pour les adultes (comme ceux de Markus Zusak), ou des genres traités comme marginaux (type la SF et l"Fahrenheit 451" de Ray Bradbury), le prof ne mettait jamais aucune remarque ni rien, ou alors de se référer d'abord aux livres au programme (c'est vrai que c'est le but, mais il faut un peu de variété, quand même!). Espérons que le jury de l'ENS sera plus indulgent, car je n'ai pas hésité à choisir mes propres exemples et des bouquins ou personnes pas nécessairement "classiques". ^.^

En fait, si tu remontes un peu dans la discussion, tu verras que le jury ne sera pas forcément plus indulgent (surtout celui de l'ENS qui est quand même assez ... conservateur, pour rester polie) : comme on n'a pas vraiment de recul sur ces oeuvres contemporaines, il est difficile de juger de leur "valeur" sur le long terme. En tout cas, courage pour le concours

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Hors sujet donc ^_^...
@Emile. Pour les enfants autistiques, alors je ne m'y connais pas (du tout), mais tout ce que j'ai pu entendre de témoignages de parents et d'enfants, c'est que ça n'avait servi à rien (ou peu), voir avait fait de gros dégâts. Que trop souvent les psychanalystes avaient rejeté la faute sur les parents, les mères notamment (sexisme je crie ton nom). Francis Perrin en a parlé et il me semble qu'il a dit qu'on lui avait dit que c'était parce qu'il était artiste tout ça (interview lu d'un oeil dans un journal télé... moui pas la meilleure référence). Tu peux lire Je suis à l'est de Josef Schovanec, il a un regard plus modéré sur la psychanalyse et l'autisme (puis qu'il "vit avec l'autisme" comme il dit)(et que j'ai beaucoup aimé). Disons que pour la première partie du bouquin dans Psychanalyse des contes (pas encore lu en entier, et il en parle très peu), Bruno Bettelheim semble dire (interprétation toute personnelle) que c'est le rapport entre les parents et les enfants qui est la cause de l'autisme (tousse tousse). Donc cela m'a un peu hérissé le poil. Sachant que je n'ai personne de mon entourage qui vit cette situation, mon avis ne vaut pas grand chose en vrai...
Pour revenir sur ce que tu as dit sur l'anecdocte de "hameaux", dans la mesure où une bonne partie des petits français vivent en ville ce n'est pas un mot très utilisé à mon humble avis. Est-ce que tout le monde sait ce que signifie réellement "tire la bobinette et la chevillette cherra" (et conjuguer le verbe choir...).

Après, je crois qu'il y a deux débats différents :
- les classiques (Rousseau, Chateaubriand, Chrétien de Troye...) versus les modernes (Marc Levy, Anna Gavalda...)
- la hiérachisation "Genres et sous-genres" (G majuscule, noblesse tout ça, la poésie, le théâtre, le roman...) ("sous" dans le sens inférieure, "sous-littérature", dépréciatif, les romans "à l'eau de rose", "littérature de gare") versus la classification (un genre : la SF et les sous-genres : la dystopie, l'uchronie, le steampunk, le cyberpunk...)

Il y a les "snobs" qui préfèrent les classiques, d'autres les "vrais Genres littéraires", parfois les deux...
Ce qu'il y a de pénible, c'est le jugement de valeur quand quelqu'un lit (ou pas) quelque chose de différent ou non adoubé par l'élite ou l'opinion publique...

Quant à l'éducation, les classiques sont importants, ça fait un bon bagage culturel. Mais le jugement de valeur qui va quand on cite autre chose : bah ça c'est nul... J'ai fait S, quand je suis allée à la fac j'ai pu prendre un enseignement d'ouverture : j'ai pris histoire littéraire. J'ai kiffé : on nous parlait de littérature moyen-ageuse et de la littérature autour des témoignages de gens sortis des camps de concentration (donc récents), et de pleins d'autres choses.

 

[Crazy]

pensée émue à la documentaliste ayant refusé de prêter Le Parfum à mon frère alors âgé de douze ans, tu sais donner le goût de la lecture madame).

Euh... pour moi, elle a eu raison. Le Parfum à 12 ans, wtf

 

[CanetonVariable]

J'ai beaucoup aimé cet article, car même si je pense honnêtement que tout ne se vaut pas, j'aimerais quand même que l'on arrête de s'envoyer (en général, pas dans le forum hein!) des fions sur ce qu'on lit, regarde, fait etc.
Livres, films, séries, BD, documentaires, essais philosophiques,... Peu importe, c'est fait pour te nourrir, te faire voyager et aussi te faire plaisir.

Un peu HS (je n'ai pas vu de topic plus adapté), j'ai fait des études où pas mal de mes camarades ne se prenaient pas pour de la m****.
J'ai entendu (véridique de chez véridique) à longueur d'année : "les gens qui ont un niveau socio-culturel inférieur ne sont attirés que par les sous produits de la culture de masse..." ou encore "ceux qui jouent au jeu vidéo sont des ados qui refusent de devenir adultes" et blablabla... Je suis vraiment devenue allergique...
On s'en fout de ce qui te nourrit, tant que ça suscite quelque chose!
Je me rappelle d'un cours où on devait faire un exposé d'un heure sur un bouquin de notre choix. Une nana avait choisi un bouquet de Marc Levy. Elle y avait mis tout son coeur, toute son énergie, une tonne de taff dans l'analyse... Et je me souviens de sa tête trop déçue quand un abruti a lancé que c'était de la sous culture, que ça n'avait aucune place dans le cours...

