Mon père n'accepte pas mes poils mais avais-je besoin de son avis ?

[Sadala]

Je ne t'impose pas mon point de vue. Je ne vais pas te courir après avec un rasoir pour te les enlever, je ne vais pas t'insulter dans la rue, je ne vais pas demander une loi contre les poils.
Par contre, oui, je trouve les (longs) poils d'aisselle répugnants, et tu n'as pas le droit de m'imposer ta vision non plus, donc ne t'épile pas pour les autres (c'est ton droit), mais ne demande pas aux autres de ne pas avoir de jugement là-dessus (c'est le leur). Et si tu as le droit de revendiquer que les longs poils sous les aisselles c'est bien, j'ai le droit de revendiquer que les poils sous les aisselles, c'est naze.

Tu peux bien penser ce que tu veux, tout le monde s'en fiche, mais il y a une convention sociale justement, qui implique de pas montrer ton dégoût en face d'une personne, comme tu revendiques le faire.
C'est beaucoup trop facile de dire que tu n'obliges à rien après...

Tu imagines si tout le monde faisait comme toi ? Erk les handicapés, erk les bourrelets, erk les grands brûlés, erk les moches... Pour vivre en société il y a une politesse minimale pour que chacuns puissent coexister. Et non, ce ne sont pas aux autres de s'épiler les dessous de bras car tu as une névrose à ce sujet, désolée.

 

[Dame de lotus]

@Madthilde

J'avoue que je ne comprends pas ton militantisme contre le poil. Est-ce que tu peux m'expliquer, selon toi, le bienfait procuré par un rasage féminin des aisselles universel ? Qu'est-ce que ça apporterait, selon toi, pour chacun, que toutes les femmes soient glabres du dessous de bras ?

Je veux bien entendre que tu n'aimes pas (...même si, alors que tu argumentes pour beaucoup de choses, tu n'argumentes pas ce dégoût : c'est paradoxal d'autant se battre pour quelque chose au seul titre qu'on n'aime pas, comme on n'aimerait pas les choux de Bruxelles), mais je ne comprends pas, dans tous tes messages, l'intérêt qu'a ta vision des choses à une échelle plus grande que ton confort personnel et unique.

Peut-être que tu me diras que tu ne milites pas, et que tu te contentes d'avoir une opinion : oui mais voilà, avoir une opinion n'est pas neutre, innocent, sans impact. La responsabilité est quelque part entre la conception de l'idée, la mise en oeuvre de l'idée, et la réalisation effective de l'idée. Tu ne peux pas dire "je dis que les poils sont dégueus et que j'aimerais bien qu'ils soient cachés" et penser que ça n'a pas le moindre impact.

Du coup je me répète : qu'est-ce que l'épilation (le rasage, etc.) des aisselles apporterait, selon toi, à la société ? (et ce n'est pas une fausse question, j'aimerais vraiment savoir )

(On notera d'ailleurs, pour éviter de partir dans je ne sais quelle direction étrange, que personne ne milite pour le non-rasage : ici, tout le monde milite pour que chacun puisse faire ce qui lui plaît des poils)

 

[Sadala]

Mon Dieu je commence à flipper, imaginons une nouvelle norme comme se laver le vagin (oui le vagin pas la vulve)

"Aaaaaah mais tu ne te laves pas le vagin? Dégueulasse, tu me dégoûtes!"

Ou comment faire passer un truc normal et sain (ne pas se laver le vagin) pour un truc immonde. Hygiénisme hygiénisme.

Tu parles des lavements vaginaux ? Ca existe... et ça fait hurler les gynécos...

D'ailleurs à ce sujet ça me fait rire l'argument de l'épilation pour faire plus propre quand on sait les dégâts que ça cause. Il y a longtemps, au lycée, une amie m'avait conseillé l'intégrale "pour plus de propreté"... Elle faisait cystites et mycoses à répétition, tu parles d'une réussite...

Bref des aisselles poilues c'est dégueulasse mais des aisselles irritées ça c'est plus convenable n'est ce pas ? C'est moins intime apparemment...

