Qui sont les inconnu(e)s qui vous ont marquées ? — La question Reddit

[Eleanorra]

J'adore ces petites histoires qui me redonnent foi en l'humanité 

Personnellement, j'ai tout de suite pensé à une rencontre qui m'a énormément marquée.
J'étais en seconde et j'avais subi une énorme chute dans ma moyenne générale qui compromettait le passage dans la filière que je voulais. Passionnée par les matières littéraires, j'avais totalement délaissé les scientifiques et mes parents, désespérés, m'avaient payé des cours de maths pour tenter de sauver les meubles.
C'était donc un samedi matin, tôt, je sortait de mon cours de maths particulier et la prof avait été assez dure avec moi, ma mère aussi, j'avais peur du redoublement.
J'étais dans la voiture pour rentrer chez moi, sur le siège passager et ma mère conduisait quand elle s'est arrêtée à un feu.
Je regardais machinalement le paysage (surement avec une tête déprimée ^^) quand j'ai croisé le regard d'une mamie qui ouvrait ses volets en face de moi. Elle s'est arrêtée, m'a regardée et m'a souri, tout simplement. Ma mère a redémarré à ce moment-là et ça m'a tellement surpris que je me suis mise à sourire aussi.
Je repense souvent à ce sourire désintéressé, les gens ne prennent plus la peine de sourire dans la rue, on détourne de suite du regard alors qu'un simple sourire apporte tellement de choses! Depuis ce moment, je n'hésite pas à sourire aux inconnus qui croisent mon regard et j'espère leur apporter un petit rayon de soleil dans leur quotidien moi aussi. 

 

[Solnechtko]

Pendant un petit séjour à l'hôpital, je me suis retrouvée dans la même chambre qu'une dame âgée. Elle m'a dit de remonter la pente, m'a parlé de ses relations extra conjuguales et de "cette vieille connasse qui lui en voulait d'avoir volé son mari". Elle m'a bcp fait rire. Je ne suis pas habituèe à ces vieilles personnes qui parlent aussi librement !

 

[aloup]

Une jeune fille de la rue et son chien rencontrés dans une gare en attendant mon train, je venait de finir mon livre (Geai de Christian Bobin, une petite merveille au passage),on à discuté de tout et de rien pendant une heure,  avant de partir chacune de notre côté elle m'a donné une cigarette, je lui ai donné mon livre. Prenons le temps des sourires, les journées sont beaucoup plus belles quand on fait pas la gueule

 

[Amandine Sinclair]

Il y a 1 an, j'étais en première année d'étude à l'école d'éducateur où je suis encore aujourd'hui, située à Liège, en Belgique. Le soir du 1er mai, un grand concert gratuit était organisé en ville, qui devait clôturer les manifestations de la journée. J'y avait rejoint un groupe d'amis pour la soirée. Alors que je faisais la queue pour acheter des jetons boisson, j'entends une voix dans mon dos qui me demande si je parle anglais. Je me retourne et découvre un jeune homme blond aux yeux clairs et à l'air un peu perdu. Avec un sourire je lui explique le fonctionnement de la buvette. La conversation s'engage, je découvre qu'il est Néo-zélandais, en voyage à travers l'Europe et que c'est son unique soirée à Liège. Je lui propose donc de se joindre à notre groupe. En tentant de trouver mes amis dans le public nous nous retrouvons coincés tous les deux au milieu de la foule. Le concert commence, nous décidons de rester là. Il y a de l'agitation, les gens dansent et se bousculent. Soudain, un homme me pousse dans le dos et j'atterris contre la poitrine de mon inconnu qui passe son bras autour de moi pour écarter le gêneur. Lorsque je relève lentement la tête vers son visage se sont ses lèvres que je croise. La nuit qui a suivi a été l'une des plus tendres que j'ai connues. Le lendemain il s'en est allé, ne laissant rien d'autre derrière lui que le souvenir brûlant d'un oiseau de passage que j'aurais aimé, le temps d'une nuit.

 

[Galaadina]

J'avais 20 ans et pas du tout le moral. Je venais de traverser des épreuves pas terribles et je m'apprêtais à aller vivre en Espagne pour mon Erasmus.
J'étais de passage chez ma mère, je remontais en voiture la (petite) rue principale de la ville où j'ai passé une partie de mon enfance et mon adolescence, quand la voiture devant moi s'arrête net en plein milieu de la route.
Le conducteur, la trentaine, sort de la voiture et rentre dans une des boutiques de la rue.
Avec mon super caractère - surtout sur la route - je fulminais. J'ai klaxonné, je rageais derrière mon volant.
A peine deux minutes plus tard, il ressort de la boutique (qui s'avérait être un fleuriste), s'approche de ma voiture, soulève mon essuie-glace droit et glisse dessous une très jolie rose en me souriant. Puis remonte dans sa caisse et redémarre, sans plus d'explications.

