Prof ? Moi ? Jamais !

[Deutsche G.]

Pour ma part, je dis big-up à ceux qui veulent être profs ou qui le sont, même si contrairement à une Madz je ne pense pas qu'eu égard au salaire et au niveau de qualification ce ne soit pas avantageux (je ne dis pas que c'est rose non plus, mais les diplômés (surtout de fac) ont des si salaires peu élevés que je cracherais pas sur un salaire de prof avec mon master de droit, bien au contraire).

Et puis il y a la sécurité de l'emploi et le statut privilégié de fonctionnaire que beaucoup de gens aimeraient avoir en 2012.

Malgré ça il faut avoir la foi. J'ai presque envie de pleurer devant tant de bonté quand j'entends mes connaissances prof regarder avec bienveillance ces ados terribles (dans tous les sens du terme), et puis le niveau est souvent tellement bas dans certains collèges que j'aurais l'impression de faire quelque chose de complètement useless (par ex, apprendre le français en long, large et en travers à des personnes qui se fichent pas mal d'écrire correctement).

Moi qui suis pourtant relativement patiente, j'aurais pas tenu une journée sans mettre une raclée à quelqu'un.

 

[Ancien membre]

Alors, moi mes parents sont profs et pour moi, c'est NIET.
Pourquoi? Aucune reconnaissance par la hiérarchie, mépris des autres car c'est bien connu les profs sont des fainéants même si je ne connais pas beaucoup de gens dans le privé qui fassent du 6h30-20h (cas de mon père), aucun soutien des parents.
Le seul avantage que je vois et encore, c'est les vacances scolaires quoiqu'elles servent à préparer les cours.

 

[The Frog]

Je suis en M1 didactique des langues étrangères et secondes (FLE pour les intimes ) et je pense me tourner vers le PGCE en écosse éventuellement. Si je ne suis pas prise (très peu de pris, beaucoup de candidatures) je pourrais sans problème aller vers l'enseignements aux migrés ou sur le master informatique/FLE.

Cette année j'ai déjà commencé mes stages et je me rend compte que c'est ce que je veux faire, point final. Je veux enseigner. Là, j'ai deux stages : un stage en centre de langue où j'ai deux classes, entièrement seule, chaque semaine (niveau B2-C2 et A2-B1 pour ceux qui connaissent les niveaux du CECR) et ça se passe très bien. Je suis en activité orale et je pense que ce qui fait que ça se passe bien c'est que les élèves choisissent d'être là. Dans ces classes j'ai des Erasmus en majorité, mon age aussi, et ils s'inscrivent en ligne, chaque semaine, aux cours qu'ils veulent (y a des activités écrites, orales, actualité...) et ça se passe très bien. Y a des cafouillage, comme toujours au début, mais faut improviser, faut pas avoir peur de sortir de sa zone de confort et personnellement, j'aime ça.

Ensuite pour le moment j'assiste et j'observe une prof de FLE en maison d'arrêt et dans pas longtemps je vais avoir une classe de détenus toute seule. Je n'angoisse pas trop non plus car une fois de plus, ils choisissent quand même d'être là et ils savent pertinemment que si il y a le moindre problème, ils n'auront plus le droit de venir en cours. Par contre, là, je fais du A1.1 (débutant de chez débutant) et ça peut être frustrant. Il y en a très peu qui relisent le cours ou qui prennent le temps d'apprendre les dernières leçons alors on a vraiment l'impression de stagner, il faut aussi compter ceux qui ne savent pas écrire et qui apprennent sur le tas... Mais il y a de bonnes surprises et c'est majoritairement pour ça que je veux faire ce métier : sur une classe de 15 élèves, si il y en a 1 que je sens éveillé, motivé à mort, qui a envie d'apprendre, alors ça me suffit amplement pour supporter les autres qui soupirent et qui font semblant de pas comprendre.

Et puis j'ai la chance d'avoir des professeurs géniaux en Master qui donnent envie d'enseigner et d'essayer de nouvelles techniques (l'énervement positif, pour donner envie aux élèves d'en savoir plus, la frustration qui pourrait leur donner envie de creuser les leçons et d'en demander plus), je me sens bien encadrée, dans mes lieux de stages mes référents sont très ouverts et très sympathiques, les élèves sont adorables, pour l'instant je suis sur un petit nuage. Je sais qu'un jour je vais prévoir un truc et que ça va faire un bide, ça arrive à tout le monde, mais je me prévois très souvent des plans de secours. Ca demande beaucoup de travail, mais j'aime ça.

