Les jeunes diplômés et le monde du travail : un choc culturel ?

[saifu]

Je ne veux pas spécialement défendre la boite dans laquelle tu as bossé, mais de mon point de vue d'informaticienne (je ne sais pas si toi même tu t'y connais), ça ne me semble pas si incohérent que ça.

Le fait de n'avoir aucun droit administrateur est extrêmement commun, surtout dans les grosses boites. Ça évite que les utilisateurs installent tout et n'importe quoi, et pour les informaticiens, c'est hyper important!

Les postes en XP (avant la fin des mises à jour en avril dernier) sont parfois + simple à gérer et + sécurisés. D'autant que le passage à Windows 7 ou 8 peut demander un changement complet du système informatique, et ça peut chiffrer très haut!

Ce n'est pas évident de se rendre compte quand une restriction de sites se désactive, surtout si personne ne remonte le problème.

Enfin, c'est tout à fait logique d'interdire les clefs personnelles (risques d'infection du réseau de l'entreprise, ou de fuites d'informations) mais d'autoriser internet. L'accès à internet est généralement sécurisé par un proxy et/ou un firewall, alors qu'une clef est beaucoup + difficile à contrôler.

Après je peux me tromper, je ne connais pas le réseau informatique de l'entreprise, et si tu y étais en tant qu'informaticienne tu pourras sûrement me corriger.

Dans le cas contraire, il faut aussi comprendre que faire évoluer de gros systèmes informatiques c'est loin d'être évident, et surtout extrêmement couteux (d'autant que le nombre de normes de sécurité ne cesse d'augmenter).

Je suis d'accord avec toi sur tous les points. J'y étais en tant que développeuse, faisant de la recherche. Dans mon cas, l'ordinateur est l'outil de recherche, donc si tu es limité par des aspects techniques facilement résolubles comme par analogie un chimiste qui ne pourrait pas faire ses expériences car on refuse de lui donner des pipettes, c'est très frustrant. Mais sinon, je comprends tout à fait le point de vue de l'entreprise et le tien. C'est un compromis à trouver entre sécurité et coût mais aussi efficacité des employés à faire la tâche qui leur est demandée.

 

[Lagom]

[...]
Eh bien, les ordinateurs étaient sous Windows XP, les mises a jour du réseau prenaient des heures, l'intranet était une jungle, aucun privilège administrateur ( ça veut dire que tu peux rien installer tout seul) . Au début du stage, tous les sites de divertissement mais aussi Gmail étaient bloqués mais un jour, ça a sauté et j'ai pu y accéder jusqu’à la fin du stage (3-4 mois plus tard) et je suis convaincue qu'ils ne l'ont juste pas réalisé.
C'était un peu de la sécurité a niveau variable, interdiction d'introduire une clé USB personnelle mais accès facile a Internet."

Je ne veux pas spécialement défendre la boite dans laquelle tu as bossé, mais de mon point de vue d'informaticienne (je ne sais pas si toi même tu t'y connais), ça ne me semble pas si incohérent que ça.

Le fait de n'avoir aucun droit administrateur est extrêmement commun, surtout dans les grosses boites. Ça évite que les utilisateurs installent tout et n'importe quoi, et pour les informaticiens, c'est hyper important!

Les postes en XP (avant la fin des mises à jour en avril dernier) sont parfois + simple à gérer et + sécurisés. D'autant que le passage à Windows 7 ou 8 peut demander un changement complet du système informatique, et ça peut chiffrer très haut!

Ce n'est pas évident de se rendre compte quand une restriction de sites se désactive, surtout si personne ne remonte le problème.

Enfin, c'est tout à fait logique d'interdire les clefs personnelles (risques d'infection du réseau de l'entreprise, ou de fuites d'informations) mais d'autoriser internet. L'accès à internet est généralement sécurisé par un proxy et/ou un firewall, alors qu'une clef est beaucoup + difficile à contrôler.

Après je peux me tromper, je ne connais pas le réseau informatique de l'entreprise, et si tu y étais en tant qu'informaticienne tu pourras sûrement me corriger.

Dans le cas contraire, il faut aussi comprendre que faire évoluer de gros systèmes informatiques c'est loin d'être évident, et surtout extrêmement couteux (d'autant que le nombre de normes de sécurité ne cesse d'augmenter).

