Prof ? Moi ? Jamais !

Flo

9 Juin 2006
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Lille
www.heitiare.fr
Ziggie > Je suis ravie pour toi que tu aies le moral et les épaules pour supporter tout ça ! :) Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde : mon amie en l’occurrence est partie en vacances chez ses parents à la Réunion (pour son affection, malgré les points en plus qu’elle avait car native de la Réunion, elle se doutait qu’elle n’aurait pas beaucoup de chance d’être mutée là-bas, mais l’espoir nous tient toujours un peu !), et si elle n’avait pas eu ces vacances de Noël auprès des siens, je ne doute pas une seconde qu’elle aurait fini par craquer de façon assez violente.

(Je me sens d’autant plus désemparée qu’elle est loin de nous, qu’elle ne peut pas venir manger un soir chez nous, sortir un peu, qu’elle se retrouve tous les soirs seule dans son F1 dans un bled paumé sans internet... Cette situation ne va pas pouvoir durer longtemps... :erf: )
 
7 Décembre 2007
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Je pense que le principal problème (outre les mutations, qui sont un système bien pourri, j'en conviens), c'est justement le manque d'information donné à la source. Je comprends que pour ta copine, Flo, ça doit pas être évident, vu qu'elle ne peut en plus pas compter sur le soutien de sa famille... et qu'elle a malheureusement eu droit aux cafouillages de l'administration pour couronner le tout.

Mais ça me semble aussi logique de s'informer au maximum sur ce qui peut nous arriver, et c'est primordial d'ailleurs pour éviter le maximum de désillusions.

Quant aux démissions, c'est un sujet qui me rend plutôt épileptique, désolée... mais dans mon entourage (même promo que moi), j'ai des collègues qui parlent de démission tous les quinze jours parce qu'ils ne sont pas dans l'école de la petite maison dans la prairie, et ça m'énerve.

Ca m'énerve grandement parce que là ça n'est pas un manque d"information mais un manque de réalisme, et après avoir vécu deux ans de formation dont une année de stage, plus une année d'enseignement, ils se rendent compte que c'est un métier difficile et dans lequel il faut travailler... Bah oui, c'est pas faute de leur avoir dit. Mais bon.

Je pense que je considère trop mon métier pour être indulgente avec les gens qui le considèrent comme un métier alimentaire dans lequel on peut faire le minimum, c'est-à-dire acte de présence. C'est trop important.

Après je ne peux nier qu'il y a des conditions d'enseignement difficiles, mais je pars du principe qu'on peut tirer du bon de chaque expérience, et qu'au pire ça n'est qu'une mauvaise passe.
 
15 Octobre 2005
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Ziggie;1935357 a dit :
Quant aux démissions, c'est un sujet qui me rend plutôt épileptique, désolée... mais dans mon entourage (même promo que moi), j'ai des collègues qui parlent de démission tous les quinze jours parce qu'ils ne sont pas dans l'école de la petite maison dans la prairie, et ça m'énerve.

Ca m'énerve grandement parce que là ça n'est pas un manque d"information mais un manque de réalisme, et après avoir vécu deux ans de formation dont une année de stage, plus une année d'enseignement, ils se rendent compte que c'est un métier difficile et dans lequel il faut travailler... Bah oui, c'est pas faute de leur avoir dit. Mais bon.

Je ne sais pas trop comment formuler mon message, parce qu'il est clair que les profs qui passent leur temps à se plaindre en disant qu'ils ont le métier le plus éprouvant du monde m'énervent profondément aussi. Mais pour ce qui est de ceux qui démissionnent "pour de vrai", je ne crois pas qu'ils soient à mépriser, je ne pense pas qu'il s'agit uniquement de gens avec un poil dans la main qui se rendent compte que bon, finalement faut quand même se bouger un peu le cul donc autant faire autre chose. On peut avoir conscience des difficultés, des inconvénients, des réalités et se rendre compte en arrivant sur le terrain qu'on n'est juste pas fait pour ça. Je ne crois pas que ce soit de la paresse, ou de la fainéantise (évidemment, il y a probablement dans le tas un ou deux guignolots quand même, mais je crois vraiment qu'ils ne sont pas la majorité). On peut réaliser en se frottant concrètement au métier que ce n'est finalement pas à ça qu'on aspire, (et peu importe le métier, d'ailleurs, des démissions il y en a partout), et ce, même si on s'est renseigné auparavant, c'est simplement un choix de vie (que je trouve d'ailleurs bien plus respectable que celui de faire le choix de continuer à exercer cette profession sans l'aimer vraiment et sans s'y sentir à l'aise)
 
7 Décembre 2007
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Je suis d'accord avec toi pour la fin du message, ce que j'ai dit plus haut d'ailleurs mais il me semble qu'avant d'être en poste avec tous les stages que tu fais, tu peux te rendre compte que ce n'est pas un métier pour toi, non ?