 

[Sadala]

@Gabelote
Je suis d'accord sur les grandes lignes et les principes généraux de la première partie (même s'il y aurait à discuter sur les raisons à la racine des critères esthétiques que je ne considère pas comme si arbitraires que cela, même si probablement perfectibles). Je trouve également les exemples que tu donnes assez excessifs. Tu reconnais cependant le côté "intime" des poils, et je ne suis pas totalement d'accord sur l'aspect de propreté.
Ce qui fait qu'au final, j'en reviens quand même aux deux raisons fondamentales qui me dégoûtent le plus des poils longs pour les aisselles et le maillot :

1) C'est une exposition à l'intimité de la personne, et à laquelle je n'ai AUCUNE ENVIE d'être exposée.
2) Ce sont des poils qui proviennent de parties du corps qui transpirent pas mal et ont une forte odeur, et considérant la tendance des poils à capturer la sueur, la pilosité de ces endroits m'évoquent cet aspect (et donc une réaction de dégoût).

Mais en fait c'est les débardeurs en soi qui te dérangent ? Parce que si tu vois une aisselle, poilue ou pas, tu vois la même proportion de peau dans les deux cas. Idem pour le maillot.
Ou alors tu sexualises les poils, ce qui te regarde, mais ne légitime pas ta volonté d'imposer ta vision du poil.

 

[Sadala]

Bon avec toute cette histoire j'ai découvert qu'il existait une phobie des poils...
Heureusement qu'il y a des gens qui la comprennent et peuvent l’accueillir en toute civilité, eux, pas comme les gros dégueulasses que nous sommes...

 

[Cocoa.]

Les disputes au sujet de mes poils, pour moi c'est le lot (quasi) quotidien en été... Sauf que c'est avec ma mère, et pas mon père comme dans l'article.

J'ai lâché l'affaire depuis longtemps, parce que j'ai essayé de lui en parler, j'ai eu beau sortir tout les arguments possibles, sur le fait que ça n'est pas plus hygiénique, sur le fait que de toute façon c'est mon corps, elle ne veut pas entendre. Elle lâche que tant pis, je n'ai qu'à les garder, mes poils, et elle me fait bien culpabiliser en arguant que de toute façon je ne prends pas soin de mon corps, que je suis négligée et que c'est sale.
Juste pour resituer, c'en est au point où elle me les fait remarquer dès que mes poils d'aisselles atteignent quoi, 2 voire 3 mm. Mon frère a littéralement des touffes sous les bras et elle ne sort pas la tondeuse dès qu'il est en débardeur. Donc l'argument hygiène, il se pose là quoi.

Alors oui je me rase, les aisselles, les jambes, le maillot, et ça me fait pas plaisir de le faire. Je le fais pas pour moi ; j'ai 20 ans et je le fais pour éviter un incident diplomatique avec ma mère. Vraiment merci les conventions sociales.

 

[Sievari]

@Madthilde Vraiment je ne comprends pas le lien que tu fais entre poils et intimité... surtout au niveau des aisselles Quand tu as le nez sur l'aisselle de quelqu'un dans le métro, tu n'es pas plus intime parce qu'il y a des poils, non?

 

[cococat]

@haleyo il n’y a rien contre madtilde, le propos n est pas ici de vous imposer d aller contre votre dégoût des poils. Un dégoût c est souvent incontrôlable et vous avez parfaitement le droit de le ressentir comme beaucoup d autres. Mais il est question ici de ne pas blesser les gens en insinuant qu ils sont sales ou négligés par un regard dégoûté parceque c est presque diffamatoire et insultant. Et de ne pas non plus commenter leur choix de ne pas s épiler quand ils ne demandent pas notre avis. Se sentir observé avec insistance et jugé ça n aide pas à s’assumer et à se sentir bien dans sa peau.