Je suis restée bien conne, hébétée.
Avec le recul, la gratuité de son acte de galanterie m'est apparue complètement charmante.
Mon seul regret est de ne pas réussir à vraiment me rappeler ses traits, j'ai eu très peu le temps de le voir.
De temps en temps, quand je me trouve nulle et moche, je repense à lui.

 

[Micadawi]

Je pense que j'ai eu deux rencontres marquantes avec des inconnus :

C'était l'année de mon bac, je lisais dans le bus "Fin de Partie" de Beckett, une des oeuvres à étudier pour l'épreuve de littérature. J'avais acheté le bouquin, et opération marketing en veux-tu en voilà, la couverture était ornée d'un sticker "BAC 2011". Un monsieur typé maghrébin, environ 50 ans ou plus, le voit et me demande "c'est pour le bac ça ?". Je lui réponds simplement oui, je ne me sentais pas agressée ni rien, le bus était bondé et il n'avait pas l'air méchant. Il me répond "moi aussi je passe mon bac cette année, le bac STG". D'abord, je suis complètement décontenancée. Puis, je me reprends et précise "ah mais ça c'est que pour le bac L, en STG il n'y a pas cette matière". A partir de là on commence à parler du bac qui approche, moi, une simple lycéenne à l'époque, et lui qui se livre complètement à moi. Il est arrivé en France, immigré algérien, il travaille dur "quelques biscuits par jour et ça va". Il travaille dans les chantiers, il aimerait passer au grade au dessus (chef de chantier j'imagine?) mais il avait besoin du bac pour ça. C'est la DEUXIEME année qu'il le passe. Il s'accroche. Il me demande à quelle lycée je suis, quand je lui réponds, il me demande si je connais telle personne, c'était ma prof de physique en 2nde, il m'explique qu'elle vivait dans son quartier. Cette conversation n'a pas durée plus de 10 minutes, au bout d'un moment il me dit "je ne vous embête plus", m'a souris gentiment et a commencé à regarder par la fenêtre. Il faisait ça par politesse, je n'ai pas insisté pour continuer à discuter parce que je n'avais que 17 ans et j'étais plutôt timide. Je suis descendue à mon arrêt et on s'est dit au revoir et bonne chance pour nos futurs examens.
Cette rencontre m'a tout simplement chamboulée, j'étais tellement émerveillée par ce monsieur. Arrivée en France, faire en sorte d'avoir une meilleure vie, mettre toutes les chances de son côté, passer le bac à la quarantaine dans un pays qui n'est pas notre pays natal, j'ai trouvé ça tellement admirable. J'ai vu dans son regard ce que ça signifiait réellement de passer le bac, toutes les perspectives d'avenir que ça pouvait lui offrir. Monsieur du bus 197 qui passait son bac STG pour la deuxième fois en 2011, je ne pense pas que vous lisez Madmoizelle, mais sachez que je pense à vous encore et que j'ai pensé à vous, non pas le jour du bac, mais le jour des résultats. J'étais tellement heureuse et j'imaginais au fond de moi que vous aussi vous l'aviez eu et je me réjouissais pour vous.