A côté de ça, je sens bien que quelques collègues se découragent (souvent ceux qui ont du A1.1 d'ailleurs...) car ils sont ou bien frustrés, ou bien ils se rendent compte que ce n'était pas ce qu'ils attendaient. Il y a déjà eu pas mal de désertions (environs 5/6 je crois) et les stages aident je pense, à savoir si on a ça ou pas. Ensuite, pour la réalité des professeurs en france pour des français, je connais quelques profs, dont certains qui ont finit par arrêter (pas souvent à cause des élèves, mais souvent à cause de l'administration ou des parents d'élèves) et d'autres qui trouvent totalement leur compte. Je pense que chaque situation est différente mais que le gouvernement pourrait un petit peu revaloriser le métier. J'ai entendu des amis parler de la formation et ce n'était que très rarement positif finalement... C'est dommage :/ ça peut tuer une passion dans l'oeuf :/

 

[Hawley]

J'y ai longtemps réfléchi, je caresse un peu le rêve, mais je sais que je suis pas faite pour ça, donc j'ai répondu "non merci". C'est pas l'envie qui manque, mais je sais que j'ai aucune patience. Je suis pas mauvaise pédagogue, mais j'ai besoin de retours positifs et rapides pour ne pas me décourager, eeeeeet je crois que c'est pas en étant prof que je pourrai avoir cet environnement de rêve ^^ Dans mon domaine (arts), devenir prof c'est la planque (sous-entendu prof aux beaux-arts ou à la fac, hein!): une paie régulière, et du temps pour sa production plastique perso. Le rêve, quoi. Mais je sais que même si je m'attelais à la formation nécessaire, même si je réussissais, je serais pas la meilleure des profs et je laisserais tomber.

Mais j'admire vraiment les profs et garde d'excellents souvenirs des miens. Réussir à faire rentrer des infos dans la tête d'un jeune qui n'a souvent pas envie d'apprendre, être peu remercié, voire pas, beaucoup travailler pour être payé pas tant que ça finalement... Je sais qu'il y a plein d'avantages autres, mais il me semble qu'il faut énormément de courage et de force d'esprit pour être prof, donc je garde mon admiration pour ce métier. Surtout quand il est bien fait. J'aurais aimé avoir cette vocation, pour moi c'est l'un des plus beaux métiers, après tout, ce sont les profs qui forment la prochaine génération, c'est un peu les parents bis de centaines de jeunes... S'ils se débrouillent bien, leur travail peut avoir des conséquences super positives sur la société. En tout cas je garde des souvenirs d'"illuminations" à diverses périodes de ma vie, qui ont très souvent été déclenchées par des cours, des phrases de profs... Y'en a qui ont vraiment changé ma façon de voir le monde, déclenché des passions, bref, voilà. De bons profs.

 

[Suomi]

J'ai eu l'opportunité de faire un remplacement d'un mois en tant que prof de français. Je suis très contente car cela m'a permis de me rendre compte que je n'étais pas faite pour cela. Dans ma famille, tout le monde est dans l'éducation nationale. Moi, j'ai fait des études bouchées : master de lettres, mais je ne voulais pas être prof. Quand l'occasion s'est présentée à moi, par le bouche à oreille, de remplacer une prof pendant un mois, j'ai évidemment dit oui : cela me permettrait de voir si j'aime et éventuellement me reconvertir.
Bilan : je ne suis pas quelqu'un de timide, bien au contraire. Alors qu'au début, j'étais très à l'aise, je suis devenue de plus en plus réticente à aller en cours. Je n'aimais pas faire de la discipline, mais alors pas du tout. Pourtant, j'aimais mes élèves, leurs réflexions me faisaient rire, mais il y avait toujours cette part de discipline que je détestais. Et pourtant, je suis assez autoritaire, donc je n'avais pas de problème de discipline dans mes classes. Le problème, c'est que je perdais beaucoup de temps à faire régner le calme dans ma classe tout en essayant d'instaurer une bonne ambiance qui selon moi est très importante. C'est fatiguant, stressant, j'étais au bout du rouleau et je ne m'imagine pas faire cela toute ma vie. Au bout de deux semaines d'expérience, j'ai commencé à déprimer et aujourd'hui je vois un psy. On essaie de comprendre pourquoi cette expérience m'a tant déstabilisée, peut-être le sentiment de me sentir impuissante dans des classes techno et S et qui n'en avaient rien à faire du français. Quoiqu'il en soit, jamais plus jamais l'enseignement pour moi ! Je prends les choses trop à cœur.