 

[AngeWinnie]

@Madthilde Vraiment je ne comprends pas le lien que tu fais entre poils et intimité... surtout au niveau des aisselles Quand tu as le nez sur l'aisselle de quelqu'un dans le métro, tu n'es pas plus intime parce qu'il y a des poils, non?

@Madthilde Je me pose la même question, il me semble que quelqu'un avait déjà demandé la différence et je n'ai pas vu de réponse (j'ai lu rapidement les 5 pages, du coup je l'ai peut-être manquée).

Autant au niveau du pubis je peux comprendre que ça ait une dimension intime de voir les poils dépasser d'un maillot de bain par exemple : on peut les voir comme une extension d'une zone intime et sexuelle, et donc ce n'est pas totalement injustifié d'en être mal à l'aise et d'avoir l'impression que c'est exhibé. Par contre, je ne comprends pas en quoi les aisselles sont une zone intime. Tu ne peux pas trouver qu'il est acceptable qu'une femme s'allonge en maillot de bain, les bras derrière la tête lorsque ses aisselles sont épilées, mais trouver ça inacceptable et impudique lorsqu'elles sont poilues. C'est la même zone du corps. Si c'est intime avec des poils, ça n'a pas de raison d'arrêter de l'être sans poils...

 

[MaryPoppinz]

C'est fou ça me fait cogiter tout ça

Je me dis : "Bon bah, je comprends qu'on puisse être dégoûté.e par les poils - je connais plusieurs personnes pour qui c'est le cas - je suis sûre que ça m'est déjà arrivé de vouloir prendre des distances avec une zone poilue d'un inconnu trop proche de mon visage".

Ça me fait penser que je connais une personne qui est répugnée autant par les personnes velues que par les personnes... grosses. Double-menton, dos poilu : même combat

Mais... ça ne me semble pas si exceptionnel les gens qui sont facilement dégoûtés par ça . Et j'ai l'impression que c'est une "tendance" acceptable.

Mais... du coup... quid de ceux qui sont dégoûtés par les cicatrices, la cellulite (et son amie la vergeture), la peau noire, les cheveux roux, les petites tailles, les grandes oreilles, ... ?

Fuck en fait.
Il faut, je pense, trouver un "juste milieu" basé sur la logique de santé et norme de société (la nudité sur la voie publique est punissable par la loi. Les aisselles poilues, non).
Ta santé, avec ou sans poils, elle change pas (si ?).
Ta santé, si tu te cures les ongles en mangeant, si tu manges ton caca, bois ton sang, ne te coupe plus les ongles parce que c'est naturel, ... elle prend quelques risques quand même

Spoiler: HS

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Bref.
Implosion imminente dans ma tête haha

 

[Sadala]

@MaryPoppinz
Ce serait quoi, le juste milieu de la pilosité ? ^^

Foutre la paix aux autres, le voilà l'équilibre.

 

[LaBeletteMasquée]

Pffff.
Ça me rend tellement triste de voir qu'il y a des gens qui trouvent légitime de demander aux gens de se cacher plutot que de détourner le regard si vraiiiiment la vue de certaines personnes leur est si insupportables (et de ne surtout pas se demander pourquoi ils ont cette réaction hein).
Comme si on me demandait d'aller mettre une tente quechua pour sortir parce que baaah, c'est dégueulasse tous ces kilos en trop.
Poils, kilos, rides, boutons, cicatrices... Bah ouais, c'est pas follichon. Mais à un moment donné, faut arrêter deux secondes, on n'est pas recouvert de merde ou de pustules purulentes. Tu trouves pas ça joli ? Merde alors, c'est dur hein. Bah passe ton chemin ou regarde ton smartphone, ca va bien se passer.

Oui je suis soulée ce soir. Moi aussi il y a des choses qui me dégoûtent chez certaines personnes. Ben de 1, j'assume pas tellement d'avoir ce genre de pensées, parce que je me demande qui je suis pour etre si péremptoire. Et de deux, je tourne la tête et retourne à ma vie, tout simplement.

Quel besoin ont les gens de se battre contre des choses qu'on ne leur impose pas ?!?