Non, cher inconnu du métro, tu n'as pas été « violé »

[Asveig]

merci pour cet article
j'en ai marre d'entendre par exemple quand un pote bat un autre à un jeu vidéo "oh comment j't'ai violé!" j'ai envie de leur coller des tartes à chaque fois ...comme si un viol c'était que ça, un truc pas trop grave où on peut faire des vannes dessus...

 

[LaBeletteMasquée]

@Ok-san : ça s'appelle l'empathie et la théorie de l'esprit. Et le bon sens.
Elle n'a jamais émis d'avis péremptoire, elle a seulement précisé que ce genre d'expression pouvait blesser quelqu'un, Et ça s'applique à des dizaines d'expressions d'apparence anodine, mais qui ne le sont pas. Je trouve que ton procès d'intention est injustifié. L'auteur parle peut-être de quelque chose qu'elle n'a pas vécu, n'empêche qu'elle a fort probablement vécu d'autres moments difficiles qui lui permettent de s'identifier au problème qu'elle soulève. Et même si ça n'était pas le cas, elle aurait quand même le droit de dire que les paroles entendues ne sont pas franchement très fines.

Edit: je ne me permets pas non plus d'extrapoler sur l'auteur de l'article, je souhaitais simplement préciser que l'argument du "tu peux rien dire si tu l'as pas vécu", c'est tout sauf pertinent ...

 

[chloevollmerlo]

"L'auteur" de cet article veut surtout bien qu'on arrête de se pencher sur une biographie (absente du post originel) qu'on invente au fur et à mesure pour s'en servir comme contre-argument. Merci.

 

[Chazou]

Comme l'a dit une Madz précédemment, on peut avoir été agressée mais ne pas être choquée par ces propos.

Certes et très sincèrement tant mieux. Vraiment. Mais on peut aussi avoir été agressé.e et être choqué.e par ces propos, ne pas avoir été agressé.e et être choqué.e par ces propos et ne pas avoir été agressé.e et ne pas être choqué.e par ces propos. Mais sachant que les-dits propos encouragent la culture du viol, c'est p'être pas la meilleure des solutions de l'encourager.
Merci de ne pas jeter la pierre aux personnes qui réagissent à de tels propos on en prend suffisamment dans la gueule tous les jours.

 

[Nyu_]

@Ok-san Le souci avec le fait d'utiliser ce genre de propos, de termes, dans un contexte hors-sujet c'est que ça banaliser à 400% l'action ! En plus qu'effectivement selon la personne en face le mot " Viol " peut ouvrir une jolie boîte de pandore et bonjour la position latérale de sécurité.
Personne n'empêche ces gens d'utiliser ces termes, mais dans ce cas elles manquent cruellement de recul par rapport à leur propos. Car oui, c'est bien d'avoir un minimum de savoir vivre et de limiter ses propos choquants/violents dans un espace public où tout le monde peut nous entendre. Même sous couvert de liberté d'expression, l'empathie et la compréhension de l'autre c'est la base de l'éducation, du respect, OUI beaucoup de personnes manquent de respect et il est bon de le souligner.

Je reviens aussi sur le fait que tout simplement l'utilisation de phrases comme " Ca m'a violé le cours de ce matin ", c'est de la BANALISATION pure et dure d'un acte atroce.

 

[Skripka]

@dreydrey Je suis d'accord avec le but de l'article, qui dit en gros de ne pas banaliser des termes "graves" pour les utiliser à tout bout de champ et pour des situations aussi anodines que celles du type en question.
Par contre, dans son sens général, le viol ne définit pas uniquement une agression sexuelle, c'est pour ça qu'on parle de "viol de la vie privée" ou "viol du secret médical" etc. La maison de mes parents a été cambriolée dans mon enfance, et je peux t'assurer qu'on se sent "violé" dans le sens où des gens ont pénétré dans notre espace personnel sans notre autorisation, mais on ne fait bien sûr pas d'analogie avec le viol en tant qu'agression sexuelle. Ça me semblait bien de mettre une nuance

alors non, on dit violation* de la vie privée et violation* du secret médical

 

[Lunafey]

Bon bah je donne mon avis aussi, moi ça me gêne pas (coucou, survivante). Parce que je me dis que si on commence comme ça...
T'es sourd ou quoi ?
Ça me tue de faire ça
Jvais me pendre
Jvais m'enterrer
J'suis fatigué j'ai plus de jambes !
Je meurs
Je deviens fou
Je suis esclave de
Violer une loi
Jvais le tuer
J'ai la crève
Jvais mourir
Violer l'intimité de quelqu'un
Etc etc....
Voire allez pendant qu'on y est, il existe de phobies pour tout, donc on peut potentiellement faire du mal à quelqu'un en disant n'importe quoi, même juste "on entend les oiseaux de ma fenêtre" pour une personne qui a une phobie spécifique des oiseaux. On est dans une impasse Si ça blesse un gros pourcentage de gens alors allez, changeons une manière de parler. Mais on peut pas le faire pour tout, on peut vraiment pas, tout peut potentiellement blesser ou "trigger" une personne, tout.