 

[Oeildelynx]

J'ai l'impression que le gouvernement fait quelques efforts pour nous futurs profs :

http://www.snes.edu/Emplois-d-Avenir-Professeur.html

 

[Oeildelynx]

J'ai l'impression que le gouvernement fait quelques efforts pour nous futurs profs :

http://www.snes.edu/Emplois-d-Avenir-Professeur.html

Interessant ce lien, je pensais justement postuler en EAP pour l'an prochain (apparemment pour cette année c'est fichu . Ça m'incite à être tout de même vigilante. Puis étant donné que je postule pour être prof-documentaliste et que je n'ai jamais habité dans une "zone ZUS ou ZRR", je ne suis pas du tout sûre d'être prise.

Après tout, autant tenter la chose ! Je n'ai moi non plus pas habité dans ces zones là je crois...mais si on a un bon dossier ça peut-être jouer en notre faveur.

@cosmogirl : Je suis d'accord. Le projet est tellement intéressant qu'il devrait s'adresser à tous les étudiants, mais ils ont voulu faire dans le social et privilégier les boursiers. J'ai vu des articles et apparemment beaucoup abandonnent leurs études à cause du financement sur le long terme (5 ans) qui les épuise et les force à trouver autre chose.

 

[Nettle]

En plus maintenant en Belgique, les études vont passer à 5 ans, et tout le monde aura le même salaire, des instit' maternelles aux profs du 1er degré secondaire. Par contre les universitaires, 5 ans aussi, pour le 2e et 3e degré, sont payés plus.
Je trouve ça injuste qu'une instit' maternelle soit payée le même prix qu'un prof du secondaire car, il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas DU TOUT le même travail, la même quantité de travail, et le public est beaucoup moins difficile !
Ma meilleure amie est instit' maternelle et elle le dit elle-même : c'est le bonheur, c'est la glande, elle s'amuse, elle s'occupe de touts petits donc ses leçons ne prennent jamais longtemps à préparer, elle n'a rien à corriger ! L'école se déroule de 8h15 à 15h15 avec la demi heure de récré à 10h, l'autre récré à 14h15, et la pause de midi de 12h à 13h30. De 13h30 à 14H15, c'est la sieste, puis récré, puis il ne reste déjà plus que 45 minutes.. Qu'on ne vienne pas me dire que ça justifie le même salaire qu'un prof en secondaire qui doit préparer des leçons beaucoup plus conséquentes, corriger devoirs & interros, qui se trouve face à un tout autre type de public etc ! :/

Désolée du pavé j'étais inspirée apparemment

Je rebondis juste sur la maternelle : effectivement, être instit en maternelle, ce n'est pas le même métier qu'être prof en secondaire. Mais pour avoir fait un stage en maternelle, ce n'est absolument pas la glande, au contraire. C'est sûr, il y a moins de corrections, mais je ne pense pas qu'il y ait moins de préparations. C'est un métier différent, mais à mes yeux tout aussi prenant et fatigant que d'enseigner dans le secondaire.

 

[Nettle]

@nettle : ce sont les mots de ma meilleure amie, c'est pourquoi je me suis permis de dire que c'était la glande, elle me le dit elle-même de cette manière ! Je comprends que ça soit fatigant aussi car s'occuper d'une 20 aine de gosses très jeunes c'est pas non plus le truc le plus simple du monde.. Mais elle me le dépeint comme un métier vraiment tranquille, elle prend un samedi pour faire ses leçons de 2 semaines et puis elle est tranquille jusqu'au samedi 2 semaines plus tard.

Pour elle c'est peut-être tranquille, mais tous les profs ne travaillent pas de la même manière  C'est le fait que tu généralises son avis qui m'a dérangée en fait.

 

[Glouns]

Pour moi ce n'est même pas une question de charge de travail, c'est une question de durée d'études: si un prof en maternelle fait autant d'années d'études qu'un prof en lycée, il mérite d'être payé autant, tout simplement.

