Okay, donc je vais péter et répéter ce que des tas de Madz ont dit dans les sujets précédents : "où avez-vous vu jouer qu'un job stable rend impossible une vie épanouie ??" La vraie question c'est plutôt "est-ce que ton job te satisfais ? si oui, super. Si non, pourquoi ? Parce que tu ne te sens pas utile ? parce que tu as dû sacrifier des rêves ? des envies ? parce que tu ne peux pas envisager ta vie à moyen/long terme dans ce job ?" Des témoignages de l'article c'est ce qui ressort. En gros, c'est pas d'avoir un emploi stable et bien payée qui minait Mymy, c'est de ne pas se retrouver dans son travail. Faut être aussi réaliste, la précarité, la mobilité forcée, sont des contraintes qui limitent la liberté d'agir des personnes. De l'autre côté, même en restant toute sa vie dans la même boîte au même poste, on va voir son boulot changer. Je suis fonctionnaire, j'ai des collègues qui sont dans la même administration depuis 40 ans, et tou-tes me disent que le travail change, qu'ils ont fait plein de choses différentes, qu'ils ont réappris leur métier plusieurs fois, qu'ils ont dû s'adapter, se remettre en question, bref qu'ils ont eu un travail flucutant et passionant (bon pas toujours faut être honnête), et stable aussi.
Pour moi l'angle d'approche c'est de savoir ce que le travail signifie dans ma vie. Est-ce que mon travail me définit socialement ? est-ce qu'il me définit plus que mes autres activités ? plus que mon statut familial ? plus que mes origines ? plus que ma religion ? Aujourd'hui on sait que nos périodes de travail seront entrecoupées de périodes d'inactivité professionnelle, on sait aussi que nos activités extra-professionelles sont déterminantes pour notre construction sociale (c'est flagrant dans les études concernant les personnes retraitées). Aujourd'hui on parle de parents restés au foyer par choix et non plus par obligation. On est prêt à se reconvertir pour sortir d'un cadre citadin dont on a rêvé des années auparavant.
A titre personnel je n'ai jamais considéré mon travail comme le centre de ma vie. J'ai toujours eu des activités à côté, parfois très prenantes, au détriment de mon travail. J'ai parfois été plus fière de ce que je faisais en associatif que de mon boulot, et avec raison, parce que je m'impliquais alors plus dans l'assoc qu'au boulot.
Bref, le sujet est capital, parce qu'on va passer des années de notre vie au boulot, mais l'alternative me paraît mal posée.