Moi j'en connais pas mal des guignolots comme tu dis, et je me dis qu'ils ont pris la place de personnes qui galèrent à obtenir le concours et qui sont faites pour ça...
 
11 Octobre 2008
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Beauvais
Devenir prof. J'y ai réfléchis ça me tente vraiment j'aime apprendre aux autres et avoir un certain contacte avec les gens.Je suis une fille très studieuse et travailleuse ( De tout fçons on est jamais mieux servie que par soi-même ). Mais pour le coup quand je vois le système tout pourris que l'administration nous a sorti et en plus de ça les profs j'ai vraiment l'impression qu'on les a à peine consulté. Je peux pas m'empêcher de me dire que je refuse d'être un pion qu'on balance à droite à gauche pendant 10 ans et qu'on fous dans un coin après. Je veux être maître de mon destin et ça l'enseignement ne me le permet pas.
Ah oui aussi et puis le : " De toute façons c'est gens ils sont tout le temps en vacance " Personnellemnt je tiens pas à m'égoisier pendant toute ma vie pour faire entendre raison parce que faut pas se leurrer Ca fait combien de temps que c'est comme ça ? 40-50 ans. Très peu pour moi.
Voilà mon ressenti, mais pour moi l'enseignement ça seras NON.
 
7 Décembre 2007
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Phonography;1936180 a dit :
Quand on passait le capes ancienne version, on n'avait que deux stages d'observation: ce n'est pas beaucoup pour se rendre compte de la réalité du métier.
Pour ma part, pendant ce stage, je n'ai réellement conçu et donné qu'un cours. Après coup je me rends compte que ce stage est loin de m'avoir fait saisir tout ce que comportait ce métier. Même si je suis très contente d'avoir les avoir fait car cela nous donnait un aperçu intéressant de la profession, je ne peux que constater que c'est loin de suffire pour se décider complètement. Ainsi, il me semble tout à fait légitime qu'une personne décide d'arrêter.

On ne parle pas de la même chose, je parle des profs des écoles qui avaient deux stages d'observation de deux semaines, puis un jour par semaine pendant un an seul dans une classe, et deux stages de trois semaines solo aussi. Il me semble qu'il y a de quoi prendre conscience de la réalité d'un métier..
 
A

AnonymousUser

Guest
Je suis prof de lettres depuis 8 ans maintenant et franchement, c'est une vocation : j'ai eu des périodes de doutes ou de remise en question parce que le métier demande une grande grande grande énergie : la face cachée du métier d''enseignant, bien que je m'estime encore en début de carrière, je pourrais en écrire un livre ! En ce qui me concerne, ce ne sont pas les élèves ou les situations 'violentes' qui ont pu me poser problème (je mets des guillemets, car on peut parler de violence à plusieurs niveaux...), mais le monde des profs, la sphère éducation nationale, quoi. En ce qui me concerne : une fois que la porte de la classe est fermée et que je suis avec mes élèves, je me sens vraiment comme dans une bulle. Je pense que c'est VRAIMENT la passion pour sa matière, (le goût pour les lettres en ce qui me concerne), qui est le ciment de ce métier. Donner du sens à tout, fixer des objectifs aux élèves, les convaincre que le cadre de la classe peut les amener l'espace d'une heure ou deux, à laisser de côté leurs préoccupations, c'est un challenge. C'est un métier qui ne s'exerce pas linéairement : il faut accepter les échecs (genre passer quatre heures à préparer un cours qui ne fonctionne pas au final devant la classe...ça arrive souvent! ), s'interroger sur les individus qui sont en face de soi, apprendre à les connaitre aussi, les écouter en imposant une seule contrainte : en classe on est pas en démocratie, c'est le prof, non qui commande mais qui guide et décide de tout. Finalement ce qui me passionne c'est de réfléchir comment je vais les amener à comprendre, s'interroger, et apprendre. Il faut qu'à la fin de chaque heure qu'un élève puisse me dire : 'là, j'ai appris ça !".
Ce n'est pas sur une année de stage que l'on peut se rendre compte qu'on est fait pour ce métier ! Il faut se laisser du temps, se laisser progresser dans l'apprentissage de la pédagogie !
 
21 Janvier 2009
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sud Morbihan
Essence-fugace;1946746 a dit :
Et puis, le métier même d'enseignant ne répond pas à mes impératifs. J'en besoin d'un métier où je dois me creuser les méninges, chercher des idées créatives et innovantes, où mon imagination est sans cesse titillée, harcelée, nécessaire. Autrement dit, pas ce métier-là.

C'est justement ce que j'aime dans ce métier... entre autre, alors que je ne pensais pas du tout enseigner il y a 5 mois de cela...