Face à ça, je pense que tout ce qu'on peut faire c'est aussi prendre sur soi, il y a un moment où on a plus le choix et où c'est plus sain pour nous.
Moi voir des articles sur le viol toutes les semaines sur madmoizelle ou voir les topics de viol dans les nouveaux messages, ça me donne envie de gerber parce que ça me rappelle à chaque fois ce que j'essaie d'oublier, ça me fait pas du bien du tout. Mais je vais pas venir me plaindre à chaque article (et non un TW ça sert à rien, rien que lire "tw viol" ça suffit à y faire penser) parce qu'on a besoin d'en parler, même si moi ça me gêne. Mais la majorité à besoin d'en parler, alors je respire un coup et je scroll. Je vais pas m'imposer de partout alors que je peux juste scroller. Je pourrais jamais aller mieux si je n'apprend pas à supporter les stimuli anxiogènes, ça fait partie de la guérison.

On peut pas policer le discours à l'infini, et c'est pas un discours alarmiste à deux balles: on peut vraiment blesser en disant n'importe quoi et on peut pas non plus empêcher l'utilisation de métaphores, il y a des limites...

La seule solution que je vois c'est les applications qui permettent de rendre invisibles les liens qui comprennent un mot qu'on veut blacklister Et dans la vraie vie... Soit changer de sujet, soit dire à la personne que ce mot nous mets mal à l'aise. Pour avoir essayer, les gens sont en général très conciliants et s'excusent ^^

 

[la_chieuse]

@LaBelettteMasquée, ton exemple sur ton histoire personnelle est juste et je peux comprendre que ton amie t'ai choquée. C'est malheureux, il y a des moments de la vie où on sera plus susceptible et émotif que d'autre, et dans ce cas-là, je trouve normal d'en parler. Tu as raison, peut-être que si j'avais entendu l'expression du mec le lendemain de mon viol j'en aurais fait une crise. Mais c'est justement ce que j'appelle le moment de solitude. Comme quand tu demandes à quelqu'un ce que font ses parents et qu'il répond qu'ils sont morts, tu l'as fait en toute innocence, tu comprends que ça le gène, ça te mets mal à l'aise aussi et on change de sujet.
Quant à ta remarque sur l'homophobie " truc de tapette" ou "il faut avoir des couilles". je ne suis pas d'accord, là les mots ne sont pas du tout sortis de leur contexte ou amplifiés, je les qualifierais plus de gayshamming (pour faire le parallèle avec le slutshamming).

 

[Asveig]

Je suis assez d'accord avec @Lunafey , en fait je suis un peu partagée.
C'est clair que c'est pas agréable d'entendre "viol" utilisé pour un truc banal (perso ça me file une rage assez fulgurante, ou une envie de vomir, au choix ), mais c'est vrai aussi qu'on ne peux pas tout retirer aussi...Tout bêtement parce que finalement on peut trigger avec à peu près tout et n'importe quoi (genre moi on me parle de bébé je chiale, je vais pas demander à tout le monde d'arrêter de parler de bébés)
C'est plutôt délicat comme truc parce qu'on va pas faire attention pour certain.e.s et s'en foutre totalement des autres, ni continuer à banaliser à outrance...ça doit être une question d'équilibre à trouver je pense...fin je sais pas
Faudrait arrêter de l'utiliser pour des trucs totalement bénins en fait, comme une fatigue physique ou une défaite à un jeu vidéo...

 

[Nyu_]

@Lunafey Je suis d'accord avec toi, on utilise tous des métaphores, des expressions qui peuvent potentiellement "trigger" certaines personnes, après le tout c'est de savoir faire un choix dans ses propos selon le contexte. Quand on est dans un espace public où des gens comprennent nos propos distinctement sans tendre l'oreille, il me semble normal/poli/respectueux, d'éviter d'utiliser des termes trop violents/choquant. Alors c'est sûr on ne peut pas satisfaire tout le monde et non on ne peut pas prévoir que sa voisine au métro a la phobie des chatons unijambistes x).. Part contre on peut facilement imaginer que pas tout le monde ne veut entendre des insultes, des " Lol le cours le maths il m'a violé la teub/chatte. ", en plein milieu de son petit quotidien.
Les utiliser dans un cadre privé, dans une discussion discrète, qui ne concerne qu'un groupe de personne choisies, ce n'est pas pareil à mon sens que de le faire partager aux inconnus qui ont le malheur de se trouver à côté :o..
C'est la même chose que les gens qui racontent leur vie au téléphone sans aucune fichue discrétion dans les transports en commun, c'est une question de choisir ses propos et son timbre de voix, selon où on se trouve.

 

[mido]

J'ai l'impression qu'il y a quand même une grande différence entre dire "je suis violée par qqun/qqch", dans le sens où il abuse de moi, et dire "je te viole", dans le sens "je te domine". Dans le premier cas c'est une exagération (un peu ridicule), dans le second c'est une glorification hyper malsaine du viol (mais pas neuve en soi).

J'imagine qu'on a toutes des sensibilités différentes par rapport à ces expressions... Moi j'ai beaucoup de mal avec ceux qui disent "c'est pédo !" pour dire que c'est trop bon. Je trouve ça complètement wtf et à chaque fois je me pose des questions sur le type (jamais entendu une fille dire ça) : ton idéal de plaisir, ton péché mignon, c'est pas le nirvana, c'est pas le paradis, c'est la pédophilie ?

 

[la_chieuse]

@Lunafey "Je pourrais jamais aller mieux si je n'apprend pas à supporter les stimuli anxiogènes." Mais c'est exactement ça! Quand on a vécu ce genre de traumatisme, n'importe quoi peut nous faire replonger, il faut apprendre petit à petit à ne plus surréagir. Je comprends que ce soit difficile et différent pour chaque personne, mais on ne peut pas s'en sortir sans prendre un minimum de recul.