La deuxième était un 31 décembre, je venais d'avoir 17 ans. Je sortais de chez mon copain et rentrais chez moi pour dîner avec mes parents avant de rejoindre mes amis pour faire la fête. Le RER passe ma station sans s'arrêter, je dois donc prendre le train d'en face. Je monte les escaliers, j'entends l'alarme de départ, je cours pour ne pas rater le train et derrière moi un homme court aussi. On arrive tous les deux dans la cabine de fin de wagon où il n'y a pas de sièges. Le RER était quasi vide, je vais m'asseoir sur un strapontin un peu plus loin car je descends dans une station. Il me suit. Bon, rien d'alarmant. Je m'assois, il s'appuie en face de moi contre les strapontins, sans s'asseoir. Toujours rien d'alarmant. Je regarde un père et sa fille de 2/3 ans à côté de nous qui partage un moment père/fille assez mignon. Je trouve le moment paisible. En face, l'inconnu commence à s'agiter. Environ 30 ans, brun, costard sorti de boulot, mais pas attirant du tout à mon goût, je venais d'avoir 17 ans ! Il a une pièce dans ses mains, il l'a fait disparaître et réapparaître dans ses manches. Il fait clairement le show pour moi. Il n'y a personne autour de nous à part le père et sa fille qui ne sont pas en position de voir quoi que ce soit. Je regarde, impressionnée, et puis je tourne vite mon regard vers la fenêtre, un peu flippée en mode "mais c'est qui ce malade de magicien, il va me faire quoi". Bon, il devait être 18h, nuit noire en décembre, jour d'excitation internationale, RER quasi vide, moi petite jeunette, je pouvais être un peu parano! En regardant par la fenêtre, je peux toujours voir ce qu'il fait avec ses mains grâce au reflet, c'est plutot sympa. Ma station arrive, je me lève et m'appuie contre les strapontins en attendant que le RER soit à l'arrêt. Il comprend que je descend là, il se poste devant la porte avec un doigt sur le bouton d'ouverture des portes. Je me dis "bon, il est peut-être pressé, il va partir vite et je n'aurais pas peur qu'il me suive". Le train s'arrête, il ouvre la porte, et là, il fait un geste digne du 17ème siècle, il me fait une révérence et tend un bras vers la sortie style "madame, si vous voulez bien". Vous trouvez ça super romantique ? J'étais assez flippée donc je saute vite du train et commence à tracer. Il me court après, m'arrête, je me recule, effrayée "oh non, j'en étais sûre". Il tend ses mains devant lui, recule d'un pas et me dit "Mademoiselle, ceci n'est pas un agression" avec une voix posée. Il installe bien une distance entre nous pour bien me faire comprendre que je n'ai rien à craindre.
"Je voulais juste vous dire, mademoiselle, que vraiment, mademoiselle, je vous trouve magnifique. Magnifique". Je tombe des nues. Je marmonne un "merci" super étonnée, et puis tout à coup, digne du magicien qu'il était il me dit juste "C'est tout" et saute dans le même train où nous étions, juste avant que les portes ne se referment. J'étais abasourdie, je suis rentrée chez moi les idées enfumées, en pensant à tout ce que j'aurai du lui dire "oh merci ! bonne année au fait !" ou bien même commencer la conversation parce que ce type avait l'air d'un phénomène. Et puis il m'avait remarquée. Je n'avais que 17 ans, je ne me trouvais pas jolie et ce 31 décembre, un magicien m'a fait un show perso dans le RER avant de me simili-agresser pour me dire que j'étais magnifique. Mais oui, mais j'en veux tous les jours des comme ça !! Merci Monsieur le magicien, pour ce dernier jour de l'année 2010, c'était tout simplement magique, magnifique et magique. Merci.

 

[Ninaly]

C'était l'été passé, une nuit lors d'un festival en plein centre d'une grande ville. Mon amie et moi avions un peu (trop) bu et commencé à discuter avec deux inconnus qui avaient l'air sympas. Ils nous ont offert un verre et au fil de la conversation, l'un d'eux m'a dit qu'il écrivait et que je l'avais beaucoup inspiré alors qu'on ne se connaissait que depuis quelques minutes. Pas du style gros lourd qui ne pense qu'à mettre une fille dans ses draps, il avait un truck en plus, je l'ai trouvé spécial. D'un coup il a ouvert son petit carnet et m'a écrit un poème, dont je ne me souviens plus. Mais la sensation d'être, moi aussi, quelqu'un de spécial apparue à ce moment est restée dans ma mémoire.

Au fil de la soirée, on s'est perdus dans la foule et plus jamais revus. Inconsciemment, il a contribué à me faire me sentir mieux dans ma peau, dans une période ou je n'avais pas du tout confiance en moi.

 

[Thimine]

À Strasbourg il y a plusieurs années, alors que j'étais au lycée.
J'étais habillée comme un sac en sortant d'une journée de cours. Absolument plus coiffé et j'étais pas le genre à me maquiller. Donc j'étais clairement pas à mon avantage.
Dans le tram en direction de chez une amie, mon regard a croisé celui d'un homme, il devait avoir la 20ène tout juste alors que j'en avais 14.
Asiatique, grand, blond, piercing et tatouage. Un peu l'air Yazuka mais avec une douceur dans le regard. Rien qu'en le voyant je m'étais senti en sécurité. On s'est pas lâché du regard, on est descendu à la même station, il m'a perdu de vue mais pas moi. Il semblait chercher quelque chose, et quand il m'a retrouvé, il m'a sourit.
On est partie en suite dans des chemins totalement opposé.
On ne s'est pas approché de l'autre, on ne s'est pas parlé, y'a juste eu cet échange de regard que je n'oublierais jamais, et si aujourd'hui je le revoyais, je crois bien que je pourrais le reconnaître.