Yep je suis d'accord avec poustiquette sur ses explications, @saifu ce que tu décris est malheureusement simplement une mise en pratique de la politique de sécurité de ta boîte

Je bosse dans la sécurité réseau dans un grand groupe depuis un an, je conseille des entreprises sur leurs politiques de sécurité et des cas comme les tiens j'en vois tous les jours.
Je comprend que ça puisse faire un choc, surtout pour notre génération parce qu'on est hyper connecté, qu'on a des ordinateurs entre les mains depuis qu'on est mioche, mais en rentrant dans le monde du travail on est brassés avec des personnes de tout horizon et avec des habitudes différentes, qui ont pris le coup de travailler sur ces systèmes obsolètes qu'ils utilisent depuis des lustres.

Il faut aussi voir qu'il est vraiment bien plus facile de gérer le renouvellement de son propre PC personnel que de gérer une migration de système d'exploitation sur un grand groupe, avec toutes les contraintes de communication et d'aide au personnel que ça demande derrière.

En ce qui concerne le fait de ne pas avoir de privilège admin, j'ai envie de dire "et encore heureux!" parce que c'est un des seul moyen pour l'administrateur de contrôler ce que tu fais sur ton PC, et donc de gérer la sécurité de son parc. Idem pour les clefs USB, il y a pas grand chose de plus dangereux que ces bestioles, j'ai des amis qui font des contrôles de sécurité en mode "je m'introduit dans l'entreprise et j'essaie de récupérer un max d'infos", ben un de leur mode opératoire c'est de laisser traîner une clef USB trafiquée dans la salle de repos et d'attendre que quelqu'un la branche. A partir de là, il obtient une connexion et fait un peu ce qu'il veut

Et sur la politique d'accès au net, là encore il est possible de bloquer l'accès à des sites considérés comme non-productif ou nécessaire à la mission de l'employé, mais ça doit être spécifié dans la charte informatique de l'entreprise. J'espère pour eux qu'elle n'a pas sauté, je pense plutôt qu'ils l'ont allégé parce que trop de monde réclamait des accès à des sites bloqués.


Bref, tout ça pour dire que j'étais d'accord avec @poustiquette , et que c'est pas simple pour nous de tomber de si haut quand on rentre dans le monde professionnel concernant l'informatique, mais il faut s'adapter, le changement arrivera un jour

Sinon moi avant d'atterrir dans le monde pro, j'aurais voulu une formation sur les impots, sur quoi négocier sur mon contrat, sur comment gérer le stress et la pression, comment faire une sieste de 5 min efficace, et comment survivre dans un milieu machiste. J'ai l'impression que mon école d'ingé (cf ce que disait @MissMachine ) m'a appris à réfléchir comme une ingé, m'a donné des bases techniques, mais j'en ai quand même énormément bavé et j'en bave toujours après un an dans le métier.

 

[nanalanis]

Super article !
Je suis complètement d'accord avec le "choc culturel" de l'arrivée dans le monde du travail.

Pour moi, mon premier contact avec le monde professionnel a été lors d'un stage dans une grande institution culturelle française, pour moi le rêve, le top du top ! Je m'attendais à bosser avec des gens passionnés, à baigner dans une ambiance dynamique, avec des jeunes, tout ça tout ça... Et bien j'ai été vraiment hyper surprise : mes collègues avaient tous plus de 45 ans, très routiniers et "fonctionnaires", rien de folichon... C'était un peu triste en fait. Et surtout j'ai trouvé hallucinant la manière dont les employés des bureaux n'avaient que peu de contacts avec les artistes dont ils géraient les événements.

Après pour mon premier vrai job (que j'ai eu du bol de trouver sans expérience... ), le décalage a été vraiment énorme entre ce que j'avais appris durant mon master et la réalité du boulot, pour lequel j'étais censée être formée. En fait je me suis rendue compte que je ne savais RIEN faire concrètement... Grands moments de solitude, surtout que j'étais la seule employée, puis j'ai appris sur le tas, en faisant des erreurs et en me renseignant sur internet. Au bout de trois mois je pense que j'étais opérationnelle, mais les débuts ont été durs.

Enfin voila mon rapport d’étonnement !!


Ah et je voulais dire aussi que je pense que mon master m'a plus appris une méthode de travail au final (s'organiser, savoir donner des priorités aux tâches, rédiger des dossier, présenter à l'oral, etc.) que des choses précises et concrètes à appliquer dans un vrai job...