 

[Chrysopase]

Il m'a d'abord fait rire parce qu'en le lisant je me suis dis "pffff c'est bien un problème de L ca! Moi, personne m'a reproché de pas avoir lu Balzac pendant mes études scientifiques!" Et même après mes études, j'évolue dans un monde scientifique international et les chances que mes interlocuteurs aient jamais entendu parler de Flaubert sont proches de 0.
MAIS, je me suis mise à réfléchir, et je me suis rendu compte que quand je dis que je n'ai jamais lu Le seigneur des anneaux, aucun livres de Asimov, ni sandman de Gaiman... et bien les gens me regardent bizarrement (quand j'ajoute que je n'aime pas starwars, jamais vu startrek et que j'ai pas passé mon adolescence à jouer aux vidéos, les gens me demandent si je me suis pas trompé de filière). Comme quoi le snobisme littéraire n'est pas que pour les L. Mais les "classiques" ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

J'ai trouvé ton témoignage très intéressant! En effet, les "classiques", ou disons plutôt les "œuvres incontournables" ne sont pas du tout les mêmes selon le milieu dans lequel tu évolues... Par exemple, je regardais une vidéo sur Youtube dans laquelle la booktubeuse supposait que la plupart de ses abonnés avaient lu Hunger Games et Divergente et s'en servait comme un outil de comparaison avec d'autres romans dystopiques. Cela m'a fait sourire car je n'ai jamais lu ces œuvres et que pour moi, qui suis plus âgée que la booktubeuse en question, les "incontournables" de la dystopie sont plutôt Fahrenheit 451, 1984 ou Le Meilleur des mondes (attention, je ne dis pas qu'elles sont meilleures, n'ayant pas lu Hunger Games et Divergente, je serais bien en peine de donner mon opinion!) Du coup, cette notion d' "incontournable" est vraiment relative au milieu, à la tranche d'âge, aux personnes que l'on côtoie. D'ailleurs, je me suis souvent sentie "entre deux mondes" car je partage tout un référentiel culturel fantasy/SF avec mes amis scientifiques et tout un référentiel "littérature générale" avec mes amis littéraires, mais que les deux ne s'entrecoupent que très très rarement. Bref, rien n'est absolu dans ce domaine!

Et pour finir, il se trouve que j'adore Zola, et que je suis en train de lire la saga des Rougon Maquart. Et ce qui ressort de ces bouquins c'est qu'à cette époque les romans étaient très mal vus. Sérieusement, je viens juste de lire un passage (une page d'amour) où un personage disait que balzac était illisible. Les romans sont considérés comme une perte de temps, lire fait mal à la tête. Les seules lectures convenables semblent être les journaux pour se tenir au courant de l'actualité.

Tu fais bien de le rappeler! En effet, les romans étaient jadis très mal considérés, c'était une littérature pour les femmes (donc "avilissante"...). D'ailleurs, des œuvres telles que Mme Bovary de Flaubert ou Une Vie de Maupassant critiquent les effets désastreux de la lecture de romans par des jeunes filles impressionnables. C'est assez drôle de penser à ça aujourd'hui, alors que le roman règne en maître sur la littérature!

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Tu fais bien de le rappeler! En effet, les romans étaient jadis très mal considérés, c'était une littérature pour les femmes (donc "avilissante"...). D'ailleurs, des œuvres telles que Mme Bovary de Flaubert ou Une Vie de Maupassant critiquent les effets désastreux de la lecture de romans par des jeunes filles impressionnables. C'est assez drôle de penser à ça aujourd'hui, alors que le roman règne en maître sur la littérature!

Hahaha !!! : (ouf un temps révolu... enfin en France...)

 

[Crazy]

Uh ? Pourquoi donc ?

Parce que les thématiques abordées ne sont pas adaptées à un public aussi jeune ?
Grenouille est plus ou moins un sociopathe, je ne pense pas qu'un enfant de 12 ans (parce qu'à 12 ans, on est un enfant), puisse prendre le recul nécessaire. Y'a de quoi le choquer.
A 16 ans, je dis pas. Mais pas à 12.

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Hors Sujet :
@Emile. Le Parfum est très explicite sur le caractère sociopathe du protagoniste. Pour les autres livres que tu cites, je ne les connais pas.

Effectivement, dans les contes, il y a de la violence et des allusions. Mais ils finissent bien, le-a gentil-le s'en sort et le-a méchant-e est puni-e. Quant aux romans jeunesse, ils ne sont pas sans critique de la société.

Je suis d'accord avec @Crazy, 12 ans pour encaisser une oeuvre pareille, c'est un peu tôt. Après, si ton frère exprimait le souhait de le lire, mieux valait lui déconseiller, au lieu de lui en interdire l'accès. Au pire, il se serait arrêté de lui-même si c'était trop.

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Spoiler: Hors Sujet toujours

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

 

[Crazy]

J'entends. Mais je tiens à signaler que justement, l'intérêt d'un texte aussi riche, c'est de pouvoir n'y puiser que ce qui nous est abordable.

Pas convaincue.
Le texte n'a pas été écrit dans ce but (même si je conçois qu'il puisse éventuellement avoir cette qualité). J'ajouterai même que la documentaliste aurait eu des ennuis si elle avait accepté.

 

[TrustMe I'm a (al)chemist]

Spoiler: Ahlala je me laisse embarquer malgré tout !

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.