Vos poèmes/poètes préférés?

4 Décembre 2010
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Anonyme
J'aime la plupart des poèmes de Max Jacob. (Et puis avoir eu Picasso comme parrain pour son baptême, la classe ;))

Plaintes d'un prisonnier

Perchez les prisons sur les collines
Nous aurons la respiration saline
Ça nous consolera de la discipline
Barbe-Bleue est ici depuis une huitaine
Avec ses beaux-frères, avec Croquemitaine

"Anne, ma sœur, ne vois-tu rien venir
Regarde la mer bleue, regarde l'avenir !
- Je ne vois que l'aumônier et le médecin
Ils arrivent dans le bois de pins
Et leur aspect
Me rend perplexe et circonspect
Faut-il me donner la fièvre jaune
En me frottant le nez avec la paume
Ou une fluxion de poitrine
En buvant mon urine."
La fille du geôlier et le récidiviste
Des résultats du steeple ont consulté la liste
Comme près des colonnes il y avait du vent
Ils ne le lurent pas plus avant
Et la belle a fait un enfant.
Un entomologiste qui est sous les verrous
Étudie à son gré la punaise et le pou ;
Nous avons un préfet, un notaire, un abbé,
Les malheureux, ce n'est pas bête,
Ont fait de la cloison un piano alphabet
Ils se disent tout ce qui passe par la tête.
- Moi, je n'ai jamais pu l'apprendre -
D'hommes à femmes des choses tendres.
Prisons, volière des doigts muets
La muse est un oiseau qui passe
Par les barreaux de ma prison
J'ai vu son sourire et sa grâce
Mais n'ai pu suivre son sillon.

Adieu muse, va dire aux hommes
Ce soir de fête en la cité
Que dans les prisons où nous sommes
On meurt de les avoir aimés
 
15 Mai 2009
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Mon poème préféré est un poème de Ronsard qu'on a étudié en classe cette année, et avant même de l'avoir analysé j'ai adoré..

Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l?Aube de ses pleurs au point du jour l?arrose :

La grâce dans sa feuille, et l?amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d?odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d?excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t?a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.

Pierre de Ronsard, Sur la mort de Marie
 
4 Décembre 2010
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Anonyme
Si, Rudyard Kipling, traduit par André Maurois.

Si tu peux voir détruit l?ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d?un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d?amour,
Si tu peux être fort sans cesser d?être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d?entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d?entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d?un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu?aucun d?eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n?être qu?un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d?un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
 
20 Janvier 2011
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Paris
Oh trop chouette ce sujet ! Plein de nouveaux poèmes à découvrir !

Mon poète préféré est sans doute Baudelaire, notamment pour Une Charogne et A une Passante.

Ensuite mes poèmes préférés sont probablement L'Amoureuse de Paul Eluard (merci de l'avoir mis un peu plus haut !), La Ballade des Pendus de Villon (pareil !), Ma Bohème de Rimbaud, Le Vallon de Lamartine... Et tant d'autres, dont par exemple celui-ci de Nerval, extrait des Chimères :

El Desdichado

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.



Et celui-ci de Du Bellay, extrait des Regrets :



Las, où est maintenant ce mépris de Fortune ?
Où est ce cœur vainqueur de toute adversité,
Cet honnête désir de l’immortalité,
Et cette honnête flamme au peuple non commune ?

Où sont ces doux plaisirs qu’au soir sous la nuit brune
Les Muses me donnaient, alors qu’en liberté
Dessus le vert tapis d’un rivage écarté
Je les menais danser aux rayons de la Lune ?

Maintenant la Fortune est maîtresse de moi,
Et mon cœur, qui soulait être maître de soi,
Est serf de mille maux et regrets qui m’ennuient.

De la postérité je n’ai plus de souci,
Cette divine ardeur, je ne l’ai plus aussi,
Et les Muses de moi, comme étranges, s’enfuient.
 

If*

7 Août 2010
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Je n'ai pas encore vu de sujet qui concerne spécifiquement la poésie, si ce topic existe déjà mea culpa.

Quels sont les poèmes que vous adorez, que vous pouvez relire encore et encore, qui vous parlent ?

Personnellement mon poème favori est de loin, c'est Si, de Kipling :

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;



Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;



Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;



Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

C'est inexplicable, mais ça me file la chair de poule rien que de le lire.
 
22 Février 2010
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j'adore ce poeme de kipling aussi je l'ai appris par coeur en classe de 5e jmen rapelle encore
dèjà à l'époque les vers me parlait beaucoup
 
6 Février 2011
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Paris
Ah bah, c't'un classique !

...

Un qui dit tout :
Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c’est
Que moi
Le malheur le malheur c’est
Que moi ces choses je les sais

Il y a des choses qui me rongent La nuit
Par exemple des choses comme
Comment dire comment des choses comme des songes
Et le malheur c’est que ce ne sont pas du tout des songes

Il y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n’en dis rien même si je n’en
Dis rien comprenez comprenez moi bien

Alors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s’ouvre et ferme et ne dit rien

Penser seulement d’autre chose
Songer à voix haute et de moi
Mots sortent de quoi je m’étonne
Qui ne font de mal à personne

Au lieu de quoi j’ai peur de moi
De cette chose en moi qui parle

Je sais bien qu’il ne le faut pas
Mais que voulez-vous que j’y fasse
Ma bouche s’ouvre et l’âme est là
Qui palpite oiseau sur ma lèvre

O tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c’est que cela sonne
Et cogne obstinément en moi
Le malheur c’est que c’est en moi
Même si n’en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taire

Et puis je sens se dessécher
Ces mots de moi dans ma salive
C’est là le malheur pas le mien
Le malheur qui nous est commun
Épouvantes des autres hommes
Et qui donc t’eut donné la main
Étant donné ce que nous sommes

