Qui sont les inconnu(e)s qui vous ont marquées ? — La question Reddit

[essy]

Mon compagnon m'avait quitté la veille après 8 ans de relation. J'étais choquée, dévastée, perdue, misérable mais je devais quand même travailler et notamment, dans ce cadre, organiser un petit marché dans ma ville. L'un des exposants, un vieux monsieur, m'a tendu sans un mot, un petit papier plié en 4.

 

[Cottontail-]

Il y a un tas de personnes inconnues dont je me souviens! Je ne vais pas vous parler de toutes, ce serait trop long, mais seulement d'une.
C'était quand j'étais au Ghana, je marchais toute seule en ville, quand j'ai croisé un "obruni", c'est comme ça que les ghanéens appelle les étrangers! Je ne sais pas du tout de quelle nationalité était ce jeune homme, je ne me souviens même plus de sa tête, on s'est juste souris lorsqu'on s'est croisé, d'un sourire franc et sincère, parce que ça nous faisait plaisir de croiser un blanc, dans un endroit où il y a si peu de touristes!
Cet instant, où on a osé se sourire comme si on se connaissait, et de façon si naturelle, m'a vraiment marqué. Surement parce que c'est le genre de chose qu'on ne ferait pas en France, où sourire à un inconnu pourrait paraître assez bizarre!

 

[essy]

à lire plus tard..ça disait" Que ta vie soit un beau poème". Ce n'etait que quelques mots mais ça m'a fait l'effet d'une bouffée d'oxygène après 12 heures d'apnée. Je penserai toujours à lui avec émotion. :'-)

 

[Lula.Birdy]

Quand j'étais petite, je jouais avec mon frère au bord d'un lac. Il ne savait pas nager. A un moment, nous sommes allés chercher une glace avec notre papa, en passant par un ponton qui traversait en partie le lac.
Braif, mon petit frère, dès le début du ponton trouve très drôle de sauter dans l'eau et de remonter ensuite sur les planches. Mon père lui dit d'arrêter car l'eau commence à être trop profonde pour lui. Ce qu'il fait.
Seulement, un dizaine ou vingtaine de mètres plus loin, mon père a le dos tourné, et mon frère re-saute dans l'eau. A un endroit de plusieurs mètres de profondeur.
Il coule, complètement.
Mon père ne le voit pas tout de suite, je suis petite, je ne sais pas quoi faire, donc je me me à hurler et pleurer en criant le prénom de mon frère.
Un homme passe à côté de moi à ce moment là, comprend ce qui se passe, et tout habillé saute d'un coup dans le lac pour repêcher mon petit frère qui s'en sort sain et sauf.
Mon père a bien vite compris ce qu'il s'est passé mais je persiste à croire que si l'inconnu n'avait pas plongé mon frère ne s'en serait pas sorti sans séquelles, voire vivant.

 Donc encore merci inconnu de bord de lac !

(en plus comme j'avais genre 8 ans tu as une image de super héro dans mon esprit)

 

[Polly Maggoo]

-Il y a quelques années, j'avais rencontré mon premier copain à l'étranger, il vit à Seattle. La dernière fois que je suis allée le voir là bas, au moment de se quitter à l'aéroport j'étais évidement au bout du rouleau. Je ne savais pas si j'allais le revoir un jour (finalement je ne l'ai jamais revu de ma vie), on venait de passer un mois très bizarre, j'étais en train de pleurer en mode gros chagrin. Une fois seule dans la file d'attente de la sécurité, une femme a remarqué que j'avais les yeux gros comme des litchis et a voulu me dire un mot gentil. Elle m'a demandé si j'allais à Paris, j'ai dit oui, elle m'a répondu "it's always good to be back home" avec un sourire rassurant.

