Vos expériences traumatisantes

7 Décembre 2010
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Paris
heartifice.tumblr.com
Je trouve que vous avez du courage (pour raconter et pour avoir vécu ça) mais moi je pourrais jamais raconter mes traumatismes ici :tears: Juste que j'y arriverais pas, parce que je suis passée outre et que j'aime pas parler des choses tristes. C'est des choses que je partage avec d'autres personnes et je sais que quelqu'un quelque part comprends, je n'ai pas besoin de plus. En fait, j'ai toujours l'impression que comme ça nous est arrivé à nous, si les autres ne l'ont pas vécu ils ne peuvent pas le comprendre réellement, et si j'en parle jamais de tous les trucs qui m'ont blessée, c'est parce que j'ai pas envie que ce ne soit pas considéré par sa vraie valeur. Les gens ont de la compassion ou de la pitiée, ils ne savent pas. Je sais pas si je me fais bien comprendre :shifty:
En tout cas je vous trouve toutes très courageuses, mais ça me rends triste de lire des choses comme ça, que des trucs comme ceux que Tristana ou Breathe.Me (par exemple) ont vécu puissent arriver, ça me rends très très triste.
 
26 Novembre 2009
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Pessac
hasneverbeen.skyblog.com
Tristana : Je compati, et te souhaite beaucoup de force et de courage pour passer au dessus de ça. <3

Je n'ai pas vécu une chose aussi forte que ce que tu as vécu. En fait, je ne me souviens pas bien de comment était ma vie après le décé de mon père, je ne me souviens de rien jusqu'à mes 10 ans. Je sais que ma mère travaillait beaucoup et qu'elle se privait de manger pour nous, je sais que lorsque j'étais en primaire, pendant les anniversaires, je cachais des parts de gâteaux et des bonbons dans un sopalin que je rangeais dans mon sac pour les lui donner le soir en rentrant parce que je culpabilisais de manger quelque chose que ma mère, elle, ne pouvait pas manger. Je me souviens qu'elle me demandait toujours ce que j'avais manger à midi. Je me souviens qu'elle pleurait à Noël, de ne rien pouvoir nous offrir (à mes frères et moi). Heureusement, elle a su trouver la force de se faire des amis, et de se trouver des mecs, qu'elle aimait d'une certaine manière, et qui l'aidait financièrement.

J'aime ma mère plus que tout, pour le courage et la force qu'elle a eut de ne pas se laisser abattre par son cancer, par ses maladies (crise de tachycardies et de spasmophilies) et par le décé de mon père et par notre pauvreté. Je lui donnerai tout, car elle mérite absolument tout. Elle est formidable, et j'aimerai qu'elle le sache. C'est une femme formidable.
 
11 Août 2010
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Narbonne
Tristana et Breathe.Me : Quel courage vous avez <3

S'il y a bien une chose qui m'a marquée, c'est la mort soudaine de mon père, il y a bientôt trois ans... Il bossait dur, beaucoup trop dur pour un salaire merdique, qui ne reflétait pas le quart du boulot qu'il fournissait, avait passé un an sans congés ; il avait des problèmes de santé qui n'avaient pas été détectés jusque-là, la faute à un diagnostic erroné délivré par un guignol qui se donne le nom de "médecin". Son état était très mauvais, et nous n'avons rien vu car il était toujours enthousiaste avec les autres, enclin au travail...

Il est mort d'une crise cardiaque, chez moi... Je ne sais pas quoi ajouter de plus, les mots ne me viennent pas pour décrire ça :tears: Et l' "après" a également été difficile, surtout pour ma mère, qui était (et l'est toujours parfois, j'en suis sûre) rongée par le désespoir. Pourtant, elle a pris sur elle, redoublé de courage et continué à tout mener de front !

J'avais 15 ans à ce moment-là, et c'était vraiment agaçant d'entendre les autres (qui savaient très bien que mon père n'était plus là) se plaindre de leurs parents pour des broutilles (interdiction de sortir un soir sur je-ne-sais-pas-combien, privation d'ordi...). D'un autre côté, ce genre d'attitude me rappelait que j'avais perdu mon temps à me comporter comme un ours avec mon père, tout ça à cause d'un genre de merde que je voulais me donner. C'est un regret immense : parfois, je rêve d'une famille "comme avant", je crois réellement qu'il est revenu parmi nous, et à chaque fois, je me prends la réalité en pleine face...
 