 

[saifu]

@Lagom @poustiquette
Merci pour vos réponses intéressantes qui font voir l'autre côté du miroir ( ou du réseau  ) Je me doute bien que mon cas est loin d’être unique ( à commencer par Marie Charlotte).


@MissMachine
Les études d'ingénieurs en France sont très théoriques globalement comparées à l'étranger et assez générales, on touche un peu à tout ( et à rien en même temps, on peut dire). Je ne suis donc pas trop étonnée du sondage.

 

[madamebonheur]

Je suis moi aussi entrée dans le fameux 'monde du travail' depuis bientôt deux ans, et c'est peu dire que le choc a été rude.

Mon patron a 50 ans et ne sait pas écrire un email... Je me suis retrouvée, avec mon bac +5 à me faire dicter des courriers et à les taper pour lui. Depuis des années, il a une secrétaire qui lui gère son adresse email!! Cela fait un an et demi que je lui explique comment ouvrir ses mails etc (sur Outlook c'est quand même pas le bout du monde!) et il s'y met tout doucement...

Autant dire que même en travaillant dans une petite boite, le rapport à l'informatique était totalement délirant! Mes collègues utilisent le même logiciel depuis 10 ans mais n'ayant jamais été formée dessus et pas très à l'aise, elles n'en utilisent pas 25%, alors qu'il est pour le coup plutôt bien foutu.

Notre connexion internet est une vaste blague, et d'une lenteur hallucinante. La boite est abonnée à tout un tas de revues juridiques en ligne mais comme les codes ne sont pas communiqués, personne ne les utilise alors que ça coûte hyper cher!! Et tout est comme ça.

Dans un autre genre, en tant que jeune débutant peu rémunérée, je suis également soumise à des horaires hyper stricts, alors que personne ne trouve rien à redire lorsque je pars tard le soir en raison de la charge de boulot. Je trouve cette absence de flexibilité, et donc de confiance envers son personnel totalement ridicule : il y a tout un tas de recherches que je ferai bien mieux et plus efficacement chez moi, mais on m'oppose une organisation du travail hyper rigoureuse bien qu'inadaptée... toute proposition de changement, aussi minime soit-elle, est rejetée systématiquement parce que "trop compliquée".

Quant au fait d'être opérationnel rapidement, et bien que sortant d'une fac de droit, je n'ai pas trouvé le choc si grand. Oui au quotidien, je fais du droit, après bien sûr qu'il y a des choses qu'on apprend sur le tas (dans telles situations, quelles questions poser, quels documents demander, comment gérer un dossier conflictuel) mais finalement en assez peu de temps on est opérationnel dans des dossiers simples et le reste se fait petit à petit.

Finalement ce à quoi je ne suis toujours pas adaptée c'est cet immobilisme et cette rigueur dans des domaines totalement idiots... Pour le reste, cela me semble normal d'apprendre sur le tas, la fac n'a pas vocation à vous apprendre à être sur un poste! Après dans mon domaine en particulier, je dois avouer que les dernières années abordent les choses de manière assez efficace, et je suis plutôt contente de l'enseignement que j'ai reçu, qui m'est utile au quotidien.

 

[Lasia]

Je travaille depuis 3 ans et ce qui me scotche c'est : le piston, la hiérarchie, le niveau en informatique et le manque d'initiative...

Le piston: dernier exemple en date; la semaine dernière, les chefs nous ont dit que les primes ne seraient pas les mêmes pour tous cette année encore car "pas de budget suffisant" et aujourd'hui, la fille du Président vient d'être embauchée...

Cette p****n de hiérarchie!! Il faut que l'info fasse tout un circuit balisé pour remonter et ensuite redescendre avec la consigne officielle... Heureusement que je commence à connaître les personnes qu'il faut dans l'entreprise et à l'extérieur (les responsables des entreprises partenaires), ça me permet de raccourcir (un peu) le délai. Mais ça dérange certains, donc heureusement que mon travail et mon sérieux sont reconnus sinon, je me serais fait taper sur les doigts il y a longtemps. Parfois, avec le bon patron, la franchise, ça paye!

Et le niveau moyen en informatique!! je passe pour une crack parce que j'ai installé FireFox, que j'utilise Winrar pour compresser mes fichiers et j'écoute la musique sur Spotify...
Autre exemple: au secrétariat général, les secrétaires nous transmettent les documents par papier au lieu de nous les envoyer par mail et quand on demande une version pdf et non pas scannée, il faut limite aller à leur bureau et le faire soit-même...