C'était un peu surréaliste. Déjà, pourquoi était elle aussi certaine que j'étais française (je ne portais pas mon passeport sur la tête pourtant ) Pourquoi sa réponse m'a-t-elle soudainement apaisée (bon je me suis remise à chialer une fois la sécurité passée, mais sur le moment je me suis arrêtée de sangloter direct )  C'est étrange qu'on me dise ça alors qu'après des années à ne pas réussir à me sentir bien quelque part je suis en train de quitter les seuls endroits où je me suis sentie chez moi, et j'étais justement en train de me faire cette réflexion
Cette petite phrase, et cette femme du coup, ça m'a énormément marquée. Ça parait sans importance mais j'étais au bout du rouleau à ce moment là.

-A Copenhague, j'étais dans un magasin de disque et un danois est venu me parler musique car il voyait que je n'arrivais pas à choisir entre plusieurs vinyles (cette anecdote est vraiment très bobo-snob-hipster en vrai c'est pas du tout le délire hein  ) Ce mec m'a vraiment marqué parce qu'à chaque fois que je pense à lui je me rappelle qu'à une époque j'étais vraiment passionnée par la musique et ça correspond aussi à une période de ma vie que j'ai adorée. J'aimerais tellement recroiser ce type, c'est un souvenir vraiment agréable et il était tellement gentil 

 

[Patatasfritas]

Un soir très tard avec une amie nous étions en train de marcher le long du Père Lachaise pour rentrer chez moi quand on homme sorti de nulle part nous a abordées. Il a dit qu'il s'appelait Willy et nous a demandé si nous aimions la poésie. Toutes deux étudiantes en Lettres et adoratrices de Baudelaire et Apollinaire, nous avons répondu oui. Durant tout le trajet, il a déclamé des poèmes, d'abord d'autres auteurs puis de lui. Sa manière de déclamer et ses poèmes étaient magnifiques. Nous étions loin de chez moi et au fur et à mesure que nous marchions on s'est rendus compte qu'on habitait à une rue l'un de l'autre. On s'est baladés dans ma rue, et dans toutes ses impasses.
Il n'était pas là pour nous draguer juste pour partager un moment de poésie et pour profiter de la beauté des rues du Paris nocturne.
C'était génial, on est rentrées sur un petit nuage, contentes d'avoir rencontré ce poète qui n'était la que pour partager, sans rien attendre de nous.

 

[Jujumi]

Fait qui m'est souvent arrivé, rencontrer un personne dans la vielle ville qui me propose simplement d'aller boire un café pour parler. Mais une de ces fois m'a particulièrement marqué : je me baladais, et un homme, la trentaine m'aborde. Il le dit sortir de soirée, être encore sous substance pas très légales et avoir de discuter. J'accepte et nous commençons à parler, de tout , de rien, il me raconte sa vie, ses voyages, j’écoute passionnée. On enchaîne café sur café. Clope sur clope. Au bout de plusieurs heures, on se leve. Il paye nos consommations et après s’être dit au revoir, il me promet de m’emmener un jour à Dubaï, Tokyo ou encore même à Tourcoing. Il était 10h quand nous nous sommes rencontrés et à 16h nous repartions chacun de notre coté sans mémé avoir échangé téléphone ou mail.

Merci à toi inconnu, grâce à toi j'ai passé une merveilleuse journée. Merci à tout les autres, celui qui m'a croqué sur les marches du palais de justice, ce p'tit vieux qui me voyant perdu ma fait faire une visite guidée du vieux Nice, merci à ce jeune contrôleur au repos qui me voyant toute excité d'avoir eu mon code m'a payé un café en attendant le bus. Merci à vous tous inconnus !

 

[ilovecookie]

C'est tout bête mais quand j'avais une quinzaine d'année, j'ai tenue la porte à une vieille dame, et au lieu de sortir rapidement, elle s'est arrêtée, m'a fixée pendant peut être une minute (je me demandais ce qu'elle attendait ^^) et m'a sortie super sérieusement : "Tu es magnifique". J'étais toute gênée, et puis voilà je m'en souviens encore. 

 

[Nymphetameen]

Ces histoires sont touchantes, j'adore celle du super papa !