C'était il y a 6ans et il m'arrive encore d'y penser.

 

[frifrog]

Dans celles qui m'ont particulièrement marquées il y a celle là:

C'étais l'année dernière, je passais mon oral bac de français (épreuve anticipée de première), et j'étais affreusement stressée. L'examinatrice est arrivée avec un énorme sourire et elle m'as dit "Ne vous inquiétez pas, les élèves adorent passer avec moi parce que je donne toujours des bonnes notes".
Elle m'as laissé choisir le texte sur lequel je voulais passer, et à la fin de l'entretiens elle m'as dit qu'elle pouvais pas me dire ma note mais que malencontreusement elle avais égarée sa feuille juste à côté de moi. Quand j'ai vu qu'elle m'avais mis 15, elle m'as juste dit "Bon, ça fait du bien d'être en vacances, non ?"
Et voilà, si j'avais eu son adresse je lui aurais probablement envoyé un bouquet de fleurs.


Sinon il y en a une autre, un jour j'étais dans le bus, super déprimée, et puis il y a un vieux papy super excentrique qui viens s'assoir à côté de moi. Il commence à me parler (super fort) de cinéma, de certains morceaux de sa vie, des gens qu'il y a dans le bus, à me faire des blagues... Tout le monde le regardais bizarrement et je me sentais un peu dans une bulle
Bref quand je suis ressortie du bus j'étais plus du tout déprimée, je l'ai recroisé une fois et il s'est passé exactement la même chose Du coup maintenant, à chaque fois que je prend le bus, j'espère le recroiser.

 

[Mlinemline]

Oh c'est trop bien comme sujet ... voir tous ces beaux moments partagés ça fait tout chaud dans mon p'tit coeur ! Et pour continuer sur la lancée, il me revient 3 inconnus qui m'ont marqués ...

Le premier c'est quand j'étais petite, je devais avoir 5 ou 6 ans, je prenais le métro à Paris avec ma mère pour la première fois, c'était l'aventure ! Et il y avait ce petit garçon asiatique qui avait environ mon âge, avec ses parents, probablement des touristes parce qu'ils ne parlaient pas français. Le temps d'un trajet entre quelques stations de métro, on a fait les singes sur les barres de métro, et on a joué à Chi-Fu-Mi. Sans parler, juste en rigolant, on s'est compris ... Je pense que cet épisode a dû être assez touchant pour les personnes qui nous regardaient, et pour nos parents. En tout cas, ça l'a été pour moi ! La beauté de l'innocence

Le deuxième, c'était un homme assis à côté de moi dans l'avion, quand je partais aux Etats-Unis pour être lectrice. Je venais de dire au revoir à mon amoureux à l'aéroport, je partais pour l'inconnu et pour longtemps, je me demandais si j'avais bien fait, j'avais peur, je pleurais comme une madeleine. Et ce type, sûrement un Américain qui rentrait chez lui, m'a proposé un chewing-gum, parce qu'ils ne devaient pas trop savoir quoi faire. Un chewing-gum ! ^^ en y repensant je trouve ce geste très maladroitement mignon. Je crois que j'avais plus besoin de mouchoirs à ce moment, mais un chewing-gum m'a fait sourire et penser un peu à autre chose =)

Et le troisième, c'était ce douanier à Dallas, par où je transitais pour aller au Pérou cet été. Après m'avoir posé quelques questions sur le pourquoi du comment je passais par là toute seule (mes amies étaient dans un autre avion) il voit mon visa américain, que j'avais eu pour mon poste de lectrice justement. Et là, il est devenu un peu quelqu'un d'autre que ce douanier, d'ailleurs assez sympathique. Il m'a demandé où j'avais été, pour faire quoi, si j'avais aimé. Et comme j'avais adoré mon séjour américain, on était tous les deux très enthousiastes d'en parler, pendant quelques minutes. Et pour finir, avant de me souhaiter bon voyage, il m'a dit que je devrais essayer de revenir, qu'il y avait plein de possibilités..