Ce que j'appelle "le manque d'initiative", c'est le côté mouton des plus anciens dans la boîte. Ils vont faire leurs missions sans chercher à savoir s'il y a une solution plus adaptée, sans demander pourquoi. Ça a le don de m'énerver!! Quand mon ancien chef me demandait un truc sans m'en expliquer la raison, je lui posais la question, jamais il ne m'a renvoyé sur les roses pour ça. Connaître la raison d'une commande peut permettre d'aller droit au but et d'apporter les bons éléments. La preuve que les chefs peuvent apprécier ces demandes: je suis montée en grade et suis passée chef de service lors de la fusion.

Évidemment, il ne faut pas débarquer avec ses gros sabots et dire "ce que vous faîtes c'est nul, moi, la jeune diplômée, je vais vous montrer" mais certains mériteraient d'être un peu bousculés, ça les réveillerait peut-être!

 

[Leshayaa]

Les résultats de ce sondage me surprennent beaucoup, surtout en France, quoi. On est quand même LE pays par excellence des écoles d'ingénieur (donc formation pas trop théorique), des alternances et des stages à tire-larigot... Alors dire que les jeunes n'ont pas assez d'expérience et reçoivent un enseignement trop théorique, je trouve ça un peu fort de café...

Les écoles d'ingénieur sont très très théoriques comme te l'a déjà dit @saifu, chéri étant passé par là, ce n'était QUE des cours théoriques dont certains très poussés qui ne lui servent absolument pas aujourd'hui (bon c'est son premier job, mais il n'aura jamais à utiliser ces milliers de formules hyper compliquées quoi), un prof a une fois fait visiter à la classe une salle avec des machines, mais juste pour voir, interdiction de toucher. Il est allé de lui-même se renseigner après, mais voilà, aucune formation sur le concret, le truc qui lui a le plus servi est que pour certains cours ils ont utilisé un logiciel très courant en entreprise.

Il a décroché son premier poste plus rapidement que moi (je cherche toujours...), le titre "ingénieur" et le fameux logiciel l'ont beaucoup aidé, ainsi que les stages qu'il a fait (il a eu la chance de décrocher 2 bons stages dans des bonnes boites), mais il était quand même un peu perdu au début... Également dans les usines les relations Très hauts placés / cadres/ ouvriers sont apparemment très spéciales et codifiées, et rien ne l'avait préparé à ça, surtout que lui est cadre sur le contrat mais se considère mi cadre mi ouvrier car il adore toucher les machines, fabriquer des choses etc, et bonjour la galère pour s'intégrer quand rien ne t'a préparé à l'hostilité ambiante!


Pour ma part j'ai eu 2 stages, un génial mais moins utile pour trouver un taff et un autre aussi bien et très instructif, j'avais un "vrai" travail, j'ai appris tout ce qu'il fallait, j'ai eu beaucoup de responsabilités pour une simple stagiaire, une lettre de reco, tout ça m'a aidé à décrocher des entretiens mais je n'ai jamais été retenue... Souvent on me dit qu'ils ont pris des gens avec plus d'XP, mais si les postes ouverts aux juniors et jeunes diplômés (déjà rares) sont pris par des gens expérimentés, qu'est-ce qu'on peut faire??? Ça donne envie de baisser les bras parfois...

 

[LadyFae]

C'est pourquoi j'ai décidé de m'expatrier : je trouve que les entreprises françaises ne font pas assez confiance aux jeunes, et à tord.

En France, je déteste cette hypocrisie sur "l'expérience" des jeunes diplômés : j'ai l'impression que rien ne suffit pour être employable. Je suis tombée des nues quand une boîte d'édition s'est foutue de ma gueule parce que sur mon CV j'indiquais mes emplois saisonniers et étudiants : "ce n'est pas de l'expérience, voyons!". Je précise que je postulais pour un stage. Un stage. Sérieux ? J'ai pas assez d'expérience, pour un stage ? Mes emplois saisonniers et étudiants comptent pour du beurre, mes diplômes avec Mention Très Bien aussi ? WTF ?

J'arrive au Canada, et là je découvre une culture du travail différente : généralement, les jeunes sont effectivement (bien) mieux formés, et on leur fait également plus confiance.

