J'ai dû tricher une fois en primaire et je me suis sentie tellement coupable que je suis allée tout raconter à mes parents
(je fais partie de ces personnes trop honnêtes pour ne pas commettre une infraction sans se sentir horriblement coupable ensuite). Je n'ai jamais recommencé ensuite ; je considère que tricher, c'est aussi insulter ceux qui travaillent. Quand tu ne travailles pas ou que tu ne sais pas, tu assumes, même si je peux comprendre qu'il y ait différentes pressions (je pense notamment aux parents qui veulent absolument que leur enfant aille dans une filière considérée comme prestigieuse). Mais ce qui compte le plus, c'est la satisfaction qu'on retire de son propre travail : il est beaucoup plus valorisant d'avoir une bonne note après avoir travaillé que d'avoir une bonne note parce qu'on a triché. Les sanctions deviennent secondaires ; le principal est de pouvoir se regarder en face.
En plus du souci moral, il y a le fait qu'on n'apprend strictement rien en trichant. Or, l'école a pour vocation de nous donner un savoir, que nous devons nous approprier. Et pour ça, il faut étudier, il n'existe pas de moyen magique... J'ajoute que parfois, les tricheurs recopient des concepts qu'ils ne comprennent pas. S'ils sont incompris, ils ne peuvent pas être mis en application. Dans ce cas, ils auront dépensé du temps et de l'énergie pour rien, alors qu'ils auraient pu les mettre à profit en demandant tout simplement de l'aide. Une notion ne peut s'apprendre correctement que si elle est comprise. J'ajoute que même si j'étais nulle en maths, ça ne m'a jamais donné envie de tricher pour remonter ma moyenne, qui était tout à fait correcte sans cette matière
.
J'ai également lu que ça permettait de redonner confiance en soi. Ce n'est qu'une illusion à mon avis. Certes, ça fait toujours peur de se prendre une tôle, mais dites-vous une chose : vous ferez mieux la prochaine fois. Un échec n'est pas humiliant ni grave, on se relève toujours. Dès que j'échoue en études, je travaille davantage, j'essaie de comprendre ce qui n'a pas fonctionné. Et quelle satisfaction que de voir une meilleure note arriver ensuite ! Vous vous sentirez valorisés uniquement par votre propre travail, non en volant celui des autres -oui oui je parle bien du plagiat qui m'a toujours scandalisée- ou en se contentant d'utiliser des antisèches...
Je voudrais aussi rebondir sur les propos d'Auxanne, qui a dit ne pas pouvoir étudier à cause du harcèlement ; Auxanne, j'en ai aussi été victime et j'ai été témoin de la passivité des professeurs et des surveillants. ça ne m'a jamais empêchée de bosser, au contraire ! En ayant des bonnes notes de manière honnête, je prenais ma revanche sur eux, car pas mal de mes harceleurs étaient des feignasses qui n'obtenaient pas de bons résultats... Ce que tu as fait a eu pour seul résultat de t'enfoncer dans un processus d'auto-dévalorisation -et crois-moi, j'en connais un rayon là-dedans- et donc tu as joué leur jeu. J'espère que ça va mieux pour toi. Je ne te juge pas, chacun réagit différemment ! Je trouve intéressant d'avoir ce genre de témoignage, car ça relance la question sur les conséquences du harcèlement scolaire...
En 4ème et 3ème, ma prof d'histoire géo (qui était par ailleurs génial et que j'adorais) nous faisait des feuilles (trois ou quatre je crois) de "repères chronologiques", donc juste une date + un événement (genre l'invention de la machine à vapeur (il m'a marqué celui-là)). A chaque contrôle, elle mettait 10 dates ou événements et il fallait compléter, si on en avait pas au moins 5 justes il fallait recopier toutes les feuilles 10 fois. Autant vous dire qu'en deux ans, j'ai jamais eu la moyenne à cet exercice et j'ai jamais retenu une seule date, et la prof avait pitié de moi. 
Personnellement j'ai planté les épreuves anticipées du bac à cause du stress, mais j'ai réussi à gérer les épreuves de terminal malgré tout. Mais je suis bien consciente qu'il doit y avoir des personnes dans un état de stress pire que le mien en examen.