Je fais beaucoup de rencontres dans le train ou dans la rue car je suis très sociable. Une qui m'a marquée était un jeune étudiant turc avec qui j'ai discuté pendant dix minutes de l'homéopathie dans le jardin des Tuileries. A l'origine, il m'avait simplement demandé de le prendre en photo. C'était assez marrant car je me suis mise à parler d'un sujet pas mal spécifique (médecine, homéopathie), en anglais car le mec ne parlait pas français... Et que moi j'ai un accent pourri. Je me suis surtout rendue compte après cette conversation que j'étais moins mauvaise en anglais que je ne le croyais !

 

[Lyre]

C'était dans une boutique d'une petite ville anglaise en bord de mer, en 2008. Il y avait cette vendeuse, la vingtaine, brune, des mèches bleues. Elle faisait la gueule, elle nous a à peine dit bonjour quand moi et ma tante sommes rentrées dans le magasin. Mais dès que je l'ai vu, ç'a été l'élétrochoc. Si j'y croyais, j’appellerais ça un coup de foudre. Je ne suis même pas intéressée par les filles d'habitude.
J'ai complètement bugué. Je paniquais à l'idée que jamais je n'aurais l'occasion de revenir dans cette boutique, qu'il fallait qu'on se parle, mais j'étais incapable de faire autre chose que la regarder en espérant que nos yeux se croisent.

Au bout de 5 minutes, ma tante a fini son petit tour dans la boutique et on est reparties sans qu'elle ne m'ait jeté un regard.

C'est un petit peu pathétique

Mais si vous connaissez une fille qui aurait travaillé au Denny de Southwold au cours de l'été 2008, hésitez pas à me faire signe hein...

 

[clubmarsouin]

Quand j'étais au lycée pendant ma période où j'étais encore complexée sur ma vie sociale, mon physique et tout le tintouin, je m'étais une fois assise sur un banc en sortant du psy, en attentant qu'on vienne me chercher. Je ne sais pas de quoi j'avais l'air, mais je devais bien cogiter et ne pas avoir le moral au top.
À ce moment-là, un homme à la dégaine coluchienne improbable est sorti de nulle part, avec des lunettes rondes, une salopette bleue électrique. Il avançait à grande enjambées vers moi en commençant à me pointer du doigt, et sur le coup j'ai tellement pas calculé la situation que j'ai baissé par réflexe ma tête façon "ignore-le" comme si j'allais me faire embêter. Il s'est arrêté devant moi, et pendant que je regardais ses chaussures, je l'ai entendu dire avec une voix un peu rigolote et en agitant du doigt comme s'il me sermonnait  : "SURTOUT ne soyez pas triste  ! Vous êtes TRÈS jolie." Le temps que je lève la tête, il était déjà parti aussi vite qu'il était venu, en tout cas suffisamment pour que 5 secondes plus tard j'aie l'impression que cette scène ne s'était jamais produite.
Ça m'a tellement marquée que 4 ans plus tard j'y pense encore de temps en temps quand je suis assise seule dehors, comme si ce souvenir était une petit conscience qui me rappelait qu'il y aura toujours des personnes pour trouver du bon en moi quand j'en ai besoin.

 

[Estia]

Quand je suis arrivée à Sydney j'étais complètement perdue, je cherchais un endroit où manger mais c'était dimanche et les rues étaient désertes. Deux femmes sont venues vers moi et m'ont demandé si j'étais perdue et si j'avais besoin d'aide. Elles ont été adorable et patientes à essayer de comprendre les quelques mots que je baraguinais.

Toujours à Sydney, j'allais visiter un musée, le caissier me demande si je suis française, je réponds que oui et on commence à parler français/anglais, au final il m'a fait un prix parce qu'il était content d'avoir parlé avec moi.

La première fois (et la seule) où je suis allée en boîte, avec mes amies, on a rencontré trois anglais. Ils ressemblaient à ces gens très lookés qu'on voit dans les magazines, ils étaient fascinants. On a passé la soirée à discuter, c'était absolument génial.