Pour peu pour peu que tu l’aies dit
Cela qui ne peut prendre forme
Cela qui t’habite et prend forme
Tout au moins qui est sur le point
Qu’écrase ton poing
Et les gens Que voulez-vous dire
Tu te sens comme tu te sens
Bête en face des gens Qu’étais-je
Qu’étais-je à dire Ah oui peut-être
Qu’il fait beau qu’il va pleuvoir qu’il faut qu’on aille
Où donc Même cela c’est trop
Et je les garde dans les dents
Ces mots de peur qu’ils signifient

Ne me regardez pas dedans
Qu’il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord

Le malheur c’est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle

C’est en nous qu’il nous faut nous taire

(Extrait du Fou d’Elsa – Aragon)
 
29 Décembre 2007
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5 194
Terre du Milieu
Comme ma signature l'indique déjà, j'aime beaucoup ce poème

Nous avons fait la nuit je tiens ta main je veille
Je te soutiens de toutes mes forces
Je grave sur un roc l?étoile de tes forces
Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
Je me répète ta voix cachée ta voix publique
Je ris encore de l?orgueilleuse
Que tu traites comme une mendiante
Des fous que tu respectes des simples où tu te baignes
Et dans ma tête qui se met doucement d?accord avec la tienne avec la nuit
Je m?émerveille de l?inconnue que tu deviens
Une inconnue semblable à toi semblable à tout ce que j?aime
Qui est toujours nouveau.

Paul Eluard
 
28 Février 2011
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1 674
Waouh ! ous ne citez quasimen tqe des choses que j'aime !

Mes préférés sont certainement :

Rimbaud

Ma Bohème

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques

Des mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !


Prévert

Pater Noster
[SIZE=-1]Notre Père qui êtes aux cieux[/SIZE]

[SIZE=-1]Restez-y[/SIZE]
[SIZE=-1]Et nous nous resterons sur la terrre[/SIZE]
[SIZE=-1]Qui est quelquefois si jolie[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec ses mystères de New York[/SIZE]
[SIZE=-1]Et puis ses mystères de Paris[/SIZE]
[SIZE=-1]Qui valent bien celui de la Trinité[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec son petit canal de l'Ourcq[/SIZE]
[SIZE=-1]Sa grande muraille de Chine[/SIZE]
[SIZE=-1]Sa rivière de Morlaix[/SIZE]
[SIZE=-1]Ses bêtises de Cambrai[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec son Océan Pacifique[/SIZE]
[SIZE=-1]Et ses deux bassins aux Tuilleries[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec toutes les merveilles du monde[/SIZE]
[SIZE=-1]Qui sont là[/SIZE]
[SIZE=-1]Simplement sur la terre[/SIZE]
[SIZE=-1]Offertes à tout le monde[/SIZE]
[SIZE=-1]Éparpillées[/SIZE]
[SIZE=-1]Émerveillées elles-même d'être de telles merveilles[/SIZE]
[SIZE=-1]Et qui n'osent se l'avouer[/SIZE]
[SIZE=-1]Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec les épouvantables malheurs du monde[/SIZE]
[SIZE=-1]Qui sont légion[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec leurs légionnaires[/SIZE]
[SIZE=-1]Aves leur tortionnaires[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec les maîtres de ce monde[/SIZE]
[SIZE=-1]Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec les saisons[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec les années[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec les jolies filles et avec les vieux cons[/SIZE]
[SIZE=-1]Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.[/SIZE]


Et evidemment Aragon :d :d


Extrait d'un poème de Roman Inachevé connu sous le titre "Que serais-je sans toi" chanté par Ferrat.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre.
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant.
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines.
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon.
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines.
Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson.
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens de frisson.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne.
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne.
Tu m'as pris par la main, dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux.
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes.
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe.
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.
 
A

AnonymousUser

Guest
Marceline DESBORDES-VALMORE, Les séparés (N'écris pas...)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon c?ur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon c?ur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon c?ur.
N'écris pas !
 
7 Avril 2011
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Montigny-Lès-Metz
Pour moi, LE poème qui traduit la portée des rêves, j'en suis une fan absolue.
Même si techniquement, il ne veut absolument rien dire :chat:

Un jour qu'il faisait nuit, de Robert Desnos


Il s'envola au fond de la rivière.
Les pierres en bois d'ébène les fils de fer en or et la croix sans branche.
Tout rien.
Je la hais d'amour comme tout chacun.
Le mort respirait des grandes bouffées de vide.
Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés.
Après cela il descendit au grenier.
Les étoiles de midi resplendissaient.
Le chasseur revenait carnassière pleine de poissons sur la rive au milieu de la Seine.
Un ver de terre marque le centre du cercle sur la circonférence.
En silence mes yeux prononcèrent un bruyant discours.
Alors nous avancions dans une allée déserte où se pressait la foule.
Quand la marche nous eut bien reposé nous eûmes le courage de nous asseoir puis au réveil nos yeux se fermèrent et l'aube versa sur nous les réservoirs de la nuit.


La pluie nous sécha.

Corps et Biens (1923)
 
A

AnonymousUser

Guest
J'ai relu beaucoup Sylvia Plath ces derniers jours, et j'aime tous ses poèmes. Ils sont purs, brillants, douloureux mais délicats. Ils ne cachent rien, ils parlent audacieusement de se tuer, de disparaître. Ils sont habités par les images médicales, le désespoir, la destruction, mais ils gardent un je-ne-sais-quoi de très pur. Je voudrais écrire ça: mille poèmes de dépression pour évacuer ce que je ne peux pas garder, des pensées noires et gluantes, qui collent et qui sentent comme du pétrole.
 

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