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@TheMadTink je sais pas comment t'expliquer ça, mais prendre des notes c'est moins efficace pour moi Parce que je finis toujours pas décrocher, plus écouter et laisser tomber.
@Artemistigri
d'autres ont déjà pas mal répondu, du coup c'est juste un petit complément que j'apporte. Quand Y m'a raconté ça, j'ai même pas eu le réflexe de lui demander "qu'est-ce que ça peut te faire ?" Pour moi, qui ne suis pas prof, ça coulait de source : c'est SON cours, donc SA responsabilité si un élève est paumé (un peu de pression pour les prof qui passent par là ^^), donc à lui de faire le max pour que l'élève soit le moins paumé (ça veut pas dire que tout est en son pouvoir, parfois ça doit le dépasser ce qui se passe dans son cours).
A première vue, c'est aussi juste du respect. Partout, en tout temps, dans la vie, quand on a affaire à quelqu'un, le moindre des respects est de se rendre disponible pour cette personne. Reconnaître la présence de l'autre est une marque de respect, et je dirais même plus : c'est la marque de la dignité.
Alors je suis prête à reconnaître que huit heures par jours, cinq jours sur sept, le cul sur une chaise à tenter de s'intéresser à quelque chose qui ne nous intéresse pas, c'est dur. Je trouve tout simplement les conditions dans lesquelles on apprend pendant douze ans de notre vie sont trop dures. Mais ça n'excuse pas.
@Seiryu : Après je sais que perso, ça me dérangerait moins quelqu'un qui faut du macramé ou un bracelet brésilien mais dont je sens l'attention que quelqu'un qui fait des maths
Je ne vais pas redevelopper tout ça, j'ai moi-même déjà fait autre chose en cours que ce que j'étais censée faire, mais il y a une vraie différence entre regarder par la fenêtre ou dessiner dans ses marges, etc, et carrément sortir autre chose. Mais @EliotteM a bien développé tout ça !
@EliotteM 1988. Peut-être qu'elle l'avait prévu en effet, je n'en sais rien, je ne connais pas les programmes.
Ah mais je connais aussi la difficulté de ce métier, j'ai des instits dans mon entourage, donc je peux comprendre ce genre d'exaspération, en effet.Et d'ailleurs, même les profs à l'université, et eux je pense qu'ils le pensaient, parce qu'ils sont là pour délivrer un cours magistral pas pour faire de la garde d'enfants (surtout quand t'as 200 personnes dans l'amphi. J'en connais un qui n'hésitait pas à sortir l'étudiant s'il n'était pas attentif, comprendre perturbait son cours)
@Hipcherry J'étais en ZEP au collège aussi et ça n'a pas fonctionné comme ça. Pas les mêmes élèves.
@Gabelote C'est franchement pas évident. T'as quand même 35 élèves à gérer, il faut aussi que ton cours avance. T'es donc un peu le cul entre deux chaises et t'as pas le temps non plus de faire du cas par cas. Au mieux, l'élève vient voir le prof en fin de cours, pendant l'intercours s'il veut des compléments, mais c'est ric-rac quand même, mais là, c'est de la volonté de l'élève. Si ça ne l'intéresse pas, que veux-tu y faire?
Mais faut pas croire non plus que c'était systématique à chaque cours.
@_Particule
J'étais tellement contente de lire ton commentaire ! Effectivement, l'exemple n'a pas été choisi au hasard... C'est un des seuls thèmes ajouté au programme de mathématiques qui sinon n'a fait qu'être réduit. On a du saupoudrage de notions sans en comprendre les tenants et les aboutissants. De nombreux notions ont été retirées et de nombreux exercices peuvent se réduire à l'application de"recettes".
Je me rappelle mon premier DS en prépa maths, on nous avait fait plancher sur un vieux sujet de bac (année 70 ou 80, je ne sais plus). On s'était pour la plupart planté alors qu'on avait tous eu des notes excellentes deux mois avant pour les épreuves du bac.
J'ai également pu constater une évolution en travaillant en école d'ingénieur avec prépa intégrée. Récemment, il y a eu une refonte des enseignements des deux premières années (donc Bac+1 et Bac+2) car les élèves ne parvenaient plus à suivre. Ce sont pourtant des élèves qui ont obtenu la mention bien ou très bien au bac, mais de trop nombreuses notions ont été supprimées/modifiées dans le programme.
@Artemistigri ben le but c'est pas de faire défiler les 30 gamins à chaque début de cours avec leur cahier dans les mains. Mais quand Y déambule dans la classe et qu'il aperçoit un élève à fond en train de gratter sur un cahier à couverture rouge alors qu'il avait demandé un bleu, ben il sait que y'en a un qui profite de son cours pour faire autre chose.
Si ça l'intéresse pas, ben justement, le prof peut tenter d'y remédier. Mais encore faut-il savoir que ça ne l'intéresse pas ! Si un élève ne fout pas le bordel mais reste discrètement dans son coin à faire autre chose, ben son désintérêt est moins visible. Sincèrement, j'ai une vision un peu idéalisée des profs (et pourtant j'en ai connu de toutes sortes, pas que des profs idéaux en mode "Cercle des poètes disparus" ) et pour moi le métier de professeur ce n'est pas qu'une passation de savoir, enseigner, c'est aussi donner envie d'apprendre, également, faire trouver un intérêt dans la découverte du monde et de l'humain. Du coup, ne pas se cantonner à dire "ben moi j'suis payé pour blablater une heure, je blablate, peu importe ce qu'ils comprennent je m'en tape".
Je trouve très intéressant l'avis de EliotteM sur l'ennui. Pour moi l'ennui est parti prenante, parfois, de l'apprentissage, et il appartient au collège d'en montrer l'importance.