(Juste par curiosité, tu fais des études dans quels domaines ? parce que des métiers qui demandent tant de créativité que tu le souhaites il n'y en a pas beaucoup je crois)
 
22 Décembre 2010
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Lyon
Cette discussion est vraiment enrichissante. Pour moi le métier de professeur est un vocation mais tardive, ça m'est vraiment venu l'année dernière a la suite d'une option a la fac intitulé "premier pas vers le métier d'enseignant." où j'ai eu la chance d'être face a une prof captivante et qui nous a vraiment présenté son métier, ce qu'elle vivait en tant que professeur d'anglais en ZEP.

Aujourd'hui ce qui m'inquiète le plus sont les changements et la masterisation qui me font craindre de ne pas être prête pour ce métier de manière concrète mais mon université a une option de pré-profesionalisation au métier de professeur des écoles incluant des stages.
 
7 Décembre 2007
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Essence-fugace;1946746 a dit :
Et puis, le métier même d'enseignant ne répond pas à mes impératifs. J'en besoin d'un métier où je dois me creuser les méninges, chercher des idées créatives et innovantes, où mon imagination est sans cesse titillée, harcelée, nécessaire. Autrement dit, pas ce métier-là.

A mon sens, c'est là que tu te trompes. C'est justement un métier où tu es sans cesse dans cette recherche, comment rendre un savoir attractif, comment le faire passer sans avoir le sentiment d'assister à un cours magistral... Encore plus en maternelle, tu dois fourmiller d'idées, sans cesse réinventer. C'est ce qui me plaît dans mon métier, je suis toujours en train de penser à ce que je peux inventer, détourner, utiliser, mettre en place avec mes élèves.
 
A

AnonymousUser

Guest
En ce qui me concerne, je ne ferai pas prof pour la bonne raison que ce n'est pas une vocation.
 
18 Septembre 2011
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Metz
Un éditorial du Monde que je trouve sympa.

J'ai eu le CAPES d'anglais cette année et je me prépare donc à ma première rentrée en tant que professeur au mois de septembre.
Je sais bien que les conditions d'exercice du métier ne sont pas joyeuses, j'ai subi pendant la moitié de ma scolarité les regards de pitié des gens quand je leur dis que je veux être prof (c'est comme si je leur annonçais que je m'engageais dans l'armée en fait), je suis terrifiée par la rentrée parce que je ne sais concrètement pas préparer un cours, mais malgré tout, je suis remplie d'énergie et je pense avoir "le feu sacré".

J'ai effectué un stage dans une école aux États-Unis, dans des conditions certes idylliques comparé à ce qui m'attend, si ce n'est en septembre, au moins l'année de ma titularisation, et malgré mon stress, malgré mon éternelle insatisfaction, j'ai passé une année extraordinaire parce que j'étais au contact d'enfants (de pré-ados pour être exact), parce que je leur transmettais un savoir, parce qu'ils me font rire (même s'il y en a dans le lot qui me font plutôt pleurer), parce que je me suis éclatée à préparer des leçons avec ma prof tutrice.
Et lors des deux mini-stages que j'ai effectué en master dans un lycée puis dans un collège, les côtés positifs ont toujours effacé les côtés négatifs.

J'ai toujours voulu enseigner, je sais que c'est ma passion, je sais que j'y trouverais toujours de bons côtés. L'enseignement de ma matière est en perpétuelle évolution (l'anglais c'est quand même un des rares moments dans une journée de classe où tu peux passer tes chansons préférées aux élèves - il suffit juste d'y trouver un objectif !), la maîtrise d'une langue est pour moi un sentiment très valorisant chez les adolescents, et on a la chance d'agir sur notre société, d'avoir un rôle utile à celle-ci.
Je compare aussi la situation des enseignants français à celles des enseignants américains par exemple, qui ont peut-être une formation meilleure que la nôtre, mais qui travaillent parfois beaucoup plus (un ami qui a enseigné les maths au Texas disait avoir 25h de cours par semaine, et puis ils ont beaucoup moins de vacances au cours de l'année) et dans des conditions parfois beaucoup plus craignos que chez nous.
Je me dis que c'est un des rares métiers où on effectue une partie de notre travail à la maison, où on a autant de vacances et il y a encore beaucoup d'autres avantages.

Tout ce que je veux en fait, c'est redorer l'image de la profession en prouvant qu'être prof, c'est un métier génial - j'espère ne jamais perdre l'énergie qui m'habite en ce moment (même si elle est mêlée à une grosse dose de stress), l'optimisme et l'humour qui me caractérisent. Ce n'est pas en se plaignant sans arrêt que les enseignants se referont une réputation auprès des français, même si le gouvernement actuel est plus favorable à nos préoccupations que le gouvernement précédent !

(Désolée si tout ça semble un peu lyrique, c'est juste que je viens de réaliser qu'en fait je suis vachement contente d'être prof - je reviens en septembre vous raconter si j'ai toujours autant le sourire !)
 

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