Pourquoi j'aurais dû mieux choisir mon orientation sur Admission Post Bac

[Zelitrex]

@Folle Furieuse Je suis d'accord avec @PetitePaille, c'est bien beau de se dire je veux vivre de ma passion, ou de faire des études géniales dans lesquelles on s'épanouit, mais est-ce que c'est mieux de se prendre une grande claque en sortant de ses études et de ne trouver aucun emploi dans sa branche parce que complètement bouchée ? Et de finir par faire un boulot alimentaire bien moins intéréssant encore que si on avait pris une filière plus professionnalisante ? J'ai plusieurs amis dans ce cas, et maintenant qu'on est tous à 8-10 ans après le bac, ils regrettent d'avoir fait ce choix là... Je ne parle pas de faire des études dans un domaine qui ne t'intéresse absolument pas, mais de faire un compromis entre quelquechose qui te plairait mais n'est pas forcément ta passion, et dans lequel il y a des emplois, et faire ce qui te passionne sans rien au bout...

 

[Toasted_Almond]

Je suis assez d'accord avec les commentaires au-dessus:
- on doit choisir un métier alors qu'au collège on ne nous implique pas assez à l'avance dans des recherches pour savoir plus concrètement en quoi consiste les études, les débouchés, les compétences... personnellement j'ai toujours mis sur les fiches des profs en début d'année des métiers qui relevaient presque du "je voudrais être ballerine... ou cosmonaute" (bon pas à ce point au collège hein)... mais ce n'était pas réaliste. Bizarrement on se surprend à rêver de métiers dans des branches bouchées ou sélectives, mais on n'est pas conscient de tout cela jusqu'au moment où on doit remplir les cases sur son dossier, et dès qu'on le sait, c'est dur de trouver vite un objectif de vie aussi rapidement...
- que les passions que l'on ne puisse pas faire restent des activités en parallèle. J'ai vu au-dessus l'archéologie, effectivement dur à mettre en pratique en France, mais je dirais que le métier est difficilement accessible partout, il faut quasiment être bénévole. J'ai été aussi très intéressée par l'archéologie il y a un temps, et je passais mon temps à lire des revues style Arkéo dans ma jeunesse (à la portée des adultes aussi, on y apprend tellement de choses). J'avais pensé même au métier de conservateur d'objets dans les musées ou de restauration de peinture (vu que j'aime la peinture et l'art en général). En fait ce que je veux dire, c'est qu'en fonction de sa passion, si ce n'est pas possible de l'exercer dans le dur et brut, de trouver une contrepartie dans un métier très rapprochant.
- de finalement faire un compromis entre un autre métier (qui garantit une sécurité de l'emploi et un salaire décent) et sa passion. Finalement, j'ai beau ne pas aimer mon métier, mais je dois reconnaître qu'il m'a aidée à m'épanouir et atténuer certains défauts, puis le salaire en fin de mois qui tombe fait que je peux au moins me nourrir, me loger, payer mon permis... etc., choses sûrement plus compliquées dans les métiers souhaités au départ.

 

[Mullipa]

@PetitePaille je pense qu'on est tous un peu là. Je prends mon exemple : j'ai un diplôme d'ingénieur, quand je rencontrais l'école en salon, que je regardais des articles sur internet, j'avais l'impression que les employeurs viendraient carrément me chercher sur le campus, mais c'est complètement illusoire, il n'y a de place pour les jeunes nulle part (ou presque, soyons honnêtes, certains secteurs sont moins bêtes) donc quitte à galérer, j'aurais préféré galérer pour un truc qui me botte^^

 

[Folle Furieuse]

Je ne dis pas que, quand on suit sa passion, on y arrive forcément : je dis juste que, même en faisant tous les "bons" choix, les choix "sûrs", on n'y arrive pas forcément. Merci @Mullipa, et toutes mes condoléances : ingénieure et tu galères ? Mais où va le monde ... Bref, je m'égare.
Ce qui compte, c'est de suivre la voie qui nous correspond : certaines personnes se contenteront tout à fait d'avoir un boulot qui leur plaît bof toute leur vie, parce qu'ils trouveront leur bonheur ailleurs que dans leur emploi. Mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. Et du coup (scoop !), personne ne devrait à mon sens décider pour les autres : dans notre cas précis, les parents n'ont aucun droit d'imposer leur vision de la vie à leur enfant. Conseiller, informer, soutenir par contre, je dis oui parce que, comme l'ont souligné plusieurs personnes ici, c'est assez compliqué de savoir vraiment ce qu'on veut faire dans la vie à la fin du lycée (et même plus tard) ! Sans parler des problèmes d"informations sur l'orientation... Donc autant arrêter de se tirer des balles dans le pied, entre les parents qui imposent en pensant bien faire, et les enfants qui suivent leurs idéaux sans se renseigner. Quand un môme fait ses premiers choix d'orientation, c'est un peu une histoire de famille en fait

 

[PetitePaille]

@Mullipa
Je n'ai jamais dit que tout est rose d'un côté et sans perspective d'avenir de l'autre. Les employeurs sont rarement là à guetter notre sortie à par pour des écoles de prestige ! En revanche après plusieurs entretiens il est quand même possible de trouver qqch, par exemple si tu as un niveau bac + 5 en compta/gestion, ce ne sont pas les débouchés qui manquent donc tu peux trouver un poste sans trop de problème. En revanche pour les métiers comme maquilleuse effets spéciaux, peintre, etc il y a quand même beaucoup de change de ne pas réussir à gagner sa vie avec ce genre de profession.

 

[Sherling]

J'ai l'impression en lisant certains comm qu'avoir été bon élève est comme une malédiction : bah oui, on ne s'intéresse pas trop à son orientation car y aura jamais de problèmes pour vous selon vos profs, vous pouvez "tout faire"... (ce qui ne veut pas dire que l'on sait ce qu'on veut faire ou ce qui nous correspond le mieux).
Ca me fait très bizarre de lire certains posts aussi du style : "bah osef les passions, autant faire un boulot qui rapporte et où tu es sûr(e) d'être pris(e)". (tout simplement parce que je ne l'envisage pas comme ça.)
Ce que je constate, c'est que mon compagnon a effectivement trouver un travail qui peut lui rapporter beaucoup certains mois... et qu'il est en dépression en ce moment même à cause de ce même boulot. Avoir du travail et gagner sa vie ne rend pas forcément heureux (dans son cas, les conditions de travail et parfois les déplacements rendent son boulot très pénible... mais bon, on crache pas trop dans la soupe quand on a vécu le rsa). Chacun vit sa vie comme il l'entend mais je pense que la bonne question à se poser finalement en terme d'orientation c'est : "est-ce que je veux travailler pour gagner ma vie ?" ou "est-ce que je veux travailler pour faire quelque chose de ma vie qui m'épanouit ?". (ce qui pour moi ne donne vraiment pas la même réponse non plus).

Dans le témoignage de cette Madmoizelle, je revois très clairement mes parents aussi. J'étais bonne élève mais je ne m'intéressais absolument pas aux matières scientifiques : ça a été la guerre avec mes parents pour ne pas que j'aille en S (pour eux ça "ouvre toutes les portes"). Ils ont encore aussi cette croyance "qu'avoir un métier avec la sécurité de l'emploi, c'est forcément épanouissant". (c'est à dire dans la tête de mes parents : être prof, c'est bien pour mes enfants, ils vont être heureux, ils sont sûrs d'avoir un boulot...). C'est pas toujours facile de leur montrer qu'ils ont parfois tord.

Je pense que l'important en orientation, c'est choisir un chemin en toute connaissance de cause : aller vers sa passion en étant conscient(e) que ça sera peut-être précaire/ mal payé (ou les 2) mais y trouver du plaisir ou travailler dans un domaine qui n'intéresse pas ou moyennement mais sûr/qui rapporte bien (sachant que rien n'est moins sûr, surtout en ce moment).

 

[Lucieloukim]

Un des problèmes en France c'est que tu ne connais pas l'étendue des métiers qui existent!
On nous monte le bourrichon pour quelques formations où il y a finalement trop de monde pour le nombre de débouchés (com', psycho, droit, commerce, journalisme, médecine...) alors qu'il y a des milieux, certes parfois plus confidentiels, qui recrutent.

Venant d'une famille où tout le monde (4 grands-parents inclus) a fait de longues études scientifiques j'ai détoné quand j'ai fait ES puis une licence d'Histoire (où l'ont m'a promis le chômage ou l'éducation nationale) avant d'entrer dans un master Archivistique!
Archiviste c'est un petit milieu peu connu avec une image clichée (vieille fille avec un chignon, des lunettes, des vieux papiers et de la poussière) mais qui recrute et qui est en expansion et révolution avec les besoins d'archivage qui découlent du numérique! Et pourtant avant ma L2 Histoire...

 

[Hyaline]

Ah souvenir de ma prépa que j'ai détesté et où mes profs se sont amusés à m'obliger à faire la deuxième année sinon on ne m'accordait pas la première, et je reprenais à zéro, ce que mes parents n'auraient pas apprécié. J'ai été terriblement malheureuse pendant deux ans. Deux ans à faire des choses que je n'aimais pas ! C'est long...

 

[Lullabye]

Comme j’ai des parents géniaux (vraiment)

J’en ai parlé avec mes parents qui m’ont à nouveau répondu : « pas de DUT, pas d’école de théâtre ». Pas le choix, j’avais le couteau sous la gorge et j’étais bien obligée d’y retourner.

Aujourd’hui, je suis à bout moralement et physiquement. Deux ans à faire des études qu’on n’aime pas au lieu de sa vocation, c’est long, d’autant plus lorsqu’on n’est pas heureux. J’en suis rendue à un tel dégoût que je me demande vraiment comment je vais faire pour continuer les cinq mois qui me restent de cours et comment je vais y survivre.

Je veux bien, ce sont tes parents, tu les aimes, mais il va falloir revoir ta définition de "parents géniaux". Des parents qui forcent leur enfant à faire des études qui la détruise n'ont rien de géniaux. C'est là, tu l'as écris noir sur blanc, tu utilises des mots hyper durs pour qualifier ton état, tu te dis "à bout", qu'il faut que tu "survives". Des parents "géniaux" n'auraient pas infligé ça à leur enfant. Après je ne dis pas que ce sont de mauvaises personnes, mais il faut que tu remettes leur comportement en question.

Je trouve pas qu'ici le problème ce soit vraiment une histoire d'orientation sur APB. Tu savais dès le début ce que tu voulais faire, dès le début tu savais où tu voulais aller. Non là le problème très clairement, c'est que les parents n'ont pas soutenu ce choix (pour des raisons compréhensibles, certes), et t'ont forcé à faire des études qui ne te plaisaient pas.
Je pense que t'aurais pu faire quasiment n'importe quel autre choix d'études, si ça n'avait pas été du théatre ou quelque chose s'en rapprochant, ça ne t'aurait pas plu quoiqu'il arrive. L'orientation que tu voulais, tu l'as connaissais depuis le début. C'est pas du tout un problème de choix. Non le problème c'est que tes parents ont décidé pour toi de ton orientation, ils t'ont forcé à renoncer à ce que tu voulais faire.

 

[Sighel]

Un des problèmes en France c'est que tu ne connais pas l'étendue des métiers qui existent!
On nous monte le bourrichon pour quelques formations où il y a finalement trop de monde pour le nombre de débouchés (com', psycho, droit, commerce, journalisme, médecine...) alors qu'il y a des milieux, certes parfois plus confidentiels, qui recrutent.

@Lucieloukim Je me permets de citer ton message parce que je le trouve tellement juste ! Au collège comme au lycée, les séances d'orientation restent très théoriques, on n'a aucun contact ou presque avec des professionnels qui pourraient nous expliquer en quoi consistent vraiment leurs métiers alors que ce serait sans doute la meilleure solution pour susciter des vocations. De même, on pousse beaucoup trop les jeunes vers des filières générales sans leur présenter d'alternative alors que les voies professionnelles sont bien mieux adaptées grâce aux stages et à la mise en application directe des connaissances acquises pendant les cours. Pour ma part, j'ai fait une licence de langues puis un master de traduction et mon premier stage dans cette filière a eu lieu ... Lors de mon dernier semestre de master Mes profs nous avaient conseillé de profiter des vacances pour faire d'autres stages pendant la formation, ils sont bien mignons, mais pour la plupart des étudiants, les vacances servent à bosser pour gagner de quoi payer l'année de fac suivante.

Pour en revenir plus spécialement au thème de l'article, j'ai eu la chance de savoir très tôt ce que je voulais faire, mais j'ai eu plusieurs gros doutes pendant mon parcours car j'étais aussi très attirée par le monde du spectacle vivant, dans lequel j'ai eu la chance de travailler à plusieurs reprises. Au final, je suis traductrice, un métier qui me plaît aussi énormément, je continue à bosser dans le spectacle tous les week-ends pendant l'été et grâce à mon salaire je peux me payer des cours dans divers domaines, des costumes pour de futures prestations, etc. Malgré toutes les remarques qui ont pu être faites, je trouve que c'est quand même une bonne idée de passer un diplôme "classique" avant de se lancer dans l'artistique car c'est un milieu extrêmement précaire dans lequel il est difficile de faire sa place, et avoir un diplôme à côté peut permettre de trouver un job alimentaire plus facilement le temps de se former et de développer ses contacts en vue d'une carrière artistique.

 

[Lucieloukim]

@Sighel Exactement! Trop théorique et parfois loin de la réalité car ces interventions sont parfois réalisés par des personnes qui ne viennent pas du milieu dont ils parlent...
Après pour le pro je sais pas trop mais j'ai une amie qui voulait faire un bac pro et où elle a pas été prise car apparemment "Les places sont plus pour ceux qui n'ont pas les notes pour faire général" euh? Forcément avec ce genre de mentalité...

Du coup par rapport à ce que tu dis sur ton métier de traductrice et ton envie de spectacle vivant je pense que le plus problématique dans ce témoignage c'est que ce projet alternatif a été choisi à la légère sans y réfléchir plus en se disant "Allez 2 ans de ça et c'est plié" alors que non, c'est peut-être une formation courte mais elle demande tout de même du travail donc de l'investissement donc un minimum d'intérêt et c'est là que ça a bloqué selon moi

 

[Sighel]

@Lucieloukim Je te rejoins complètement dans la deuxième partie de ton message : choisir un diplôme "classique" pour assurer ses arrières c'est bien, en choisir un qui nous plaît c'est mieux ! Ca me paraît assez logique d'ailleurs, parce que c'est quand même très compliqué de s'investir dans quelque chose qui ne nous plaît pas même si ce n'est que pour un ou deux ans. Le problème là encore, c'est qu'étant donné qu'on connaît très mal toutes les formations disponibles, on ne trouve pas forcément la perle rare ...