Ravie de voir que la question suscite des réactions.
@AngelTen Richard II : je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais le problème c'est que tu te places dans une optique de tout changer du jour au lendemain, et quelque soit le changement de société dont on parle, c'est bien entendu impossible, il faut le voir dans une optique progressive. Par exemple :
- on pourrait commencer par vérifier que les sports mixtes le sont vraiment et qu'il n'y a pas de différence au niveau de la manière dont les joueurs/joueuses sont entrainés, donc travailler sur le sexisme des entraineurs/entraineuses
- puis on pourrait évaluer quels sports pourraient en l'état passer en mixe au niveau amateur
- puis on pourrait commence à passer certains sports qui sont amateurs mixtes depuis un moment à du mixte pro.
Rien que ça, ça pourrait prendre 15 ans sans problème... donc les mentalités auraient le temps de changer progressivement.
@Lobelya : je te rejoins sur beaucoup de points, notamment le fait que les filles "normale" (càd non-sportives), ne sont pas encouragées à être compétitives. Alors qu'il faut l'avouer, aller aplatir un ballon avec 5 personnes sur les talons, c'est hyper galvanisant.
Et il y a aussi un truc qui peut jouer, c'est qu'à l'école il y avait souvent une catégorisation assez nette :
- les garçons bons en sport et qui aiment ça
- les garçons qui n'aiment pas ça mais qui se taisent et se force pour ne pas être exclus
- les garçons qui assument de ne pas aimer ça et qui se retrouvent avec les filles
- les filles qui adorent ça et qui se retrouvent souvent avec les garçons (par défi ou pas performance)
- les filles qui aiment ça de manière modérées donc qui ne poussent pas trop
- les filles qui détestent ça.
C'est une catégorisation qui renforce la séparation h/f : les mecs apprennent à pousser leur performances corporelles, qu'ils le veulent ou non et les filles sont généralement le bas du panier et ne sont pas encouragées à faire mieux, parce que des performances moyennes suffisent.
@Chips : ouai mais ta méfiance du contact h/f dans le cadre d'un sport, est ce que ça n'est pas justement parce que les interactions h/f dans les sports séparés ne se font que dans le cadre de la 3ème mi temps et pas dans un cadre "sérieux"? Je m'explique. Au rugby, on a justement joué avec les mecs staps la semaine dernière, ben clairement, y'en a quelques uns on aurait dit qu'ils avaient laissés tout leurs bonnes manières au placard. Y'en a même un qui s'est mis à chanter "toucher la chatte à machine"...
J'imagine qu'ils se connaissaient, mais même quoi! le minimum c'est d'avoir du respect pour les joueurs et joueuses sur le terrains. Alors que moi je passais un super moment! Non pas que je sois la meilleure joueuse, mais j'aime bien avoir des gens beaucoup plus forts que moi en face, ça me frustre et je suis plus performante, plus énervée. Là c'était parfait. ^^
Quand à la gêne au moment des douches, idem, est ce que ça vient pas du fait qu'on est toujours séparés et qu'on apprend pas à accepter la nudité de l'autre comme une chose acceptable? je trouve que le tabou autour du sexe et de la nudité conduit à érotiser les corps par essence, alors qu'à la base on est juste nous! Et si dès notre plus jeune âge on nous parlais des choses, on nous apprenais le respect de l'autre (des pudiques comme des moins pudiques) et que le sexe opposé n'est pas forcément un partenaire sexuel potentiel (on l'est tous, techniquement
), je pense que ça serait le genre de détail écartés d'avance, mais ça remonte plus loin que le sport.
@Maritu : ok avec toi sur la question des opportunités de jeu. C'est normal mais généralement, l'esprit de compétition fait que les plus forts jouent entre eux pour gagner, et du coup les niveaux moyens ont plus de difficultés à progresser.
Typiquement pour le patinage, je ne comprends pas que la pratique ne soit pas la même, et pour moi il y a un gros lien avec la conservation d'une opposition h/f : les femmes doivent être gracieuses et les hommes forts. Effectivement le poids du sportif/de la sportive joue sur la vitesse sur glace par exemple, comme dans tous les sports de glisse j'imagine, mais sur l'exécution des mouvements, le fait que les filles soient encouragées à faire plus de techniques gracieuse que les hommes, ça ne tient pas du sexe mais du rôle de genre à jouer. ^^