6 Février 2010
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Montpellier
Je crois qu'une des choses dont je ne me remettrais jamais non plus, mais d'une plus ou moins bonne manière, c'est l'amour.
Avec mon vécu, mon caractère, mes obsessions, mes peurs, mes envies, mes rêves, avec moi en somme, l'amour, c'est un traumatisme immensément compliqué.
C'est quelque chose que j'ai l'impression de connaitre depuis 3 ans, et en même temps un sentiment que j'ai l'impression de ne jamais atteindre complètement, une sensation dont je suis toujours à la recherche, même si pour les autres, je possède déjà tous les éléments qui le caractérisent.
C'est quelque chose que je ne pensais jamais toucher, ni même effleurer. C'est quelque chose qui m'est "tombé sur le coin de la gueule", pour reprendre l'expression d'un ami, sans me prévenir, comme pour me dire "tiens, prends toi ça, et arrange toi avec, on va voir si t'est à la hauteur". Voila, c'est un challenge.
Depuis que je suis amoureuse (enfin, le suis je ?), mille et unes questions me triturent l'esprit, mille et un sentiments se mélangent, et me sautent sur le coeur, tous en même temps. J'ai envie de pleurer, et puis non, de rire, et puis si, je pleure quand même, et puis je rigole en même temps. C'est quelque chose de tellement éprouvant, émouvant, que quelque fois j'ai l'impression que mon visage ne dispose pas d'assez d'expressions pour montrer ce que je ressens. Depuis que je suis amoureuse, je me sens à la fois incapable et invincible, grande et minuscule, belle et horrible, intelligente mais tellement bête.
Et puis quelquefois, je me demande si c'est ça l'amour, au fond qu'est ce que j'en sais, je ne l'ai jamais ressenti avant. J'espère que c'est ça.
Ca peut sonner un peu décalé de parler de traumatisme ici, mais pour moi c'en est un, car il me déstabilise complètement. Je voulais vous dire que les traumatisme ne sont pas tous mauvais, il y en à aussi des beaux. :red:
 