Merci à vous, merveilleux inconnus, qui ont égayé mes journées. J'espère que vous allez bien

Ah, et un petit quatrième, un Américain encore, qui m'a juste lancé un "nice dress" dans la rue, alors que j'avais senti des regards de loin, de lui et ses potes, et que je commençais à me dire "allez, encore un gros c** qui va me faire une réflexion bien sexiste". Hé ben non, pas du tout. Alors qu'en France j'y ai déjà eu droit, avec cette même robe.
* faith in humanity restored *

 

[Poupao]

Il y a quelques années j'ai passé l'été à Barcelone avec des amis. Je suis arrivée deux jours avant eux et j'en ai profité pour prendre mon temps et me perdre dans les rues.
Je commençais un peu à m'inquiéter car je trouvais qu'il y avait trop de gens et que c'était vraiment très urbain (naïve), mais à midi je débouche dans le jardin public d'une villa. C'était très beau, il faisait vraiment chaud mais le jardin était plein d'arbres qui projetaient leurs ombres sur les pelouses, toute cette végétation et cette fraîcheur étant quand même rare à Barcelone. Il n'y avait presque personne, pourtant, en cherchant un banc ombragé pour manger je croise un garçon avec de grandes lunettes de vue noires (c'était la mode des Wayfarer). Il essayait visiblement de se fabriquer un bâton de marche en se démenant entre des arbres à très grandes feuilles tranchantes.
Bref je mange et voilà qu'il vient me parler. Je suis très timide et ai beaucoup de mal à parler avec des gens que je ne connais pas mais il avait l'air tellement à l'ouest avec ses lunettes de hipster, son tee shirt sur la tête et sa peau mouillée d'avoir pataugé dans la fontaine que que je n'ai pas eu tellement peur de lui!
Au final il s'avère qu'il parle espagnol (moi pas un mot) et que nous parlons tous deux très mal l'anglais. Il n'empêche que l'on passe l'après-midi sur l'herbe à tenter de se comprendre.
Il s'est séparé de sa copine récemment, une fille d'Amérique du Sud que j'image très belle, avec qui il était avait visité la cordillère des Andes. Il semble très secoué, cela faisait des années qu'ils étaient ensembles et c'est pour cela que cet été il fait le tour de l'Espagne tout seul. On essaye de parler de philosophie vu que je viens de passer mon bac L mais mes connaissances sont très limitées! On échange nos cigarettes, il me dessine des trucs pour pallier les mots sur un bout de papier.Je crois qu'il me fait comprendre qu'il est très heureux qu'on se parle ainsi et c'est réciproque!
Il avait je crois 24 ans, moi 18. Bref on passe toute l'après-midi ensemble, on s'entend vraiment bien, il fini par me proposer de l'accompagner dans son voyage mais évidement j'attends mes amis qui vont me rejoindre et puis de toutes façons avec ma superbe confiance en moi je me dis qu'il va le regretter, que ça va mal se passer etc.
Avec regret je lui annonce vers 17 heure que je dois partir chercher une amie à la gare. On se quitte comme ça en mode prends soin de toi etc., je me sens vraiment bizarre et je regrette d'être trop timide pour lui avoir demandé son numéro.
Et puis sur le chemin, je me rends compte que j'ai oublié ma carte de la ville là bas. J'y retourne en courant, là il me donne son adresse e-mail (visiblement il avait dû avoir le même regret que moi) et je repars contente même si je sais très bien que je n'oserai pas le recontacter, mais ça me rassure d'avoir son adresse au cas où.
Évidemment j'ai perdu son adresse email mais parfois j'y repense en me disant que pendant une après-midi dans une joli jardin, j'ai peut-être été amoureuse d'un garçon très beau et plutôt étrange.

 

[Mlinemline]

Ah, ça me fait penser à une autre anecdote ! Je marchais dans la rue et appuyé contre un mur, il y avait un mec que j'ai trouvé un peu effrayant - à l'époque j'étais moyennement ouverte d'esprit, et quand je vois de loin ce mec d'une quarantaine d'années, avec un long manteau en cuir noir, des cheveux longs en queue de cheval, le visage recourt de piercings... et en train de boire dans sa canette de bière à 2h de l'après-midi, je commençais déjà à me sentir mal à l'aise, surtout que je voyais qu'il me regardait avancer dans sa direction. Et au final quand je suis passée devant lui, il m'a dit "Hey, nice nail polish !"  J'avais un vernis à ongle vert émeraude assez voyant. Du coup je lui ai fait un grand sourire et j'ai dit merci, et il m'a dit "Have  a great day !" Je me suis sentie un peu bête d'avoir flippé

hihi, c'est mignon !! oui je m'étais sentie un peu bête aussi, genre prête à mordre, alors que le type était une crème ^^ elle s'était passée où ta rencontre avec ce monsieur faussement flippant ? aux USA aussi ?