Après, c'est une question d'affinité, également. Je suis actuellement en lycée pour ma première année, et je sais déjà que je serais plus à l'aise en collège, parce que les enfants y sont plus jeunes, parce que le programme m'intéresse plus, parce que la façon de travailler me semble plus intéressante également, et parce qu'il y a moins de pression.
Effectivement, il parait qu'être prof en collège demande moins de temps de préparation qu'en lycée, mais j'avais entendu/lu une formule qui m'avait paru juste:
en lycée, on passe beaucoup de temps à préparer et puis le cours se déroule en général "tout seul", alors qu'en collège, les préparations sont en général assez simples mais c'est l'heure de cours qui demande beaucoup d'énergie.
Tout est question de perspective et de préférence!

 

[Ziggie]

En plus maintenant en Belgique, les études vont passer à 5 ans, et tout le monde aura le même salaire, des instit' maternelles aux profs du 1er degré secondaire. Par contre les universitaires, 5 ans aussi, pour le 2e et 3e degré, sont payés plus.
Je trouve ça injuste qu'une instit' maternelle soit payée le même prix qu'un prof du secondaire car, il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas DU TOUT le même travail, la même quantité de travail, et le public est beaucoup moins difficile !
Ma meilleure amie est instit' maternelle et elle le dit elle-même : c'est le bonheur, c'est la glande, elle s'amuse, elle s'occupe de touts petits donc ses leçons ne prennent jamais longtemps à préparer, elle n'a rien à corriger ! L'école se déroule de 8h15 à 15h15 avec la demi heure de récré à 10h, l'autre récré à 14h15, et la pause de midi de 12h à 13h30. De 13h30 à 14H15, c'est la sieste, puis récré, puis il ne reste déjà plus que 45 minutes.. Qu'on ne vienne pas me dire que ça justifie le même salaire qu'un prof en secondaire qui doit préparer des leçons beaucoup plus conséquentes, corriger devoirs & interros, qui se trouve face à un tout autre type de public etc ! :/

Désolée du pavé j'étais inspirée apparemment

Oh bah si je vais te le dire, y a deux solutions, soit en Belgique on considère que la maternelle est une garderie, soit ta copine est une mauvaise instit de maternelle.

Nan mais je crois rêver  Si tu crois que travailler en maternelle c'est tranquille, c'est que tu n'y a jamais foutu les pieds, sur 6heures je dois être assise un quart d'heure si on compile.
Franchement ça me fout en rage de lire un truc pareil.
Quand tu es dans le secondaire, tu as énormément de choses clé en main ou au moins des ouvrages auxquels te référer, en maternelle, tu dois tout construire de tes mains, crois-moi ça te prend un temps fou;
Alors oui les corrections sont beaucoup moins longues (mais il y en a, comme des livrets de compétences, et oui on apprend des choses en maternelle !! c'est fou hein !) mais le temps de présence est un temps de mobilisation TOTALE. Tu peux pas donner des exercices à faire ou des corrections ou des devoirs sur table où tu te retrouves tranquille pendant 45 minutes.

L'écart de salaire en France entre le primaire et le secondaire est tout simplement SCANDALEUX.

J'ai calculé, je fais plus de 10h de bénévolat par semaine à l'école, et je travaille entre 1h30 et 2h par soir de semaine et généralement 4h les mercredi et week-end.

Alors me faire traiter de feignasse très peu pour moi.

Edit : ah oui si tu as une classe de Petite Section qui fait la sieste, tu ne passes pas ton après-midi à rien foutre ici hein  On décloisonne c'est-à-dire que la collègue qui a la PS prend une partie des élèves de ses collègues, ce qui permet de travailler en petits groupes.

Et la récré est de 15 minutes par demi-journée.

Ton post est un ramassis de clichés du café du commerce que j'entends à longueur de temps, les instits feignasses qui changent des couches et passent leur vie à rien branler et à être en vacances.

 

[Oeildelynx]

@w-a-melis et @ziggie

Ce débat me fait penser au film un flic à la maternelle, où le héros est sous couverture, c'est son premier jour en tant qu'instit, et il discute avec sa collègue :

"- Alors, de quoi j'ai l'air ?
- Enlevez le flingue.
- Ah, bonne idée.

- Ces petits bâtards vont vous manger tout cru.
- Allons, reposez-vous, pas d'inquiétude : je travaille sous couverture depuis longtemps maintenant. Ils ont six ans. Quel problème y-a-t-il à s'occuper de mômes de six ans ?
-....A la réflexion, gardez l'flingue. "