6 Février 2010
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Montpellier
En y réfléchissant, d'autres choses m'ont traumatisée, plus que je ne le pensais.
Mon oncle, entre autres. Il est malheureusement atteint de schizophrénie.
Depuis toute petite, j'ai toujours eu peur de lui. Son visage décomposé, son corps qui à toujours l'air d'être sur le point de se briser, ses yeux, minuscules et si perçants, et sa voix, une horrible voix rauque et sèche, des mots désarticulés, insensés, bref, il m'a toujours effrayée, au point que je ne voulais jamais aller lui dire bonjour quand il venait voir ma mère (sa s?ur), et je redoutais d'être dans la même pièce que lui, même entourée de mes parents.
Plus le temps passait, plus ses crises étaient violentes. Il n'habitait pas loin de chez nous, à quelques kilomètres, au bord de la plage. Il louait un appartement, qu'il à finit par détruire. C'était un homme intelligent malgré sa maladie, il à toujours été assez malin pour échapper à la prison ou même l'hôpital. Il faisait souvent des crises quand il manquait d'argent, et il venait chez nous pour réclamer de l'aide. Ma grand mère lui à toujours donné ce qu'il demandait, c'était son fils après tout. Ma mère l'à aussi toujours accueilli chez nous, lorsqu'il n'allait pas bien. Je passais des nuits blanches, à scruter ma porte en ayant peur qu'il rentre, et qu'il crie. Il y avait des périodes ou il venait souvent, et puis pouf ! on pouvait ne plus le voir pendant 1 ou 2 ans, sans aucune nouvelle, ne sachant même pas s'il était encore vivant.
Un jour, je devais avoir 14 ou 15 ans, je rentre du collège, je retrouve ma petite soeur, qui me dit que ma grande soeur est allée chez une copine, une rue plus loin. Je reçois un coup de fil de sa part : "je suis chez..., fais attention, car Nicolas traine dans le village". Je pensais qu'elle parlait d'un Nicolas, qui était à l'école avec nous, et qui passait son temps à racketer tout le monde. Je me demande pourquoi elle s'inquiète, il ne sait pas ou on habite, que pourrait-il nous faire. Puis quelqu'un sonne chez nous. Je regarde par la porte, et j'apercois derrière le portail Nicolas, celui dont parlais ma soeur, notre oncle. Ni une ni deux, je cours fermer la porte d'entrée à clef. Puis je ferme toutes les portes de la maison. Pendant ce temps, la sonnette sonne, sonne. J'entends des cris dehors, sa voix qui commence à hurler, et j'ai peur. Ma petite soeur se met à pleurer. J'attrape le téléphone, sa main, et je cours nous enfermer dans la salle de bain. Ma petite soeur pleure, et me dit qu'elle à peur, me demande ou sont les parents, me dit qu'elle veut qu'ils rentrent. Je me rappelle encore de la sensation que j'ai ressenti à ce moment la . Je voulais pleurer, je tapais sans arrêt le numéro de mon père, de ma mère, personne ne répondais. Mais je savais que je ne devais pas pleurer. Je serrais ma petite soeur dans mes bras, en lui disant que ça allait, qu'il ne pouvait pas rentrer. J'avais tellement peur, mon coeur n'a jamais battu aussi fort que lorsque je l'ai entendu donner des coups dans la porte d'entrée, nous insulter et nous dire qu'il allait nous frapper, et nous tuer.
Au bout de je ne sais combien d'appels, mon père à finit par répondre. Et la, j'ai explosé. Je ne sais même pas comment il à fait pour comprendre ce que je lui disais.
10min plus tard, il arrivait en trombe devant la maison. J'ai entendu les pneus crisser, la porte se claquer, mais il à du venir jusque devant la salle de bain pour que j'ose ouvrir la porte. Mon oncle était parti quelques minutes auparavant.

Mon père est allé chez lui le soir même, et lui à fait savoir qu'il n'avait pas intérêt à reproduire ce qu'il venait de faire. Mon oncle lui à simplement répondu que nous étions des sales gosses, et qu'il fallait nous terrifier pour que l'on obéisse. Aprés cela, je ne l'ai revu qu'à l'enterrement de ma grand mère, et une fois dans la rue, ou j'ai rapidement changé de trottoir et demandé à mes amis de me cacher. Et depuis 4 ans, plus personne n'a de nouvelles de lui. Je ne le hais pas, malgré ce que j'ai ressenti ce jour la. Je suis triste, triste pour ma mère et ma grand mère, et triste pour lui, car je sais qu'il n'était pas un enfant désiré et que ça à peut être joué dans sa maladie. Et je suis triste quand je regarde des photos de lui avant, et que je me rends compte qu'il était beau, qu'il avait une jolie peau, une mine certes étrange, mais pas effroyable. Je suis triste quand je pense à ma cousine, sa fille, qui s'en sort tant bien que mal avec la maladie qu'elle à surement hérité de son père.
Je me suis beaucoup intéressée à cette maladie depuis, je pose sans arrêt des questions à mes parents (qui soignent tous les deux des personnes atteintes de schizophrénie, de psychoses en tout cas), et je crois que cette expérience m'aide à considérer la schizophrénie avec plus de pédagogie.
 
5 Mai 2011
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Angouleme
Ca fait 12 fois que j'écris un message, 12 fois que je l'efface, par ce que c'est trop long, trop intime, trop impudique d'en parler.
J'ai encore un bout de chemin à faire je crois ^^
 
A

AnonymousUser

Guest
Les moqueries, que dis-je, l'humiliation et la persécution publiques et permanentes que j'ai subies pendant tout le collège, parce que j'ai eu le malheur de sympathiser le jour de la rentrée en 6e avec une fille qui était un peu étrange et qui était déjà le souffre-douleur collectif au primaire. J'ai aussi subi une forme d'oppression, de persécution la part de cette fille puisque dès que je m'éloignais d'elle elle me collait comme une sangsue, me suivait partout, s'accrochait littéralement à mon sac, me donnait des tapes agaçantes, etc... J'ai été marquée au fer rouge par cette expérience; j'avais 10 ans, j'en ai 22 aujourd'hui, et ces insultes résonnent encore dans ma tête, tout le temps, dès que je sors, dès que je suis obligée de présenter ma face au monde. Elles me poursuivent. C'est comme si elles étaient inscrites sur mon front, qu'elles me qualifiaient réellement et que dès que je sortais, elles étaient là, en présentoir sur mon front, à la vue de tout le monde.

La solitude, que j'ai toujours connue et dans laquelle je me drape aujourd'hui comme pour me protéger de la vie, et avec une certaine fatalité. J'ai toujours connu la solitude à ce que je me souviens, seule ou entourée. J'ai appris à faire seule, vivre seule. A être mon unique interlocutrice. D'ailleurs quand j'étais petite j'ai tellement été déçue qu'une fois en larmes dans les toilettes, j'ai décidé que mon meilleur ami ce serait mon Pinpin, point barre. La solitude, c'est mon cheval de Troie, indélogeable. C'est encore pire quand je suis entourée, à chaque fois, chaque tentative, c'est une expérience traumatisante, qui me plonge dans une détresse sans fin. J'arrive pas à accepter cette tristesse, ce sentiment d'étrangère, de décalage complet, inlassables, à chaque fois que je suis avec des gens. C'est toujours le même scénario, et ça me renvoie au fait que malgré l'espoir, les efforts, je n'y arrive pas, ça ne se fait pas, c'est la solitude, le désert glacé qui engourdit le corps et l'âme. A l'adolescence, j'ai eu tendance à rechercher compulsivement l'"âme soeur", l'âme au côté de laquelle je me sentirais bien, en paix, au chaud. J'en suis revenue. J'ai toujours eu ce sentiment de transparence en plus, où que ce soit, partout. Souvent, on ne me remarque pas, parce que je me tapis dans l'ombre, j'observe en silence. Je suis là, mais je ne le crie jamais pour qu'on le reamrque, contrairement aux gens qui m'entourent. C'est un fait, les gens ne viennent pas vers moi, jamais. (Et je ne vais pas vers eux non plus, j'en suis totalement consciente.) Je ne les blâme pas, ça doit venir de moi, forcément, et encore plus maintenant, je dois sentir la dépression et le renfermé à des kilomètres. Rien qu'à voir mon teint cadavérique... J'ai appris à vivre avec aussi, à vivre avec et dans l'indifférence. Ca ne me dérange plus trop maintenant. Je la recherche même, l'indifférence, elle m'arrange bien au fond.
Aujourd'hui, chaque "bain" en société est comme une épreuve d'apnée de laquelle je sors épuisée et au plus bas. A chaque fois avec le sentiment de débarquer d'une autre planète, d'être une sorte d'anomalie monstrueuse. Dans ces moments-là, j'ai tendance à m'anesthésier pour faire passer le moment, à attraper tout ce qui contient de l'éthanol pour créer un bouclier invisible entre moi et les autres, pour que les attitudes, aussi bien que les remarques pseudo-anodines ne m'atteignent pas. Je me sens blessée en permanence.

La pire expérience que j'aie vécue je crois, c'est l'enfermement dans la tête, la boucle sans fin, la pensée en orbite. Cette sensation de frôler la folie, de lui faire du pied, mais en même temps d'être coincée, de ne pas savoir comment sortir de l'orbite, c'est terrible, les pires moments que j'aie vécus. J'aurais donné n'importe quoi pour partir, basculer pour de bon, dégoupiller une bonne fois pour toutes. Maintenant, je vis dans la terreur de revivre ces moments-là dès que ça commence à tourner un peu dans ma tête.
 
29 Juillet 2006
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...
paroxetine20mg.tumblr.com
J'ai besoin d'écrire celles-là aussi :tears: :

- La longue agonie de mon pauvre pépé (le père de ma mère) pendant deux ans, dans un lit, son lit de mort. Il avait tellement été terrassé par cette maladie (le cancer) qu'il n'a plus parlé du tout, jusqu'à sa mort. Ses yeux, ses yeux à eux seuls voulaient tout dire. Petit à petit, jour après jour, pépé allait vers la mort avec la conscience de sa fin, à chaque seconde. La pire chose qu'il puisse arriver à un homme, se savoir condamné, jour après jour. Attendre la mort, sa mort. Pépé a attendu la mort deux ans durant. Il a attendu le long déclin de sa vie, de son corps, de sa survie. Loin de son passé, de sa jeunesse, de son pays et de sa famille d'origine. Mon pauvre pépé. Et à la toute fin, ses râles, les râles de la mort qu'on entendait dans toute la maison. Le cerc***** qu'on avait posé contre la porte, son visage dès les premières secondes de la mort, livide, il avait tellement souffert, et la tablette pour signer dehors, cette tablette qui me terrifie et les orgues tonitruantes dans l'église, l'enterrement, et son corps si frèle, ses os que j'ai entendus lorsqu'on les croque-mort le portaient, et la corde lorsqu'on le descend sous la terre. Je ne pourrai jamais, jamais oublier, j'en fais toujours des cauchemars. Mon pauvre pépé.

- La maladie de mon frère qui s'est déclarée lorsqu'il avait 19 ans. J'ai toujours du mal à la dire à haute-voix, et à l'écrire. Il s'agit d'une Sclérose en pl.... La peur de vivre jour après jour, la peur du lendemain et l'avenir qui s'assombrit: plus jamais je ne me projèterai dans le futur, même proche. C'est une épée de Damoclès au dessus de nos têtes: Va t'il avoir une nouvelle poussée? Va t'il se rétablir? Les longues après-midis interminables où je l'accompagnais à l'hôpital en hospitalisation de jour, à attendre que la cortisone s'écoule peu à peu dans ses veines, dans son corps, dans son organisme, qu'elle stoppe l'inflammation, qu'elle puisse se battre avec la maladie et la gagner et à croiser les doigts pour qu'il puisse reprendre l'usage de sa jambe ou retrouver la vision d'un de ses deux yeux. Saloperie de maladie qui ne se voit pas, le corps s'attaque lui-même, le corps s'en prend à lui seul, elle est perfide, sournoise, inattendue, elle vous brise en pleine jeunesse, impose une peur quotidienne, permanente, de ne plus être le même, de ne plus être valide, autonome, libre, vivant.

- Le jour où nous sommes allés au bord d'un lac, ma mère, moi et des amis à elle. Nous avons mangé et plusieurs d'entre eux sont allés se baigner. Je revois la scène: Il s'appelle Luis, il porte un slip de bain rouge, il me sourit en s'éloignant vers le bord du lac. Il plonge. Dix minutes plus tard, il allait disparaître et personne n'allait le retrouver. Il est mort d'une hydrocution.
La soirée est passée de la joie à la tragédie en dix minutes: La gendarmerie, les pompiers, les journalistes... En dix minutes un homme est mort, et nous n'avons rien pu faire, et nous sommes repartis sans lui. J'en ai été choquée à vie.
 
10 Août 2011
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Colombes
Des bribes d'enfance qui remontent ....

Quand j'étais petite, ma mère piquait des crises. Elle nous achetait des cadeaux, puis partait en voiture et disait qu'elle allait se foutre en l'air et qu'on nous la rendrait dans une petite boîte...

Parfois, quand on était avec elle, il suffisait de rien du tout (qu'on n'arrive pas du premier coup à ouvrir la portière ou qu'on ait eu 2min de retard parce que la maîtresse nous avait pas fait sortir au moment où la cloche sonnait) et ca virait au drame. Elle se mettait à rouler à tombeau ouvert et disait en hurlant "tu vois je vais nous foutre dans le décor" parfois, elle donnait des coups de volant aussi. Elle était super changeante, comme si parfois ca n'était plus elle. Je me souviens être rentrée de l'école un midi et avoir trouvé ma chambre saccagée : tout avait été vidé, cassé etc. Elle m'a dit "maintenant tu ranges", ma soeur idem. On a du tout rangé, jusqu'à très tard dans la nuit. Quand on s'est endormie, trop fatiguée pour continuer, elle est venue nous réveiller et nous empêchait de dormir en nous frappant. JE me souviens de sa chaise et de son paquet de cigarette, et quand elle trouvait qu'on n'allait pas assez vite, on se prenait un coup de pieds ou elle nous tirait les cheveux.

Mon père n'était jamais là quand ca se passait, et quand il rentrait elle disait "les filles ont été odieuses" et là, on se prenait une raclée par mon père. Quand on essayait de lui expliquer il disait "ah parce qu'en plus tu traites ta mère de menteuse ? Tu vas voir toi."


* ne citer pas, merci *
 
C

cha-9

Guest
Vos témoignages ... ils sont tellement touchants ... je ne sais quoi dire à part que vous êtes courageuses, fortes, et impressionnantes les madz :jv:

Pour ma part, l'expérience la plus traumatisante a été la mort de mon grand-père. Enfin plutôt ce qui s'est passé avant.
Il est décédé en juillet 2004, j'avais juste 14, et cela faisait 6 mois que l'on avait ENFIN diagnostiqué qu'il avait la maladie d?Alzheimer.

Tout s'est déroulé très vite en fait, et vous savez qu'en on a 14 ans, on ne nous dit pas encore tout, on essaie de nous protéger etc.

Aujourd'hui, avec le recul, je me demande si il n'avait pas cette maladie bien avant (ce qui est surement le cas).

Mais c'est juste que j'ai des souvenirs de mon grand-père assez enfantins, où il me donnait des bonbons, me disait où était sa cachette à bonbons, que je pouvais me servir quand je le voulais etc.

Que pour me taquiner il me demandait si j'avais un Jules ^^ ... Et pour lui, c'était ça, les garçons s'appelaient Jules et les filles Caroline.

Alors quand il m'appelait Caroline, était-ce pour rire ou qu'il avait déjà oublier mon prénom?

Tout s'est déroulé assez vite, qu'il décide d'aller au marché, qu'il revient 2h plus tard sans rien avoir acheter. Qu'il découpe du pain et qu'il ne s'arrête plus, que ma grand mère l'engueule gentiment, qu'il sorte de ses gonds et que c'est finalement mon père qui les engueule en disant qu'ils agissaient comme des enfants, que ma grand mère pleure...

Qu'on décide d'aller voir un spécialiste, qu'il demande à mon grand-père d'écrire une phrase, n'importe laquelle et qu'il écrive "Je suis fou" sur ce bout de papier.

Que son état se dégrade qu'il est à l'hôpital, qu'on aille le voir, que dès que je le vois il a beaucoup maigri, qu'il a la peau sur les os, qu'il ne parle plus, qu'il marmonne, qu'il oublie qui nous sommes. Qu'il ne reconnait pas ses petits-enfants, ses enfants, sa propre femme qui vient le voir tous les jours.

Que j'accompagne mon grand frère pour le voir, et que finalement c'est lui qui craque avant moi, qu'il pleure comme il n'a jamais pleuré. Mon frère est quelqu'un de fort que j'ai toujours admiré, je suis tombée des nues quand je l'ai vu pleurer à chaude larme après avoir vu mon grand-père méconnaissable dans cette chambre d'hôpital.

Je redoute la mort, celle de mes proches, je redoute que cette maladie soit héréditaire, que mon père en souffre plus tard, que moi aussi ...

Comparer à certaines de vos histoires, celle-ci est peut être anodine, mais elle m'a tellement touchée, que c'était le premier décès que j'ai pu connaître, que ca me remue encore rien que d'y penser, et surtout de l'écrire .
 
10 Août 2011
519
259
1 204
Colombes
Châ

Si cela peut te rassurer un peu :

http://www.francealzheimer.org/pdf/documentations/MaladieAlzheimer&apparentees.pdf


Certaines formes sont héréditaires, mais cela ne concerne que 1% des cas. Par rapport au "terrain prédisposant" on peut agir en amont sur ce terrain pour justement éviter que cela se produise. :hugs:

Sow²

:hugs: Big câlin. Et si, ton pavé a été lu. Ma mère a été gravement malade et en est morte. Je l'ai toujours connue très mal, et je sais à quel point c'est un traumatisme quotidien, une angoisse qui te bouffe.

Papatte les filles.
 

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