Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement. Vous devriez le mettre à jour ou utiliser un navigateur alternatif.
@Valentina- je me faisais justement la réflexion dernièrement que j'avais l'impression que la vie politique avait atteint son stade cynique ultime où nos hommes politiques ne font même plus semblant d'en avoir quoique ce soit à carrer de ce qu'on pense et de ce qui nous tient à cœur.
Il y a un tel décalage entre leurs propos et leurs actions que ça en devient quasi "méta". Je sais pas si vous voyez où je veux en venir. Mais l'écologie en est un bon exemple. Macron s'était posé comme "l'anti-Trump" après son élection sur cette question-là, mais même sans suivre sa politique de près, on voit bien qu'il prend des décisions qui vont complètement à l'opposé de son discours, ne serait-ce que le projet en Guyane. Ou les propos de Blanquer sur l'éducation : "On va supprimer des postes mais l'encadrement ne va pas baisser, on va même l'augmenter en primaire" Mais comment est-ce seulement mathématiquement possible ??
Enfin bref, y'a régulièrement des déclarations comme ça qui me font bondir de ma chaise et où je me dis "Mais ils croient vraiment qu'on est si débiles qu'on va avaler ça ???"
D'ailleurs, en parlant de capitalisme et de systèmes alternatifs, ça fait un petit moment que je me pose la question de la création d'une "veille permanente capitalisme" parce que c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lequel je lis beaucoup depuis quelques temps. Mais j'ai peur de ne plus avoir de vie personnelle si je me lance là-dedans Qu'en pensez-vous ?
En fait ne serait-ce que le principe de "carrière politique", forcément on se retrouve avec des carriéristes plutôt qu'avec des personnes de conviction et donc des promesses qui ne valent rien.
Mais le pire c'est que Macron a l'air sincère je trouve, on dirait qu'il a vraiment l'impression de faire une bonne action avec son plan pauvreté.
Quand il a mis Hulot en ministre de l'écologie, ça me donnait l'impression d'une conviction et d'un intérêt, pour autant ça ne change rien à son apparent manque de connaissances et de fermeté sur le sujet.
@Chat-au-Chocolat Oui Macron a été excellent en communication (même si sa nature l'a bien rattrapé ). Perso, excusez le cliché, mais quand j'ai su qu'il avait été banquier je le sentais moyen , mais j'avoue qu'il m'a fait douté aussi à un moment durant la campagne !
Comme tu dis, quand ils ont tous le même type de profil, qu'ils viennent tous du même cercle d'énarques qui s'entraident, où tout est basé sur les relations, elle où la démocratie ? Moi j'appelle ça une oligarchie…
Comment ils sont censés nous représenter s'ils font partie du petit pourcentage des plus riches du pays ? Ca me rappelle F. Hollande et sa campagne du "président simple" alors que tout son entourage a décrit à quel point il était déconnecté des réalités et là aussi, au début, j'y avais cru
C'est marrant, Macron ne m'a jamais convaincue (oui c'est facile de le dire maintenant, je sais bien... J'ai voté FI, et me suis abstenue au second tour, en serrant les fesses mais avec la conviction que l'un.e ou l'autre, j'aurais fait de la résistance.)
Justement parce qu'il utilise des outils de communication de management, complètement vide, que tout n'est qu'artifice, procédé de langage, et hypocrisie.
Quand on parle de projet, on parle de rentabilité directe. L'inverse de la politique, qui se pense sur le long terme. (Sur le sujet, les excellentes conférences gesticulées de Franck Lepage) On parle opportunisme, gestion d'entreprise. Tout son vocabulaire est celui du management moderne.
Quel élément dans son programme (sans agressivité aucune, vraiment, c'est de l'incompréhension pure) vous a fait penser qu'il apporterait un changement, une équité ?
Entre son passé d'énarque et de banquier, le fait qu'il avait quasi tous les médias à sa botte, le fait qu'on l'entendait dire tout et son contraire sur pleins de sujets, perso ça ne m'inspirait pas du tout confiance.
Quelqu'un de mon entourage m'avait dit pendant la campagne que c'était pas juste de le juger sur son passé de banquier, certes, mais quand on se penche sur son bilan pendant le quinquennat Hollande, je trouve que ça ne laissait pas trop de doutes pour la suite.
Rien que le coup du "vas t'acheter un costard" pour moi c'est très révélateur et ça en dit long sur son idéal de société.
Coucou! je plussoie sur le cynisme des mesures actuelles (et @MissMachine je suivrai avec assiduité ta veille si tu la crées ).
Je continue à la suite du premier bilan sur certaines politiques gouvernementales clés relevées depuis le début du quinquennat.
Budget et fiscalité
En cohérence avec le programme de LaREM, des restrictions budgétaires touchent en priorité l'emploi, les régions, l'enseignement et la recherche, la santé, les systèmes sociaux, avec pour but d'économiser 60 milliards. En parallèle, les "recettes" de l'Etat sont réduites fortement (suppression de l'ISF, privatisations de groupes publics bénéficiaires entre autres). Par ailleurs des dispositifs comme le CICE sont maintenus , malgré les rapports intermédiaires qui disent que pour l'instant (depuis 5 ans) on ne mesure aucun effet - dommage pour les dizaines de milliards qu'il coûte.
Education, enseignement supérieur et recherche
Au-delà du budget en baisse, de gros changements structurels. La réforme du bac est une vraie réforme du lycée, avec des points innovants (comme l'introduction de davantage de numérique) mais aussi des risques avérés, avec un système "à la carte" où beaucoup de matières disparaissent du tronc commun. La spécialisation des formations va être accrue dès la seconde, ce qui peut aggraver les inégalités d'accès au supérieur d'une part, et priver les lycéens d'enseignements utiles au développement de leur esprit critique et de leur citoyenneté (exemple sur les SVT qui disparaissent pratiquement du tronc commun, la philo en S, ...).
On a largement discuté de Parcours Sup sur la veille (dernier exemple en date, l'algorithme qui sélectionne uniquement les élèves parisiens, bien que de résultats médiocres, dans certaines facs parisiennes, au lieu d'élèves brillants de banlieues qui y avaient accès dans l'ancien système; de nombreux enseignants en fac savent que cette année va se faire au détriment des étudiants mais aussi de certaines formations qui vont voir leurs statistiques et leur niveau fortement baisser...).
Le point "Make our planet great again" pour annoncer aux chercheurs américains de venir nous rejoindre car dans ce beau pays qu'est la France la recherche sur le changement climatique nous tient à cœur (#ptdr) était… juste un coup de communication. Aucun poste de chercheur sur le changement climatique et son impact sur les ressources en eau, l'écologie, la société n'a été ouvert cette année , oui oui oui, zéro poste en université sur ce sujet dans les sections concernées où il y a d'ailleurs uniquement 3 postes pour toute la France (ça se fait par décret, et combiné au fait que les budgets de la recherche et des universités continuent d'être sabrés, la précarisation des jeunes chercheurs est en progression forte depuis plusieurs années).
Ça me fait une bonne transition pour parler de la politique environnementale de cette législature…
Environnement
Pour commencer par un point positif, l'abandon du projet Notre Dame des Landes est à forte teneur symbolique et on peut souligner une forme de courage politique sur ce dossier (grâce à Hulot?).
Sur la question pesticides/santé, malgré les engagements de campagne, les députés LREM ont voté deux fois contre l'interdiction du glyphosate (la dernière fois il y a quelques jours. The Force of the Lobby is strong with this one ).
Côté émissions de C02, Nicolas Hulot travaillait sur un plan climat qui devait être annoncé dans les prochains temps mais étant donné qu'il a démissionné je ne sais pas ce qu'il en est. Il y avait une question de malus pour les véhicules trop polluants si je me souviens bien (au risque de pénaliser les automobilistes pauvres en premier lieu). A suivre. Par contre, aucune vision globale pour l'instant, au contraire, avec un engagement accru de la Frnce dans les grands traités commerciaux aussi nuisibles pour la planète que pour la démocratie que sont le CETA (le TAFTA canadien, déjà en oeuvre) et le JEFTA (sa version japonaise). Plus de détails sur ce topic pour les intéressé.es.
Santé
Le budget du domaine de la santé et des hôpitaux est également réduit. Contrairement aux engagements pris, le gouvernement a forcé les hôpitaux à économiser 1 milliard d'euros (j'en parlais dans un post mais je ne le retrouve pas en l'absence de la fonction recherche pour l'instant, je reviendrai éditer).
On est aussi en droit de s'inquiéter pour la Sécu, comme plusieurs Madz l'ont souligné il y a quelques temps, avec un glissement d'un système de cotisation vers un système d'impôt (changement dans la philosophie du système, au lieu d'une mise en commun par les citoyens spécifiquement pour la santé, cela deviendrait un impôt comme un autre facilement modifiable… vers le bas), reflété aussi par une tentative de modifier la constitution dans la loi pour remplacer le terme "sécurité sociale" par "protection", analysé comme une volonté de basculer vers une couverture plus partielle et moins complète (moins de remboursement), qui serait de plus en plus reportée sur des assurances privées. (A titre perso je crains une accentuation de l'inégalité de l'accès au soin, mais je pense que certains politiques trouvent ça normal que ça soit hiérarchisé, si l'on s'en réfère aux "sans-dents" de Hollande ).
Loi travail, emploi, logement
Nous avions pas mal discuté de la loi travail, passée par ordonnances à l'automne dernier, avec des risques sur l'accès aux prud'hommes, sur la médecine du travail, les plans de licenciement facilités etc.
Pour l'instant, pas d'effet sur l'emploi. Au 2e trimestre, le nombre de demandeurs d'emploi repart légèrement à la hausse (+0,2%). La situation se dégrade particulièrement pour le chômage de longue durée (+1,6%) et celui des moins de 25 ans (+1,9%). Sur un an, l'effectif des demandeurs de catégorie A a certes baissé de 46 000 mais celui des catégories B et C a progressé de 123 000. La précarité augmente.
Les syndicats soulignent le manque de négociations lié aux nouvelles instances en entreprise.
Au sujet du logement, la loi Elan va avoir un impact grave sur le logement social en poussant à la revente du parc immobilier social aux privés, et dans la foulée vide de leur substance tous les textes précédents sur la mixité sociale. Au passage on facilite aussi les expulsions locatives, et le fait d'occuper un immeuble vide conduira maintenant à une peine de prison.
C'est tout pour ce post, pour le prochain j'ai encore quelques notes sur la politique étrangère, les politiques migratoires, les droits des femmes/lgbt, les retraites et les privatisations et après j'aurai fini sur les plus gros points de cette première année + quelques mois du quinquennat.
C'est marrant, Macron ne m'a jamais convaincue (oui c'est facile de le dire maintenant, je sais bien... J'ai voté FI, et me suis abstenue au second tour, en serrant les fesses mais avec la conviction que l'un.e ou l'autre, j'aurais fait de la résistance.)
Justement parce qu'il utilise des outils de communication de management, complètement vide, que tout n'est qu'artifice, procédé de langage, et hypocrisie.
Quand on parle de projet, on parle de rentabilité directe. L'inverse de la politique, qui se pense sur le long terme. (Sur le sujet, les excellentes conférences gesticulées de Franck Lepage) On parle opportunisme, gestion d'entreprise. Tout son vocabulaire est celui du management moderne.
Quel élément dans son programme (sans agressivité aucune, vraiment, c'est de l'incompréhension pure) vous a fait penser qu'il apporterait un changement, une équité ?
En ce qui me concerne je ne me suis jamais attendue à "un changement, une équité" provenant de lui, en revanche, je me permets de croire à la présence de convictions chez lui, bien qu'elles ne soient pas les miennes. (En plus j'étais à l'étranger donc suivais de loin j'avais pas un avis très clair )
Oui on remarque vite qu'il veut gérer l'état comme une entreprise . Mais cela a pu plaire à certains. Pour les gens que je connais, ils ont été séduits par le fait qu'il ne soit ni de droite, ni de gauche, sa campagne axée sur le renouveau etc (je sais pas trop précisement, faudra que je leur demande )
@Watou Personnellement, ce qui m'a fait penser qu'il apporterait un changement, c'est d'une part le fait qu'il n'avait pas une carrière politique ultra longue derrière lui comme la plupart des candidats, et d'autre part plusieurs éléments de son programme. Je ne me rappelle plus exactement ce que son programme "promettait", mais je sais qu'il m'avait séduite (réforme de l'école, importance accordée à l'écologie et aux droits des femmes, introduction d'une certaine flexibilité sur le marché du travail pour lutter contre le chômage...). Et puis, je crois que l'un des trucs qui a le plus pesé dans la balance pour moi, c'est qu'il était le seul candidat à se décrire comme féministe et à parler d'égalité F/H. Bien sûr, aujourd'hui on sait que c'est du pipeau, mais à l'époque il me paraissait sincère. Je ne le trouvais pas aussi condescendant et déconnecté des réalités qu'aujourd'hui (et pour cause, il cachait bien son jeu). J'exècre le personnage, et je ne revoterais certainement pas pour lui, mais il faut lui reconnaître un certain talent pour la rhétorique et l'art de la communication. Personnellement, je me suis fait avoir comme une bleue (et je ne suis pourtant pas naïve)
D'ailleurs le fait qu'il ait été banquier peu limite être un argument en sa faveur (comme Trump, chef d'entreprise et milliardaire) : Le fait d'avoir "réussi" et excellé dans son domaine, d'être déjà riche, peut donner l'impression que la personne se tourne vers la politique par réelles convictions.
Je partage l'analyse de @Valentina- , au bout d'un moment, la situation politique du pays et du monde devient tellement cynique, tellement affreuse qu'en rire devient le seul réconfort, la seule protection que j'arrive à placer entre moi et le monde quand je lis les infos pour ne pas à mon tour devenir cynique et sans-coeur. Quant à changer de système, il me semble que ça fait.. quoi, 40 ans maintenant? que les mêmes personnes qu'on présente (qui SE présentent) comme philosophes, à savoir les BHL, les Finkielkraut, les Glucksmann, aka les "nouveaux philosophes", rabâchent en boucle que le socialisme / le communisme / le progrès social c'est la barbarie, le système mondialiste / démocratique / capitaliste actuel est le seul possible (BHL lui-même a conseillé à peu près tous les présidents qu'on a eus depuis Mitterand), pendant que les vrais philosophes, eux, sont complètement inaudibles. Résultat, aujourd'hui, plus personne à part quelques érudit.e.s ne sait ce qu'est vraiment censé être un philosophe, et j'ai l'impression qu'on est nombreux.ses, même parmi celleux qui voient les problèmes et veulent du changement, à se dire "mais merde, même si on le fait tomber, le système actuel... par quoi on va bien pouvoir le remplacer, concrètement?" Ce qui fait que parfois j'ai un peu l'impression de militer à l'aveugle, voire dans le vide, parce que chaque jour qui passe je vois un peu mieux la falaise vers laquelle on se dirige tout droit, mais que derrière, je navigue totalement à l'aveugle et j'ai aucune idée de ce qu'on pourra mettre en place concrètement quand ce système finira par s'effondrer... C'est assez effrayant comme situation, de se sentir coincée entre ce qu'on a toujours connu mais qui devient de plus en plus oppressant au jour le jour, ou un changement totalement imprévisible et dont on sait même pas si il va bien se passer le moment venu.
Et un gros merci à @Loulalilou , sérieusement tes posts sont des mines d'or d'information!
@Siya Hakurei Je comprends tout à fait le manque d'espoir et de vision d'une alternative. Mais pour moi elle existe : lire Lordon ou Mermet, par exemple, ou les économistes atterré.es (www.atterres.org)
Le seul soucis, c'est que comme tu dis, les puissant.es actuel.les n'ont aucun intérêt à laisser entendre qu'on peut changer de système. (Sur le sujet,le documentaire "Les Nouveaux chiens de garde", sur le lien entre politiques et grands groupes médiatiques)
Pour moi la solution passe par beaucoup d'éducation, de la gauche (la vraie, l'anti libérale voire anti capitaliste), voire une bonne petite révolution.
Mais l'éducation populaire d'abord (ici je re propose Lepage), pour que ça ne soit pas juste une transition de pouvoir entre deux élites. Pour retrouver une vraie démocratie, où le peuple est effectivement concerné par la politique, parce qu'il sent que son opinion importe.
Bref, je crois quelque part au Père Noël, je crois...
Qu'en pensez-vous ?
). Perso, excusez le cliché, mais quand j'ai su qu'il avait été banquier je le sentais moyen 
, mais j'avoue qu'il m'a fait douté aussi à un moment durant la campagne !
.
).
)
)