Plus que tout, là-bas, on croit aux compétences transférables : ce que tu as fait lors de tes emplois saisonniers et étudiants t'est utile, même si ça n'a aucun rapport direct avec l'emploi pour lequel tu postules. Et oui, le contact avec la clientèle, la débrouillardise, le souci du travail bien fait, la réactivité, la curiosité, l'implication, la motivation... ce ne sont pas des "compétences" associées à UN métier ou UN poste. Ce sont des qualités qu'on acquiert dans n'importe quelle expérience de travail et qu'il faut valoriser sur son CV.

Mais en France, ça, on te le nie, on s'en fout. Et même que les emplois saisonniers, parfois, il ne faut pas les indiquer : ça fait tâche pour certains employeurs.

Tout ce qui compte, c'est d'avoir été dans la bonne fac (sans être trop diplômé, attention), d'avoir fait les bons stages, et d'accomplir le miracle d'être un débutant expérimenté qui est jeune mais pas trop (du haut de mes 22 ans je suis trop jeune, il parait, pas assez mature, etc.).

Du coup, amère, j'ai décidé de quitté le pays, et de tenter ma chance ailleurs. C'est pas dit que ça marche, j'essaye aussi de ne pas idéaliser les autres pays et de trop critiquer la France (même si la tentation est grande). En attendant, j'ai déjà eu des entretiens et des tests, choses que l'on me refusait en France, même pour des stages.

Ouais, j'ai les boules.

 

[Lisazerty]

Je trouve ca bizarre que l'on en fasse tout un plat de ce problème. Bon d'un coté ca se comprend avec le chomage des jeunes tout ca... mais tout de même. Je pense que s'adapter à un nouveau travail à toujours été difficile et ce n'est pas un fait nouveau.
Ce genre de sondage ne fait que complexer encore plus les jeunes et les enfermer dans un sentiment de "je ne sais rien faire, je ne sers à rien". C'est très dommage.

La faculté n'est pas une formation professionnelle, ce n'est pas son objectif. Par contre, je trouverais ca pas mal d'avoir peut être à coté des cours magistraux et TD, un cours anexe du style "integration au mode professionnel" à partir de la L3 par exemple, ca pourrait être plutot cool, que ce soit un cours général ou spécifique par branche...

Mais, plus le temps passe et plus le monde de l'entreprise semble se fermer aux jeunes. Ce que les entreprises ne comprennent peut etre pas c'est que, certes Jean-Charles, 48 ans, 25 ans d'expérience pro a plus d'expérience que Pauline 24 ans, 1 an de stage... mais Pauline a envie de changer des choses, a des idées novatrices, saura monter un powerpoint en 10 minutes et adapter les nouvelles technologies pour augmenter l'efficacité de son travail... Et CA, les entreprises l'omettent totalement.

Je veux bien que ce que je dis, c'est peut etre une forme de discrimination anti quarantenaire. MAIS croyez moi, j'ai vu un commercial dans l'informatique galérer à faire marcher son PC et skype, encore pire que mon grand père !!

 

[Cali-Nord]

Voici la "lettre de démotivation" que j'ai écrite spontanément en donnant ma démission de l'agence de presse qui m'employait...

"En réponse à votre annonce  je me permets de vous faire part de ma grande expérience.
Titulaire d'un bac+5, j'ai appris à ne pas valoriser mes compétences et à ne surtout pas montrer que je pouvais faire plus que les taches qui m'étaient attribuées. Très vite, j'ai compris qu'il ne fallait tenter de défendre des idées pour améliorer le service.

Habituée au silence et à la concentration, je peux travailler une journée entière sans adresser la parole à mes collègues. Cependant, je sais aussi entendre sans broncher tout reproche  injustifié , hurlé à l'improviste  au téléphone ou lancé sous forme d'humiliation publique  l'openspace. Gérer au quotidien plusieurs dossiers «pour hier» en simultané  a renforcé ma résistance au stress.

Parfaitement intégrée à une équipe non communiquante, j'ai appris à travailler sans comprendre les tenant et aboutissants des taches qui m'étaient confiées, et à les mener à terme en usant uniquement mon bon sens. Diplomate et réactive, je sais gérer des ordres contradictoires par ma parfaite maitrise de la technique «le dernier qui a parlé a raison ».

J'ai participé à plusieurs projets d'implantation de nouveaux logiciels, menés sans cahier des charges ni cohérence, en contact direct avec différents prestataires extérieurs. Adaptable, je sais recommencer sans broncher 25 fois le même travail et encaisser les changements d'avis constants.

Dans l’attente de vous rencontrer pour écouter vos attentes inaccessibles, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées."