Pourquoi le verdict du « procès Nadia Daam » me laisse un goût amer

[Denis]

On parle de harcèlement ou cyber-harcèlement ici pour ce procès, mais les condamnés n'étaient absolument pas poursuivi pour ça.

Le premier a été condamné pour "menace de mort", le second pour "menace de commettre un crime".

 

[-Soualo-]

@Kaus Australis Relis moi. Bien entendu qu'un citoyen a le droit (et doit) se questionner sur ce qui se passe dans son pays. Seulement je pense que, ici et maintenant nous ne sommes pas apte à être objectifs/pertinents. Pourquoi?
Comme l'a justement souligné Denis, Madmoizelle a un passif avec cette histoire, qui la rend assez sensible/personnelle du fait de l'implication de Marion Seclin dans une histoire similaire. De ce fait, je pense (ce n'est que mon humble avis et j'entends qu'il ne soit pas partagé) qu'il aurait été plus pertinent de revenir sur cette histoire à travers un prisme différent que celui de la justice, qui implique du coup une certaine forme d'impartialité. Ca ne veut pas dire que je pense que Madmoizelle ne doit pas en parler, mais en parler différemment (toujours selon moi).

Edit: En parler différemment, car je trouve qu'à la lecture de l'article, on ne comprend pas immédiatement que Madmoizelle a une relation particulière à cette histoire (ou est-ce moi qui suit passée à côté?). Or, ça me semble important de comprendre a travers quel prisme la rédactrice aborde le sujet. Si c'est une parole de concernée, j'entends l'article comme un raz-le-bol et une réponse à la violence subie par ces agresseurs. Si c'est une parole de non concernée, je trouve le propos plus "à côté" et plus jugeant, pour les raisons expliquées dans mes premiers posts.

 

[Denis]

@Soualo tiens, tu m'as l'air de débarquer un peu dans notre histoire, ceci va t'éclairer un peu :

Et ceci : Échantillon du cyber-harcèlement vécu par Marion Séclin, en 295 commentaires

 

[Denis]

Une peine "plus lourde" ne servirait à rien. Ce qu'il faudrait, c'est une peine utile. Une peine qui permets d'apprendre de ses erreurs, de grandir, d'évoluer. Un stage dans une association féministe, par exemple, pour être sensibilisé aux violences faites aux femmes, notamment le harcèlement. Des TIG, du bénévolat, une thérapie. Mais plus de prison et des milliers d'euros d'amende n'empêchent pas de recommencer. L'éducation, si. Ce que ces types ont fait est dégueulasse, mais il faut que la punition permettent de les changer, au passage.

Et tu connais des associations féministes suffisamment altruistes pour accueillir des mecs pareils ? A ce niveau là, c'est du sacerdoce.

 

[-Soualo-]

@Denis Merci, je l'avais déjà visionnée Je ne débarque pas vraiment dans le sens où j'ai suivi l'histoire de Marion. En revanche, je n'avais pas fais le lien avec le forum blabla 18-25 commun aux deux histoires.

 

[-Soualo-]

@Kaus Australis Ca regarde tout le monde à des échelles différentes. J'estime que la peine reçue par les harceleurs les regardent à eux et à Nadia Daam avant de me regarder à moi. J'estime aussi que de ce fait on ne peut pas tout se permettre sur un forum sous pretexte qu'un citoyen à le droit de discuter une peine. Je trouve que certains posts sont clairement abusés, et si j'étais la victime il ne me plairait pas de les lires. C'est ce que j'exprimais dans mes premiers post, désolée si je n'ai pas été claire.

 

[Denis]

@Denis Merci, je l'avais déjà visionnée Je ne débarque pas vraiment dans le sens où j'ai suivi l'histoire de Marion. En revanche, je n'avais pas fais le lien avec le forum blabla 18-25 commun aux deux histoires.

Plusieurs années à redouter et à parer des raids contre l'équipe, les forumeuses, les serveurs, sans compter le cas Marion qui est hors norme, au-delà de l'imaginable, comme Nadia.

Et rien ne permet de dire que c'est fini, ce qui explique la non-publication du magnifique papier écrit à chaud par @Mymy hier.
On a pas les moyens d'assurer la protection de l'équipe contre ces sauvages. Donc on bride notre liberté d'expression.

La notre pas la vôtre et on s'inflige donc ici la lecture de posts qui nous expliquent des tas de choses sur ces joyeux drilles. C'est beau d'avoir des principes, même si ça picote très fort des fois

 

[123pourquoi]

Une question sans malice mais qui me taraude @123pourquoi : sur ta fiche tu es ingénieure, tu dis aussi être chercheuse et ton dernier poste parle implicitement d'études de droit, sans compter un passage dans l'enseignement que tu dis bien connaître ... Je me perds un peu.

En fait je suis les deux ! J'ai commencé ma carrière comme ingénieur de recherche / R&D puis chercheuse, période au cours de laquelle j'ai donné quelques cours en école d'ingénieur (d'où une petite expérience dans l'enseignement). Et au cours de mes diverses formations j'ai eu pas mal de cours de droits (principalement droit du commerce, droit des affaires, un petit peu de droit civil aussi), d'où l'expérience relatée plus haut.

 

[-Soualo-]

La notre pas la vôtre et on s'inflige donc ici la lecture de posts qui nous expliquent des tas de choses sur ces joyeux drilles. C'est beau d'avoir des principes, même si ça picote très fort des fois

Je comprends tout à fait. Je pense que la collision entre la parole de concernés et celle des non-concernés peut être violente. Mais je crois vraiment que les deux sont nécessaires, dans la limite du respect de chacun, et surtout de ceux qui ont vécu cette histoire.

@Kaus Australis D'abord, ne t'excuse pas d'argumenter ou de défendre ton idée Ensuite, je sais qu'un procès n'a pas vocation à satisfaire une victime. Je dis simplement que c'est un des effets du procès qu'on ne peut mettre de côté, et que le point de vue de la victime c'est MON référentiel (encore une fois c'est très personnel) pour un procès où je ne connais rien. Par exemple, ayant étudié le social, lors d'un procès qui impliquerai un mineur délinquant, mon référentiel serait ma connaissance théorique/mes compétences.
Quand je n'y connais rien je me base sur le point de vue de la victime. Pourquoi? Car je me dis qu'en général la motivation de ces personnes, c'est que ce qui leur est arrivé n'arrive pas à d'autres (car c'est malheureusement trop tard pour elles). Certes c'est discutable et c'est branlant comme théorie, mais je me dis que si quelqu'un peut donner des arguments validants ou invalidants une peine auxquels je peux m'identifier en tant que personne, bah c'est la victime.

 

[-Soualo-]

@Kaus Australis Mais carrément, surtout n'arrêtez jamais de vous indigner contre tout et pour tout, mais attention aux mots que l'on emploie, et attention à ne pas minimiser le vécu des victimes. Ca a été le cas dans certains post (pas les tiens bien-sûr).

Concernant la justice, on est d'accord, je pense que le droit est peu fiable.
A titre personnel, et pour apporter mon humble contribution, j'ai beaucoup travaillé aux côtés de personnes condamnées à diverses peines. Je ne crois pas à la prison. La prison dans l'idée peut-être, mais pas telle qu'elle est en France actuellement.
En général pour nous (éducateurs) un jeune/un adulte qui part en prison c'est une promesse d'échec. Je crois beaucoup plus en des peines de TIG bien choisis (en lien avec le délit commis par la victime), des injonctions de soin etc. Toujours dans l'optique où mon objectif en tant que professionnelle et mon souhait en tant que citoyenne c'est la réinsertion, et donner une finalité à l'histoire qui aurait un sens pour la victime. Par exemple: si je suis victime de viol, je trouverai plus de sens à ce que mon agresseur soit suivi de façon à ce qu'il ne recommence pas, plutôt qu'oublié dans un trou et qu'il en ressorte un an plus tard sans action éducative menée.

 

[skippy01]

A titre personnel, et pour apporter mon humble contribution, j'ai beaucoup travaillé aux côtés de personnes condamnées à diverses peines. Je ne crois pas à la prison. La prison dans l'idée peut-être, mais pas telle qu'elle est en France actuellement.
En général pour nous (éducateurs) un jeune/un adulte qui part en prison c'est une promesse d'échec.

Je ne peux qu'être d'accord. Et quand je vois ce que l'opinion publique en pense, j'ai envie de me taper la tête contre les murs. Dès qu'on considère les détenus comme des humains, direct la prison est perçue comme le club med. Il faudrait quoi pour que les gens soient contents ? Réhabiliter la torture ?

 

[-Soualo-]

Il faudrait quoi pour que les gens soient contents ? Réhabiliter la torture ?

Oui déjà. Mais surtout, il n'y a pas de suivi en prison. Ceux qui me parleront des quelques cours d'anglais ou du travail de couture que tu peux y apprendre, je leur ris au nez. Personne ne reprend avec les violeurs qu'en fait une femme ça se respecte, personne ne donne à voir aux jeunes choufs des quartiers quelles autres perspectives d'avenir ils ont le droit d'espérer...
C'est tout ça qui fait que c'est inutile. Au final la prison à l'heure actuelle en France, c'est une bande de délinquants (car pour la plupart c'est pas du gros crime) enfermés tous au même endroit avec des barres de tractions et TF1. C'est très cliché mais c'est vrai. Après on trouve des prisons pour les longues peines (à Lannemezan (65) par exemple) avec des schémas un peu différents, mais en gros c'est ça.
Le résultat c'est quoi? Bah les gars/femmes s'en foutent d'y retourner parce qu'on t'y fais pas trop chier. Ca a aucun rapport avec le délit commis donc ça te fais pas sortir de ta zone de confort. T'attends de sortir et tu reprends là où t'en étais.