L'enseignant montre sa matière sous le jour qui aura le plus de chance d'éveiller un attrait.Ça pour moi c'est de la pédagogie, le chemin vers l'élève qu'il nous appartient de forger.
Mais sur le contenu à proprement parler du cours, il s'agit d'un savoir à transmettre. Sur ça, pas de compromis tant que possible (pour enseigner en REP je sais que là encore ce n'est pas toujours possible).
Si le savoir ennuie parfois, c'est aussi parce qu'il construit et déconstruit (des a priori, des certitudes, des habitudes...) et donc qu'il peut déranger, demander de l'effort, de la concentration etc. Il est essentiel que nous enseignants nous fassions tout pour montrer l'intérêt de l'ennui, parfois (encore une fois soyons mesurés, je dis parfois).
L'ennui peut mener à l'effort, qui peut mener à un développement de nouvelles capacités, ou à une ouverture d'esprit, une prise de recul... L'ennui travaille la capacité d'attention, en forte baisse chez tout le monde actuellement, adultes comme enfants (on peut apprendre quelque chose d'important d'un film qui nous a par ailleurs ennuyés par exemple).
On peut aussi découvrir que l'ennui cesse au bout d'un moment, si on a choisi de le combattre un peu en s'investissant.
La réforme du collège transforme la pédagogie en divertissement (règne du "ludique") et les savoirs en compétences (on apprend à, plus jamais on apprend tout court). C'est pour moi un danger et un nivellement par le bas qui va renforcer les disparités sociales.
Je ne suis pas sûre qu'il faille avoir une raison pour s"investir. On peut aussi s'investir et découvrir que l'investissement paye et que ça vaut le coup! Sans avoir été convaincu avant.
Pour moi l'élève en collège est en chemin vers l'âge adulte mais il est encore en construction, il n'est pas apte à savoir exactement pourquoi il apprend ce qu'il apprend. Il peut en avoir l'intuition donnée par ses parents et ses profs, par lui-même aussi bien sûr, mais il doit aussi pouvoir accepter que c'est comme ça.
Après c'est aux gens "qui décident" de se concerter pour ne pas faire n'importe quoi, et là on est d'accord il y a du boulot
Mais pour moi, comme on n'est pas obligé de tout expliquer à un enfant, on n'a pas à justifier chacun des savoirs transmis à l'élève. En fait je trouve que le prof a été peu à peu désinvesti de tout pouvoir, je m'explique: avant il faisait ce qu'il voulait avec les dérives qu'on connaît (et qui existent sans doute toujours car l'être humain est ce qu'il est), et c'est très bien et important qu'on y ait mis des limites claires (violence physique entre autres!).
Mais aujourd'hui, on a une dérive inverse selon moi: l'effet clientélisme, l'élève qui attend que le prof justifie sa posture, sa méthode, son contenu, le parent qui attend parfois beaucoup trop d'éducation de la part du prof etc.
Je pense qu'il est important de montrer de la confiance en son enseignant. Comme je montre de la confiance en mes élèves en me disant que s'ils me voient croire en eux il auront plus tendance à s'améliorer, je trouve que l'élève "lambda" doit savoir dire qu'au collège, il est un peu tôt pour décider du pourquoi on étudie ça et ça...
Et de faire confiance!
J'adore une citation d'Alain que je laisse en spoiler pour ne pas faire un pavé
En cours avec des 6e :
"ce que j'explique là c'est important vous devez savoir le faire pour l'an prochain"
"mais si j'ai pas envie et que je sais pas le faire il se passe quoi?"
"..." Premier moment de solitude. "ben c'est dommage pour toi et tu sauras jamais le faire donc tu auras des zéros"
"ha... Et je serais puni après"
"mais tu dois travailler pour toi pas par peur d'être puni"
"mais toute façon si je suis puni et que je fais pas ma punition il se passera rien"
Bravo tu as compris le système... Je sais je m'éloigne du sujet de mais peut être pas tant que ça au final... Et oui c'est histoire vraie...
Je veux bien qu'on m'explique par quel miracle des élèves qui plafonnent à 7-8 de moyennes générale réussissent à obtenir le bac... ah oui les consignes de correction """"bienveillantes"""". Bref on se fout de la gueule de tout le monde, les élèves qui bossent et qui se rendent compte de la supercherie, les élèves les plus faibles qui n'ont pas le bac et qui ont l'impression d'être encore plus nuls de ne pas réussir à obtenir le bac. Je vais parler pour ma discipline, l'histoire-géo, maintenant l'épreuve n'est pas forcément facile parce qu'il faut apprendre une grosse masse de données MAIS on n'ose même plus demander un minimum de réflexion, ressort ton cours par coeur, ressort ton croquis et t'auras une très bonne les doigts dans le nez. Mais tout va bien, on arrive bientôt au 80% d'une classe d'âge au bac et ça va être encore plus beau avec la suppression du redoublement non je ne me remets toujours pas d'avoir du envoyer en ES des élèves avec 3 de moyenne en maths des élèves de 1ères L qui m'avouent ne pas aimer lire Mais tout va bien
Pour le redoublement c'est un autre débat pas si simple. Pour avoir vu en stage une élève qui avait triplé sa seconde car ses parents refusaient qu'elle parte en lycée pro (un très bon lycée en plus) qui allait redoublé sa 1ère, tu ne peux pas être tout le temps pour le redoublement.
Disons qu'on ne met pas non plus les moyens pour aider ces élèves en difficulté, ce n'est pas le tout de les laisser aller droit dans le mur (avec une adaptation de la scolarité pourquoi pas ? mais là on pourrait tomber dans la stigmatisation)